Implantation d’un micro-pacemaker chez un nouveau-né, une première en Belgique !

13 janvier 2025

Première en Belgique : un nouveau-né souffrant d’un rythme cardiaque extrêmement lent a bénéficié d’un dispositif sur mesure appelé micro-pacemaker. Coordonnée par le Service de cardiologie pédiatrique des Cliniques universitaires Saint-Luc, l’implantation s’est déroulée le 12 décembre dernier et fut une réussite ! Il s’agit d’une intervention très rare et qui, à l’échelle mondiale, a été réalisée seulement une cinquantaine de fois. Une merveilleuse nouvelle pour les heureux parents qui ont pu ramener leur bébé pour passer les fêtes en famille.

Dans un tout récent communiqué, les Cliniques Universitaires Saint-Luc racontent ce que l’on peut définir comme une prouesse médicale : l’emploi inédit d’un pacemaker chez un nouveau-né. L’hôpital explique : L’indication principale de la pose d’un micro-pacemaker est le BAV (Bloc auriculo-ventriculaire) congénital, un trouble du rythme cardiaque qui peut déjà survenir in utero. Cette pathologie touche la jonction électrique entre le haut (les oreillettes) et le bas (les ventricules) du cœur, ce qui entraîne un rythme cardiaque très lent avec des conséquences sur la croissance du fœtus puis du nouveau-né. 

Micro-pacemaker, maxi avantages

Les pacemakers traditionnels s’avèrent particulièrement imposants à l’échelle du corps d’un nourrisson. Outre la place occupée, ces dispositifs présentent des désavantages conséquents en termes de cicatrisation et des risques d’infection associés. Comme le fœtus présentait un rythme cardiaque extrêmement lent, un traitement transplacentaire a été administré dès 24 semaines de grossesse afin d’accélérer le rythme cardiaque, de réduire au maximum le risque de décompensation cardiaque, voire de mort in utero, et d’amener le fœtus le plus loin possible dans la grossesse, sous étroite surveillance médicale. Vu le risque important de naissance prématurée et de petit poids à la naissance, l’équipe médicale s’est tournée vers un appareillage jamais employé en Belgique : le micro-pacemaker de la firme « Medtronic ». 

Plus adapté au poids réduit du nourrisson, ce dispositif permet en outre de diminuer le temps d’hospitalisation, évitant de recourir à d’autres alternatives (traitement intraveineux par Isuprel, pacemaker temporaire) pour accélérer le cœur avant l’opération. Comme ce micro-pacemaker n’avait jamais été implanté en Belgique, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a dû délivrer un accord. Peut-on lire dans le communiqué.

L’implantation constitue une véritable réussite !

La naissance a eu lieu 5 semaines avant le terme et a nécessité une coordination précise entre les équipes d’obstétrique, de néonatologie, de soins intensifs pédiatriques, de cardiologie pédiatrique, d’anesthésie et de chirurgie. L’intervention s’est déroulée immédiatement après la naissance. Une thoracotomie (petite ouverture entre les côtes) a été réalisée pour implanter la sonde, soit le fil électrique reliant le boitier du pacemaker au cœur. Le boitier a quant à lui été placé par incision abdominale. L’implantation constitue une véritable réussite : le rythme cardiaque de l’enfant est désormais normal. Après une hospitalisation de quelques jours aux soins intensifs pédiatriques puis en cardiologie pédiatrique, l’enfant a pu passer les fêtes de fin d’année dans sa famille. Il est régulièrement suivi en cardiologie pédiatrique.

Une cinquantaine de cas dans le monde

Première en Belgique, cette implantation reste rare à l’échelle mondiale : à peine une cinquantaine de cas rapportés, majoritairement aux USA. Ce micro-pacemaker vient désormais élargir l’éventail thérapeutique pour les nouveau-nés souffrant de troubles cardiaques. Il confirme toute l’importance des collaborations entre les firmes pharmaceutiques et le monde médical pour le développement d’alternatives pour les patients souffrant de pathologies rares et spécifiques, en particulier en pédiatrie.

Mis en ligne et adapté par Samuel Walheer