Séparation, divorce et bébé

Il arrive parfois que l’arrivée d’un bébé provoque ou accentue les conflits au sein du couple, à tel point que la séparation devient inévitable. Malgré tous les efforts entrepris d’un côté comme de l’autre, il vous semble impossible de continuer à vivre sous le même toit. L’important désormais est de tout mettre en œuvre, dans l’intérêt de l’enfant et de chacun, pour que les choses se passent le plus sereinement possible.

Se séparer en bonne intelligence

Communiquer et se respecter est la première étape d’une séparation en bonne intelligence. Même si ce n’est pas toujours simple et que l’entente entre les parents peut souvent être conflictuelle, un vrai effort doit être fourni des deux côtés pour que l’enfant n’en souffre pas trop. Car les conséquences sur ce petit être en pleine construction peuvent réellement être brutales.

Voici quelques conseils à tenter de mettre en pratique pour le préserver au maximum :

  • Au moment du “passage de bras”, discutez un peu avec l’autre parent afin de ne pas déposer votre enfant comme un paquet. Si ce n’est pas possible, demandez à le déposer ou à le chercher directement à la crèche pour éviter de vous croiser.
  • Permettez à l’enfant, s’il parle déjà, de raconter ce qu’il a vécu chez l’autre parent ; laissez-le parler de son autre vie et restez ouvert à son bonheur en dehors de vous.
  • Lorsque vous vous croisez à la fête de l’école, à son anniversaire ou à d’autres moments symboliques, essayez de rester positifs et évitez les conflits.
  • Pour les tout-petits, le fait de posséder un “objet transitionnel” qu’il transporte d’une maison à l’autre, comme un doudou, un bracelet, une petite figurine… est très important.
  • Permettez à l’enfant de poser près de son lit un portrait de son autre parent et ne refusez pas qu’il prenne contact (en vidéo de préférence) avec lui.elle.

La garde alternée, bonne ou mauvaise idée ?

Depuis 2006, une loi sur l’hébergement égalitaire est entrée en vigueur. Elle implique que le père, autant que la mère (autrefois privilégiée), ait un droit de garde égalitaire. Mais lorsque l’enfant est tout petit, la question des nuitées est souvent conflictuelle. Même si le père comprend évidemment qu’il est dans l’intérêt de l’enfant de rester auprès sa maman, il a souvent lui aussi envie, et c’est légitime, de prendre sa place auprès de son bébé et de créer des liens avec lui. Pourtant, avant l’âge d’un an, l’enfant n’a pas encore acquis la notion de présence/absence et la séparation, même très courte, avec la maman lui semble définitive. C’est pourquoi les spécialistes recommandent fortement de ne pas opter si tôt pour la garde alternée. Cela ne veut pas dire que le papa ne peut pas voir son enfant bien sûr ; au contraire, il est recommandé qu’il s’en occupe au moins deux à trois fois par semaine. Ainsi, il prendra une place équivalente à la maman dans l’esprit de l’enfant.

Conséquences sur l’équilibre de l’enfant

Une rupture précoce des parents peut donc être particulièrement perturbante pour un bébé, surtout lorsque ça se passe de manière chaotique ou impulsive. Même ensuite, jusqu’à l’âge de trois ans, les séparations par intermittence avec la maman ou le papa sont généralement mal vécues.
Cela provoquerait certains troubles comme un sentiment d’insécurité ; l’apparition d’angoisses d’abandon qui n’existaient pas auparavant ; un sentiment dépressif ; un état de confusion parfois ; des troubles du sommeil ; de l’eczéma ; de l’agressivité, en particulier à l’égard de la mère considérée comme responsable de la séparation ; une perte de confiance dans les adultes ; un état de mal-être autant au moment de la séparation que lors des retrouvailles…

Le conflit de loyauté

Lorsque la séparation se passe mal et que l’enfant est balloté d’un côté et de l’autre du conflit entre ses parents, il peut ressentir ce qu’on appelle le “conflit de loyauté”. Les attentes de la maman sont tellement différentes de celles du papa que l’enfant aura du mal à trouver ses repères et aura peur de trahir l’un ou l’autre parent s’il essaie néanmoins de se positionner. Pour l’aider à sortir de cette ambivalence, l’entourage est primordial. Les parents (et les grands-parents) doivent par exemple veiller à ne pas dénigrer ou dévaloriser l’autre.

Faire appel à un médiateur

Si vous constatez que, malgré tous vos efforts, vous ne parvenez pas à apaiser les tensions avec votre ex-conjoint.e et que l’enfant en souffre, n’hésitez pas à faire appel à un médiateur. Il vous écoutera et fera en sorte de diminuer au maximum les possibilités de conflits. Il essaiera de déminer le terrain et d’anticiper les situations problématiques pouvant heurter l’enfant. Ce sera aussi une possibilité pour tous de s’exprimer en terrain neutre. Car la parole peut parfois résoudre des situations qui semblaient pourtant inextricables. Prenez donc la parole tant qu’il est temps et préservez votre enfant d’une situation que vous n’avez sûrement pas choisie de vivre.

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Être parent, c’est parfois bien difficile

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