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Un questionnaire en ligne pour conscientiser à la prise de médicament durant la grossesse

Cela fait un an que le projet « BELpREG » existe en Flandre et l’étude est désormais lancée auprès des femmes enceintes francophones. L’initiative, avec le soutien de la KU Leuven, invite toutes les femmes enceintes ou après leur accouchement, à répondre au questionnaire en ligne, accessible en français, néerlandais et en anglais. Le but est de créer un registre de bonne utilisation des médicaments durant la grossesse afin d’améliorer la prise en charge et donc la santé des futurs mamans et leur bébé.


Du côté néerlandophone, l’étude a déjà convaincu près de mille participantes à répondre au questionnaire en ligne. Pour que le projet de science citoyenne soit efficace, il semble indispensable qu’un grand nombre de femmes y participe. Par la suite, une data base sera constituée, analysée et aboutira à apporter une meilleure connaissance sur l’usage de certains médicaments pendant la grossesse.

Que renferme le questionnaire ?

Sur son site, BELpREG (Registre belge de la grossesse) explique qu’il récolte des données sur la prise de médicaments et d’autres produits pendant la grossesse, l’évolution de la grossesse, la santé de la mère et du bébé, ainsi que le développement de l’enfant. En cliquant sur le lien, les participantes reçoivent un questionnaire en ligne qu’elles complètent de manière anonyme et ce, toutes les quatre semaines. Dans les huit premières semaines après la naissance, deux questionnaires sont envoyés, suivis d’un questionnaire lorsque l’enfant atteint six mois et ensuite douze mois. Le premier questionnaire est le plus long car il figure sur celui-ci des questions liées à la collecte de données générales des femmes. Le formulaire en ligne est lié à RedCap, un programme sécurisé qui protège les données des participantes.

Vers le questionnaire en ligne → Commencez votre participation – BELpREG

« BELpREG », un projet citoyen

À l’initiative, il y a notamment le Dr Ceulemans – détenteur d’un doctorat sur les médicaments pendant la grossesse et l’allaitement –, coordinateur du projet, qui explique au journal La Libre : « L’idée de ce projet citoyen national est de collecter un maximum de données sur l’utilisation des médicaments pendant la grossesse et l’allaitement, sachant que l’enfant est particulièrement vulnérable au cours des premières semaines de la grossesse. » Les objectifs du projet sont les suivants :

  • Encourager un maximum de participantes à participer à BELpREG afin de contribuer à un meilleur avenir pour les familles ; ce qui permettra de mieux conseiller et prendre soins des femmes enceintes.
  • Collecter des données sur l’usage des médicaments pendant la grossesse et la santé de la mère et de l’enfant se fait à l’aide des questionnaires en ligne.
  • Œuvrer à une utilisation sûre des médicaments avant, pendant et après la grossesse.

Mieux vaut prévenir que guérir…

BELpREG s’est aussi développé car il est estimé, d’après les données des mutuelles, que près de 90% des femmes enceintes utilisent au moins un médicament pendant leur grossesse. Parmi les médicaments sur le marché, il y a une majorité d’entre eux dont on ne connait pas leurs effets potentiellement indésirables sur le corps de la femme et du fœtus. L’étude permettra donc de récolter, entre autres, un maximum d’informations sur l’usage de médicaments des femmes enceintes qui seront, par la suite, analysées. À cet effet, le Dr Ceulemans ajoute pour le journal La Libre : « Notre but est de toucher le maximum de femmes concernées en Belgique. C’est important car les femmes ne prennent pas toutes les mêmes médicaments et donc, pour pouvoir évaluer et se prononcer sur la sécurité d’un traitement, il faut avoir rassemblé suffisamment de données .”

Quid des données récoltées ?

Lorsqu’un nombre suffisant de questionnaires aura été récolté, les informations fournies par les femmes enceintes ou ayant accouchées, seront stockées ; permettant ainsi de constituer une base de données (data base). Ces données seront ensuite utilisées par des chercheurs pour mener des études pharmaco-épidémiologiques sur la prise des médicaments pendant la grossesse. Dans le futur, la data base pourrait être partagée avec d’autres pays afin de déterminer les dangers potentiels de certains médicaments pour la femme enceinte. À cet égard, le Dr Ceulemans se confie, toujours à La Libre : “Pour constituer cette base de données nationale, il est nécessaire que même les femmes qui ne prennent pas de médicaments s’inscrivent et répondent aux questions, car nous devons avoir des groupes contrôle... Peut-être les effets indésirables observés chez les femmes et les enfants seront-ils subtils mais, même dans ce cas, il est important de les rapporter. Les femmes peuvent commencer leur participation pendant la grossesse, de préférence dès que possible, bien que cela soit possible à tout moment.”

 

Texte : Samuel Walheer

Lise Thiry, pionnière de la médecine et femme engagée, s’en est allée

Partie le 16 janvier dernier à l’âge de 102 ans, Lise Thiry fut une femme brillante et aux multiples engagements : virologue, pionnière de la médecine, militante politique, féministe ou encore travailleuse de terrain pour des causes sociales. C’est dans les années 80 qu’elle se fait connaître du grand public par ses recherches sur l’avortement et en identifiant le VIH dans des échantillons de lait maternel. Retour en arrière sur une personnalité belge de talents et haute en couleurs.


« L’injustice, les malheurs, il sont si irritants qu’ils vous empêchent de dormir, le soir. Et puis, le lendemain, à cet éveil de l’aube si rafraîchissant, on dresse des plans pour la lutte. En fin de course, … ce sera bien l’aube qui gagnera. » Lise Thiry.

Le parcours d’une combattante

Née le 5 février 1921 à Liège, Lise Thiry est la fille de Marcel Thiry, écrivain et sénateur du Rassemblement wallon. C’est à l’Université de Liège qu’elle finalise ses études de médecine pendant la Seconde Guerre mondiale et, en 1946, elle est l’une des trois seules femmes diplômées sur un total de 140 étudiants. Durant cette période, très peu de femmes entreprennent ce genre de cursus, comme le raconte Bernard Rentier, virologue, ex-recteur de l’université de Liège et cousin de Lise Thiry, pour le Journal Rtbf : »C’était une grande première d’avoir une femme là. Et, en plus, elle le faisait dans des conditions difficiles. Nous étions après la guerre, elle et son équipe travaillaient dans des baraquements préfabriqués. Ces travaux de laboratoire se faisaient dans des conditions invraisemblables. » Par la suite, elle deviendra chercheuse à l’institut Pasteur de Bruxelles où elle se spécialisera en virologie et microbiologie. Elle y créera, en 1952, le service de virologie. 

L’engagement pour une médecine sociale

Dans les années 70, la Belgique interdisait l’avortement. À cette époque, Lise Thiry s’engage avec d’autres médecins, dont Michèle Loijens – vice-Présidente du CHU Saint-Pierre – dans des comités de dépénalisation de l’avortement. Cette dernière explique dans une interview de la Rtbf : « L’ampleur de la tâche, l’envie de dépénaliser l’avortement, de faire entendre nos voix étaient fortes. Lise était super active sur ce dossier. Elle avait un enthousiasme tellement grand, qu’on l’aurait suivie en enfer ! » Par ailleurs, Lise Thiry joue de ses nombreux talent pour une réforme de la médecine en Belgique qu’elle souhaite plus « sociale ». C’est dans cette lignée qu’elle va fonder le GERM (Groupe pour la Réforme de la Médecine). À ce sujet, Michèle Loijens raconte pour la Rtbf : « Le travail qu’elle a fait dans le cadre de la politique de santé dans le pays était important aussi. La médecine sociale, c’était son credo. Une médecine préventive, des soins à domicile. Elle a vraiment aidé à réformer la médecine. »

Pour les démunis et contre les injustices !

De par son ascendance paternelle, Lise Thiry fut également investie dans le monde politique afin de faire entendre sa voix de femme et de médecin. Ses nombreuses expériences l’ont ensuite poussée à se tourner naturellement vers des causes humaines. C’est sur le terrain qu’elle va mener un autre combat : venir en aide aux demandeurs d’asiles. C’est en 1998 qu’elle devient la marraine de Sémira Adamu, jeune nigériane étouffée par des gendarmes lors de son expulsion. Affectée par ce drame, Lise Thiry n’en perdra néanmoins pas son abnégation pour venir en aide aux nécessiteux. Dès lors, elle écrit en 2002 un livre intitulé « Conversations avec des clandestins » dans lequel elle raconte le vécu des demandeurs d’asile au travers d’extraits de conversations et de débats. Lise Thiry fut donc une grande dame engagée dans plusieurs projets dirigés vers l’humain. Michèle Loijens, interviewée par le Rtbf déclare sur son amie : « Elle était une grande chercheuse, mais aussi une grande citoyenne. Elle s’est battue pour les malades du Sida, pour les étrangers, pour la Palestine et pour les droits des femmes. Elle était humaniste oui, plus que féministe même. »

 

Texte : Samuel Walheer

Le « Social Freezing » : une alternative encourageante pour devenir maman selon une étude

Le « Social Freezing » ou la pratique de congélation des ovocytes, vient de faire l’objet d’une étude menée par Brussel IVF, centre de reproduction humaine de l’UZ brussel. Les résultats démontrent que 41% des femmes ayant fait décongeler leurs ovules après l’âge de 40 ans ont pu avoir un enfant. Face à ce taux de réussite criant, force est de constater qu’il y a un réel espoir et une vraie perspective d’avenir pour les femmes célibataires et désireuses d’être un jour maman. Bien que méconnue pour certains, cette pratique tend à devenir de plus en plus courante.


Pour de nombreuses femmes, il vient toujours un temps où l’horloge biologique se fait ressentir plus intensément. Cette soudaine urgence de désir d’enfant ne coïncide pas toujours avec le moment où elles sont en couple, et peut parfois survenir tardivement. Pour se donner une chance supplémentaire d’être un jour maman, elles recourent parfois à la congélation d’ovules, une pratique de plus en plus reconnue comme réelle alternative. Moyennant un coût financier important, le « social freezing » semble effectivement porter ses fruits. C’est en tout cas la conclusion apportée par une récente étude réalisée par Brussel IVF, dont les résultats ont été publiés dans Human Reproduction, la revue scientifique de la European Society of Human Reproduction and Embryology.

Que dit l’étude ?

Le « Social Freezing », appelé aussi « social egg freezing » signifie en réalité la prévention de l’infertilité liée à l’âge par congélation des ovocytes – ou des spermatozoïdes pour les hommes -, dans le but d’une utilisation ultérieure. Ladite étude, menée par Brussel IVF, s’est concentrée sur 843 femmes – majoritairement célibataires et avec une moyenne d’âge de 36 ans – ayant fait congeler leurs ovules au Brussels IVF entre 2009 et 2019. Jusqu’en 2022,  27 % d’entre elles sont revenues pour un traitement de fertilité après 40 ans, avec des taux de réussite significatifs. Parmi les femmes utilisant des ovules congelés, 41 % ont donné naissance à un bébé en bonne santé, avec une moyenne de survie de 83 % des ovules lors du processus de décongélation.

Un mot sur Brussel IVF

Brussels IVF est donc le centre de reproduction humaine de l’UZ Brussel, l’hôpital universitaire de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Créé en 1983, Brussels IVF propose différents traitements, mais est surtout spécialisé dans le traitement de l’infertilité et la procréation médicalement assistée (PMA). De renommée internationale dans le développement et l’application des techniques de PMA, les missions du centre sont d’exceller dans les soins, la recherche et la diffusion des connaissances.

Brussels IVF 

Congeler ses ovules, un pari pour l’avenir ?

Le recours à une aide médicale se présente, pour certaines femmes, comme le dernier espoir d’avoir un jour un enfant. Pour d’autres, le timing n’est pas encore le bon, mais il s’agit plutôt de se donner un maximum de chance. Pour le Professeur Michel De Vos, médecin spécialiste en fertilité et chef de département à Brussels IVF, congeler ses ovules figure, pour une majorité de femmes, comme une dernière option. Ce dernier déclare dans un article publié sur l’UZ Brussel : « L’étude montre qu’un groupe important de femmes ne souhaite pas encore utiliser immédiatement leurs ovules congelés lorsqu’elles ont recours à la procréation médicalement assistée ; souvent, elles essaient d’abord d’autres options thérapeutiques avant la décongélation des ovules, ou les ovules ne sont utilisés que pour un deuxième enfant. En outre, la majorité des femmes qui ont fait congeler leurs ovules n’ont pas encore contacté le centre de PMA ».

D’autres alternatives pour devenir parent

Le « Social Freezing » se présente donc comme une alternative pour les femmes (mais également pour les hommes) désireuses, un jour, d’avoir un enfant. Pour des raisons généralement liées à de l’infertilité, il existe également d’autres méthodes qui permettent de se donner des chances supplémentaires d’avoir un enfant. Parmi celles-ci, il y a l’insémination artificielle ou encore la fécondation in vitro (FIV). Par ailleurs, concernant les centres de Procréations Médicalements Assistés (PMA), en plus de Brussel IVF, d’autres lieux permettent de bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire : CHU Saint Pierre (Hôpitaux Iris), C.U. Saint-Luc (UCL), Hôpital Erasme (ULB) ou encore CHIREC Delta.

→ Vers notre page « Procréation médicalement assistée » – Born in Brussels

Texte : Samuel Walheer

Accueil extrascolaire : une campagne de valorisation du secteur par la plateforme « ExtrasCOOL »

La Journée internationale de l’éducation a eu lieu le 24 janvier dernier. Elle aura été marqué par une initiative de la plateforme « ExtrasCOOL » qui vise à mettre en lumière l’importance de l’accueil extrascolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. La campagne a été lancée pour sensibiliser le grand-public au rôle essentiel de ces structures qui vont bien au-delà de la simple « garderie ».

Souvent peu ou mal considéré, l’accueil extrascolaire figure pourtant comme un lieu d’apprentissage et de bien-être pour les enfants qui y participent. De plus, les professionnels qui travaillent au sein de ces structures ne sont vraisemblablement pas considérés ni valorisés comme il le faudrait. La plateforme ExtrasCOOL souhaite changer ces idées parfois préconçues et redorer le blason du secteur.

« ExtrasCOOL » : Soutien et structuration du secteur

À l’initiative de Badje, de la FILE et d’acteurs de terrain, ExtrasCOOL est une plateforme créée en 2020 avec comme priorité de valoriser l’accueil extrascolaire. Depuis lors, l’association rassemblant divers acteurs tels que fédérations, coordinateurs ou opérateurs de l’accueil temps libre, les syndicats, le Délégué Général aux droits de l’enfant, la Ligue des familles, la FAPEO ou encore les CEMEA avec comme visées de structurer et promouvoir les actions en faveur de l’accueil extrascolaire. Malgré son rôle essentiel, l’accueil extrascolaire ne profite pas d’une reconnaissance auprès des politiques publiques. Pourtant, comme repris justement sur le site « ExtrasCOOL.be » : « L’émancipation et le développement de l’enfant, le droit aux loisirs et au temps libre, reconnu par la Convention pour les Droits de l’enfant, la socialisation, le jeu et le plaisir sont des valeurs fortes portées par ce secteur. »

Vers une reconnaissance accrue

Bien que jouant un rôle crucial dans la société, le secteur de l’accueil, qualifié aussi de « temps libre », manque vraisemblablement de visibilité et surtout de reconnaissance. L’objectif de cette mobilisation vise donc à faire reconnaître le secteur en suscitant des discussions sur l’accueil extrascolaire dans les médias, les discours politiques, les structures d’accueil, ainsi qu’au sein des écoles et avec pour objectif ultime d’obtenir une reconnaissance accrue pour ce secteur essentiel. Il semble important de sensibiliser à cette cause en rassemblant parents, enfants et professionnels, en diffusant le badge « ExtrasCOOL », en affichant la campagne dans divers lieux, et en écrivant aux responsables locaux.

L’accueil extrascolaire, c’est quoi ?

L’accueil extrascolaire s’est développé au sein de la plupart des écoles pour accompagner les enfants durant certains moments de vie et d’aider les parents qui travaillent. Comme son nom l’indique, les enfants sont pris en charge après le temps d’école, en extrascolaire. Les enfants qui participent à ces moments sont pris en charge par des professionnels de l’animation ou de l’éducation qui favorisent un encadrement adéquat. Durant ces moments, les enfants profitent d’un espace privilégié pour apprendre, faire leur devoirs ou participer à des moments ludiques. Par ailleurs, il s’agit également d’un service bien plus important qu’une simple surveillance d’enfants. En effet, il constitue un temps d’accueil et d’éducation de qualité, accessible à tous, les matins, midis, soirs, ainsi que pendant les congés scolaires. Il représente l’un des trois lieux de vie essentiels pour les enfants, aux côtés de la famille et de l’école.

Texte : Samuel Walheer

→ Vers le site « Extrascool » Qui sommes-nous? – Extrascool

↓ Une vidéo partagée par la FILE (Fédération des Initiatives Locales pour l’Enfance)

 

« L’ABC’père », une lecture pleine de sincérité et d’humour sur la paternité

Sorti en octobre 2023 aux éditions Larousse, « l’ABC’père, l’abécédaire du papa débutant » est à la fois un bouquin intimiste et remplit d’auto-dérision. Par leurs mots et leurs illustrations, Alexandre Marcel et Yannick Vicente proposent une vision à la fois légère et sans tabou de la paternité, une réalité dans laquelle certains pourront se reconnaître ou simplement découvrir les joies et les difficultés de la parentalité.


Un abécédaire subjectif et original qui propose, tout au long des 136 pages, 100 définitions de mots minutieusement choisis par les auteurs. Un livre qui ne laissera certainement aucun papa indifférent et qui permettra sans doute de relativiser les difficultés liées à l’arrivée d’un bébé dans sa vie.

Un livre dédié aux jeunes papas mais aussi aux mamans

En guise d’introduction, Alexandre Marcel, co-auteur de l’ABC’père, déclare dans l’émission La Quotidienne pour Sqool Tv : « J’ai toujours eu une passion pour l’écriture et quand ma fille est née, je me suis dit ‘attends, tu écris sur un tas d’histoires imaginaires et quand il t’arrive la plus belle chose au monde t’es pas foutu d’écrire sur ça ?’ Donc j’ai commencé à écrire dès la maternité ; d’abord une petite nouvelle d’une cinquantaine de pages sur ce que j’avais vécu pendant ces 4-5 jours et ensuite je me suis dit pourquoi ne pas mettre ce vécu à disposition du grand public et des papas en particulier. Car, en tant que futur papa, au moment où ma femme est tombée enceinte, je ne trouvais pas énormément d’infos qui me correspondaient. Soit c’étaient des choses très pratiques de comment changer une couche… soit c’était tourné sous forme de « blagues » ; mais je ne trouvais pas de récits intimes dans lesquels les papas auraient pu se reconnaître et où les mamans auraient eu la possibilité d’en apprendre davantage sur ce qui se passe dans nos têtes d’hommes ayant souvent du mal à se confier. J’y suis allé en toute humilité, sans imaginer que ce projet allait parler à autant de monde et que j’aurais autant de followers ! »

La place du père dans cette nouvelle aventure

Dans leur Abécédaire, les auteurs parlent par exemple, à la lettre « D », du « Dad-blessing », une disposition à mettre les pères sur un piédestal pour la moindre de leurs actions, alors qu’on banalise celles réalisées par les mères. À la page 48, il est écrit : « On ne félicitera jamais une mère de se lever la nuit pour nourrir son enfant car c’est ce qui est attendu. Le père, quant à lui, sera vu comme un héros des temps modernes. Être parents est une mission difficile, remplie de petites victoires qu’il faut savoir apprécier. Cependant, il est également important d’avoir en tête ce double-standard. NON, tu ne réalises pas d’exploits. Tu fais ta part, tout simplement. » C’est là une bonne manière de rappeler toute l’importance de la maman dans son rôle de mère, qui a  tout aussi bien le droit d’être félicitée que le papa, car il s’agit d’un travail collectif pour l’enfant. À cet égard, Alexandre Marcel, l’un des deux auteurs du livre, déclare dans la même émission : « Les pères ne sont pas là pour aider. Le papa et la maman sont les deux figures d’attachement ; on pense un enfant à deux, on le fait à deux et on s’en occupe à deux. »

Éducation bienveillante / positive

Lorsque l’on devient parent, la question de l’éducation que l’on souhaite inculquer à ses enfants se pose ou se manifeste, dans la pratique, de manière naturelle. Quand certains parents useront d’une éducation qualifiée d’autoritaire, d’autres choisiront un style plus démocratique, avec comme maître mot la discussion. Pour Alexandre Marcel, c’est l’éducation bienveillante / positive qu’il met en avant. Cela ne signifie pas que l’enfant est libre de tout faire, mais il semble s’agir d’une approche qui considère davantage les émotions de l’enfant. Ce dernier délivre le fond de sa pensée dans son interview accordée pour Sqool TV : « Les enfants ont besoin d’un cadre, ils sont malheureux sans cadre. Ils ont besoin d’une structure. Une éducation sans violence, ni physique ni verbale, est une évidence ; couplée à une bienveillance omniprésente, autant envers les enfants qu’envers soi-même. » Par ailleurs, à la page 62, les deux auteurs du livre résument avec sincérité tout le paradoxe de l’éducation qui n’est pas toujours aussi facile que sur papier : « C’est dur. Parfois, tu craques. Tu pousseras un cri de colère et il te regardera avec des yeux ronds, exorbités, et tu t’en voudras peut-être. Un enfant élevé dans l’amour et la bienveillance, nourri d’attention, capable de nommer et d’accueillir ses émotions, il n’y a pas au monde de plus belle récompense ».

Photo et texte : Samuel Walheer

 

→ Pour visualiser l’interview complète d’Alexandre Marcel, co-autour de l’ABC’Père