Une série britannique poignante en trois volets aborde le parcours du combattant d’un couple gay voulant adopter un enfant. “Lost Boys and Fairies” est une fiction touchante, drôle, engagée, terriblement dramatique, mais remplie d’espoir. Accrochez-vous et laissez-vous happer par le monde d’Andy et Gabe, oscillant entre paillettes et dure réalité. Un cri du cœur pour tous les couples “hors normes” qui prétendent à l’adoption.
Sur Born in Brussels, la notion de familles plurielles est souvent mise à l’honneur. L’homoparentalité est un sujet abordé à plusieurs reprises et les options d’adoption sont décrites à divers endroits du site. Dans la série “Lost Boys and fairies”, la procédure, et les innombrables difficultés qui en découlent, est admirablement bien mise en scène, tout en s’attardant sur la psychologie des personnages, leurs doutes, leurs traumas, leurs certitudes de vouloir à tout prix partager cet amour qui déborde…
→ Les trois épisodes de la série sont disponibles gratuitement sur la plateforme Auvio depuis début mai
Se confier et convaincre
Andy (Andrew) et Gabriel (Gabe) sont homosexuels, en couple depuis 8 ans, et ils souhaitent adopter un enfant. L’un est comptable et l’autre Drag Queen (et costumier). Le premier épisode débute dans le salon des deux protagonistes, en pleine discussion (en individuel ou à deux) avec l’assistante sociale en charge de leur dossier de demande d’adoption. Son rôle est d’évaluer s’ils sont aptes à accueillir un enfant chez eux et s’ils répondent correctement aux critères. On y entend notamment les propos de l’un des futurs papas souhaitant adopter. Il édulcore son discours pour plaire à l’autorité, mais le spectateur est emmené, via des flash-back, dans les souvenirs réels de Gabe. On comprend que tout n’était pas si rose et que la difficulté d’être homosexuel a été très présente. À la question “Pourquoi voulez-vous adopter ?”, le jeune homme répond sobrement : “Je pense qu’on aurait beaucoup à offrir en tant que parents.” Mais voici ce qu’il aurait réellement voulu dire et qu’on entend en premier lieu ; comme une réalité parallèle :
Je veux adopter parce que je vois tous ces jeunes s’amuser comme je le faisais, mais moi je n’y arrive juste plus. Parce que j’en ai marre de toutes ces mondanités, des nuits passées à travailler. Parce que tous les gars de mon âge semblent avoir des enfants. Parce que j’aime Andy éperdument et que ça va le rendre heureux. Mais surtout je veux adopter parce que je pense que ça fera de moi quelqu’un de bien plus gentil, tolérant et patient. Moins en colère, moins aigri. Enfin contraint de grandir et de prendre soin d’autrui. Je devrai enfin me décider à me sortir la tête du cul, aussi blessé, volage et mignon soit-il.”
Doutes et parcours du combattant
Tout au long de la série, Gabe et Andy sont traversés par des doutes sur eux-mêmes, sur l’autre, sur le monde entier. La procédure est longue et éprouvante, mais elle leur permet de régler certains traumas, d’affronter les éventuels détracteurs (comme le père de Gabe), de se poser les bonnes questions… Ils se rendent alors à une rencontre de type “speed-dating” entre parents et enfants qui attendent – parfois depuis plusieurs années – d’être adopté. Les deux futurs pères ont un coup de cœur quasi immédiat pour l’un d’eux, alors que l’enfant ne répond pourtant à aucun des critères pré-établis par le couple. C’est alors qu’un véritable parcours du combattant va commencer et les happer dans un tourbillon émotionnel…
L’adoption par un couple homosexuel en Belgique
La série se passe en Angleterre, qui a ses propres conditions d’adoption. Chez nous, en Belgique, les dispositions légales permettent aux également aux couples homosexuels d’adopter conjointement un enfant. Ces deux parents ont les mêmes liens, droits et devoirs envers leur enfant. Lorsqu’un couple lesbien a recours à l’insémination avec un donneur, on parle d’adoption intra-familiale. Lorsqu’un couple homosexuel souhaite adopter un enfant sans qu’il y ait de lien biologique, la situation peut être plus complexe. Tout comme les couples hétérosexuels, ils doivent suivre la procédure légale auprès de l’autorité bruxelloise compétente. Les adoptions internationales d’enfants au sein d’un couple de même sexe en Belgique sont très rares. Les pays d’origine peuvent être réticents à cette forme d’adoption.
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