Les archives de l'auteur : Samuel

« BCEE », premier centre belge francophone reconnu pour traiter l’endométriose

Jeudi 28 mars prochain, ce sera la journée mondiale de l’endométriose ! Born in Brussels a décidé de parler de cette maladie gynécologique complexe qui touche une femme sur dix en Belgique. Tout récemment, le Service de gynécologie et d’andrologie des Cliniques Saint-Luc a été reconnu par la SRC (Surgical Review Corporation)  en créant son centre d’excellence multidisciplinaire pour l’endométriose (BCEE). Une accréditation qui fait suite à un travail de longue haleine pour soulager le quotidien de toutes les femmes encore nombreuses à être atteintes par la maladie hormono-dépendante.


Longtemps banalisée, voire discréditée, ou encore méconnue, l’endométriose est pourtant considérée par les experts comme une maladie complexe, aux symptômes variables. Elle touche environ 600.000 personnes en Belgique et pas moins de 190 millions de femmes sur terre. Face à ces chiffres conséquents et par manque de cadre de référence, le Service de gynécologie et andrologie des Cliniques Saint-Luc a décidé d’agir en créant, en 2023, le BCCE (Brussels Center of Expertise in Endometriosis) ; ce qui lui a valu, un an plus tard, une reconnaissance internationale.

Une (double) reconnaissance

L’endométriose est une maladie qui peut toucher toute femme en âge de procréer et qui, bien souvent, est associée aux douleurs pelviennes. Pourtant, les symptômes diffèrent d’une personne à l’autre, tout comme sa prise en charge. Jusqu’alors, il n’existait pas de critères légaux en Belgique pour définir un centre de référence pour cette pathologie. Face à ce constat, le BCEE a vu le jour et a pu intégrer un processus d’accréditation internationale. Un an après sa création, le Brussels Center of Expertise in Endometriosis recevait ainsi l’accréditation COEMEC (Centre of Excellence in Multidisciplinary Endometriosis Care). Saint-Luc est donc devenu, grâce à ce centre, le seul hôpital en Belgique francophone à obtenir une telle reconnaissance ; permettant aux femmes souffrant d’endométriose de se sentir enfin soutenues et reconnues. 

Une journée mondiale

Jeudi 28 mars 2024 est la journée mondiale contre l’endométriose. L’occasion idéale, choisie par le Centre Expert Bruxellois en Endométriose, pour sensibiliser le grand public au sujet de la maladie.

↓ Pour de plus amples informations : Journée mondiale contre l’endométriose

L’endométriose, c’est quoi au juste ?

Il s’agit d’une maladie bénigne et chronique « hormono-dépendante », ce qui signifie que l’endomètre – tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus – est « mal situé ». Ce dernier continue à répondre à la stimulation hormonale des ovaires, avec un épaississement puis une élimination (comme les règles) anormale à l’extérieur de l’utérus. Mais comme le tissu ne s’évacue pas correctement, cela peut entraîner une inflammation locale importante. Altérant la qualité de vie de la personne, l’endométriose entraîne généralement des douleurs pendant les règles et les rapports. Les personnes atteintes peuvent être asymptomatiques et donc difficiles à diagnostiquer. La maladie ne se guérit pas, mais se traite par la prise d’antidouleurs et d’anti-inflammatoires ou encore par des traitements hormonaux (pilule contraceptive, stérilet hormonal, opération chirurgicale,etc.) Les effets douloureux ne disparaissent qu’à partir de la ménopause.

→ Vous avez des doutes, des symptômes, parlez-en d’abord à votre médecin. Si vous souhaitez un RDV au BCCE,  les consultations c’est par ici

 

« Autant d’endométrioses que de femmes atteintes »

L »asbl Question Santé a créé une brochure qui permet de mieux saisir la maladie et de donner la parole aux femmes qui en sont atteintes. À la page 11, dans la rubrique « Autant d’endométrioses que de femmes atteintes », se trouve le témoignage poignant de Laura, touchée par la maladie, dont voici un extrait : « C’est quoi ce truc qui me broie de l’intérieur ? Mon gynécologue de l’époque m’a dit que c’était normal d’avoir mal pendant ses règles et m’a mise sous pilule. Mais plus les mois passaient, plus la pilule ne faisait plus d’effet. » La douleur ne la quitte plus. Parfois, Laura s’évanouit de douleur. Et d’autres maux viennent s’ajouter, comme des problèmes digestifs et urinaires et plus tard, des douleurs intenses pendant les rapports sexuels. « En tout, j’ai été voir 21 gynécologues, j’avais l’impression d’être un rat de laboratoire.C’est très intrusif. Pendant plus de 6 ans, les médecins m’ont sorti des phrases abominables, comme ‘‘Vous êtes trop douillette’’ ou ‘‘Si vous avez de grosses douleurs pendant vos rapports sexuels, c’est peut-être que vous n’aimez pas votre copain’’». En quatre ans, Laura a été opérée cinq fois. Elle garde des séquelles dues à une des opérations. En juillet 2020, elle crée l’association Toi Mon Endo. 

 

Samuel Walheer

Label « Kids friendly », une reconnaissance pour les structures d’accueil de familles monoparentales

Ça y est, sept institutions ont déjà reçu leur label « Kids friendly » ! Pour bénéficier de cette reconnaissance en Région de Bruxelles-Capitale, les structures non marchandes ont répondu aux critères de sélection d’equal.brussels. Elles proposent notamment un espace accueillant qui facilite les démarches des familles monoparentales. Pour les retardataires, pas de panique, l’appel à candidature a été prolongé jusqu’au 30 avril 2024.


À Bruxelles, une famille sur trois est monoparentale, à savoir pas loin de 65.000 familles et en grande majorité des mamans-solos. Pour soutenir ces familles et les difficultés qu’elles rencontrent au quotidien, le label Kids friendly apporte à la fois une reconnaissance pour les structures d’accueil et permet aussi et surtout de rassurer les parents qui n’ont pas d’autre choix d’être accompagnés par leur enfant lors de leurs démarches.

Pour bénéficier du label…

Pour aspirer à être labellisé et, ainsi, s’inscrire dans une démarche inclusive par rapport aux familles, les organismes du secteur non marchand vont devoir mettre l’accent sur leurs aménagements d’accueil des mamans et de leurs enfants. Les lieux devront ainsi répondre à différents critères en termes humain ou organisationnel et disposer également d’un cadre adéquat au niveau des accessibilités et des installations. Jusqu’à présent, les premiers lieux publics d’accueil qui ont été récompensés sont les suivants : la Maison des femmes de Schaerbeek, l’asbl Amazone, Brussels Fiscalité, le Service public de la Région de Bruxelles-Capitale, Home Grade, la Ville de Bruxelles et Up Brussels. Bravo à eux pour leur travail !

Pour déposer son formulaire candidature → c’est par ici

equal.brussels en quelques mots

« equal.brussels » est l’administration à l’initiative du label Kids Friendly. Elle met en œuvre la politique de la Secrétaire d’État chargé de l’Égalité des Chances pour la Région de Bruxelles-Capitale, actuellement Nawal Ben Hamou.

Voici une vidéo qui présente le Service Public Régional de Bruxelles ↓

                                                                                                                                     

Texte : Samuel Walheer

Un guide pratique pour une parentalité non violente

Cela fait 45 ans que la « Défense des Enfants International » (DEI) s’accorde à mettre les droits des enfants au centre des politiques de nombreux pays. Dernièrement, la section belge de cette ONG a publié un « guide pratique » en faveur d’une éducation non violente pour chaque enfant. Ce guide s’adresse aux professionnels amenés à sensibiliser les parents à la violence dite éducative ordinaire (VDEO).


« Le document a été développé dans le cadre du projet PREFACE (Positive and Responsive Education for All ChildrEn), conçu afin de contribuer à lutter contre le phénomène de la Violence Dite Éducative Ordinaire (VDEO) à l’égard des enfants en Belgique. Ce projet, d’une durée de deux ans (2022-2024), est coordonné par Défense des Enfants International (DEI) – Belgique, en partenariat avec le Délégué général aux droits de l’enfant, DCI World Service Foundation et l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse. », lit-on dans l’introduction de ce fameux guide pratique.

Pourquoi un guide pratique ?

Le guide a été créé dans l’idée d’accompagnement à la parentalité. L’objectif n’est pas de pointer du doigt les parents – comme le précise Delphine Hubert, formatrice et consultante sur le projet : « Pour aborder tout sujet sensible, le non-jugement est de mise, au risque de perdre des participants » –, mais plutôt de faire appel à des professionnels en lien direct avec ce public. Grâce à ce document, ceux-ci vont être davantage outillés afin de pouvoir intervenir de manière ciblée, ainsi que de sensibiliser sur la thématique des violences telles que les VDEO. Le guide pratique est constitué d’une définition des VDEO, une classification des violences, de leurs possibles conséquences sur le bien-être et le développement de l’enfant, ainsi que deux ateliers de sensibilisation à destination de groupes de parents. Un livret y est également attaché dans lequel se trouvent des exemples de pratiques parentales non violentes, des ressources, ainsi que des lieux d’accueil selon leurs besoins.

→ Télécharger le guide pratique

La VDEO

Souvent méconnue ou confondue avec la maltraitance infantile – qui, par ailleurs, dans 75% des cas commence dans un contexte de punitions corporelles –, la violence dite éducative ordinaire, parfois utilisée par son acronyme VDEO, touche pourtant tout le monde. C’est ce qu’exprime à nouveau Delphine Hubert, formatrice et consultante sur le projet : « Nous sommes tous et toutes le fruit d’une éducation, celle de nos parents, de nos familles, de l’école… ». Dans le guide pratique, le terme est définit de la manière suivante : « Violence (physique, psychologique ou verbale) utilisée envers les enfants dans une intention Éducative (pour leur « bien », pour qu’ils aient un « bon comportement »), culturellement admise et tolérée cette violence devient alors « Ordinaire ». Le terme « Dite » a été rajouté pour insister sur le fait que la violence n’est jamais éducative. »

↓ Vidéo proposée sur la chaîne YouTube du Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE) »

Quelques mots sur le mouvement DEI

« Défense des Enfants International » (DEI) est un mouvement mondial dont l’objectif est de protéger et de faire progresser les droits de l’enfant. En d’autres mots : de faire en sorte que les droits reconnus par la Convention internationale des droits de l’enfant soient connus et effectifs. L’ONG internationale est née en 1979, l’année internationale des enfants. Présente sur les cinq continents, elle compte une trentaine de sections nationales qui travaillent chacune sur les problématiques les plus pertinentes pour le contexte du pays. DEI a notamment participé activement aux travaux de rédaction de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Les enfants doivent pouvoir jouir de leurs droits fondamentaux avec dignité, dans une société juste et responsable.

 

Samuel Walheer

« TALX » : une nouvelle plateforme qui parle de sexopérinatalité

Lancée il y a quelques mois,  » Talx  » est une plateforme d’informations et de formations autour de la santé sexuelle. Elle s’adresse autant aux professionnels de la santé qu’au grand public et tente de répondre aux multiples questions qu’ils se posent sur des sujets autour de la sexopérinatalité. Différents spécialistes se mettent à disposition des internautes par le biais de webinaires et de programmes offrant un espace de paroles et d’échanges en fonction des thématiques abordées.

« Notre société évolue, la santé sexuelle et la santé de manière générale évolue aussi. Et c’est également le cas pour la sexualité des seniors ou encore la sexualité en post-partum, qui sont en perpétuel mouvement… Il y a de nouvelles tendances comme le poly-amour, le chemsex (sexualité sous substance) et il est important pour les professionnels qui ont leur propre bagage de compléter leurs connaissances pour pouvoir répondre et accompagner les différents publics selon leurs besoins. », explique Chloé de Bon, fondatrice de Talx pour Tendances Première.

« Talx », ça fonctionne comment ?

La plateforme est très ergonomique et il suffit de se rendre sur le site pour le constater. Talx propose des programmes, ainsi que des webinaires avec différents sujets comme la sexualité des seniors, le plaisir sexuel ou encore un programme autour de la sexopérinalité. Arrivé sur le site, il faut créer un compte et chaque programme est accessible moyennement un coût financier. Le gros avantage proposé par la plateforme est que l’on peut acheter son accès endéans la période du programme choisi et ensuite le visualiser à son propre rythme.

La sexopérinalité, tout un programme

La sexopérinatalité, c’est la sexualité avant, pendant et après l’arrivée d’un bébé. Il n’est pas toujours aisé d’aborder le sujet de la sexualité, ni de trouver quelqu’un avec qui en parler. À cet égard, Camille Bataillon, sexologue, déclare pour l’émission Tendances Première : « La sexualité est déjà un sujet tabou, alors quand on l’associe à la périnatalité c’est encore plus tabou. Il y a beaucoup de jeunes couples qui se posent des questions mais qui ne savent pas vers qui se tourner ou ne trouvent pas toujours une réponse satisfaisante. » Sur le site, il y a actuellement un programme intitulé « Accompagnement de la vie intime pendant et après la grossesse » qui est accessible de janvier à fin mars 2024.

L’éducation à la sexualité

La plateforme s’adresse à des généralistes, des gynécologues, des doulas, des sages-femmes ainsi qu’aux femmes auxquelles il semble important de rappeler que la sexualité est plus qu’un choix, c’est un droit fondamental. Au sein de notre société, la sexualité étant encore fortement considérée comme un sujet tabou, cela s’avère également le cas au sein même de certains couples. Comme le rappelle à nouveau la sexologue Camille Bataillon : « L’éducation sexuelle ne fait malheureusement pas encore partie de nos programmes scolaires. Tout.e jeune, on ne nous apprend pas à mettre des mots sur ce qu’on vit ou ce que l’on ressent, ce qui permettrait déjà de faire la différence. »

 

Texte : Samuel Walheer

Coup d’œil sur la fécondité : les belges font moins d’enfants qu’il y a 10 ans

Au vu du taux de fécondité en diminution depuis plus de dix ans, le  » Bureau Fédéral du Plan  » vient d’annoncer, dans l’une de ses dernières publications, qu’il revoit à la baisse son hypothèse dans ses projections démographiques. La chute de fécondité en Belgique – de 1,86 enfant par femme en 2008 à 1,52 en 2022 -, s’explique notamment par un report des naissances en période de crises, ainsi que par un souhait des couples à vouloir faire moins d’enfants.


Alors qu’en Belgique le nombre de naissances ne faisait qu’augmenter depuis les années 2000, neuf ans plus tard, celui-ci a considérablement diminué dans la plupart des pays industrialisés. Depuis lors, cette tendance à la baisse perdure. Les raisons sont multiples et l’une d’entre elles concerne le nombre de naissances qui dépendrait de deux facteurs : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et le nombre moyen d’enfants par femme, relatif au taux de fécondité.

Une chute qui s’explique…

Depuis la crise financière de 2009, le nombre de naissances a en effet diminué car les plus jeunes couples ont tendance à retarder leur projet bébé. Ceci au vu d’un marché du travail plus complexe – hausse du chômage, moins de contrats à durée indéterminée – ou encore à cause d’un accès plus difficile au logement. Et même avant la pandémie du COVID19, les experts relevaient déjà que la fécondité n’augmentait pas, malgré des indicateurs économiques pourtant favorables. Cette actuelle régression a incité les démographes à rechercher d’autres explications. Selon eux, l’évolution de notre société et les grands défis qui l’encadrent jouent non seulement sur l’âge à la maternité, mais aussi sur le nombre d’enfants désirés par les couples.

→ Pour voir la publication complète du BFP → Bureau fédéral du Plan – Article – Révision à la baisse de l’hypothèse de fécondité à long terme

Et pour le futur alors ?

Pour l’ensemble de la Belgique, les experts projettent un niveau moyen de 1,6 enfant par femme en 2070. Ce niveau serait inférieur à celui observé fin des années 2000 (1,86 en 2010), mais supérieur à celui actuellement observé (1,52). Les experts justifient ce taux, ne s’approchant pas plus de 2, pour les raisons suivantes :

  • Des difficultés à combiner vie professionnelle et familiale ;
  • L’augmentation des incertitudes et insécurités aux niveaux individuel et mondial ;
  • L’instabilité au niveau des relations de couple et de la carrière professionnelle ;
  • Le coût du logement.

Le modèle « ReNaissance »

Cette timide reprise de la fécondité dans les prochaines années est confirmée par les projections faites par « ReNaissance », un modèle de probabilité développé par le BFP, le Centre for Population et Family & Health. Ces chiffres semblent être la conséquence d’une tendance à la baisse des probabilités de donner naissance à un enfant chez les femmes de moins de 30 ans. Chez les femmes de 30 à 40 ans, les probabilités de donner naissance restent stables, voire augmentent (en particulier chez les femmes de ce groupe d’âge qui n’ont pas encore d’enfants). D’après les résultats de ce modèle, le nombre moyen d’enfants par femme atteindrait 1,62 vers 2035.

Pour en savoir plus sur le BFP

Créé en 1959, le « Bureau Fédéral du Plan » est un institut public indépendant de prévision, de recherche et d’analyse des politiques publiques. Sa mission première est d’offrir une aide à la décision et son expertise est mise à la disposition du gouvernement, du Parlement, des interlocuteurs sociaux ainsi que des institutions nationales et internationales. Il réalise des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale, environnementale et examine leur intégration dans une perspective de développement durable.

 

Samuel Walheer