« L’ABC’père », une lecture pleine de sincérité et d’humour sur la paternité

22 janvier 2024

Sorti en octobre 2023 aux éditions Larousse, “l’ABC’père, l’abécédaire du papa débutant” est à la fois un bouquin intimiste et rempli d’auto-dérision. Par leurs mots et leurs illustrations, Alexandre Marcel et Yannick Vicente proposent une vision à la fois légère et sans tabou de la paternité, une réalité dans laquelle certains pourront se reconnaître ou simplement découvrir les joies et les peines de la parentalité.


Un abécédaire subjectif et original qui propose, tout au long des 136 pages, 100 définitions de mots minutieusement choisis par les auteurs. Un livre qui ne laissera certainement aucun papa indifférent et qui permettra sans doute de relativiser les difficultés liées à l’arrivée d’un bébé dans sa vie.

Un livre dédié aux jeunes papas mais aussi aux mamans

En guise d’introduction, Alexandre Marcel, co-auteur de l’ABC’père, déclare dans l’émission La Quotidienne pour Sqool Tv : “J’ai toujours eu une passion pour l’écriture et quand ma fille est née, je me suis dit ‘attends, tu écris sur un tas d’histoires imaginaires et quand il t’arrive la plus belle chose au monde t’es pas foutu d’écrire sur ça ?’ Donc j’ai commencé à écrire dès la maternité ; d’abord une petite nouvelle d’une cinquantaine de pages sur ce que j’avais vécu pendant ces 4-5 jours et ensuite je me suis dit pourquoi ne pas mettre ce vécu à disposition du grand public et des papas en particulier. Car, en tant que futur papa, au moment où ma femme est tombée enceinte, je ne trouvais pas énormément d’infos qui me correspondaient. Soit c’étaient des choses très pratiques de comment changer une couche… soit c’était tourné sous forme de “blagues” ; mais je ne trouvais pas de récits intimes dans lesquels les papas auraient pu se reconnaître et où les mamans auraient eu la possibilité d’en apprendre davantage sur ce qui se passe dans nos têtes d’hommes ayant souvent du mal à se confier. J’y suis allé en toute humilité, sans imaginer que ce projet allait parler à autant de monde et que j’aurais autant de followers !”

La place du père dans cette nouvelle aventure

Dans leur Abécédaire, les auteurs parlent par exemple, à la lettre “D”, du “Dad-blessing”, une disposition à mettre les pères sur un piédestal pour la moindre de leurs actions, alors qu’on banalise celles réalisées par les mères. À la page 48, il est écrit : “On ne félicitera jamais une mère de se lever la nuit pour nourrir son enfant car c’est ce qui est attendu. Le père, quant à lui, sera vu comme un héros des temps modernes. Être parents est une mission difficile, remplie de petites victoires qu’il faut savoir apprécier. Cependant, il est également important d’avoir en tête ce double-standard. NON, tu ne réalises pas d’exploits. Tu fais ta part, tout simplement.” C’est là une bonne manière de rappeler toute l’importance de la maman dans son rôle de mère, qui a  tout aussi bien le droit d’être félicitée que le papa, car il s’agit d’un travail collectif pour l’enfant. À cet égard, Alexandre Marcel, l’un des deux auteurs du livre, déclare dans la même émission : “Les pères ne sont pas là pour aider. Le papa et la maman sont les deux figures d’attachement ; on pense un enfant à deux, on le fait à deux et on s’en occupe à deux.”

Éducation bienveillante / positive

Lorsque l’on devient parent, la question de l’éducation que l’on souhaite inculquer à ses enfants se pose ou se manifeste, dans la pratique, de manière naturelle. Quand certains parents useront d’une éducation qualifiée d’autoritaire, d’autres choisiront un style plus démocratique, avec comme maître mot la discussion. Pour Alexandre Marcel, c’est l’éducation bienveillante / positive qu’il met en avant. Cela ne signifie pas que l’enfant est libre de tout faire, mais il semble s’agir d’une approche qui considère davantage les émotions de l’enfant. Ce dernier délivre le fond de sa pensée dans son interview accordée pour Sqool TV : “Les enfants ont besoin d’un cadre, ils sont malheureux sans cadre. Ils ont besoin d’une structure. Une éducation sans violence, ni physique ni verbale, est une évidence ; couplée à une bienveillance omniprésente, autant envers les enfants qu’envers soi-même.” Par ailleurs, à la page 62, les deux auteurs du livre résument avec sincérité tout le paradoxe de l’éducation qui n’est pas toujours aussi facile que sur papier : “C’est dur. Parfois, tu craques. Tu pousseras un cri de colère et il te regardera avec des yeux ronds, exorbités, et tu t’en voudras peut-être. Un enfant élevé dans l’amour et la bienveillance, nourri d’attention, capable de nommer et d’accueillir ses émotions, il n’y a pas au monde de plus belle récompense”.

Photo et texte : Samuel Walheer

 

→ Pour visualiser l’interview complète d’Alexandre Marcel, co-autour de l’ABC’Père