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Rougeole et coqueluche : des vaccins toujours gratuits pour protéger les tout-petits

En tant que parent, s’il y a bien une chose qui prime avant tout, c’est la santé de son enfant. Bien que la vaccination existe depuis des décennies – et qu’elle évite même le retour de certaines épidémies –,  certains parents hésitent à faire vacciner leur enfant. Et cela ne s’est pas amélioré avec la période COVID. C’est ainsi qu’à Bruxelles, du fait du nombre d’enfants non vaccinés trop importants, les cas de rougeole (291 depuis février) et de coqueluche (718 depuis janvier) ont connu une forte augmentation.  Des chiffres qui vont à l’encontre des bienfaits prouvés de la vaccination, comme le déclare l’UNICEF : “En 50 ans à peine, nous sommes passés d’un monde où la mort d’un enfant était une crainte de beaucoup de parents à un monde où chaque enfant, s’il est vacciné, a une chance de survivre et de s’épanouir”

En avril dernier, à l’occasion de la semaine mondiale de la vaccination, l’équipe de Born in Brussels publiait un article avec comme message clé : « Se protéger et protéger les autres, ça n’a pas de prix !« . Plus récemment, un autre article intitulé « Enfin un remède préventif remboursé contre la bronchiolite, dès le 1er octobre » fût partagé à nos lecteurs. Car, selon les statistiques, la maladie virale touche encore près de 2.500 enfants chaque année. Comme pour la rougeole et la coqueluche, il est donc primordial de vacciner son enfant dès le plus jeune âge et, par la même occasion, d’éviter la moindre complication.

« À chaque âge sa vaccination »

En Belgique, il est possible de faire vacciner son enfant auprès de son pédiatre, son médecin ou à l’hôpital. La plupart des nourrissons sont suivi via les consultations proposées par l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) ou, du côté néerlandophone, auprès de Kind & Gezin. Ces organismes proposent leurs services gratuitement pour les enfants. D’ailleurs, jusqu’à la majorité de l’enfant, les vaccins sont pour la plupart gratuits (voir calendrier de vaccination). Certains vaccins requièrent une deuxième dose, comme la rougeole, et s’effectuent à l’école par le PSE (Promotion de la Santé à l’Ecole) ou CLB dans les écoles néerlandophone moyennant un accord écrit des parents. Durant les consultations médicales à l’ONE ou à K&G, les parents peuvent discuter et poser toutes leurs questions en lien avec leur enfant : l’alimentation, le développement, les soins, etc. D’ailleurs, un carnet est offert aux parents de l’enfant qui est suivi. C’est dans ce carnet que sont inscrits tout ce qui est en lien avec la vaccination de l’enfant ainsi que son évolution. Ces traces écrites sont très utiles et permettent d’avoir un suivi de la vaccination, lorsqu’il s’agit de rappels de vaccins par exemple.

→ Pour consulter le document de l’ONE intitulé « À chaque âge sa vaccination »

→ Et en Communauté flamande: « Omdat je wil spelen met je kinderen, niet met hun gezondheid »

Quelques mots sur la rougeole

La rougeole est une infection virale extrêmement contagieuse qui se transmet par voie aérienne. Elle se manifeste spécifiquement par de la fièvre et l’apparition de tâches rouges sur la peau. Les personnes les plus à risque d’être touchées par cette infection sont les enfants de moins de 10 ans. Selon les dernières études, 30% des personnes infectées risquent des complications. Afin de réduire les risques, il faut davantage protéger certaines personnes comme les femmes enceintes, les nourrissons de moins de 12 mois ainsi que les personnes à faible immunité ou qui n’ont jamais été vaccinées. Malheureusement, on ne peut pas vacciner pendant la grossesse ni avant 6 mois de vie. C’est pour ça qu’il faut éviter que la maladie ne circule en nous faisant vacciner à temps et à heure. Il y a les consultations ONE et Kind en Gezin qui sont accessibles jusqu’à 6 ans pour tous les enfants. wMais il est aussi possible de se faire vacciner sans mutuelle; c’est gratuit auprès des pédiatres et médecins participant (mais la consultation reste payante). Les parents qui souhaiteraient se faire vacciner contre la rougeole, peuvent bénéficier d’un vaccin gratuit auprès des médecins qui participent au programme de vaccination ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) ou K&G (Kind & Gezin).

→ Pour en savoir plus sur la rougeole, une brochure réalisée par vivalis.brussels

La coqueluche, c’est quoi ?

La coqueluche est une infection bactérienne des voies respiratoires, également très contagieuse et qui se propage via les gouttelettes respiratoires. Le plus souvent, elle se manifeste par une toux violente et prolongée qui peut durer plusieurs semaines. D’autres symptômes peuvent se présenter comme des difficultés respiratoires et parfois des vomissements après la toux. De plus, cette maladie peut entraîner des complications telles que des épisodes de cyanose (coloration bleutée de la peau), des convulsions ou des infections pulmonaires. Enfin, la coqueluche peut entraîner chez certaines personnes le développement de maladies graves, à savoir : les personnes ayant des défenses immunitaires faibles, atteintes de pathologies cardiaques ou pulmonaires chroniques ou les nourrissons de moins de 16 mois. Il est vivement recommandé d’avoir une attention spécifique pour les tout-petits de moins de 6 mois. La vaccination pour la coqueluche est gratuite dans les consultations ONE et Kind en Gezin. Le vaccin est également gratuit chez les pédiatres et médecins participant mais la consultation est payante.

→ Pour en savoir plus sur la coqueluche, vivalis.brussels vous informe

Améliorer la santé publique, une affaire de tous !

En Belgique, la vaccination fait partie de la compétence des communautés et des régions. C’est le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) qui a pour mission de formuler des avis scientifiques afin de guider les décideurs politiques et les professionnels de la santé. Un groupe de travail spécialisé élabore un calendrier vaccinal et, au besoin, l’adapte chaque année. Certaines personnes ne peuvent pas recevoir de vaccins car cela présente un risque au regard de leur santé déjà fragilisée. Au contraire, d’autres doivent absolument être vaccinées pour éviter des complications graves, c’est notamment le cas des femmes enceintes et des nourrissons. Nous devons tous tenir à jour nos vaccination pour rester en bonne santé. Parlez en à voter médecin à la prochaine visite.

 

Samuel Walheer

 

Naissance insolite à Bruxelles : les femmes doivent-elles forcément accoucher à l’hôpital ?

C’est arrivé dimanche dernier sur le réseau de la Stib – et plus précisément à l’arrêt de métro Beekant – : une maman a donné naissance à sa fille ! Suite à cet événement insolite, la société bruxelloise de transports en commun a annoncé que l’enfant recevra un abonnement gratuit à vie et valable sur tout le réseau. Une histoire que la nouvelle maman et sa famille ne sont pas prêts d’oublier et qui permet à Born in Brussels de rappeler qu’il existe bel est bien des alternatives à l’accouchement classique en hôpital à Bruxelles… 

« Nous avons envoyé des agents sur place pour prêter main forte à la maman, dont l’accouchement avait débuté au cours d’un trajet en métro. À leur arrivée sur le quai de Beekkant, les secours étaient déjà là pour assister la mère, entourée de sa famille. Nos agents lui ont amené des couvertures afin de rendre l’accouchement le plus confortable possible et préserver au maximum son intimité. » a précisé la porte-parole de la Stib, Cindy Arents.

© Stib

Surprise !

Si on avait dit à cette maman que son accouchement aurait lieu dans un métro bruxellois, elle ne l’aurait ni cru, ni accepté. Mais la vie est pleine de surprises et c’est précisément au beau milieu de la station Beekant que son bébé a choisi de naître. Heureusement, une équipe de secours et quelques travailleurs de la Stib sont rapidement intervenus pour prêter mains fortes à la maman. C’est ainsi, dans ces circonstances quelque peu inhabituelles, qu’une petite fille a vu le jour, entourée de sa famille. Elle a ensuite rapidement été transférée avec sa maman à l’hôpital Erasme pour une prise en charge post-natale complète. « C’est un moment que nous n’oublierons jamais », a indiqué la Stib. 

Les lieux de naissance à Bruxelles

Il est vrai que l’on a tous entendu ces histoires d’enfants qui naissent lors d’un voyage en avion, en train ou même dans un taxi. Mais pour l’heure, c’est bel et bien dans les sous-sols de Bruxelles que cela s’est déroulé. Dans la pensée collective, l’accouchement est encore très souvent associé à la maternité, au milieu hospitalier, au gynécologue… À Bruxelles, la majeure partie des accouchements ont d’ailleurs bel et bien lieu dans un hôpital. Toutefois, il existe d’autres façons d’accoucher et d’autres lieux pour le faire (plus sécurisants que dans un métro heureusement). Par exemple, l’équipe de Born in Brussels avait eu la chance d’accéder à ce gîte de naissance intra-hospitalier bien connu appelé « Le Cocon ». Bien sûr, comme pour un accouchement à domicile, les futures mamans doivent répondre à des critères stricts comme avoir une grossesse à bas risques, parler la même langue, présenter une anamnèse correcte… Pour ce faire, il est primordial d’être suivie par une sage-femme, qui peut également être assistée d’une Doula. Bien que l’hôpital reste, dans les cas de complications ou de grossesses à risques, le lieu le plus sûr, toute femme a le droit de choisir de donner naissance dans des conditions moins médicalisées.

 

Samuel Walheer & Sofia Douieb

Droits de l’enfant : c’est reparti pour l’opération « Boîtes à KDO – Je participe ! Et toi ? »

La 16e édition de l’opération « Boîtes à KDO » est officiellement lancée ! À l’initiative de La Fabrique de Soi – Laïcité Brabant wallon, l’action solidaire prend chaque année un peu plus d’ampleur ; un plaisir partagé autant par les enfants qui confectionnent les boîtes, que pour ceux qui les reçoivent. En vue des fêtes de fin d’année, l’objectif du projet est d’offrir une boîte à chaussures, transformée en boîte remplie de surprises, à près de 1.500 enfants. Ceux-ci sont âgés entre 0 et 18 ans, n’ont pas de structure familiale et résident en Wallonie ou à Bruxelles. Une excellente manière de prendre en compte les droits des enfants, en proposant autant aux jeunes qu’aux tout-petits des notions essentielles de citoyenneté telles que le partage, la générosité ou encore le respect de l’autre.

En 2013, l’État belge recensait près de 10.439 francophones âgés de 0 à 18 ans évoluant hors du cocon familial. Ce qui correspondait à l’époque à un enfant sur 100 en Wallonie et sur la Région de Bruxelles-Capitale. N’ayant pas de structure parentale proche, un tiers de ces jeunes se retrouvent placés en famille d’accueil. Pour les autres, ils sont dans des institutions du secteur de l’aide à la jeunesse, dans des services de santé, de la justice ou considérés comme des mineurs étrangers non accompagnés. L’opération « Boîtes à KDO » semble, par le biais de son élan solidaire, apporter un soutien considérable à tous ces enfants. D’ailleurs, Anne Beghin, à l’initiaitve du projet précise un élément essentiel : « Dans chaque boîte il faut y glisser un dessin ou petit mot signé souhaitant une belle année au bénéficiaire. Ce petit mot touche énormément les enfants et les ados car chaque boîte raconte une histoire de partage, de lien. »

Comment participer ?

Il existe plusieurs manière de prendre part au projet. Que l’on soit un adulte, un adolescent, un enfant, un particulier ou un groupe, tout le monde est le bienvenu. La seule condition est de respecter trois impératifs : être inscrit, communiquer le nombre approximatif de boîtes que l’on fournira et respecter les délais. À ce jour, de nombreuses collectivités ont pris part à l’opération ; des Maisons de Jeunes, des écoles maternelles-primaires-secondaires, des clubs de sports, des conseils communaux d’enfants ou encore des maisons de la laïcité.

Je participe – Opération Boites à kdo (boitesakdo.be)

Pour créer sa boîte à cadeau

Une boîte à KDO, c’est avant tout une boîte que l’on aimerait bien recevoir soi-même. Cela implique donc que l’on va la remplir généreusement et  y mettre plein de choses différentes et de qualité. La première étape est de trouver la boîte à chaussures idéale que l’on pourra transformer en boîte à cadeaux. Ensuite, il est très important de choisir l’âge de l’enfant à qui l’on veut faire plaisir, un tout-petit, un plus grand enfant ou un adolescent. Après cela, il faut trouver l’inspiration et choisir ce que l’on va y mettre. Il est également très important de rajouter un petit mot dans sa boîte en souhaitant une « Bonne année » à la personne qui la recevra. Lorsque l’on estime que la boite est suffisamment remplie, voire quasiment débordante, c’est que cette dernière est fin prête à être envoyée. Pour finir, il suffira de la donner à la personne en charge de l’envoyer au bénéficiaire.

« Les enfants et adolescents vont être stimulés et encadrés par leurs professeurs, animateurs ou leurs parents qui apprécient cette idée de solidarité d’enfant à enfant. Ils choisissent de donner des objets (livres, jouets etc.) qui leur appartiennent, récoltent de l’argent, achètent des petits choses neuves et enfin, seuls ou à plusieurs, ils créent des boites à cadeaux pour d’autres jeunes de leur âge. Créer une boîte, cela ne s’improvise donc pas, cela prend du temps, cela se réfléchit. Au-delà des jeunes, cette opération permet de sensibiliser les parents, les enseignants ou les familles à d’autres réalités, souvent difficiles, d’enfants et d’adolescents vivant « pas très loin de chez eux ». Et c’est à la fois cette proximité et la possibilité de projection envers les publics visés qui font de cette Opération un succès », peut-on lire sur le site de l’Opération Boîtes à KDO.

↓ Voici une feuille de route en vue de créer sa boite à cadeaux

Les différents points de collectes

L’organisme précise que ces points de collectes sont ouverts uniquement en semaine, d’octobre à mi-novembre, de 9 à 17h. Il est conseillé d’appeler au préalable avant de s’y rendre.

  • Bruxelles : Centre d’Action Laïque, Campus de la Plaine ULB accès 2 à 1050 Bruxelles – 02/627 68 11 ou 0471 308 952
  • Tubize : La Fabrique de Soi, 55 rue de Mons – 02 355 04 76
  • Wavre : Laïcité Brabant wallon, 33 rue Lambert Fortune – 010 22 31 91
  • Nivelles : Laïcité Brabant wallon, 10 rue Georges Willame – 067 21 89 15
  • Genappe : Pôle culturel, 38, rue de Bruxelles – 067 77 16 27
  • Braine-l’Alleud : FactorX, Avenue de la Paix 3 – 02 387 17 87 (Uniquement le lundi » et/ou sur demande via l’adresse suivante : ann.brants@factorx.eu)
  • Ittre : Centre culturel d’Ittre, Rue de la Montagne 36 – 067 64 73 23

Pour plus d’informations → Opération Boites à kdo (boitesakdo.be)

Pour la petite histoire…

C’est suite aux 20 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant que le projet a pris sa source en 2009. La Fabrique de Soi – Laïcité Brabant wallon lance alors son Opération Boîtes à KDO avec comme objectifs de sensibiliser les enfants et adolescents à leurs droits ainsi qu’à la situation précarisée dans laquelle une trop grande partie d’entre eux évoluent. Il s’agit d’une initiative qui vise à développer la solidarité entre les enfants. Lors des premières éditions, l’association a livrée près de 300 boîtes à KDO. Actuellement, plus de 1.000 boîtes sont distribuées auprès de 30 institutions, centres et services en lien avec l’enfance fragilisée et précarisée. Un exploit qui se réitère chaque année et qui semble prendre davantage de sens auprès du grand public.

Visualiser « Les coulisses de l’Opération Boîtes à KDO » ↓

 

Samuel Walheer

« Père au foyer », un récit en toute transparence sur l’expérience parentale d’un jeune papa

Au travers de son premier ouvrage intitulé « Père au foyer, comment la parentalité positive a changé ma vie ? », Samuel Clot nous dévoile les coulisses de sa paternité. En toute transparence, l’auteur raconte son parcours et la manière dont il est passé d’ancien étudiant en médecine à parent d’un jeune Gaspard, puis militant et « influenceur » très actif sur les réseaux sociaux. Le tout autour d’une réflexion basée sur un modèle éducatif en vogue appelé la parentalité positive. Une lecture très enrichissante qui apportera certainement quelques éclairages aux personnes souhaitant s’embarquer dans l’aventure parentale. Born in Brussels l’a lu pour vous. 

« J’ai décidé de partager ce chemin de vie de père au foyer sur les réseaux sociaux, dans l’espoir d’inspirer, de montrer une autre voie, de faire valoir cette autre parentalité, une paternité différente aussi et avec l’idée que cette goutte d’eau pourrait ruisseler et entraîner d’autres à faire de même. L’idée n’étant pas de dire ‘vous devez faire comme moi’, mais plutôt de suggérer des pistes de réflexion autour des questions de parentalité positive, de masculinité et de vie de couple. »  Extrait de « Père au foyer », de Samuel Clot.

Quelques mots sur le livre

C’est l’histoire d’un jeune papa qui, grâce à sa passion pour les sciences humaines et sociales et sa relation fusionnelle avec sa compagne Léa, nous partage son expérience autour de la naissance de son fils prénommé Gaspard. La parentalité, ça transforme un être. Et ce n’est pas Samuel Clot qui nous dira le contraire ; lui qui est passé d’étudiant en médecine à jeune papa au foyer durant 3 ans. Cela lui a permis, entre autres, de voir son fils grandir et aussi de développer ses différentes réflexions autour, notamment, de la parentalité positive. Devenu très engagé, l’auteur défend une société dans laquelle l’enfant est placé en plein cœur et où l’éducation dite traditionnelle est remplacée par une éducation en toute bienveillance. Voici un extrait provenant des premières pages du livre : « Moi je me dis ça va, on a 6 à 12 mois avant que Léa tombe enceinte, ça nous laisse le temps de nous organiser. Sauf que deux semaines plus tard, un dimanche matin, Léa me réveille avec une petite surprise : un test de grossesse positif. Je me souviendrai toute ma vie de chaque détail de cette journée si particulière. Son souvenir a une saveur de « premier jour du reste de ma vie ». J’ai l’impression que ce jour-là, je suis passé dans un autre monde, d’un coup, comme ça, tout simplement parce que j’ai dû me rendre à l’évidence ; je vais être papa. »

J’avais prévu d’élever mes enfants comme mes parents m’ont élevé : c’est plus simple de ne pas se poser de question, non ? (…) En revanche, ils étaient clairement dans un modèle éducatif que j’appelle le modèle « traditionnel », construit sur une relation de domination de l’adulte sur l’enfant qui fixe des règles et qui les fait respecter par la menace et la punition.

La parentalité positive selon Samuel Clot

Même si certains voudraient nous le faire croire, on ne naît pas parent, on le devient. Et comme le dit si bien Samuel Clot, « la parentalité est une réelle épreuve, un changement de vie ». Dans ce processus de nouveau parent, l’apprentissage par l’acquisition de compétences semble de mise. Les manières d’éduquer un enfant sont nombreuses. Dans « Père au foyer », l’auteur nous partage sa vision personnelle de ce qu’il appelle l’éducation positive – en opposition à l’éducation dite traditionnelle –  qu’il subdivise sous forme de trois piliers. Il y a tout d’abord un premier pilier qui est la connaissance du rythme et des besoins de son enfant. Par cet aspect, Samuel Clot explique qu’en tant que nouveau parent, il est important de s’intéresser aux différents stades de développement de son enfant. Ainsi, cela permet de mettre en place un environnement propice et sécurisant à l’expérimentation de ce dernier afin qu’il se sente accompagné et aimé dans son processus d’apprentissage. Le deuxième pilier n’est autre que le respect des besoins de chacun. Il s’agit ici de prendre en compte les émotions et les besoins de son enfant tout en lui laissant l’opportunité de les exprimer. Toutefois, il est également important, selon l’auteur, de conserver ses propres besoins en tant que parent et qu’ils puissent cohabiter ensemble. Le troisième et dernier pilier est la non-violence : « Si on passe par la violence physique ou psychologique, on va à la fois détériorer le lien d’attachement qui nous lie à notre enfant, mais on va aussi perturber son développement, réflexes qui seront ancrés chez lui jusqu’à sa vie d’adulte. »

« La non-violence est vraisemblablement la clé de l’éducation positive »

Pour Samuel Clot, la non-violence est vraisemblablement la clé de l’éducation positive. Et c’est certainement en devenant parent que l’on se remémore la manière dont on a soi-même été éduqué. Sur base de quel modèle ? Pour l’auteur et Léa, sa compagne, il leur a fallu choisir un modèle éducatif, le comprendre pour ensuite le développer à leur sauce. Sur base de la parentalité positive, le couple a su construire son propre projet parental et leur manière de voir l’éducation de leur fils. À cet égard,  l’auteur dit à la page 38 : « Ce modèle éducatif, bien plus répandu à l’étranger qu’en France, est très mal perçu dans notre pays. Pourtant, dans l’idéal et au moins pour les 6 premières années de la vie d’un enfant, il me semble être le meilleur modèle. » Ensuite, c’est en définissant ce que l’auteur appelle les « lignes rouges » – actions que le couple s’interdit de faire avec leur enfant – qu’ils ont pu avancer dans leur quotidien, les présenter et les expliquer autour d’eux. Les lignes rouges sont les suivantes : la violence (physique ou verbale), le non-respect du corps et du consentement de leur enfant et le fonctionnement éducatif dit « traditionnel » de certaines écoles en France (qui est, selon l’auteur, à l’opposé du modèle « parentalité positive »). À la fin de son ouvrage, pour exprimer ce que peut être la parentalité positive, Samuel Clot prend l’exemple d’un documentaire tourné en Suède et réalisé par une activiste des droits de l’enfant, Marion Cuerq. Cela permet aux parents, ou plus généralement aux lecteurs, de poursuivre leur apprentissage sur le sujet et d’en apprendre davantage encore.

↓ Extrait du documentaire « Même qu’on naît imbattable » de Marion Cuerq

 

Samuel Walheer

Santé publique : reportage sur l’impact des écrans chez les tout-petits !

« Écrans, malbouffe, sédentarité – Alerte rouge sur la santé de nos enfants » est une enquête menée en France et partagée par la Rtbf. La moitié du reportage met en lumière les dangers des écrans auxquels sont confrontés les enfants et ce, dès leur plus jeune âge. En effet, cela mettrait à mal le développement de leur cerveau, leurs interactions sociales ou encore leur sécurité affective. Pire encore : les effets seraient également visibles sur leur état de santé physique, impliquant de la sédentarité ou même de la malnutrition. L’enquête est disponible jusqu’au 1er décembre 2024 sur la plate-forme gratuite RTBF Auvio.

Rien de nouveau, les écrans font désormais entièrement partie de bien des foyers au sein de notre société capitaliste. Pas toujours facile pour des parents de limiter et encore moins d’interdire son accès aux enfants, même en bas-âge. Cette attractivité, devenant parfois même maladive, n’est pas sans risque puisqu’elle peut amener à de lourdes conséquences sur la santé des enfants. D’ailleurs, tout récemment, les autorités suédoises recommandaient de ne pas exposer les enfants de moins de deux ans aux écrans et prévoit d’en interdire son utilisation dans les écoles primaires. Chez nous, le gouvernement a fait de même pour 373 écoles du réseau néerlandophone et de l’administration Wallonie-Bruxelles.

« Les écrans privent l’enfant de ses besoins »

Sans grande surprise et quelle que soit sa forme, smartphone, tablette ou télévision, les écrans isolent bien souvent ses utilisateurs au reste du monde. Pour les tout-petits, les effets sont plus néfastes. Sans une régulation de la part d’un adulte, difficile pour un enfant de se limiter. Malgré les nombreuses alternatives, laisser un enfant devant un écran ne lui permet pas d’évoluer de la meilleure manière.

Les écrans chez les tout-petits les privent de leurs besoins essentiels comme les interactions humaines et fréquentes avec notamment leurs parents. Ce qui lui permettra de créer un lien d’attachement très fort et très important pour son développement et sa sécurité affective. De plus, cela permet à l’enfant d’explorer le monde réel avec son corps et tous ses sens. Enfin, cela empêche l’enfant de développer correctement son cerveau ainsi que la relation aux autres et donc l’intérêt et le langage. Docteure Anne-Lise Ducanda, spécialiste en santé et développement de l’enfant et intervenante dans le reportage.

Des chiffres alarmants !

Les recommandations françaises en santé publique préconisent une durée de 38 minutes pour les enfants âgés entre 3 et 6 ans et pas plus d’une heure pour les 6 à 9 ans. En pratique, il n’en est rien et la moyenne est largement dépassée par une majorité d’enfants. Comme rappelé dans le documentaire, les chiffres surpassent les recommandations. En effet, un enfant de 0 à 2 ans passeraient en moyenne 3h11 sur les écrans et les enfants de 3 à 6 ans, quant à eux, y seraient durant 3h40. Le danger réside donc à la fois dans la surexposition, mais aussi, plus généralement, dans son utilisation. Comme on peut voir dans le documentaire, l’expérience sur l’attention des enfants en est un très bon exemple. L’écran attire l’œil et met en stand-by tout le reste. À cet égard, Servane Mouton, neurologue spécialisée en psychopathologie des apprentissages et intervenante dans le reportage, en explique la cause : « Il y a deux types d’attentions : « volontaire » lorsque l’on décide de se concentrer sur la lecture d’un livre ou sur un interlocuteur avec lequel on échange et qui demande un effort. Et puis il y a l’attention plus « automatique » déclenchée par des mouvements rapides, des sons ou par des images colorées aux contrastes importants comme un écran de télévision. »

« Transportable partout, tout le temps »

Comme expliqué dans le reportage, les écrans ne sont plus uniquement limités à l’intérieur des foyers mais ils sont transportables partout et tout le temps. À cet égard, c’est tout récemment que Jakob Forssmed, ministre de la Santé publique suédoise a déclaré à la presse : « Pendant trop longtemps, les smartphones et autres écrans ont pu entrer dans tous les aspects de la vie de nos enfants. Laissant ainsi trop peu de temps pour les activités en groupe, l’activité physique et un sommeil adéquat ».

« Ce qui nous permet en tant qu’adultes de résister aux impulsions, cet appétence pour les écrans et ce qu’ils peuvent nous apporter, c’est ce qu’on appelle le système de contrôle des impulsions qui se situe dans les régions les plus antérieures du cerveau, le cortex pré-frontal. Et c’est une zone qui arrive tardivement à maturation chez l’être humain, à savoir en vingt et vingt-cinq ans environs. Chez les tout-petits, autant dire que c’est un système très peu mature et il est très difficile de résister pour un petit enfant à cette source de plaisir amenée par les écrans. » Servane Mouton, neurologue spécialisée en psychopathologie des apprentissages et intervenante dans le reportage.

→ Pour visualiser le documentaire « Écrans, malbouffe, sédentarité – Alerte rouge sur la santé de nos enfants »

→ À lire aussi, une publication récente du Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance (CERE) 

 

Samuel Walheer