- L’objectif est de réduire le nombre élevé de jouets dangereux dans l’UE, en particulier ceux qui sont vendus en ligne ou en dehors de l’Union.
- Les jouets ne doivent pas contenir de substances cancérigènes, de perturbateurs endocriniens ou de PFAS.
- Les passeports numériques des produits permettront d’accélérer les contrôles douaniers et d’améliorer l’accès des consommateurs aux informations de sécurité.
Un jouet, un passeport numérique
La nouvelle réglementation européenne (qui entrera petit à petit en vigueur pendant les quatre prochaines années) prévoit que tous les jouets vendus sur le marché de l’UE devront être accompagnés d’un « digital product passport » (DPP) : un passeport numérique contenant les informations de conformité, qui pourra être scanné via un QR code ou autre support digital. Ce passeport facilitera notamment la traçabilité, les contrôles douaniers à l’entrée de l’UE, et la surveillance sur les plateformes en ligne.
Nouveaux produits chimiques interdits
Il est aussi question de renforcer les interdictions existantes en matière de produits chimiques. En plus des substances déjà bannies (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction), seront désormais interdites ou fortement restreintes les substances suivantes : perturbateurs endocriniens, PFAS (sous certaines conditions), biocides dans les jouets, allergènes de parfum pour les jouets destinés aux enfants de moins de 36 mois ou pouvant être mis à la bouche. Les fabricants devront effectuer une évaluation complète des dangers (chimique, physique, mécanique, électrique) avant la mise sur le marché.
Les plateformes en ligne sur la sellette
Toy Industries of Europe, l’association européenne représentant les principaux fabricants de jouets, a déclaré :« Nous avons acheté plus de 100 jouets sans marque sur des marchés en ligne tels qu’AliExpress, Amazon Marketplace, Shein et Temu et avons constaté que 80 % d’entre eux ne respectaient pas les règles de sécurité de l’UE. »
Toy Industries of Europe souligne également que ces produits non conformes échappent souvent aux responsabilités (en particulier chez les vendeurs tiers non établis dans l’UE) et appelle à ce que les plateformes en ligne soient rendues juridiquement responsables en cas de vente de jouets dangereux. Selon le dossier de la Commission européenne, environ un jouet sur huit vendu dans l’UE est importé, ce qui accentue la nécessité de contrôles renforcés à l’importation.
À quoi être attentif en attendant les nouvelles mesures ?
Avant que toutes les mesures de la réglementation entrent en vigueur, il faudra environ quatre ans. En attendant, voici ce à quoi les parents peuvent déjà être attentifs :
- Veiller à la présence du marquage CE.
- Éviter les jouets sans marque ou vendus à prix dérisoire.
- Privilégier les produits fabriqués en Europe ou identifiés par un importateur reconnu.
- Se méfier des gadgets connectés ou contenant de petits aimants, particulièrement dangereux pour les jeunes enfants.
Enfin, il convient de rappeler qu’un bon jouet n’a pas besoin d’être sophistiqué : un objet simple, solide et polyvalent, qui éveille l’imagination, vaut bien mieux qu’un gadget électronique vite oublié.