Les archives de l'auteur : Samuel

Femmes enceintes : un nouveau programme d’accompagnement psychosocial va voir le jour

Un programme national et inédit, intitulé « soins intégrés pour les femmes enceintes », vient tout récemment d’être approuvé par le Comité de l’assurance Inami (Institut national d’assurance maladie-invalidité). L’objectif ? Permettre un accès aux soins et un accompagnement aux femmes enceintes qui présentent des vulnérabilités psychosociales durant les 1.000 premiers jours. Par la suite, les autres programmes devraient cibler toutes les autres mamans et leurs enfants afin de proposer un accompagnement adapté aux besoins des familles.

Plusieurs concertations entre autorité fédérale et entités fédérées ont abouti à des résultats concluants. En effet, le premier programme permettra bientôt de délivrer des soins intégrés – soins dans lesquels les services de santé sont organisés afin que les bénéficiaires profitent d’une continuité de prise en charge au sein de l’ensemble des prestations proposées – et surtout plus adaptés aux femmes enceintes. Par la suite, leurs enfants ainsi que la famille proche durant les 1.000 premiers jours après conception seront également pris en compte.

Quelques mots sur le nouveau programme

L’importance de cette nouvelle approche semble bel et bien de délivrer des soins et de l’accompagnement intégrés via un parcours continu tout en s’adaptant aux besoins de la femme enceinte dite vulnérable psycho-socialement. Pour ce faire, le tout nouveau programme proposera un focus sur trois périodes : la période prénatale, la période postnatale et la période de la petite enfance. Voici plus en détails les avancées reprises sur le site de l’Inami :

  • L’Outreaching – Recherche proactive des femmes enceintes (vulnérables) et leur orientation vers le dépistage
  • Le dépistage systématique des vulnérabilités psychosociales avec la plate-forme Born in Belgium Professionals (INAMI)
  • Les consultations de conseil prénatal personnalisé (CPP)
  • La coordination des soins et de l’aide
  • La concertation multidisciplinaire ou concertation périnatale

« Le souhait est de s’appuyer sur les pratiques existantes du terrain et de capitaliser les expériences. Parallèlement, un nouveau financement est prévu pour certaines activités permettant de valoriser certaines pratiques qui stimulent l’accompagnement et les soins intégrés et centrés sur les personnes », précise l’Inami.

Sur le site, on trouve également toutes les activités comprises dans le programme ainsi que les spécificités liées aux contextes locaux → INAMI

Prise en compte des 1.000 premiers jours

« Les 1.000 premiers jours ont un impact majeur sur la croissance, le développement et la qualité de vie de l’enfant à court et à long terme. Dans ses rapports récents, le KCE a mis en évidence le fait que les soins et l’accompagnement pré et postnataux n’étaient pas intégrés ni adaptés aux besoins des femmes enceintes, de leurs enfants et des familles. De plus, ces programmes permettront de mettre en œuvre une politique innovante plus intégrée en vue d’accroître la continuité des soins et de l’accompagnement ainsi que de renforcer la connexion entre les secteurs des soins et de l’accompagnement », déclare encore l’Inami.

D’ailleurs, l’équipe de Born in Brussels partageait récemment un article mettant en avant un documentaire réalisé par la Rtbf. Ce dernier mettait en lumière six (futurs) parents et le parcours de leurs bébés. L’idée du reportage était de retracer les différents stades d’évolution de la vie d’un bébé, à partir du quatrième mois de grossesse jusqu’à ses deux ans, marquant ainsi l’importance des 1.000 premiers jours. Documentaire : les 1000 premiers jours d’un nouveau-né

Samuel Walheer

Garde d’enfants à domicile : focus sur l’asbl « Beehive » qui forme les auxiliaires parentales

Plus communément appelé « garde d’enfants à domicile », « garde familiale » ou encore « nounou », le métier d’auxiliaire parentale possède un petit quelque chose en plus : une formation spécialisée. À l’inverse d’une accueillante qui reçoit les enfants chez elle, l’auxiliaire parentale se déplace au domicile du ou des parents. Born in Brussels a voulu en savoir plus sur ce métier de la petite enfance en allant à la rencontre de « Beehive Enfance et Éducation ». Cette asbl propose de former les auxiliaires parentales de demain et apporter un soutien indispensable aux familles et leurs enfants.

L’asbl « Beehive Enfance et Éducation » a vu le jour en 2021 avec à sa tête Nadine Kioni, experte dans le domaine de la petite enfance. Elle s’est spécialisée dans la formation de futures auxiliaires parentales, tout en offrant un service de qualité. La seule prétention de l’association est de proposer aux familles des solutions de garde pour leurs enfants, accessibles et adaptées en fonction de la demande.

« En Belgique, bien que la formation des auxiliaires parentaux soit encore émergente, les agences de nounous commencent à reconnaître l’importance d’améliorer les compétences de leurs employés. Le métier est souvent confondu avec le babysitting et n’est pas suffisamment valorisé en tant que profession de soin. Il est crucial de développer des compétences spécifiques pour offrir un service de qualité. Nous sommes parmi les premiers à promouvoir cette reconnaissance professionnelle en établissant des normes de formation légales pour le secteur. Nous travaillons localement pour faciliter la mise en relation entre auxiliaires parentales et familles. » Nadine Kioni, fondatrice et directrice de l’asbl Beehive Enfance et Éducation.

Que fait une auxiliaire parentale ?

L’auxiliaire parentale est une professionnelle de la petite enfance qui prend en charge plusieurs tâches liées à la garde des enfants. Concrètement, le.la professionnel.le intervient au sein du domicile des familles et les aide à mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale. Voici quelques-unes des qualités requises :

  • Assurer le bien-être général des enfants, en garantissant une bonne hygiène de vie, incluant des repas équilibrés et des soins appropriés.
  • Favoriser l’épanouissement des enfants à travers des activités ludiques adaptées à leur développement.
  • Apporter une sécurité affective et un environnement rassurant pour les enfants.

Un gage de confiance pour les familles

Pour ceux.celles qui souhaitent rejoindre l’asbl, voici l’offre proposée : une formation professionnalisante en auxiliaire parentale, un accompagnement des familles dans le processus d’embauche, ainsi qu’une gestion administrative simplifiée grâce à leur partenariat avec Partena Professional. La formation donnée par Beehive Enfance et Éducation dure au total 42 heures, réparties sur deux semaines. Elle est conçue pour préparer les auxiliaires parentales à acquérir des compétences directement utiles sur le terrain :

  • La compréhension du développement de l’enfant pour soutenir leur croissance émotionnelle et physique.
  • La sensibilisation au syndrome du bébé secoué, afin d’assurer une gestion adéquate des situations critiques.
  • Les bonnes pratiques en matière de nutrition et d’hygiène pour garantir le bien-être physique des enfants.
  • Les techniques de gestion du comportement pour créer un environnement positif et stimulant.

Pourquoi B.E.E ?

« Le nom « Beehive Enfance et Éducation » (B.E.E) a été choisi pour symboliser la collaboration et la richesse que nous cherchons à apporter dans le développement des jeunes enfants. À l’image d’une ruche, qui est un modèle de travail collectif et d’organisation, notre asbl vise à rassembler familles, professionnel.le.s et partenaires pour offrir un soutien de qualité. La ruche, en tant qu’espace protecteur et enrichissant, reflète notre engagement à créer un environnement favorable à l’épanouissement des enfants. » Nadine Kioni, fondatrice et directrice de l’asbl Beehive Enfance et Éducation.

Faire appel à l’asbl

Intéressé.e par le métier d’auxiliaire parentale ? Vous pouvez contacter l’asbl Beehive :

→ Par téléphone au 0473 89 00 82 ou par email : info@beehiveenfanceeteducation.be

→ Via le site Internet : https://www.beehive-enfance-et-education.com/contact/

Samuel Walheer

«Unité Parents-Bébé» de la Clinique Saint-Jean : prise en charge de la santé mentale post-accouchement

L’arrivée d’un nouveau-né est un vrai chamboulement dans la vie de nouveaux parents. Cette grande nouvelle amène son lot de bonheur, mais peut aussi causer des souffrances psychiques, en particulier auprès de mères monoparentales. Pour accompagner ces familles et leur permettre de conserver les liens avec leur enfant, l’unité « Parents-Bébés » de la Clinique Saint-Jean fait partie des lieux de soin à privilégier. Les seules conditions pour y être accompagné : être âgé d’au moins 18 ans et avoir un enfant en bas âge (entre 0 et 12 mois). L’équipe de Born in Brussels s’est rendue sur place pour découvrir l’unité en compagnie de la responsable, Docteure Anna Mózes.

Porte d’entrée du Service Psychiatrique et de l’Unité Parents-Bébés – Photo : Samuel Walheer

 

Selon les chiffres, chaque année, entre 10 et 15% des jeunes mamans sont en dépression post-partum. Pour pallier ce constat, l’unité jour-nuit « Parents-Bébés » de la Clinique Saint-Jean a été créée en 2022. Cinq familles peuvent ainsi être accompagnées simultanément et une prise en charge thérapeutique est proposée de manière individuelle et collective par une équipe pluridisciplinaire. Tout un travail est effectué autour de la souffrance psychique et psychologique du parent et en tenant compte du bien-être du nouveau-né afin d’éviter l’apparition de trouble du développement psycho-moteur à moyen et à longue terme.

« Ce qui est compliqué pour beaucoup de mamans, c’est tout d’abord d’accepter leur fragilité psychique après la naissance de leur bébé et de s’autoriser à en parler. L’image de la mère heureuse et parfaite, véhiculée par la société, est encore fort culpabilisant. Ensuite il faut accepter d’intégrer un service de psychiatrie car, bien souvent, l‘entourage ne voit pas cela d’un très bon œil. Bien que la transition soit difficile, après une semaine on constate que les mamans arrivent à se poser. Elles voient qu’on leur veut du bien et que l’hospitalisation les aide. » Dr.Mózes, psychiatre et responsable de l’unité.

Vue d’une chambre de l’Unité Parents-Bébés – Photo : Samuel Walheer

L’unité Parents-Bébé

Après plusieurs années d’élaboration, le projet a vu le jour en octobre 2022 pour aider toutes les mamans, accompagnées de leur bébé, désireuses d’aller mieux et dans un état de décompensation. Une équipe pluridisciplinaire accompagne le parent et son nouveau-né, pour leur bien-être à tous les deux. L’unité se situe au deuxième étage en suivant la route 220, « Service psychiatrie et unité parents-bébé ». Au sein du service, cinq chambres sont mises à disposition pour accueillir cinq familles sur base de quelques conditions et pour une hospitalisation s’étalant entre un et trois mois. Passé ce délais, le service passe la main à un autre hôpital comme l’Huderf ou Clairs Vallons, ou au réseau ambulatoire. L’équipe est composée d’une assistance sociale (première ligne), d’une psychiatre, d’une pédopsychiatre, de deux psychomotriciennes (dont un kinésithérapeute), d’une équipe d’ergothérapeutes et d’une équipe d’infirmières.

→ Présentation de l’unité Parents-Bébé

Salle d’accueil pour les familles – Photo : Samuel Walheer

Conditions d’accès

La première prise de contact s’effectue généralement par téléphone avec l’assistante sociale, située en première ligne. La demande est ensuite débattue en équipe et une rencontre est prévue avec le ou les parents accompagnés de leur enfant et parfois aussi avec l’envoyeur. Parmi les quelques critères nécessaires pour avoir accès à ce service, il faut que le parent ait au minimum 18 ans et qu’ilsoit responsable et capable de s’occuper de son enfant. Le parent est hospitalisé au niveau administratif et l’enfant l’accompagne.  L’unité Parents-Bébé de la Clinique Saint-Jean propose un accompagnement à tous parents en période de postpartum et en souffrance psychique ou psychiatrique. Parmi les indications, il y a notamment : la dépression, la psychose de postpartum, les troubles anxieux, les troubles du lien, l’accouchement traumatique, le parcours de migration, la violence conjugale, l’isolement social, la maladie de l’enfant ou du prématuré, etc. Il existe également des contre-indications : la toxicomanie, la décompensation psychotique, post-partum sévère, etc. Dans certaines circonstances, une prise en charge du parent seul au sein du service adulte est proposée et, dans un second temps une admission est organisée au sein de l’unité Parents-Bébé avec son bébé.

Ateliers proposés

L’équipe pluridisciplinaire développe constamment son offre et s’adapte aux parents et leur nouveau-né. Parmi les nombreuses activités, il y a par exemple :

  • Des ateliers d’art-thérapie au cours desquels les parents sont invités à exprimer leurs émotions via des médias.
  • Des ateliers d’apprentissage du quotidien : cuisine et éducation à l’alimentation d’un enfant, réalisation d’un repas (partage de savoirs). L’accompagnement dans les soins au bébé par l’observation d’un bain, d’un change, d’un repas ou d’une mise au lit. Des moments de répit sont aussi proposés aux parents au cours desquels les infirmières prennent en charge les bébés.
  • Des sorties à la bibliothèque ou au théâtre mais aussi des moments d’accompagnement en extérieur pour aider les parents dans diverses démarches.
  • Des groupes de parole pour aborder de sujets autour de la maternité/parentalité. L’entraide et l’effet de groupe sont indispensables dans le quotidien des parents.
Espace « jeux » pour les bébés situé en face du coin cuisine – Photo : Samuel Walheer

La place du co-parent

L’unité s’adresse principalement aux mamans qui ont récemment donné naissance et qui se retrouve dans un état de souffrance. La place du co-parent est également prise en considération car, en effet, ce dernier a un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration de l’état de santé du parent en souffrance. De plus, il vit également un bouleversement par la naissance de son bébé. Sa présence est nécessaire pour le bien-être du bébé. À ce sujet, Dr Mózes déclare : « Le service s’ajuste à chaque situation. Concernant les co-parents, tout dépend de leur investissement. En pré-admission ils sont les bienvenus. Le service adapte les heures de visites en fonction de leurs disponibilités. On prévoit aussi des activités spécifiques co-parent-bébé ainsi que des entretiens de couple.

 

Samuel Walheer

Sortie familiale : (re)découvrir la magie du corps humain via le jeu et les cinq sens

À l’Institut des Sciences naturelles, on peut observer l’impressionnante galerie des dinosaures et l’exposition permanente « Planète Vivante ». Mais il y a aussi la « Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps » qui a particulièrement retenu l’attention de l’équipe de Born in Brussels. En effet, il s’agit d’une exposition dédiée au corps humain : son fonctionnement, son évolution, ses besoins quotidiens, ainsi que ses capacités à se reproduire. Une visite culturelle, axée sur l’apprentissage par le jeu et les cinq sens, accessible à tous les âges et à réaliser en famille. En plus, le premier mercredi après-midi du mois, c’est gratuit !

Photo : Samuel Walheer

 

Dans la partie de l’exposition intitulée « Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps », une ambiance particulière est tout de suite perceptible. Lumières tamisées et sonorités apaisantes, on entre dans un monde intrigant ; le corps humain. Et pour découvrir cette zone magique du musée, un curieux petit visiteur a fait le déplacement en poussette. Du haut de ses 2 ans et demi, Gabriel a pu découvrir un musée pour la première fois et il en a été ravi. Comme les autres parties du musée, celle-ci est également didactique, favorisant l’apprentissage par le jeu, permettant même aux tout-petits de se plonger dans cet univers extraordinaire.

« Nous contribuons tous à notre évolution en transmettant nos gènes : notre vie tourne autour de la reproduction et de l’éducation des enfants. Dès la naissance, ils ont besoin d’énormément de soins et dépendent totalement de leurs parents. Puis, ils apprennent, grandissent… et, à l’adolescence, doivent trouver un nouvel équilibre. Mais une fois adultes, une vie exceptionnellement longue les attend, au cours de laquelle ils deviendront probablement parents à leur tour… Tout au long de ce parcours sur la vie, vous découvrirez non seulement comment notre corps fonctionne, mais aussi, à travers un itinéraire spécial, ce que nous avons conservé ou perdu au fil de l’évolution », peut-on lire dans la communication du service presse de l’Institut.

Gabriel face à une animation de la Galerie – Photo : Samuel Walheer

À quoi s’attendre ?

À l’Institut des Sciences naturelles, tout est pensé dans le moindre détail pour faciliter la visite des familles. Dès les vestiaires, un espace sécurisé est prévu pour les poussettes. Des ascenseurs sont accessibles pour passer d’une salle à l’autre et l’ordre de visite est laissé à l’appréciation des visiteurs. La Galerie de l’Homme se situe au sous-sol et dispose de nombreux atouts pour attirer et ravir petits et grands. Les installations favorisent la stimulation et l’expérimentation : huit tablettes avec des films d’animation (l’immunologie, les os, les différences entre les filles et les garçon, etc.), des objets en impressions 3D, des vidéos « mapping » (projections lumineuses) ou encore des spécimens en plasticine (reproductions de squelettes d’enfant et d’adulte, photos de fœtus à différents stades de développement, mannequins selon les évolutions…). En bref, un espace qui propose d’explorer le corps humain et d’apprendre tout en s’amusant.

Projection d’un fœtus à différents stades – Photo : Samuel Walheer

Une zone dédiée à la vie

Au fil de la visite, la Galerie de l’Homme réserve bien des surprises. Face à la complexité du corps humain, faciliter sa compréhension et son attrait pour tous les âges relève d’un vrai défi. Pour ce faire, l’exposition propose des approches au travers du jeu et des cinq sens. Parmi les différentes animations, l’une des pièces offre la possibilité de se nicher dans un fauteuil en forme de niche. Bien installé, le visiteur peut contempler la projection d’images d’un fœtus à ses différents stades d’évolution. « Cette zone explore, sans tabous, toutes les étapes de la vie, de l’embryon à l’âge adulte : la fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde, la transmission des gènes des parents, la grossesse, la naissance et les premières semaines de vie, la croissance rapide de l’enfant, les transformations de l’adolescent (son cerveau et ses futures fonctions reproductrices), la vieillesse. », peut-on lire dans la communication du service presse du musée.

Zone dédiée à la grossesse – Photo : Samuel Walheer

Une approche scientifique et pédagogique

La troisième salle permanente de l’Institut des Sciences naturelles, la « Galerie de l’Homme – Notre évolution, notre corps », a été inaugurée en mai 2015. Elle s’inscrit dans la tradition du partage des savoirs et des connaissances que l’on peut retrouver dans la plupart des grands musées internationaux. Les raisons qui ont poussé l’Institut à mettre en avant les deux thématiques – le corps humain et l’évolution – sont les suivantes : « Le choix de relier les deux thèmes était de souligner les liens qui existent entre eux et de consacrer un espace entier à l’Homme Moderne, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette Galerie. Par son approche résolument nouvelle, cette Galerie inscrit aussi le Muséum au cœur des grands débats sociétaux actuels. L’approche est scientifique et non polémique. La Galerie apporte des réponses ou se positionne en se basant uniquement sur des preuves scientifiques. Elle fournit ainsi à chacun les outils nécessaires au raisonnement individuel ou à une approche pédagogique face aux grandes questions d’actualité. »

 

Samuel Walheer

Santé publique : l’impact des substances perfluoroalkylées (PFAS) pour les mamans et leur nourrison

Appelés polluants « éternels », les PFAS (substances perfluoroalkylées) font à nouveau parler d’eux ! En effet, par leurs propriétés chimiques, ces substances – créées initialement par l’homme – se retrouvent dans tous les secteurs de notre vie et mettent en danger la santé de tous. En particulier celle des plus fragiles, les mamans et leur nourrisson. Récemment, c’est dans une lettre ouverte que la Cellule Environnement de la SSMG (Docteur Coquelicot) a partagé ses inquiétudes quant à l’exposition des PFAS, présents notamment dans le lait maternel, et propose l’objet d’une étude auprès des Ministres de la Santé.


Les PFAS, nous y sommes tous constamment exposés ! En effet, ces produits chimiques se retrouvent dans notre alimentation, dans les produits d’emballage, dans l’eau, etc. Que ce soit dans le domaine domestique ou industriel, ces substances semblent bel et bien néfastes puisqu’elles présentent un risque élevé chez l’être humain de développer certaines pathologies. Mais il est heureusement possible de les éviter un maximum en suivant les recommandations de la SSMG.

{Communiqué de presse de la Cellule Environnement de la SSMG à l’attention des Ministres de la Santé et autres parties prenantes}

Problématique des PFAS et Impact sur la Santé Publique

La Cellule Environnement de la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) souhaite attirer votre attention sur la préoccupation croissante concernant les substances perfluoroalkylées (PFAS). La population, légitimement inquiète, ne trouve que peu de réponses à ses questions. Notre cellule, reconnue pour son expertise en perturbateurs endocriniens depuis plus de 20 ans, déplore que ces problématiques ne soient prises au sérieux qu’en temps de crise, souvent trop tard.

Trois catégories sont à risque

Récemment, des recommandations pour le suivi des patients contaminés par les PFAS ont été publiées par le Conseil Scientifique Indépendant. Celles-ci concernent trois catégories de personnes :

  • < 2 ng/ml : Pas de problème.
  • 2 à 20 ng/ml : Surveillance du profil lipidique (1x de 9 à 11 ans, puis tous les 6 ans), hypertension de grossesse (à chaque visite prénatale), cancer du sein (mammographie préventive tous les 2 ans de 40 à 74 ans).
  • > 20 ng/ml : Surveillance renforcée du profil lipidique, hypertension de grossesse, cancer du sein, cancer du rein (à partir de 45 ans), TSH (à partir de 18 ans), cancer testiculaire et colite ulcéreuse (à partir de 15 ans).

Ces recommandations, basées principalement sur celles du NASEM aux États-Unis, ont été établies sans concertation avec la première ligne de soins et sans études préalables sur leur applicabilité.

Que faire alors ?

Plusieurs questions restent en suspens : Qui tester ? Quel suivi médical proposer à large échelle ? Absence de directives claires sur le dépistage de certains cancers. Risques associés aux dépistages supplémentaires (ex. cancer radio induit par mammographies). Normes et mesures à adopter en cas de dépassement des seuils de profil lipidique ? D’autant plus chez des enfants ! Le risque de surmédicalisation est réel. Il est impératif que des recommandations nationales claires soient établies pour guider les professionnels de santé. Un cas récent a particulièrement attiré notre attention : lors d’une réunion publique, une mère avec un taux de PFAS sanguin de 36 ng/ml a signalé que son enfant de trois ans présentait un taux de 90 ng/ml. Bien que l’allaitement maternel soit généralement préféré pour ses nombreux bénéfices, les recommandations américaines suggèrent de le reconsidérer en cas de forte contamination par les PFAS.

Les PFAS et le lait maternel

En l’absence de normes concernant la teneur acceptable de PFAS dans le lait maternel, nous recommandons de :

  • Offrir gratuitement le dosage des PFAS dans le lait des femmes allaitantes vivant dans des zones exposées.
  • Doser les PFAS dans le sang des nourrissons à la naissance ainsi qu’à un mois de vie.
  • Comparer le profil des PFAS de l’enfant et de la mère.
  • Contrôler le taux de PFAS dans la maison : poussières domestiques, eau… pour prendre en compte le comportement “PICA” des enfants.

En faveur d’une future étude

Cela pourrait être intégré à une étude, en lien avec les données de biomonitoring et les questionnaires d’exposition. Exposer des nourrissons à des taux élevés de PFAS, particulièrement durant les 1000 premiers jours de vie, période cruciale pour le développement, est préoccupant. Cette situation illustre les conséquences sanitaires d’une pollution environnementale et souligne la nécessité d’une réponse proactive et concertée avec le monde médical. Nous espérons que ce message saura retenir votre attention et vous incitera à agir de manière décisive pour protéger la santé publique.

Information complémentaire

→ PFAS, allaitement et Santé Publique – Communiqué de Presse – Docteur Coquelicot

→ John Pauluis, Responsable de la Cellule Environnement de la SSMG
Email : environnement@ssmg.be ; pauluis@skynet.be

 

Partagé par : Samuel Walheer