Les tout-petits particulièrement vulnérables face aux polluants, rappelle la Ligue des Familles

2 mai 2025

Si la problématique des polluants dans l’alimentation touche tout le monde, elle est encore plus prégnante pour nos tout-petits. Comme le rappelle un récent article publié par “Le Ligueur” (magazine de la Ligue des Familles), les enfants sont davantage concernés parce que leur alimentation est moins variée jusqu’à 3-4 ans et qu’ils consomment plus de nourriture que les adultes, à rapport poids-taille équivalent. De plus, ils ne possèdent pas les mêmes facultés détoxifiantes que les adultes. L’effet de toxicité est donc particulièrement important lors des 1000 premiers jours de vie.  

Au sein de l’article du Ligueur, deux expertes ont apporté leurs témoignages à propos de “l’impact des pesticides sur la santé du vivant” : La chercheuse Hélène Grosbois, autrice de l’important ouvrage La disparition du vivant et moi, et Céline Bertrand de la Cellule environnement de la Société scientifique de médecine générale (SSMG).

Exposition aux polluants : les enfants en bout de chaine 

Dans cet article, on peut notamment lire : “Chez les adultes, 37% des aliments présentent au moins un résidu de pesticide contre 67% chez les enfants (source EATi). On les retrouve partout. La contamination est telle et perdure tant qu’on retrouve aujourd’hui dans nos aliments des résidus de pesticides interdits depuis 1974”  Céline Bertrand, experte au sein de la Cellule Environnement de la Société Scientifique de Médecine Générale, explique : “Nous y sommes exposé.es quotidiennement, parce que les pesticides sont disséminés dans nos milieux de vie, parce qu’on va les ingérer, parce qu’on les respire. Plus de la moitié des masses d’eau souterraines en Wallonie sont en mauvais été chimique à cause des pesticides … “. La contamination concerne toute la chaîne alimentaire, depuis les semences utilisées dans les champs. Et les enfants sont les plus touchés parce qu’ils ont une alimentation moins variée, principalement jusqu’à 3-4 ans, qu’ils ingurgitent plus de nourriture qu’un adulte à rapport poids-taille équivalent et qu’ils n’ont pas les mêmes facultés détoxifiantes qu’un adulte. Les enfants concentrent donc plus les polluants. De plus, cette pollution affecte aussi le cerveau, en cours de développement. Les polluants agiront sur les connexions, la fabrication et le développement du cerveau. Cet effet est particulièrement important au cours des 1000 premiers jours de vie.”  

Comment sommes-nous exposés ?  

Aujourd’hui, nous connaissons exactement les impacts cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques (qui altèrent la fertilité), neurotoxiques et ambryotoxiques (nuisibles au fœtus). De nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens qui induisent des troubles neurodéveloppementaux, l’obésité, les cancers et des troubles de la fertilité. Beaucoup de gens pensent qu’à petite dose, ce n’est pas grave. 

Céline Bertrand réplique (toujours au sein de l’article du Ligueur) : “On entend encore dire que c’est la dose qui fait le poison. Ce qui est totalement faux, les perturbateurs endocriniens peuvent agir à très faible dose, comme un effet cocktail, ici, 1+1 peut faire 10. Les enfants sont exposés quotidiennement à des mélanges de plusieurs produits chimiques qui peuvent avoir des effets cumulatifs ou synergiques.”   

Surpoids et obésité des enfants 

La “malbouffe” entraîne aussi d’autres conséquences. Près d’un enfant sur 5, âgé entre 2 et 17 ans est en surpoids en Belgique. L’obésité touche 1 enfant sur 20. Cette dernière progresse dans le monde entier : elle est reconnue comme une épidémie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).  

Passer à l’action 

Hélène Grosbois, chercheuse et auteure du livre “La disparition du vivant et moi” rapporte finalement au Ligueur : “Il y a encore tant à dire. Sur la façon dont des produits génétiquement modifiés peuvent agir sur plusieurs générations. Sur l’impact de l’eau tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Le faisceau de preuves est impressionnant, il pousse à agir. Les études, il y en a assez. Maintenant, il faut passer à l’action, entend-on dans chaque interview. Porter une attention à tout cela, militer, réfléchir à un acte de consommation alimentaire de bon sens, c’est entrer dans un cercle vertueux. Aller à la rencontre de petits producteurs, voir comment les choses poussent, comment on se nourrit, retrouver et redonner du sens, c’est finalement la base… 

 

Source : Se nourrir, la façon la plus sûre de s’empoisonner | Le Ligueur