Le sujet du burn-out parental est préoccupant et de plus en plus répandu. C’est pourquoi de multiples initiatives voient le jour, comme un site internet dédié aux (futurs) parents épuisés ou une ligne d’écoute gratuite. Un documentaire intitulé “Burn-out parental : quand les parents craquent” est également sorti récemment et est actuellement disponible sur Rtbf Auvio.
Qu’on se le dise, il n’existe pas à ce jour de mode d’emploi ou de recette magique pour être parent. En effet, chacun y va de sa propre expérience de vie et tente de faire au mieux pour éduquer ses enfants. Mais parfois, c’est si difficile et stressant, qu’un état permanent d’épuisement physique et psychique, appelé burn-out, peut subrepticement s’installer. En Belgique, on dénombre 8% de burn-out parental, ce qui correspond à 200.000 personnes, dont une majorité de mamans. Le documentaire diffusé par la Rtbf prend le sujet à bras le corps et tente d’apporter quelques solutions. L’occasion pour nous de parler aussi des initiatives du secteur pour aider ces parents dépassés.
Qu’est-ce qu’au fond être un bon parent ?
Est-ce l’image que l’on a de nos propres parents que l’on veut recréer pour nos enfants ? Est-ce que ça ressemble à ce que l’on voit sur les réseaux sociaux ? Au risque de se confronter à un idéal à atteindre ? Pour ne pas nécessairement se référer à un modèle de parent parfait, certaines lectures ouvrent l’esprit et discutent plutôt de méthodes à tester; à l’instar de l’éducation positive et bienveillante citée dans « Père au foyer », un récit en toute transparence sur l’expérience parentale d’un jeune papa. Le documentaire “Quand les parents craquent” fait état de mamans arrivées à un point de rupture dans leur rôle. Malgré leur état de santé fragile, elles ont eu la force et ont pris le temps pour se faire aider, pour aller mieux et ainsi ne pas s’oublier ! Mais combien d’entre elles n’y arrivent pas ?
→ Visionner le documentaire “Burn-out parental : quand les parents craquent” (disponible jusqu’au 14/05/2025)
« J’avais pris une distance avec mes deux enfants »
J’avais pris une distance avec mes deux enfants car tout devenait compliqué à faire, jusqu’aux petits gestes du quotidien. Je me levais le matin avec un sentiment de vide intérieur et l’impression de n’avoir aucune énergie. Ce qui m’angoissait le plus était de savoir que j’allais passer toute la journée avec eux. Pourtant, j’avais arrêté de travailler pour me retrouver, avoir du temps pour moi et pouvoir m’impliquer dans l’éducation de mes enfants. Je me suis pris un mur ! Et puis, il faut dire que je ne prenais aucun plaisir jusqu’au point de ne plus vouloir porter ma casquette de maman. » Noémie, maman de deux enfants, interviewée dans le documentaire.
Méconnu et mal diagnostiqué
Pour apporter une image au burn-out parental, on pourrait donner l’exemple de l’arbre qui cache la forêt. Face à un état de fatigue récurrent, l’impatience, la frustration, le stress chronique, mais aussi la culpabilité, voire la honte de soi, les parents tentent, tant bien que mal, de dissimuler leur mal être. Pour aspirer à être le parent parfait, ils en font toujours plus ou entrent dans une spirale infernale, par crainte que ce ne soit pas suffisant. À cet égard, Caroline Eap, psychologue FSP et intervenante dans le documentaire, déclare : “Le burn-out se caractérise par plusieurs facteurs qui sont à la fois personnels et liés à l’histoire de vie. Certains parents sont perfectionnistes au point de s’investir corps et âme pour faire les choses tellement bien qu’ils finissent par s’oublier. L’arrivée des écrans et d’internet permet aux parents d’être informés à l’excès sur leur rôle et leurs devoirs, jusqu’à leur donner ce sentiment d’être totalement perdu.” Il faut également se dire que le burn-out peut toucher n’importe quel parent arrivé, à un moment donné, à un point de non retour. D’après le documentaire, une étude européenne fait part d’un pourcentage de 70% pour évoquer la part des mères dans la charge liée à l’éducation. Voilà pourquoi elles sont plus à risque d’être en burn-out parental. Par ailleurs, deux chercheuses en psychologie ont établi quatre facteurs du burn-out parental :
- L’épuisement physique et émotionnel :
- La distanciation affective
- La perte de plaisir de son rôle parental
- L’effet de contraste, le parent ne se reconnait plus
Pour aller mieux, ne pas s’oublier !
“Il faut considérer que la majeure partie des parents sont de bons parents. Comme il faut aussi reconnaître que les zones d’imperfections font partie de la parentalité. Éviter d’être le parent parfait à tout prix permet d’éviter aussi aux enfants un état de burn-out. L’enfant est au centre de la famille mais les parents ont aussi des besoins personnels qu’ils doivent mettre en avant plan.En tant que professionnels, on cherche des solutions concrètes qui permettent aux parents de mettre en application des stratégies au sein de leur quotidien et ainsi d’aller mieux”, explique encore Caroline Eap. Prendre conscience de son état est sans aucun doute la première étape vers la guérison. En parler et accepter de se faire aider en est une autre. Cela aboutira ensuite à se faire aider par un tiers. En effet, les professionnels permettront d’identifier le type de burn-out et d’y associer l’aide à apporter à la personne touchée.
Un site web dédié et une ligne d’écoute
Fort heureusement, il existe un site dédié aux parents touchés par la pathologie (ou pour les prévenir avant que cela arrive). Sur ce site Burn-out parental, il est possible de faire un test pour savoir si on est effectivement concerné. → Faire le test : Suis-je en burn-out parental ? “S’en sortir” est une autre rubrique qui propose différentes aides : des livres, une application mobile, un accompagnement en ligne, la possibilité de contacter un professionnel…
En outre, le service d’écoute SOS PARENTS : 0471/41.43.33 est joignable de 8h à 20h, 7/7 et spécialement dédiée à l’écoute des parents, des enfants, des frères, des sœurs, des époux ou toute autre personne qui ressent le besoin d’être écoutée, conseillée par une équipe de psychologues pour mieux accepter cette situation imposée.
Samuel Walheer