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«Unité Parents-Bébé» de la Clinique Saint-Jean : prise en charge de la santé mentale post-accouchement

L’arrivée d’un nouveau-né est un vrai chamboulement dans la vie de nouveaux parents. Cette grande nouvelle amène son lot de bonheur, mais peut aussi causer des souffrances psychiques, en particulier auprès de mères monoparentales. Pour accompagner ces familles et leur permettre de conserver les liens avec leur enfant, l’unité “Parents-Bébés” de la Clinique Saint-Jean fait partie des lieux de soin à privilégier. Les seules conditions pour y être accompagné : être âgé d’au moins 18 ans et avoir un enfant en bas âge (entre 0 et 12 mois). L’équipe de Born in Brussels s’est rendue sur place pour découvrir l’unité en compagnie de la responsable, Docteure Anna Mózes.

Porte d’entrée du Service Psychiatrique et de l’Unité Parents-Bébés – Photo : Samuel Walheer

 

Selon les chiffres, chaque année, entre 10 et 15% des jeunes mamans sont en dépression post-partum. Pour pallier ce constat, l’unité jour-nuit “Parents-Bébés” de la Clinique Saint-Jean a été créée en 2022. Cinq familles peuvent ainsi être accompagnées simultanément et une prise en charge thérapeutique est proposée de manière individuelle et collective par une équipe pluridisciplinaire. Tout un travail est effectué autour de la souffrance psychique et psychologique du parent et en tenant compte du bien-être du nouveau-né afin d’éviter l’apparition de trouble du développement psycho-moteur à moyen et à longue terme.

“Ce qui est compliqué pour beaucoup de mamans, c’est tout d’abord d’accepter leur fragilité psychique après la naissance de leur bébé et de s’autoriser à en parler. L’image de la mère heureuse et parfaite, véhiculée par la société, est encore fort culpabilisant. Ensuite il faut accepter d’intégrer un service de psychiatrie car, bien souvent, l‘entourage ne voit pas cela d’un très bon œil. Bien que la transition soit difficile, après une semaine on constate que les mamans arrivent à se poser. Elles voient qu’on leur veut du bien et que l’hospitalisation les aide.” Dr.Mózes, psychiatre et responsable de l’unité.

Vue d’une chambre de l’Unité Parents-Bébés – Photo : Samuel Walheer

L’unité Parents-Bébé

Après plusieurs années d’élaboration, le projet a vu le jour en octobre 2022 pour aider toutes les mamans, accompagnées de leur bébé, désireuses d’aller mieux et dans un état de décompensation. Une équipe pluridisciplinaire accompagne le parent et son nouveau-né, pour leur bien-être à tous les deux. L’unité se situe au deuxième étage en suivant la route 220, “Service psychiatrie et unité parents-bébé”. Au sein du service, cinq chambres sont mises à disposition pour accueillir cinq familles sur base de quelques conditions et pour une hospitalisation s’étalant entre un et trois mois. Passé ce délais, le service passe la main à un autre hôpital comme l’Huderf ou Clairs Vallons, ou au réseau ambulatoire. L’équipe est composée d’une assistance sociale (première ligne), d’une psychiatre, d’une pédopsychiatre, de deux psychomotriciennes (dont un kinésithérapeute), d’une équipe d’ergothérapeutes et d’une équipe d’infirmières.

→ Présentation de l’unité Parents-Bébé

Salle d’accueil pour les familles – Photo : Samuel Walheer

Conditions d’accès

La première prise de contact s’effectue généralement par téléphone avec l’assistante sociale, située en première ligne. La demande est ensuite débattue en équipe et une rencontre est prévue avec le ou les parents accompagnés de leur enfant et parfois aussi avec l’envoyeur. Parmi les quelques critères nécessaires pour avoir accès à ce service, il faut que le parent ait au minimum 18 ans et qu’ilsoit responsable et capable de s’occuper de son enfant. Le parent est hospitalisé au niveau administratif et l’enfant l’accompagne.  L’unité Parents-Bébé de la Clinique Saint-Jean propose un accompagnement à tous parents en période de postpartum et en souffrance psychique ou psychiatrique. Parmi les indications, il y a notamment : la dépression, la psychose de postpartum, les troubles anxieux, les troubles du lien, l’accouchement traumatique, le parcours de migration, la violence conjugale, l’isolement social, la maladie de l’enfant ou du prématuré, etc. Il existe également des contre-indications : la toxicomanie, la décompensation psychotique, post-partum sévère, etc. Dans certaines circonstances, une prise en charge du parent seul au sein du service adulte est proposée et, dans un second temps une admission est organisée au sein de l’unité Parents-Bébé avec son bébé.

Ateliers proposés

L’équipe pluridisciplinaire développe constamment son offre et s’adapte aux parents et leur nouveau-né. Parmi les nombreuses activités, il y a par exemple :

  • Des ateliers d’art-thérapie au cours desquels les parents sont invités à exprimer leurs émotions via des médias.
  • Des ateliers d’apprentissage du quotidien : cuisine et éducation à l’alimentation d’un enfant, réalisation d’un repas (partage de savoirs). L’accompagnement dans les soins au bébé par l’observation d’un bain, d’un change, d’un repas ou d’une mise au lit. Des moments de répit sont aussi proposés aux parents au cours desquels les infirmières prennent en charge les bébés.
  • Des sorties à la bibliothèque ou au théâtre mais aussi des moments d’accompagnement en extérieur pour aider les parents dans diverses démarches.
  • Des groupes de parole pour aborder de sujets autour de la maternité/parentalité. L’entraide et l’effet de groupe sont indispensables dans le quotidien des parents.
Espace “jeux” pour les bébés situé en face du coin cuisine – Photo : Samuel Walheer

La place du co-parent

L’unité s’adresse principalement aux mamans qui ont récemment donné naissance et qui se retrouve dans un état de souffrance. La place du co-parent est également prise en considération car, en effet, ce dernier a un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration de l’état de santé du parent en souffrance. De plus, il vit également un bouleversement par la naissance de son bébé. Sa présence est nécessaire pour le bien-être du bébé. À ce sujet, Dr Mózes déclare : “Le service s’ajuste à chaque situation. Concernant les co-parents, tout dépend de leur investissement. En pré-admission ils sont les bienvenus. Le service adapte les heures de visites en fonction de leurs disponibilités. On prévoit aussi des activités spécifiques co-parent-bébé ainsi que des entretiens de couple.

 

Samuel Walheer

Sortie familiale : (re)découvrir la magie du corps humain via le jeu et les cinq sens

À l’Institut des Sciences naturelles, on peut observer l’impressionnante galerie des dinosaures et l’exposition permanente “Planète Vivante”. Mais il y a aussi la “Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps” qui a particulièrement retenu l’attention de l’équipe de Born in Brussels. En effet, il s’agit d’une exposition dédiée au corps humain : son fonctionnement, son évolution, ses besoins quotidiens, ainsi que ses capacités à se reproduire. Une visite culturelle, axée sur l’apprentissage par le jeu et les cinq sens, accessible à tous les âges et à réaliser en famille. En plus, le premier mercredi après-midi du mois, c’est gratuit !

Photo : Samuel Walheer

 

Dans la partie de l’exposition intitulée “Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps”, une ambiance particulière est tout de suite perceptible. Lumières tamisées et sonorités apaisantes, on entre dans un monde intrigant ; le corps humain. Et pour découvrir cette zone magique du musée, un curieux petit visiteur a fait le déplacement en poussette. Du haut de ses 2 ans et demi, Gabriel a pu découvrir un musée pour la première fois et il en a été ravi. Comme les autres parties du musée, celle-ci est également didactique, favorisant l’apprentissage par le jeu, permettant même aux tout-petits de se plonger dans cet univers extraordinaire.

“Nous contribuons tous à notre évolution en transmettant nos gènes : notre vie tourne autour de la reproduction et de l’éducation des enfants. Dès la naissance, ils ont besoin d’énormément de soins et dépendent totalement de leurs parents. Puis, ils apprennent, grandissent… et, à l’adolescence, doivent trouver un nouvel équilibre. Mais une fois adultes, une vie exceptionnellement longue les attend, au cours de laquelle ils deviendront probablement parents à leur tour… Tout au long de ce parcours sur la vie, vous découvrirez non seulement comment notre corps fonctionne, mais aussi, à travers un itinéraire spécial, ce que nous avons conservé ou perdu au fil de l’évolution”, peut-on lire dans la communication du service presse de l’Institut.

Gabriel face à une animation de la Galerie – Photo : Samuel Walheer

À quoi s’attendre ?

À l’Institut des Sciences naturelles, tout est pensé dans le moindre détail pour faciliter la visite des familles. Dès les vestiaires, un espace sécurisé est prévu pour les poussettes. Des ascenseurs sont accessibles pour passer d’une salle à l’autre et l’ordre de visite est laissé à l’appréciation des visiteurs. La Galerie de l’Homme se situe au sous-sol et dispose de nombreux atouts pour attirer et ravir petits et grands. Les installations favorisent la stimulation et l’expérimentation : huit tablettes avec des films d’animation (l’immunologie, les os, les différences entre les filles et les garçon, etc.), des objets en impressions 3D, des vidéos “mapping” (projections lumineuses) ou encore des spécimens en plasticine (reproductions de squelettes d’enfant et d’adulte, photos de fœtus à différents stades de développement, mannequins selon les évolutions…). En bref, un espace qui propose d’explorer le corps humain et d’apprendre tout en s’amusant.

Projection d’un fœtus à différents stades – Photo : Samuel Walheer

Une zone dédiée à la vie

Au fil de la visite, la Galerie de l’Homme réserve bien des surprises. Face à la complexité du corps humain, faciliter sa compréhension et son attrait pour tous les âges relève d’un vrai défi. Pour ce faire, l’exposition propose des approches au travers du jeu et des cinq sens. Parmi les différentes animations, l’une des pièces offre la possibilité de se nicher dans un fauteuil en forme de niche. Bien installé, le visiteur peut contempler la projection d’images d’un fœtus à ses différents stades d’évolution. “Cette zone explore, sans tabous, toutes les étapes de la vie, de l’embryon à l’âge adulte : la fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde, la transmission des gènes des parents, la grossesse, la naissance et les premières semaines de vie, la croissance rapide de l’enfant, les transformations de l’adolescent (son cerveau et ses futures fonctions reproductrices), la vieillesse.”, peut-on lire dans la communication du service presse du musée.

Zone dédiée à la grossesse – Photo : Samuel Walheer

Une approche scientifique et pédagogique

La troisième salle permanente de l’Institut des Sciences naturelles, la “Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps”, a été inaugurée en mai 2015. Elle s’inscrit dans la tradition du partage des savoirs et des connaissances que l’on peut retrouver dans la plupart des grands musées internationaux. Les raisons qui ont poussé l’Institut à mettre en avant les deux thématiques – le corps humain et l’évolution – sont les suivantes : “Le choix de relier les deux thèmes était de souligner les liens qui existent entre eux et de consacrer un espace entier à l’Homme Moderne, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette Galerie. Par son approche résolument nouvelle, cette Galerie inscrit aussi le Muséum au cœur des grands débats sociétaux actuels. L’approche est scientifique et non polémique. La Galerie apporte des réponses ou se positionne en se basant uniquement sur des preuves scientifiques. Elle fournit ainsi à chacun les outils nécessaires au raisonnement individuel ou à une approche pédagogique face aux grandes questions d’actualité.”

 

Samuel Walheer

Santé publique : l’impact des substances perfluoroalkylées (PFAS) pour les mamans et leur nourrison

Appelés polluants “éternels”, les PFAS (substances perfluoroalkylées) font à nouveau parler d’eux ! En effet, par leurs propriétés chimiques, ces substances – créées initialement par l’homme – se retrouvent dans tous les secteurs de notre vie et mettent en danger la santé de tous. En particulier celle des plus fragiles, les mamans et leur nourrisson. Récemment, c’est dans une lettre ouverte que la Cellule Environnement de la SSMG (Docteur Coquelicot) a partagé ses inquiétudes quant à l’exposition des PFAS, présents notamment dans le lait maternel, et propose l’objet d’une étude auprès des Ministres de la Santé.


Les PFAS, nous y sommes tous constamment exposés ! En effet, ces produits chimiques se retrouvent dans notre alimentation, dans les produits d’emballage, dans l’eau, etc. Que ce soit dans le domaine domestique ou industriel, ces substances semblent bel et bien néfastes puisqu’elles présentent un risque élevé chez l’être humain de développer certaines pathologies. Mais il est heureusement possible de les éviter un maximum en suivant les recommandations de la SSMG.

{Communiqué de presse de la Cellule Environnement de la SSMG à l’attention des Ministres de la Santé et autres parties prenantes}

Problématique des PFAS et Impact sur la Santé Publique

La Cellule Environnement de la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) souhaite attirer votre attention sur la préoccupation croissante concernant les substances perfluoroalkylées (PFAS). La population, légitimement inquiète, ne trouve que peu de réponses à ses questions. Notre cellule, reconnue pour son expertise en perturbateurs endocriniens depuis plus de 20 ans, déplore que ces problématiques ne soient prises au sérieux qu’en temps de crise, souvent trop tard.

Trois catégories sont à risque

Récemment, des recommandations pour le suivi des patients contaminés par les PFAS ont été publiées par le Conseil Scientifique Indépendant. Celles-ci concernent trois catégories de personnes :

  • < 2 ng/ml : Pas de problème.
  • 2 à 20 ng/ml : Surveillance du profil lipidique (1x de 9 à 11 ans, puis tous les 6 ans), hypertension de grossesse (à chaque visite prénatale), cancer du sein (mammographie préventive tous les 2 ans de 40 à 74 ans).
  • > 20 ng/ml : Surveillance renforcée du profil lipidique, hypertension de grossesse, cancer du sein, cancer du rein (à partir de 45 ans), TSH (à partir de 18 ans), cancer testiculaire et colite ulcéreuse (à partir de 15 ans).

Ces recommandations, basées principalement sur celles du NASEM aux États-Unis, ont été établies sans concertation avec la première ligne de soins et sans études préalables sur leur applicabilité.

Que faire alors ?

Plusieurs questions restent en suspens : Qui tester ? Quel suivi médical proposer à large échelle ? Absence de directives claires sur le dépistage de certains cancers. Risques associés aux dépistages supplémentaires (ex. cancer radio induit par mammographies). Normes et mesures à adopter en cas de dépassement des seuils de profil lipidique ? D’autant plus chez des enfants ! Le risque de surmédicalisation est réel. Il est impératif que des recommandations nationales claires soient établies pour guider les professionnels de santé. Un cas récent a particulièrement attiré notre attention : lors d’une réunion publique, une mère avec un taux de PFAS sanguin de 36 ng/ml a signalé que son enfant de trois ans présentait un taux de 90 ng/ml. Bien que l’allaitement maternel soit généralement préféré pour ses nombreux bénéfices, les recommandations américaines suggèrent de le reconsidérer en cas de forte contamination par les PFAS.

Les PFAS et le lait maternel

En l’absence de normes concernant la teneur acceptable de PFAS dans le lait maternel, nous recommandons de :

  • Offrir gratuitement le dosage des PFAS dans le lait des femmes allaitantes vivant dans des zones exposées.
  • Doser les PFAS dans le sang des nourrissons à la naissance ainsi qu’à un mois de vie.
  • Comparer le profil des PFAS de l’enfant et de la mère.
  • Contrôler le taux de PFAS dans la maison : poussières domestiques, eau… pour prendre en compte le comportement “PICA” des enfants.

En faveur d’une future étude

Cela pourrait être intégré à une étude, en lien avec les données de biomonitoring et les questionnaires d’exposition. Exposer des nourrissons à des taux élevés de PFAS, particulièrement durant les 1000 premiers jours de vie, période cruciale pour le développement, est préoccupant. Cette situation illustre les conséquences sanitaires d’une pollution environnementale et souligne la nécessité d’une réponse proactive et concertée avec le monde médical. Nous espérons que ce message saura retenir votre attention et vous incitera à agir de manière décisive pour protéger la santé publique.

Information complémentaire

→ PFAS, allaitement et Santé Publique – Communiqué de Presse – Docteur Coquelicot

→ John Pauluis, Responsable de la Cellule Environnement de la SSMG
Email : environnement@ssmg.be ; pauluis@skynet.be

 

Partagé par : Samuel Walheer

 

Carte blanche en faveur d’une ville plus saine pour tous et surtout pour les enfants

À l’initiative de plusieurs associations, une carte blanche intitulée “Bruxelles aux enfants” a été récemment partagée au grand public. Elle fait suite au constat de professionnel.les de l’enfance : la ville ne répond pas ou plus suffisamment aux besoins des 22% de notre population âgée en dessous de 18 ans. En effet, les espaces publics ne sont pas accueillants ni adaptés, ce qui favoriserait une sédentarisation et aurait de graves conséquences sur la santé des jeunes. L’objectif de ce manifeste est donc de rappeler aux politiques leur devoir de promouvoir et de défendre les droits des enfants. Pour ce faire, des recommandations sont lancées comme favoriser l’accessibilité aux familles, des infrastructures sécurisantes, des espaces publics de qualité ou prendre en considération les enfants et leurs parents dans les prises de décision.

Disponible depuis le 1er juin 2024, le manifeste a été publié dans le journal Le Soir et a déjà été signée par plus de soixante associations et professionnels du milieu de l’enfance. Par cette initiative, l’idée est bien de faire réagir les pouvoirs publics sur des sujets essentiels et impactant notre population et particulièrement les jeunes et les familles : l’environnement, la sécurité, la santé ou encore l’inclusion et l’émancipation des enfants.

{Carte blanche « Bruxelles aux Enfants : Manifeste pour une ville enfants bienvenu·es ! »}

22 % de la population bruxelloise a moins de 18 ans

Un beau souvenir de mon enfance, c’est quand on jouait dehors. J’étais dehors sur un arbre qui était tombé. On était dessus au moins à dix gosses, on était dessus assis comme ça. Alors on se balançait toute la journée, et ooooooh ! Et on chantait toute la journée… Avec tous les enfants du quartier », Julienne, maman de deux enfants de 2 et 5 ans.

Des enfants qui jouent à côté de leur maison dans une plaine de jeux, d’autres qui se rendent à l’école seul·es sans que leurs parents s’inquiètent, des adolescentes qui s’arrêtent dans un espace vert sur le chemin du retour à la maison sans crainte d’être harcelées, pouvoir se soulager dans des toilettes publiques plutôt que se cacher derrière des buissons, faire du vélo plus souvent que seulement durant la Journée sans voiture… Voilà la ville dont beaucoup rêvent pour leurs enfants. Un rêve bien loin de la réalité ! Malgré sa vitalité et sa jeunesse, Bruxelles n’offre pas un environnement urbain sain, respectueux des droits des enfants. Et pourtant, 22 % de la population bruxelloise a moins de 18 ans.

Des conséquences néfastes

J’ai trois enfants, dont un encore en poussette, mais je n’ai que deux mains. C’est difficile de les garder près de moi. J’ai constamment peur des voitures, des trams… le temps de rentrer de l’école, je suis épuisée, je préfère rentrer chez moi plutôt que de passer par le parc. Fatima, mère de trois enfants, Jette.

Les professionnel·les du secteur de l’enfance le constatent, les enfants et les jeunes passent de moins en moins de temps à l’extérieur, ce qui entraîne des conséquences néfastes diverses : délitement des liens sociaux, lourds problèmes de santé physique et mentale liés à la sédentarité, à la pollution de l’air et à l’augmentation du stress, non-apprentissage des risques, manque de confiance en soi…

J’ai l’impression que je passe mon temps à couper l’élan de vie de mes enfants – à leur gueuler : “Ne courez pas ! Restez près de moi ! Stop !” C’est fatigant et déplaisant. » Camille, mère de deux enfants, Saint-Gilles.

Un espace public à revoir

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les enfants et les jeunes deviennent de plus en plus casanier·es. En premier lieu, le sentiment d’insécurité sur les routes. En effet, la circulation routière constitue une des raisons principales de la diminution du temps passé par les enfants à l’extérieur et de la perte de leur autonomie. Dans les quartiers denses, les familles sont peu nombreuses à posséder une voiture. L’automobile prend néanmoins une place prépondérante et entre directement en compétition avec les enfants dans l’espace public. C’est le plus souvent dans ces mêmes quartiers que l’on observe une qualité de l’air médiocre voire mauvaise ainsi qu’un manque de lieux extérieurs privatifs (balcon, cour ou jardin), d’espaces publics de qualité, et notamment d’étendues vertes attrayantes pour les enfants et les familles. On le constate donc, l’inadéquation et l’insuffisance de l’espace public à Bruxelles créent des problèmes qui coûtent à la société, particulièrement pour les familles bruxelloises les plus vulnérables socio économiquement.

Politique en faveur des enfants

Ces constats vont à l’encontre des droits de l’enfant (particulièrement les articles 6, 12, 13,24 & 31), dont la Convention internationale a été signée et ratifiée par la Belgique. Or, ces problèmes pourraient être réduits ou même supprimés. La situation actuelle n’est en rien une fatalité, mais une question de choix politiques. Il est de la responsabilité des gouvernements de garantir le droit des enfants à un environnement sain et sûr. Les candidat·es aux prochaines élections 2024 doivent s’engager à prendre des mesures concrètes aux niveaux régional et communal et d’adopter ainsi une posture politique forte en faveur des enfants et des jeunes dans la ville.

La ville aux enfants

Rendre effectif le droit des enfants à la santé, à la sécurité, et à la participation. Nous, associations de différents secteurs et citoyen·nes, enjoignons les autorités publiques à s’atteler à :

  • améliorer l’existant, multiplier et adapter les espaces verts et l’espace public aux besoins des familles, en priorité dans les quartiers en carence et en remédiant à la trop faible présence des femmes et des filles ;
  • développer des infrastructures sécurisantes, agréables et accessibles favorisant une mobilité autonome des enfants et des jeunes et encourageant les déplacements à pied, en poussette, à vélo ;
  • réduire l’exposition des enfants aux différentes sources de dangers (notamment liés au trafic automobile et à la pollution atmosphérique) ;
  • intégrer la participation des enfants et des jeunes aux projets d’aménagement de l’espace public.

Investir pour l’avenir

L’espace public, s’il est accessible et de qualité, est un levier important pour améliorer la santé, la qualité de vie, le vivre ensemble. Les personnes vulnérables se sentent plus en sécurité avec la présence des familles, créant ainsi un cercle vertueux. Une ville à taille d’enfant a donc des bénéfices tant au niveau individuel que collectif et sociétal, car elle devient accueillante pour tout le monde. C’est pourquoi nous, associations, avons rassemblé en vue des élections nos propositions en faveur d’une ville qui place les enfants et les jeunes en son cœur. Investir pour l’avenir de nos enfants et de nos jeunes, dans des rues sûres, résilientes aux enjeux sanitaires et climatiques : c’est l’objet de notre manifeste.

Ce qui lui plaît à vélo, je pense que c’est cette liberté d’être dehors, d’avoir de l’air, de partir tout seul. Je lui dis de circuler dans la cour mais il ne veut pas. Il veut toujours aller loin, sur la route. Je pense que c’est cette idée d’aller loin, de découvrir autre chose. Julienne, maman de deux enfants de 2 et 5 ans

→ Pour signer le manifeste 

“Trace ton chemin !”

L’initiative intitulée “Trace ton chemin!” a été lancée par l’action citoyenne “La ville aux enfants”. Son objectif : agir sur trois que sont la sécurité routière, la qualité de l’air et une ville pour les enfants. Le collectif a ainsi lancé son action pour rappeler aux usagers de la route la présence des enfants et de veiller à leur sécurité. Les enfants ont pu tracer leur propre chemin, à l’aide d’une grande craie et d’une perche, depuis leur domicile jusqu’à leur école. D’autres actions seront réalisées dans le futur et ouvertes à tous. Le collectif porte un message symbolisant leurs actions en faveur d’une ville plus saine : Parce qu’une ville pensée pour les enfants est une ville où il fait bon vivre pour tous !”

→ Envie de prendre part aux prochaines actions ? C’est par ici !

Vidéo de présentation de l’action “Trace ton chemin !” ↓

Samuel Walheer

« Bluey », le dessin animé qui fait le buzz auprès des familles !

Impossible de passer à côté du dessin animé phénomène appelé “Bluey“. Venu tout droit d’Australie, la série met en scène Bluey, sa petite sœur prénommée Bingo et leurs parents Bandit et Chilli. Cette famille moderne vit d’aventures, un quotidien transformé par l’imaginaire débordant des deux sœurs. À regarder en famille, les épisodes mettent en avant la créativité ainsi que des valeurs éducatives essentielles comme le partage, l’écoute, le respect des autres et de l’environnement ou encore l’empathie. Le tout dans une ambiance apaisante et remplie d’humour. Pour tous les parents qui ne croient pas (ou plus) aux bienfaits des dessins animés, en voilà un qui pourrait certainement leur faire changer d’avis ! Il est d’ailleurs conseillé par les spécialistes de la petite enfance australienne.

Image capturée sur Disney+

 

Créé en 2018 par Joe Brumm, Bluey s’invite rapidement dans le quotidien des familles australiennes. Diffusée par la suite aux États-Unis, la série télévisée est un réel succès et devient même un incontournable dans le monde entier. Contrairement à la plupart des dessins animés actuels, Bluey propose des images en 2D, un rythme apaisant, des couleurs pastels, des histoires remplies de messages positifs et surtout de personnages ultra-attachants.

Que raconte l’histoire ?

Le dessin animé raconte l’histoire d’une famille australienne qui est composée de quatre bouviers anthropomorphes. Il y a tout d’abord Bluey, 6 ans et personnage central, à l’énergie et la créativité débordante. Bingo, âgée de 4 ans est la benjamine, petite sœur curieuse de tout et surtout motivée lorsqu’il s’agit de suivre sa grande sœur dans toutes ses idées d’aventures. Le papa s’appelle Bandit, sensible et constamment présent pour répondre à toutes les demandes (mêmes les plus folles) de ses jeunes filles. Tous les autres personnages sont également des chiens avec leurs particularités en fonction de leur race. Pour finir, il y a Chilli, la maman aux petits soins, qui incarne une travailleuse moderne. L’environnement s’inspire de la ville de Brisbane, dans le Queensland, troisième plus grande ville d’Australie.

Prise en compte du public

Face aux nombreux dangers liés à l’utilisation des écrans chez les jeunes enfants, Bluey se veut rassembleur en incluant les parents au programme. Car, en effet, les histoires visent certes un très jeune public mais elles sont riches en dialogues, remplies d’humour et de clins d’œil pour toucher leurs parents. Comparé à d’autres dessins animés parfois clivants, virulents, si ce n’est dire violents, Bluey se regarde sans crainte et est même conseillé par les spécialistes de la petite enfance en Australie. Car il est certain que les paroles et les actes ont des répercussions sur les tout-petits qui pourraient mal vivre ce qu’il sont en train de regarder. “Il faut faire très attention avec les enfants de maternelle. Il y a deux catégories de choses qui ne passent pas…D’une part, les choses qui peuvent amener les enfants à se blesser et nous sommes en général d’accord là-dessus. La deuxième relève plutôt du goût, ce qui est approprié ou offensant. En fin de compte, cela revient à changer beaucoup de mots, et les comportements et concepts risques alors d’être modifiés à tort ou à raison.”, déclare le producteur Daley Pearson, cofondateur de Ludo Studio, pour le journal Télé-Loisirs.

Envie de découvrir “Bluey” ?

En France et en Belgique, la série est diffusée sur Disney Junior ainsi que sur Disney+
Il est également possible de visualiser les épisodes en libre accès sur Youtube.

→ Pour accéder aux épisodes de Bluey

→ Visionner les épisodes en format Livre Audio 

Pour voir le générique ↓

 

Samuel Walheer