Un questionnaire en ligne pour conscientiser à la prise de médicament durant la grossesse

15 février 2024

Cela fait un an que le projet « BELpREG » existe en Flandre et l’étude est désormais lancée auprès des femmes enceintes francophones. L’initiative, avec le soutien de la KU Leuven, invite toutes les femmes enceintes ou après leur accouchement, à répondre au questionnaire en ligne, accessible en français, néerlandais et en anglais. Le but est de créer un registre de bonne utilisation des médicaments durant la grossesse afin d’améliorer la prise en charge et donc la santé des futurs mamans et leur bébé.


Du côté néerlandophone, l’étude a déjà convaincu près de mille participantes à répondre au questionnaire en ligne. Pour que le projet de science citoyenne soit efficace, il semble indispensable qu’un grand nombre de femmes y participe. Par la suite, une data base sera constituée, analysée et aboutira à apporter une meilleure connaissance sur l’usage de certains médicaments pendant la grossesse.

Que renferme le questionnaire ?

Sur son site, BELpREG (Registre belge de la grossesse) explique qu’il récolte des données sur la prise de médicaments et d’autres produits pendant la grossesse, l’évolution de la grossesse, la santé de la mère et du bébé, ainsi que le développement de l’enfant. En cliquant sur le lien, les participantes reçoivent un questionnaire en ligne qu’elles complètent de manière anonyme et ce, toutes les quatre semaines. Dans les huit premières semaines après la naissance, deux questionnaires sont envoyés, suivis d’un questionnaire lorsque l’enfant atteint six mois et ensuite douze mois. Le premier questionnaire est le plus long car il figure sur celui-ci des questions liées à la collecte de données générales des femmes. Le formulaire en ligne est lié à RedCap, un programme sécurisé qui protège les données des participantes.

Vers le questionnaire en ligne → Commencez votre participation – BELpREG

“BELpREG”, un projet citoyen

À l’initiative, il y a notamment le Dr Ceulemans – détenteur d’un doctorat sur les médicaments pendant la grossesse et l’allaitement –, coordinateur du projet, qui explique au journal La Libre : “L’idée de ce projet citoyen national est de collecter un maximum de données sur l’utilisation des médicaments pendant la grossesse et l’allaitement, sachant que l’enfant est particulièrement vulnérable au cours des premières semaines de la grossesse.” Les objectifs du projet sont les suivants :

  • Encourager un maximum de participantes à participer à BELpREG afin de contribuer à un meilleur avenir pour les familles ; ce qui permettra de mieux conseiller et prendre soins des femmes enceintes.
  • Collecter des données sur l’usage des médicaments pendant la grossesse et la santé de la mère et de l’enfant se fait à l’aide des questionnaires en ligne.
  • Œuvrer à une utilisation sûre des médicaments avant, pendant et après la grossesse.

Mieux vaut prévenir que guérir…

BELpREG s’est aussi développé car il est estimé, d’après les données des mutuelles, que près de 90% des femmes enceintes utilisent au moins un médicament pendant leur grossesse. Parmi les médicaments sur le marché, il y a une majorité d’entre eux dont on ne connait pas leurs effets potentiellement indésirables sur le corps de la femme et du fœtus. L’étude permettra donc de récolter, entre autres, un maximum d’informations sur l’usage de médicaments des femmes enceintes qui seront, par la suite, analysées. À cet effet, le Dr Ceulemans ajoute pour le journal La Libre : “Notre but est de toucher le maximum de femmes concernées en Belgique. C’est important car les femmes ne prennent pas toutes les mêmes médicaments et donc, pour pouvoir évaluer et se prononcer sur la sécurité d’un traitement, il faut avoir rassemblé suffisamment de données .”

Quid des données récoltées ?

Lorsqu’un nombre suffisant de questionnaires aura été récolté, les informations fournies par les femmes enceintes ou ayant accouchées, seront stockées ; permettant ainsi de constituer une base de données (data base). Ces données seront ensuite utilisées par des chercheurs pour mener des études pharmaco-épidémiologiques sur la prise des médicaments pendant la grossesse. Dans le futur, la data base pourrait être partagée avec d’autres pays afin de déterminer les dangers potentiels de certains médicaments pour la femme enceinte. À cet égard, le Dr Ceulemans se confie, toujours à La Libre : “Pour constituer cette base de données nationale, il est nécessaire que même les femmes qui ne prennent pas de médicaments s’inscrivent et répondent aux questions, car nous devons avoir des groupes contrôle... Peut-être les effets indésirables observés chez les femmes et les enfants seront-ils subtils mais, même dans ce cas, il est important de les rapporter. Les femmes peuvent commencer leur participation pendant la grossesse, de préférence dès que possible, bien que cela soit possible à tout moment.”

 

Texte : Samuel Walheer