Les crèches et les solutions de garde à Bruxelles

Une interview d’Ariane, 33 ans, habitante d’Ixelles, maman d’Ambre, 11 mois.

Ariane, lorsque je vous ai proposé cette interview, vous m’avez tout de suite suggéré, comme sujet, la recherche d’une crèche. Pourquoi ?

Je me suis dit que cela pourrait aider les lecteurs du site Born in Brussels. Il y en aura certainement qui s’interrogeront sur les éléments à planifier avant l’arrivée d’un enfant et la crèche est un point super important !

J’ai commencé à chercher une crèche à quatre mois et demi de grossesse et j’ai vite compris que ça avait été une erreur. On m’avait dit que c’était déjà bien trop tard et c’était vrai. Quand vous envoyez des demandes à sept crèches et que vous ne recevez que des refus, vous commencez à paniquer !

Dans les crèches privées, vous trouverez une place presque à coup sûr… mais alors il faudra payer… très cher. Mais si vous désirez avoir du choix, alors il faut s’y prendre dès que possible, c’est-à-dire à trois mois de grossesse.

Pour l’anecdote, comme je n’ai pas retiré ma candidature de certaines listes d’attente, j’ai reçu il y a quelques jours un appel pour me dire qu’une crèche avait une place pour moi. Ambre a 11 mois maintenant, c’est vraiment tard !

Et puis, chaque crèche possède son propre système d’inscription et de sélection. Par exemple, si le revenu du ménage est faible, il sera prioritaire dans une crèche communale. Ça prend du temps de faire toutes ces démarches. De plus, dans certaines crèches, l’enfant ne peut pas entrer à n’importe quel moment. Certaines imposent un système selon quatre périodes de rentrée possibles qui suivent l’agenda scolaire. Ça aussi il faut le savoir et pouvoir l’anticiper.

C’est un message que je fais passer à toutes mes amies enceintes à présent. Dès qu’une amie m’annonce qu’elle attend un bébé, je lui demande où elle en est avec les crèches. C’est trop important.

Une de mes amies a  commencé à travailler sans avoir de crèche, elle n’aura qu’une place en septembre. Pendant trois mois elle va devoir se débrouiller en faisant du télétravail et en demandant de l’aide de sa famille, de ses amis. Trois mois de folie ! Elle risque de faire un burnout. Faire du télétravail avec un bébé, c’est humainement impossible !

Dernière information importante à diffuser, c’est que lorsque votre enfant bénéficie d’une place dans une crèche, vous serez automatiquement autorisée à y inscrire votre second enfant né pendant cette période. Ça peut faire partie du calcul, si vous souhaitez avoir deux enfants par exemple…

Quand avez-vous trouvé une crèche ?

J’ai fait des demandes auprès d’au moins vingt-cinq crèches. J’ai créé un fichier Excel avec les adresses, les dates de demande, les réponses, etc. J’ai d’abord cherché près de chez moi et puis j’ai vu de plus en plus large, de plus en plus loin. À sept mois de grossesse, j’ai trouvé une place dans une crèche privée. C’était un vrai soulagement.

La question suivante allait être « Quels étaient vos critères – avec votre compagnon – pour le choix de la crèche ? », mais j’ai l’impression que vous avez juste cherché une place à tout prix sans établir de critères…

Exactement. Vous n’avez plus le choix. Il y a tellement peu de places qu’on ne choisit plus, on prend ce qui est disponible. On ne peut pas vraiment choisir le projet pédagogique et c’est vraiment dommage.

À quel âge Ambre a-t-elle donc pu entrer à la crèche ?

À trois mois et un jour. J’ai pris mon congé de maternité puis j’ai tout de suite recommencé à travailler.

Êtes-vous satisfaits de la crèche actuelle ? Si oui, pourquoi ?

Ambre est allée dans deux crèches. D’abord une crèche privée pendant trois mois puis on a obtenu une place tout près de chez nous dans une crèche communale et on l’a prise.

J’étais satisfaite de la crèche privée, elle avait un côté familial, mais maintenant que j’ai un point de comparaison, je trouve la crèche communale bien mieux ! Je donnerai sept sur dix à la privée et douze… non même quinze sur dix à la communale ! En fait, elle dépasse largement mes attentes !

Pourquoi… D’abord, la sécurité du lieu ; je possède un badge pour entrer et sortir. Ensuite, il faut remettre la liste des personnes – autres que les parents – autorisées à venir chercher l’enfant ainsi qu’une copie de leur carte d’identité et la signature des deux parents. Je ne m’en fais donc pas pour mon enfant ; je suis sûre de retrouver Ambre le soir quand je vais la reprendre.

Le bâtiment a été conçu et construit pour être une crèche. Il est super bien pensé et fonctionnel.

Ils prennent en compte l’écologie en n’utilisant ni lingettes ni couches jetables. Tout est lavable et on évite le plastique, ce qui génère beaucoup moins de déchets.

La crèche dispose d’une bonne équipe médico-sociale sur place avec notamment deux infirmières qui travaillent à temps plein. Un pédiatre passe dans chaque section observer les enfants une fois par mois. Ils veillent vraiment au bon développement des enfants. C’est comme ça que j’ai su qu’Ambre ne devait pas encore essayer de se tenir sur ses jambes parce que son corps n’était pas encore prêt. On peut aussi faire le suivi ONE à la crèche. Vous pouvez rencontrer le pédiatre à 8h, laisser votre enfant sur place et partir au boulot en sachant que tout sera fait en une seule fois.

La crèche propose également un programme pour le développement artistique et sensoriel des enfants composé d’un atelier d’éveil musical deux fois par mois et d’une lecture de contes une fois par mois. Les personnes qui donnent ces ateliers sont des artistes extérieurs à la crèche. L‘éveil sensoriel est favorisé par des tapis mous, des tapis durs, ainsi que de nombreux objets et jouets adaptés à chaque âge. Tous les six mois, les enfants changent de local et se retrouvent entourés par du matériel différent. La crèche est organisée en quatre sections, elle comporte donc quatre locaux spécialement étudiés pour s’adapter aux enfants. Dans la crèche privée où Ambre se trouvait avant, il n’y avait que deux stades répartis sur deux étages, soit l’enfant n’était pas encore capable de marcher, soit il marchait. En plus, à la crèche communale, le chauffage est au sol. Les enfants sont toujours pieds nus et en body. Ils sont libres de leurs mouvements, ce qui est très bon pour leur développement psychomoteur.

Une puéricultrice de référence est dévolue à chaque groupe d’enfant. Elle se déplace avec le groupe, de local en local jusqu’à ce que les enfants quittent définitivement la crèche. Les enfants grandissent avec elle.

Dernières petites choses non négligeables : ils font de la purée de fruits avec des fruits frais tous les jours, on nous a demandé de toujours nous accroupir lorsqu’on entrait dans les locaux pour nous mettre au niveau des enfants, etc. Il n’y a vraiment que des points positifs, c’est génial !

Et comment faites-vous si Ambre est malade et ne peut pas aller à la crèche ?

Là où je travaille, il existe un service « Child care services ». J’appelle et quelqu’un vient à la maison directement. J’ai droit à ce service dix jours par an. C’est gratuit.

Et si ces dix jours sont écoulés ?

Alors j’appelle ma mutuelle qui, comme la plupart, offre ce service. C’est payant mais ça reste abordable.

Faites-vous parfois appel à votre famille ou vos amis pour garder Ambre ?

Non. Ma belle-mère travaille et mes parents vivent à l’étranger. Et puis, finalement, c’est très bien que ce soient des professionnels qui gardent mon enfant. C’est rassurant.

Connaissez-vous les haltes-accueil et avez-vous déjà bénéficié de ce service ?

Non, de quoi il s’agit ?

Ce sont des endroits où vous pouvez déposer votre enfant pour quelques heures, le temps de faire une course, d’aller à un entretien d’embauche ou juste pour avoir un peu de répit. Envie d’ajouter autre chose ?

Ma fille est merveilleuse.

 

LE P’TIT +

Puisque Born in Brussels est un projet purement bruxellois, j’aimerais encore savoir ceci… Vivre en ville présente de bons et moins bons aspects, d’autant plus quand il s’agit d’une très grande ville comme Bruxelles ! En tant que maman, qu’est-ce qui vous facilite la vie à Bruxelles et quels sont les moins bons côtés de cette vie citadine ?

Pour le côté positif… Je peux tout faire à pied… avec la poussette. C’est facile pour aller faire une course par exemple. Pas besoin de mettre Ambre dans le maxi cosy puis de l’installer dans la voiture, de faire la route, de la ressortir de la voiture, etc. J’ai un supermarché à deux pas, c’est pratique.

L’inconvénient, c’est le bruit. On souhaite le meilleur pour son enfant. On aimerait qu’il connaisse la vie à la ferme, les animaux… qu’il voit la nature. C’est contre naturel de vivre en ville. Comment faire pousser des légumes par exemple, cette compréhension-là du monde, on n’y a pas accès ici. Et je n’ai pas de jardin.

Avez-vous un ou deux bons filons pour les autres parents bruxellois qui nous lisent ?

Le parc de Wolvendael ! C’est le meilleur endroit pour faire jouer les enfants. La plaine de jeux est super. Il y a vraiment beaucoup d’infrastructures pour enfants.

Enfin, quel est ou quels sont les deux ou trois ouvrages / podcasts / émissions qui vous ont guidée en tant que maman ?

Une app quand j’étais enceinte : « Pregnancy + ». C’est pour apprendre ce qu’il se passe lors de la grossesse, le développement embryonnaire, etc.

Merci Ariane !

 

Propos recueillis par Rebecca Lévêque