« BCEE », premier centre belge francophone reconnu pour traiter l’endométriose

25 mars 2024

Jeudi 28 mars prochain, ce sera la journée mondiale de l’endométriose ! Born in Brussels a décidé de parler de cette maladie gynécologique complexe qui touche une femme sur dix en Belgique. Tout récemment, le Service de gynécologie et d’andrologie des Cliniques Saint-Luc a été reconnu par la SRC (Surgical Review Corporation)  en créant son centre d’excellence multidisciplinaire pour l’endométriose (BCEE). Une accréditation qui fait suite à un travail de longue haleine pour soulager le quotidien de toutes les femmes encore nombreuses à être atteintes par la maladie hormono-dépendante.


Longtemps banalisée, voire discréditée, ou encore méconnue, l’endométriose est pourtant considérée par les experts comme une maladie complexe, aux symptômes variables. Elle touche environ 600.000 personnes en Belgique et pas moins de 190 millions de femmes sur terre. Face à ces chiffres conséquents et par manque de cadre de référence, le Service de gynécologie et andrologie des Cliniques Saint-Luc a décidé d’agir en créant, en 2023, le BCCE (Brussels Center of Expertise in Endometriosis) ; ce qui lui a valu, un an plus tard, une reconnaissance internationale.

Une (double) reconnaissance

L’endométriose est une maladie qui peut toucher toute femme en âge de procréer et qui, bien souvent, est associée aux douleurs pelviennes. Pourtant, les symptômes diffèrent d’une personne à l’autre, tout comme sa prise en charge. Jusqu’alors, il n’existait pas de critères légaux en Belgique pour définir un centre de référence pour cette pathologie. Face à ce constat, le BCEE a vu le jour et a pu intégrer un processus d’accréditation internationale. Un an après sa création, le Brussels Center of Expertise in Endometriosis recevait ainsi l’accréditation COEMEC (Centre of Excellence in Multidisciplinary Endometriosis Care). Saint-Luc est donc devenu, grâce à ce centre, le seul hôpital en Belgique francophone à obtenir une telle reconnaissance ; permettant aux femmes souffrant d’endométriose de se sentir enfin soutenues et reconnues. 

Une journée mondiale

Jeudi 28 mars 2024 est la journée mondiale contre l’endométriose. L’occasion idéale, choisie par le Centre Expert Bruxellois en Endométriose, pour sensibiliser le grand public au sujet de la maladie.

↓ Pour de plus amples informations : Journée mondiale contre l’endométriose

L’endométriose, c’est quoi au juste ?

Il s’agit d’une maladie bénigne et chronique “hormono-dépendante”, ce qui signifie que l’endomètre – tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus – est « mal situé ». Ce dernier continue à répondre à la stimulation hormonale des ovaires, avec un épaississement puis une élimination (comme les règles) anormale à l’extérieur de l’utérus. Mais comme le tissu ne s’évacue pas correctement, cela peut entraîner une inflammation locale importante. Altérant la qualité de vie de la personne, l’endométriose entraîne généralement des douleurs pendant les règles et les rapports. Les personnes atteintes peuvent être asymptomatiques et donc difficiles à diagnostiquer. La maladie ne se guérit pas, mais se traite par la prise d’antidouleurs et d’anti-inflammatoires ou encore par des traitements hormonaux (pilule contraceptive, stérilet hormonal, opération chirurgicale,etc.) Les effets douloureux ne disparaissent qu’à partir de la ménopause.

→ Vous avez des doutes, des symptômes, parlez-en d’abord à votre médecin. Si vous souhaitez un RDV au BCCE,  les consultations c’est par ici

 

“Autant d’endométrioses que de femmes atteintes”

L”asbl Question Santé a créé une brochure qui permet de mieux saisir la maladie et de donner la parole aux femmes qui en sont atteintes. À la page 11, dans la rubrique “Autant d’endométrioses que de femmes atteintes”, se trouve le témoignage poignant de Laura, touchée par la maladie, dont voici un extrait : « C’est quoi ce truc qui me broie de l’intérieur ? Mon gynécologue de l’époque m’a dit que c’était normal d’avoir mal pendant ses règles et m’a mise sous pilule. Mais plus les mois passaient, plus la pilule ne faisait plus d’effet. » La douleur ne la quitte plus. Parfois, Laura s’évanouit de douleur. Et d’autres maux viennent s’ajouter, comme des problèmes digestifs et urinaires et plus tard, des douleurs intenses pendant les rapports sexuels. « En tout, j’ai été voir 21 gynécologues, j’avais l’impression d’être un rat de laboratoire.C’est très intrusif. Pendant plus de 6 ans, les médecins m’ont sorti des phrases abominables, comme ‘‘Vous êtes trop douillette’’ ou ‘‘Si vous avez de grosses douleurs pendant vos rapports sexuels, c’est peut-être que vous n’aimez pas votre copain’’». En quatre ans, Laura a été opérée cinq fois. Elle garde des séquelles dues à une des opérations. En juillet 2020, elle crée l’association Toi Mon Endo. 

 

Samuel Walheer