Pour soutenir les mères isolées qui vivent dans un contexte de pauvreté, il existe le programme MIRIAM. Son objectif ? Renforcer l’empowerment, à savoir l’autonomie des participantes, tout en réduisant leur isolement social. Pour les aider, des assistantes sociales sont désignées et appelées case manager. Celles-ci proposent aux mamans-solos, sur base volontaire, des séances individuelles et des ateliers collectifs, à raison d’une fois par semaine, pour un accompagnement d’une durée de 10 mois. La ministre en charge de la lutte contre la pauvreté avait d’ailleurs débloqué pas moins de 4,55 millions d’euros pour renforcer ce programme et ainsi permettre à 83 projets de voir le jour au sein de 43 CPAS. Un rapport a été publié.
L’équipe de Born in Brussels partageait, en fin d’année 2024, un article intitulé “L’importance de comprendre et soutenir les mamans solos dans leur(s) réalité(s) !” faisant état de situations alarmantes dans lesquelles se retrouvent de nombreuses mamans-solos, une certaine méconnaissance de leurs droits sociaux ou encore des aides existantes pour améliorer leurs conditions. Parmi ces aides, le projet MIRIAM apporte un accompagnement qui semble porter ses fruits. Les bénéficiaires — des mères isolées vivant dans la pauvreté — suivent ainsi le programme proposant une approche holistique : prise en compte de dix domaines de vie de la personne ainsi qu’un suivi individuel et collectif. Quelques conditions doivent toutefois être remplies par les futures participantes : bénéficier du revenu d’intégration sociale (RIS) ou équivalent, avoir au moins un enfant à charge et être dans une situation de vulnérabilité.
J’ai vécu le projet MIRIAM comme une expérience humaine incroyable qui m’a permis de rentrer dans la vie des mamans et de partager avec elles énormément de choses. Au lancement du projet dans le quartier où j’allais intervenir, j’ai reçu de nombreuses demandes provenant de familles monoparentales ayant dû faire face à un manque de lien social. Elles avaient besoin d’être motivées afin de pouvoir augmenter leur empowerment, à savoir reprendre confiance en elles et redevenir autonomes. J’ai rencontré ces mamans une première fois individuellement pour leur présenter le projet et ensuite en groupe. Au fur et à mesure des rencontres, la réticence laissait place à une certaine réceptivité des mamans qui comprenaient les bienfaits du projet et son côté facilitateur pour leur vie. » Manel Mokni, case manager Miriam, Cpas de la ville de Bruxelles
MIRIAM, en quelques mots
MIRIAM est un projet d’intégration sociale de la ministre chargée de la Lutte contre la pauvreté et porté par le Service public fédéral de programmation Intégration sociale Accompagnement (SPP IS). Le projet a été lancé en 2015 pour permettre aux CPAS de lutter contre la pauvreté des mères isolées et bénéficiaires d’un revenu d’intégration. Comme expliqué sur son site, c’est l’UCLeuven-Limburg qui forme les case managers (assistantes sociales spécifiquement désignées). Tous les CPAS, petits et grands, peuvent envoyer leur candidature via des appels à projets et démarrer le programme MIRIAM à l’aide de fonds propres, voire un cofinancement. Dans tous les cas, le SPP IS apporte systématiquement son soutien, ainsi qu’un accompagnement adapté.
Les spécificités du projet
Le projet MIRIAM prend en charge des mères isolées en situation de pauvreté. Différents aspects de la vie peuvent amener ces femmes à voir leur situation se dégrader. Voilà pourquoi une équipe d’accompagnatrices propose une approche holistique :
- Un accompagnement individuel d’une durée de dix mois (de septembre à juin).
- Un coaching par une case manager par petits groupes composés de douze à quinze femmes.
- Des séances de groupe ont lieu une fois tous les quinze jours.
- Un accompagnement intensif et sensible au genre.
- Une aide pour rompre avec l’isolement et la pauvreté.
- Une autonomisation et une amélioration des chances d’intégration socioprofessionnelle.
J’ai rencontré ma case manager lors d’un entretien individuel et nous nous voyions toutes les deux semaines. Grâce à différentes activités, j’ai pu découvrir des endroits que je ne connaissais pas, alors que je vis à Bruxelles depuis presque neuf ans. C’est un projet qui m’a fortement aidée dans ma vie de tous les jours. Ma case manager était là pour me coacher mais c’est pratiquement devenu une amie à qui je pouvais me confier à tout moment. C’était un exemple pour toutes les mamans car elle était toujours disponible et elle ne cessait de nous encourager. Le projet MIRIAM a été bénéfique pour moi, je suis d’ailleurs toujours en contact avec les autres mamans. J’ai cependant trouvé la durée du programme trop courte car cela prend parfois plusieurs mois pour bien se sentir et pouvoir s’ouvrir à l’autre. » Sarah, maman-solo et bénéficiaire du programme MIRIAM.
Quelques chiffres
Selon le récent rapport rendu en fin d’année, le bilan est positif. En effet, pour l’année 2023-2024, le projet MIRIAM a vu le nombre de femmes accompagnées augmenter. Pas moins de 1.144 mamans-solos contre environ 988 l’année passée ont pu renforcer leur autonomie et réduire leur isolement social. En effet, Trois quart des mamans-solos ont participé au projet pendant toute l’année et celles qui ont abandonné l’ont fait pour des raisons pragmatiques : études, situation de crise ou déménagement. 76% ont signalé une amélioration globale de leur situation personnelle ; couvrant six domaines clés comme le logement, les finances et la santé. Une augmentation du nombre de CPAS participants est à observer, à savoir 44 contre 39. Le SPP Intégration sociale l’affirme : “Le nombre de participantes disposant d’un médecin traitant ou d’un dentiste attitré a augmenté respectivement de 6% et de 12% et que 17% de femmes supplémentaires se sont inscrites sur une liste d’attente pour un logement social grâce à leur participation à Miriam.”
→ Découvrir le rapport complet 2023-2024 du projet MIRIAM
→ Pour plus d’informations sur le projet : question@mi-is.be ou +32 2 508 85 86 ou SPP Intégration Sociale
↓ Vidéo de présentation du projet MIRIAM ↓
Samuel Walheer