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Un guide pratique pour une parentalité non violente

Cela fait 45 ans que la « Défense des Enfants International » (DEI) s’accorde à mettre les droits des enfants au centre des politiques de nombreux pays. Dernièrement, la section belge de cette ONG a publié un “guide pratique” en faveur d’une éducation non violente pour chaque enfant. Ce guide s’adresse aux professionnels amenés à sensibiliser les parents à la violence dite éducative ordinaire (VDEO).


“Le document a été développé dans le cadre du projet PREFACE (Positive and Responsive Education for All ChildrEn), conçu afin de contribuer à lutter contre le phénomène de la Violence Dite Éducative Ordinaire (VDEO) à l’égard des enfants en Belgique. Ce projet, d’une durée de deux ans (2022-2024), est coordonné par Défense des Enfants International (DEI) – Belgique, en partenariat avec le Délégué général aux droits de l’enfant, DCI World Service Foundation et l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse.”, lit-on dans l’introduction de ce fameux guide pratique.

Pourquoi un guide pratique ?

Le guide a été créé dans l’idée d’accompagnement à la parentalité. L’objectif n’est pas de pointer du doigt les parents – comme le précise Delphine Hubert, formatrice et consultante sur le projet : “Pour aborder tout sujet sensible, le non-jugement est de mise, au risque de perdre des participants” –, mais plutôt de faire appel à des professionnels en lien direct avec ce public. Grâce à ce document, ceux-ci vont être davantage outillés afin de pouvoir intervenir de manière ciblée, ainsi que de sensibiliser sur la thématique des violences telles que les VDEO. Le guide pratique est constitué d’une définition des VDEO, une classification des violences, de leurs possibles conséquences sur le bien-être et le développement de l’enfant, ainsi que deux ateliers de sensibilisation à destination de groupes de parents. Un livret y est également attaché dans lequel se trouvent des exemples de pratiques parentales non violentes, des ressources, ainsi que des lieux d’accueil selon leurs besoins.

→ Télécharger le guide pratique

La VDEO

Souvent méconnue ou confondue avec la maltraitance infantile – qui, par ailleurs, dans 75% des cas commence dans un contexte de punitions corporelles –, la violence dite éducative ordinaire, parfois utilisée par son acronyme VDEO, touche pourtant tout le monde. C’est ce qu’exprime à nouveau Delphine Hubert, formatrice et consultante sur le projet : “Nous sommes tous et toutes le fruit d’une éducation, celle de nos parents, de nos familles, de l’école…”. Dans le guide pratique, le terme est définit de la manière suivante : “Violence (physique, psychologique ou verbale) utilisée envers les enfants dans une intention Éducative (pour leur « bien », pour qu’ils aient un « bon comportement »), culturellement admise et tolérée cette violence devient alors « Ordinaire ». Le terme « Dite » a été rajouté pour insister sur le fait que la violence n’est jamais éducative.”

↓ Vidéo proposée sur la chaîne YouTube du Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE)”

Quelques mots sur le mouvement DEI

« Défense des Enfants International » (DEI) est un mouvement mondial dont l’objectif est de protéger et de faire progresser les droits de l’enfant. En d’autres mots : de faire en sorte que les droits reconnus par la Convention internationale des droits de l’enfant soient connus et effectifs. L’ONG internationale est née en 1979, l’année internationale des enfants. Présente sur les cinq continents, elle compte une trentaine de sections nationales qui travaillent chacune sur les problématiques les plus pertinentes pour le contexte du pays. DEI a notamment participé activement aux travaux de rédaction de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Les enfants doivent pouvoir jouir de leurs droits fondamentaux avec dignité, dans une société juste et responsable.

 

Samuel Walheer

« TALX » : une nouvelle plateforme qui parle de sexopérinatalité

Lancée il y a quelques mois, ” Talx ” est une plateforme d’informations et de formations autour de la santé sexuelle. Elle s’adresse autant aux professionnels de la santé qu’au grand public et tente de répondre aux multiples questions qu’ils se posent sur des sujets autour de la sexopérinatalité. Différents spécialistes se mettent à disposition des internautes par le biais de webinaires et de programmes offrant un espace de paroles et d’échanges en fonction des thématiques abordées.

“Notre société évolue, la santé sexuelle et la santé de manière générale évolue aussi. Et c’est également le cas pour la sexualité des seniors ou encore la sexualité en post-partum, qui sont en perpétuel mouvement… Il y a de nouvelles tendances comme le poly-amour, le chemsex (sexualité sous substance) et il est important pour les professionnels qui ont leur propre bagage de compléter leurs connaissances pour pouvoir répondre et accompagner les différents publics selon leurs besoins.”, explique Chloé de Bon, fondatrice de Talx pour Tendances Première.

“Talx”, ça fonctionne comment ?

La plateforme est très ergonomique et il suffit de se rendre sur le site pour le constater. Talx propose des programmes, ainsi que des webinaires avec différents sujets comme la sexualité des seniors, le plaisir sexuel ou encore un programme autour de la sexopérinalité. Arrivé sur le site, il faut créer un compte et chaque programme est accessible moyennement un coût financier. Le gros avantage proposé par la plateforme est que l’on peut acheter son accès endéans la période du programme choisi et ensuite le visualiser à son propre rythme.

La sexopérinalité, tout un programme

La sexopérinatalité, c’est la sexualité avant, pendant et après l’arrivée d’un bébé. Il n’est pas toujours aisé d’aborder le sujet de la sexualité, ni de trouver quelqu’un avec qui en parler. À cet égard, Camille Bataillon, sexologue, déclare pour l’émission Tendances Première : “La sexualité est déjà un sujet tabou, alors quand on l’associe à la périnatalité c’est encore plus tabou. Il y a beaucoup de jeunes couples qui se posent des questions mais qui ne savent pas vers qui se tourner ou ne trouvent pas toujours une réponse satisfaisante.” Sur le site, il y a actuellement un programme intitulé “Accompagnement de la vie intime pendant et après la grossesse” qui est accessible de janvier à fin mars 2024.

L’éducation à la sexualité

La plateforme s’adresse à des généralistes, des gynécologues, des doulas, des sages-femmes ainsi qu’aux femmes auxquelles il semble important de rappeler que la sexualité est plus qu’un choix, c’est un droit fondamental. Au sein de notre société, la sexualité étant encore fortement considérée comme un sujet tabou, cela s’avère également le cas au sein même de certains couples. Comme le rappelle à nouveau la sexologue Camille Bataillon : “L’éducation sexuelle ne fait malheureusement pas encore partie de nos programmes scolaires. Tout.e jeune, on ne nous apprend pas à mettre des mots sur ce qu’on vit ou ce que l’on ressent, ce qui permettrait déjà de faire la différence.”

 

Texte : Samuel Walheer

Coup d’œil sur la fécondité : les belges font moins d’enfants qu’il y a 10 ans

Au vu du taux de fécondité en diminution depuis plus de dix ans, le ” Bureau Fédéral du Plan ” vient d’annoncer, dans l’une de ses dernières publications, qu’il revoit à la baisse son hypothèse dans ses projections démographiques. La chute de fécondité en Belgique – de 1,86 enfant par femme en 2008 à 1,52 en 2022 -, s’explique notamment par un report des naissances en période de crises, ainsi que par un souhait des couples à vouloir faire moins d’enfants.


Alors qu’en Belgique le nombre de naissances ne faisait qu’augmenter depuis les années 2000, neuf ans plus tard, celui-ci a considérablement diminué dans la plupart des pays industrialisés. Depuis lors, cette tendance à la baisse perdure. Les raisons sont multiples et l’une d’entre elles concerne le nombre de naissances qui dépendrait de deux facteurs : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et le nombre moyen d’enfants par femme, relatif au taux de fécondité.

Une chute qui s’explique…

Depuis la crise financière de 2009, le nombre de naissances a en effet diminué car les plus jeunes couples ont tendance à retarder leur projet bébé. Ceci au vu d’un marché du travail plus complexe – hausse du chômage, moins de contrats à durée indéterminée – ou encore à cause d’un accès plus difficile au logement. Et même avant la pandémie du COVID19, les experts relevaient déjà que la fécondité n’augmentait pas, malgré des indicateurs économiques pourtant favorables. Cette actuelle régression a incité les démographes à rechercher d’autres explications. Selon eux, l’évolution de notre société et les grands défis qui l’encadrent jouent non seulement sur l’âge à la maternité, mais aussi sur le nombre d’enfants désirés par les couples.

→ Pour voir la publication complète du BFP → Bureau fédéral du Plan – Article – Révision à la baisse de l’hypothèse de fécondité à long terme

Et pour le futur alors ?

Pour l’ensemble de la Belgique, les experts projettent un niveau moyen de 1,6 enfant par femme en 2070. Ce niveau serait inférieur à celui observé fin des années 2000 (1,86 en 2010), mais supérieur à celui actuellement observé (1,52). Les experts justifient ce taux, ne s’approchant pas plus de 2, pour les raisons suivantes :

  • Des difficultés à combiner vie professionnelle et familiale ;
  • L’augmentation des incertitudes et insécurités aux niveaux individuel et mondial ;
  • L’instabilité au niveau des relations de couple et de la carrière professionnelle ;
  • Le coût du logement.

Le modèle “ReNaissance”

Cette timide reprise de la fécondité dans les prochaines années est confirmée par les projections faites par “ReNaissance”, un modèle de probabilité développé par le BFP, le Centre for Population et Family & Health. Ces chiffres semblent être la conséquence d’une tendance à la baisse des probabilités de donner naissance à un enfant chez les femmes de moins de 30 ans. Chez les femmes de 30 à 40 ans, les probabilités de donner naissance restent stables, voire augmentent (en particulier chez les femmes de ce groupe d’âge qui n’ont pas encore d’enfants). D’après les résultats de ce modèle, le nombre moyen d’enfants par femme atteindrait 1,62 vers 2035.

Pour en savoir plus sur le BFP

Créé en 1959, le “Bureau Fédéral du Plan” est un institut public indépendant de prévision, de recherche et d’analyse des politiques publiques. Sa mission première est d’offrir une aide à la décision et son expertise est mise à la disposition du gouvernement, du Parlement, des interlocuteurs sociaux ainsi que des institutions nationales et internationales. Il réalise des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale, environnementale et examine leur intégration dans une perspective de développement durable.

 

Samuel Walheer

 

La dépression post-partum touche une mère sur deux : des mamans célèbres témoignent

Longtemps considérée comme un sujet tabou, la dépression post-partum touche pourtant une maman sur deux selon les chiffres de Solidaris (Union nationale des mutualités socialistes). Au travers de sa récente étude, Solidaris souhaite faire reconnaître la maladie comme un enjeu de santé publique et de justice sociale, ainsi que d’identifier les leviers d’actions. Par la même occasion, certaines stars témoignent à leur tour pour exprimer à toutes les autres mamans leur solidarité.


Qu’on se le dise, la magie autour d’une naissance est aussi synonyme de vrai chamboulement. Et ce n’est pas la chanteuse Adele qui dira le contraire. L’effet post-partum offre aux mamans son lot de bonheur mais il peut également révéler des troubles mentaux comme l’anxiété, le stress ou encore la dépression. À cet égard, via son étude, Solidaris souhaite démontrer les enjeux liés à un nombre trop important de mamans qui se retrouvent rapidement démunies et en souffrance suite à l’arrivée de leur enfant, ainsi que l’augmentation de prise d’antidépresseurs.

Que dit l’étude ?

L’étude réalisée par Solidaris (de 2012 à 2019) analyse la consommation d’antidépresseurs de 298.022 parents ayant un enfant de moins d’un an – sans compter les 2.589 parents supplémentaires qui ont également été interrogés à l’été 2023 – et les résultats parlent d’eux-mêmes. Comparé à la population générale, le risque lié à la consommation d’antidépresseurs est relativement plus élevé chez les parents, et particulièrement auprès des mamans avec un enfant en bas-âge. En effet, elles ne sont pas moins de 54% en Wallonie à figurer comme “à risque de dépression”. À ce risque peut s’ajouter d’autres éléments d’ordre psycho-social comme la mauvaise santé du nouveau-né, une perte d’emploi, une situation de monoparentalité… ; ce qui augmenterait le taux d’exposition à la consommation d’antidépresseurs durant la période post-partum. Face à ce taux élevé, qui plus est dans le contexte sanitaire actuel qui voit de plus en plus de personnes touchées par des problèmes liés à la santé mentale, il n’en demeure pas moins que Solidaris appelle à des actions concrète pour défendre l’intérêt commun et en particulier celui des jeunes mamans.

Des mamans stars témoignent

Les célébrités aussi sont parfois mamans et elles ne passent pas entre les mailles du filet. Certaines mères stars ont décidé d’aborder le sujet de la dépression post-partum afin de le démystifier et crier haut et fort qu’il n’y a rien d’anormal à cela. Pour Audrey Fleurot héroïne de la série « HPI » : “On nous donne l’impression qu’un lien immédiat va se construire avec notre bébé. Mais pas du tout. Un bébé, c’est terriblement angoissant.” Elle poursuit, en toute honnêteté : “Si on m’avait dit plus tôt que ce n’était pas de ma faute, que c’était un coup des hormones et qu’il fallait que je prenne un traitement pour me recadrer, j’aurais perdu moins de temps.” La chanteuse Adele, quant à elle, avoue : “J’ai fait une très sévère dépression post-partum. Je me sentais maladroite et je craignais d’avoir pris la pire décision de ma vie. Et finalement, je me suis tout simplement dit que j’allais m’accorder un après-midi par semaine sans mon bébé, pour faire tout ce que je voulais.” Pour l’animatrice télé Alessandra Sublet : “Quand j’étais enceinte, tout le monde me disait que c’est le plus beau métier du monde. Ce n’est pas faux, mais c’est super dur aussi. Il faut le dire haut et fort : la maternité, c’est difficile. Et ça ne m’empêche pas d’aimer mes enfants.”

Que préconise Solidaris ?

Pour amoindrir les risques liés à la dépression post-partum, Solidaris donne quelques conseils pratiques :

  • Étendre le congé de maternité à 21 semaines.
  • Aligner le congé de naissance pour le père sur le congé de maternité.
  • Augmenter le nombre de places en crèche et leur mise à disposition sans condition.
  • Renforcer et refinancement l’aide à domicile pour les parents.
  • Développer un trajet de soins en périnatalité en mettant l’accent sur les dimensions psychosociales du post-partum.
  • Informer dès l’école, avec une généralisation de l’Education à la Vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS).
  • Diffuser, par les autorités compétentes, des campagnes d’information et de sensibilisation sur le sujet.
  • Renforcer le financement des centres de planning familial et l’accessibilité financière des soins de première ligne et investir massivement dans la santé mentale.

Texte : Samuel Walheer

Du nouveau pour la newsletter « BiB news » et un agenda toujours en libre accès

« BiB news », la newsletter du site Born in Brussels, est en passe de se renouveler ! En effet, dans l’optique de diversifier ses compétences, l’équipe actuelle prévoit des nouveautés pour ses abonnés. 

Parmi les innovations prévues : intégrer dans la revue en ligne des articles en rapport avec l’actualité internationale en périnatalité et en pédiatrie ; partager des témoignages ciblés avec l’usage d’un outil pertinent et très en vogue qui est le podcast ; etc.

Qui dit nouvelle année, dit nouveautés !

Comme pour son grand frère Hospichild — site web d’infos et ressources autour de l’enfant hospitalisé en Région bruxelloise —  Born in Brussels ambitionne cette année de proposer quelques nouveautés. Ne se reposant jamais sur leurs lauriers, les membres du groupe à la rédaction souhaitent diversifier leurs compétences. Ceci afin de proposer à ses lecteurs un format d’articles différent. Voici ce qui sera bientôt proposé sur le site et via la newsletter BiB news :

  • Par le biais de l’outil podcast, en plus de l’actuel onglet “témoignages”, sera ajouté un onglet “podcast” proposant des interviews enregistrées. Dès lors, ce format moins classique permettra aux auditeurs de pouvoir écouter les enregistrements partout et quand ils le souhaitent.
  • De plus, alors que la rédaction d’articles était jusqu’ici principalement axée sur des sujets se déroulant dans la région bruxelloise et ses environs, la revue tend à s’étendre au delà des frontières en aborder des actualités pédiatriques provenant d’autres pays. Ceci dans l’idée de faire des ponts entre les nombreux sujets et les avancées dans le domaine.

Un agenda en libre accès

Sur son site, Born in Brussels propose un agenda sur lequel sont postés tout type d’événements toujours en lien avec le domaine périnatal et pédiatrique : des webinaires, des journées formations pour les professionnels, des temps de rencontres pour les parents-solo ou encore des ateliers à destination des mamans accompagnées de leur bébé. L’avantage de cet agenda est qu’il est totalement en libre-accès. C’est-à-dire que toute personne peut poster un événement qu’elle organise ou dont elle a entendu parler. Cela permet aux abonnés de BiB news ainsi qu’aux visiteurs d’un jour de prendre connaissance d’un événement qui marquerait leur intérêt.

Born in Brussels

Pour rappel, Born in Brussel est un site web d’informations et de ressources autour de la naissance et de la petite enfance. Le projet a émergé afin de répondre à une large demande de la population bruxelloise, rendre visible les organismes actifs dans le domaine de la petite enfance ainsi que pour créer des liens entre les différents partenaires. Après avoir été imaginé en 2014, Born in Brussels a vu le jour en 2022. L’objectif principal de la plateforme est d’informer et d’orienter au mieux les (futurs) parents tout en mentionnant les acteurs pertinents, les associations qui existent en Région bruxelloise. Par ailleurs, Born in Brussels ambitionne aussi d’inciter les professionnels bruxellois du domaine périnatal à se rassembler autour de notre plateforme afin d’échanger les bonnes pratiques et renforcer l’offre aux bénéficiaires.

 

Texte : Samuel Walheer