« Jeunes mères » au cinéma : immersion au cœur d’une maison maternelle

4 juin 2025

Le nouveau long métrage des frères Dardenne, Jeunes mères, sort ce 4 juin sur les grands écrans. Il vient de remporter le prix du scénario au Festival de Cannes. Le pitch ? Immersion saisissante dans le quotidien de cinq mères adolescentes – Jessica, Perla, Julie, Ariane et Naïma – hébergées dans une maison maternelle. Chacune, à sa manière, tente de s’inventer un avenir malgré les obstacles : précarité, isolement, ruptures familiales. L’équipe de Born in Brussels l’a vu en avant première à l’UGC Toison d’Or (en même temps que sa projection à Cannes) et en est sortie bouleversée.

Capture de l’affiche officielle du film “Jeunes mères” des frères Dardenne

 

En mettant en lumière ces jeunes femmes, le film pose un regard lucide et profondément humain sur les réalités souvent invisibles des mères en situation de vulnérabilité. Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, ce film marque une nouvelle étape dans le cinéma social des frères Dardenne, alliant justesse du propos et sobriété de mise en scène. On y parle d’avortement, d’adoption, de violences conjugales, d’addictions… Mais surtout de la hargne de vivre et d’aimer.

Entre entraide, découragement et espoir

Porté par les interprétations fortes de jeunes actrices comme Babette Verbeek, Elsa Houben ou encore Janaina Halloy Fokan, Jeunes mères séduit par sa tendresse et sa rigueur. Le récit, sans pathos ni caricature, montre des moments d’entraide, de découragement, mais aussi d’espoir, dans une structure collective où tout peut encore basculer. C’est un film choral, rare dans l’œuvre des Dardenne, où chaque histoire se déploie avec pudeur, laissant apparaître les failles, les colères, mais aussi les rêves tenaces de ces très jeunes mères.

Un film poignant, d’une réalité brute

Elsa Houben dans le rôle de Julie – Film « Jeunes mères ». Photo Christine Plenus.

Dès les premières images, le film vous happe et ne vous laisse plus de répit jusqu’au générique. Ces visages, ces destinées vous restent gravés dans le crane plusieurs jours après. Un jeu brut et saisissant de réalisme pour montrer, sans jugement aucun, un phénomène social plus répandu que ce qu’on peut penser. De très jeunes filles enceintes ou venant tout juste d’accoucher, qui sont elles-mêmes encore des enfants. Alors il y a heureusement ce lieu qu’on appelle « maison maternelle » et ces professionnels.le.s pour leur venir en aide, les soutenir, leur apporter du réconfort dans un monde qui ne les accepte pas, voire qui les rejette.

Les maisons maternelles à Bruxelles

Le réalisme du film s’appuie également sur l’existence bien réelle des maisons maternelles à Bruxelles (et ailleurs), dont plusieurs offrent un accueil quotidien aux femmes enceintes ou aux mères isolées. Ces lieux protègent et accompagnent celles qui n’ont plus d’autre option, tout en construisant un projet de vie stable et digne.

  • À Uccle, la Maison de la Mère et de l’Enfant propose ainsi un hébergement encadré pour les femmes avec enfants de 0 à 6 ans, les aidant à reconstruire leur trajectoire à l’aide d’un accompagnement psychosocial.
  • À Woluwe-Saint-Pierre, la maison maternelle Le Chant d’Oiseau insiste quant à elle sur la création d’un lien fort entre mère et enfant, souvent abîmé par un parcours de vie chaotique.
  • Enfin, à Anderlecht, la Maison Parenté, gérée par l’ASBL Les Petits Riens, restaure la confiance, favorise l’autonomie et permet aux mères comme aux enfants de se reconstruire dans la dignité. L’équipe de Born in Brussels s’est d’ailleurs rendue sur place il y a quelques années pour mieux comprendre le fonctionnement d’une maison de ce type.