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Endométriose : pour accompagner les (futures) femmes concernées, il faut en parler !

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique, inflammatoire et hormono-dépendante qui touche environ 200 millions de femmes dans le monde. En Belgique, pas moins de 10% sont concernées et en âge de procréer (16-49 ans). Encore sous-diagnostiquée, la maladie entraîne des douleurs intenses et impacte la qualité de vie de nombreuses femmes. Le 28 mars prochain, c’est la journée mondiale de l’endométriose ; une excellente raison pour Born in Brussels d’en parler de diverses manières : une étude du KCE, une liste de spécialistes de la maladie, une conférence à l’Hôpital Erasme, une écoute sur Auvio ou encore un film coproduit par l’asbl Toi mon endo.

Pour rappel, l’endométriose est une maladie bénigne et chronique “hormono-dépendante”, ce qui signifie que l’endomètre – tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus – est « mal situé ». Ce dernier continue à répondre à la stimulation hormonale des ovaires, avec un épaississement puis une élimination (comme les règles) anormale à l’extérieur de l’utérus. Mais comme le tissu ne s’évacue pas correctement, cela peut entraîner une inflammation locale importante. Altérant la qualité de vie de nombreuses femmes, l’endométriose entraîne généralement des douleurs pendant les règles et les rapports. Les personnes atteintes peuvent être asymptomatiques et donc difficiles à diagnostiquer.

Une étude du KCE

L’endométriose est encore incurable à ce jour, mais il est possible de limiter les douleurs chez certaines patientes grâce à des traitements antalgiques ou hormonaux (pilule contraceptive, stérilet hormonal, opération chirurgicale, etc.). Le hic, c’est que ces moyens peuvent présenter des risques et des effets secondaires. Pour étudier la prise en charge actuelle de l’endométriose, le KCE (Centre fédéral d’expertise des soins de santé) s’est rendu dans différents hôpitaux en Belgique et a été à la rencontre de plusieurs patientes qui souffrent d’endométriose. Un parallèle a été fait dans d’autres pays afin d’examiner l’organisation des soins actuels. Le rapport du KCE propose plusieurs pistes d’amélioration sur la prise en charge de l’endométriose en Belgique.

→ Pistes du rapport du KCE sur la prise en charge de l’endométriose

Des cliniques de l’endométriose

En octobre 2024, la Mutualité Chrétienne publiait son étude,  dans Santé & Société (périodique trimestriel de la MC), intitulée « Les trajets de soins de l’endométriose : un parcours de combattantes ». Suite à cela, la MC a dressé une liste non exhaustive des cliniques de l’endométriose ainsi que les principaux gynécologues spécialisés en la matière. Cette liste reprend les gynécologues consultés par un minimum de dix patientes atteintes d’endométriose et détectées dans le cadre de l’étude. Sur le site de la Mutualité Chrétienne sont également répertoriés les aides et les remboursements en cas d’endométriose : cliniques spécialisées, gynécologues experts, contraception et accompagnement psychologique.

→ Découvrir l’étude de la MC et la liste des spécialistes de l’endométriose en Belgique francophone

Une conférence sur l’endométriose

L’asbl Signevras lance une conférence inédite sur l’endométriose en collaboration avec l’association experte « Toi Mon Endo » et la Clinique de l’Endométriose situé à Erasme (Anderlecht, Bruxelles). La conférence sera traduite en LSFB.

Inscription à la conférence sur l’Endométriose le 25/03/25

À l’écoute

En libre écoute sur Auvio (rtbf), l’émission Tendances Première aborde le dossier suivant : Les difficultés d’accès et le trajet de soin en endométriose. « Clara Noirhomme, Chargée de recherche – Service d’études des Mutualités Chrétiennes vient de publier une étude sur les trajets de soins de l’endométriose, dont l’objectif était de montrer que les femmes atteintes doivent encore faire face à un parcours de combattantes : Sous-priorisation de la recherche et du financement des soins, sous-diagnostic, normalisation de la douleur des femmes… Explications avec Clara Noirhomme. »

→ Écouter ici l’émission sur l’endométriose

Un film pour en parler

Derrière le sourire est bien plus qu’un film : c’est un engagement pour rendre visible l’endométriose, toucher les consciences et changer les mentalités.”  Laura Lequeu, fondatrice de Toi Mon Endo ASBL

L’asbl « Toi Mon Endo » – une association belge fondée en juillet 2020 – présente le premier court-métrage belge de sensibilisation à l’endométriose : « Derrière le sourire ». Ce docu-fiction éducatif de 29 minutes qui aborde l’endométriose, une maladie encore trop souvent invisibilisée. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Loterie Nationale, ce film sera diffusé dans toutes les écoles de la FW-B. Un outil de sensibilisation immersif pour réduire le retard moyen de diagnostic, qui atteint encore 12 ans aujourd’hui en Belgique. Voici le synopsis du court-métrage : “Lara, une adolescente passionnée de danse, voit son quotidien bouleversé par des douleurs intenses et incomprises, liées à ses règles. Entre les défis scolaires, les amitiés et la préparation d’un spectacle, elle comprend finalement qu’elle souffre d’endométriose. À travers son parcours de diagnostic et de résilience, le film éclaire cette réalité trop souvent invisibilisée que partage une à deux femmes sur dix et délivre un message d’espoir et de sensibilisation pour enfin sortir l’endométriose de l’ombre.”

→ Avant première du film au grand public, à Bruxelles

 Samuel Walheer

Pour (encore mieux) défendre et promouvoir les droits de vos enfants, le site du DGDE fait peau neuve !

Le site du Délégué général aux droits de l’enfant fait peau neuve ! Un vent de fraîcheur et de modernité, pour encore plus d’accessibilité à destination autant des enfants que des parents et des professionnel.le.s. La plateforme propose de multiples nouveautés : 13 catégories de recherche – éducation, famille, loisir, repos et temps libre, etc –, des rapports, des outils pédagogiques, des témoignages, des vidéos d’animation explicatives ou encore une foire aux questions. Un outil mis à jour, indispensable pour garantir et promouvoir la défense des droits des enfants en Belgique francophone.

Les droits des enfants est un sujet qui tient évidemment à cœur de l’équipe de Born in Brussels. D’autres articles ont d’ailleurs déjà été traités sur le sujet : « Le petit livre pour parler des droits des enfants », une lecture éducative pour toute la famille ! ; Droits de l’enfant : c’est reparti pour l’opération « Boîtes à KDO – Je participe ! Et toi ? » ; « Notre santé, nos droits », la nouvelle campagne de l’OMS pour la journée mondiale de la santé ; ou encore, Protéger les tout-petits de l’espace numérique, c’est protéger leurs droits ! Pour l’heure, Solayman Laqdim (Délégué général aux droits de l’enfant depuis le 1er février 2023), toujours aussi actif pour défendre les droits des enfants en Wallonie et à Bruxelles, partage son tout nouveau site.

Un site flambant neuf

Dans un visée d’accessibilité pour tous et toutes, ce nouveau site s’adresse donc à la fois aux enfants, aux jeunes, aux parents ainsi qu’aux professionnel.le.s. Il leur délivre des ressources et permet de faciliter l’accès aux enfants sur les aides possibles lorsqu’ils sentent que leurs droits ne sont pas respectés. Au cœur du projet, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) – accord important signé par des pays les obligeant de protéger les droits de l’enfant – qui explique qui sont les enfants, leurs droits et les responsabilités des gouvernements. Pour s’y retrouver, le site présente différentes catégories qui reprennent chacune des questions fréquemment posées. Parmi les 13 catégories, il y a par exemple : éducation et enseignement, famille, adoption et séparation, enfants en situation de handicap, culture, langue et religion, vie privée des enfants ou encore loisir, repos et temps libre.

Vers le nouveau site du Délégué général aux droits de l’enfant

Un magazine trimestriel

Publié en ligne mais disponible, sur demande, en version papier, « Prends-en d’la graine » est le magazine du Délégué général aux droits de l’enfant. Tous les trois mois, ce plaidoyer traite de thématiques en lien avec les droits de l’enfant – encore trop souvent placés dans l’ombre – avec l’apport de professionnel.le.s et expert.e.s dans leurs domaines, mais aussi des enfants et des jeunes. Le magazine se présente sous une forme moderne, accessible et vulgarisée ; permettant ainsi à tout un chacun de s’en saisir. L’outil donne l’occasion d’éveiller la curiosité, d’inviter à l’intérêt sur des sujets liés à notre société, parfois peu traités voire sensibles, ou simplement à se poser des questions et ouvrir le débat. Une belle invitation à mettre la jeunesse en lumière.

À l’ère de la fast information, implanter cette graine, c’est nourrir l’esprit critique face aux enjeux de la jeunesse. Prends-en d’la graine constitue ainsi une tribune pour promouvoir et défendre les droits de l’enfant », peut-on lire sur le site du DGDE

↓ Vidéo de présentation du DGDE (Solayman Laqdim)  ↓

Quelques mots sur la CIDE

Le 20 novembre 1989, un texte a été adopté à l’unanimité à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ; il s’agit de la Convention internationale des droits de l’enfants (CIDE). 197 États se sont engagés à le respecter. Sans pouvoir de vote, les enfants dépendent des adultes. Ce texte vient alors rappeler que l’avenir se joue pour eux et qu’ils ont des droits. Il existe à ce jour quatre principes fondamentaux mis en avant par la CIDE : la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre, survivre et de se développer et le respect des opinions de l’enfant. « Plus qu’un texte fortement symbolique, la Convention énonce les droits fondamentaux des enfants et est juridiquement contraignante pour les États signataires. Ces derniers s’engagent à publier régulièrement des rapports qui permettent au Comité des droits de l’enfant des Nations unies de contrôler la mise en œuvre effective du traité », lit-on sur le site de l’UNICEF. Par ailleurs, l’année dernière, la CIDE fêtait ses 35 ans d’existence.

→ Pour en savoir plus sur la CIDE

 Samuel Walheer

Voitures partagées : vers une meilleure accessibilité pour les familles à Bruxelles

La Ligue des familles partage sa récente étude – en partenariat avec autodelen.net (Flandre) – portant sur l’utilisation de l’autopartage pour les familles bruxelloise. Grâce au soutien de Bruxelles Environnement et de Bruxelles Mobilité, 19 familles aux profils divers ont pu tester, sur une durée de deux mois, trois services : Cambio, Poppy et Miles. L’objectif ? Identifier les freins et les avantages d’une mobilité durable pour les familles avec enfants, mais aussi diffuser les recommandations nécessaires aux pouvoirs publics et aux opérateurs d’autopartage.

Ça a un coût mais il faut comparer avec le vrai coût d’une voiture qui revient généralement à 300-400€ par mois. Le principe de partage de cet objet que l’on n’utilise pas tous les jours, c’est génial comme concept et en terme de valeur c’est important. » Témoignage relevé par la Ligue des Familles

Le déroulement

19 familles ont été sélectionnées pour participer à cette expérience de mobilité. Parmi elles : dix sont « traditionnelles » (parents en couple avec l’autre parent de leurs enfants) alors que les autres sont monoparentales ou recomposées (avec un à sept enfants, entre 1 et 16 ans). Parmi les familles, trois d’entre elles étaient concernées par le handicap. Le test a démarré le 1er octobre 2024 via l’application Olympus Mobility qui propose des voitures partagées Cambio, Poppy ou Miles. Après deux mois d’utilisation – un feed-back était demandé aux familles toutes les deux semaines sur leur(s) trajet(s) – la LDF a effectué des entretiens téléphoniques afin de savoir comment l’expérience s’était déroulée.

C’était agréable de ne pas devoir prendre les transports en commun pour certains trajets (courses, froid…). C’est beaucoup plus pratique et confortable d’avoir une voiture, on n’a pas le bruit, ni les odeurs, c’est plus sympa (sans pour autant devoir l’acheter). » Témoignage relevé par la Ligue des Familles

Les freins

Selon l’étude de la Ligue des Familles, le retour d’expérience des familles fut concluant malgré certaines difficultés rencontrées ; d’ordre fonctionnelle notamment. En effet, l’utilisation et la compréhension des services via le numérique (application, réservation, vérification de l’état de la voiture) a nécessité un accompagnement pour les familles. La deuxième difficulté est d’ordre logistique pour les familles avec de jeunes enfants et nécessitant l’utilisation d’un siège auto. La troisième difficulté relatée est liée à la disponibilité des voitures dite familiales et donc plus adaptées aux familles nombreuses. En conclusion, les pouvoirs publics et les opérateurs d’autopartage doivent davantage prendre en compte les besoins spécifiques des familles et adapter leurs offres en conséquence.

Les premiers moments pour s’y retrouver : trouver la clé, débloquer la voiture, le cadenas, faire le tour… C’est un truc à expliquer aux gens, comment trouver la station… Comment trouver la clé tout de suite. Chercher sur internet, c’est compliqué. » Témoignage relevé par la LDF

Les recommandations

La Ligue des Familles a ainsi pu tirer ses conclusions. Il ressort plusieurs points d’attention : des sièges pour enfants doivent être installés, il faut une estimation plus précise du coût des trajets, des tarifs réduits et une caution adaptée, un système de contrôle de la propreté, un signalement plus facile des dégâts ou encore la mise en place d’un accompagnement individualisé pour les familles qui rencontrent des difficultés avec le numérique. Il serait également nécessaire de proposer aux familles un accompagnement qui précéderait l’utilisation de l’autopartage afin de ne pas rencontrer de difficultés lors de son utilisation.

Si ces mesures étaient adoptées, elles contribueraient à rendre l’autopartage plus attrayant et pratique pour les familles, contribuant ainsi à la réduction de l’utilisation de voitures individuelles et à une mobilité plus durable. » La Ligue des Familles

→ Consulter l’étude complète

Samuel Walheer

Parents solos : un répertoire de bons plans spécialement pour vous !

Le « Répertoire des Parents (solos) », c’est un outil précieux, fruit d’un an de travail collaboratif entre mamans solos, par le biais du projet Monopédia. À l’initiative de « POUR LA SOLIDARITÉ-PLS » et visant à lutter contre le non-recours à leurs droits, le répertoire est destiné aux parents solos et recense notamment, des lieux adaptés et réservés à la culture, au sport et à l’enseignement. Une élan de solidarité pour des parents confrontés aux mêmes réalités.

En décembre 2024, l’équipe de Born in Brussels participait à l’événement « Les mamans solos prennent la parole », étape finale du projet Monopédia. Ce fut l’occasion pour les mamans-solos ayant contribué au projet de se raconter et, par la même occasion, de présenter leur répertoire. Ce dernier est dorénavant disponible et offre un panel de bons plans pour aider les parents solos dans leurs difficultés.

En Belgique, dans différents domaines de la protection sociale, des ayants droits potentiels à une allocation ou une prestation de services ne sont pas toujours informés de leurs droits, n’ont pas le réflexe d’introduire une demande, ou bien ne savent pas comment faire cette demande. On parle alors de « non-recours aux droits », peut-on lire sur le site de POUR LA SOLIDARITÉ-PLS

Un répertoire offrant des solutions concrètes

Ce tout nouveau répertoire est un outil spécialement pensé pour guider les parents-solos. Lors d’ateliers, plusieurs mamans solos se sont rencontrées et ont partagé leurs expériences. Grâce à ces ateliers participatifs, celles-ci ont pu identifier leurs besoins, leurs obstacles et trouver ensemble des solutions concrètes afin de leur rendre, à elles et leurs enfants, la vie plus facile. Certains critères sont ressortis : l’accessibilité (proximité et transports en commun), la tarification adaptée (réductions, gratuité pour les enfants) ainsi que les horaires variés (week-ends, soirées, périodes scolaires). Coloré et ludique, le répertoire se présente sous forme de trois parties : introduction, le répertoire des mamans et en savoir plus.

Au-delà du répertoire, Monopédia a créé un espace d’écoute et de co-construction, où la parole des parents solos a été au cœur du processus. En mettant en lumière leurs réalités et en proposant des solutions adaptées, ce projet a ouvert et ouvre la voie à une meilleure reconnaissance de leurs besoins et à des pratiques plus inclusives. POUR LA SOLIDARITÉ-PLS

→ Découvrir le répertoire des parents (solos)

Pour rappel, Monopédia c’est…

Lancé en février 2024 – pour une durée fixe d’un an – Monopédia a été financé par la FW-B et porté par POUR LA SOLIDARITÉ-PLS dans le but de lutter contre le non-recours aux droits des familles monoparentales. Car, pour bon nombre d’entres elles ignore l’offre disponible des services de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De plus, l’information n’est pas correctement dévoilée, ce qui empêche les parents-solos, majoritairement les mamans, à pouvoir être autonome. Pour réduire ces inégalités et faciliter la vie des mamans-solos et leurs enfants, Monopédia a permis de créer des ateliers d’échange, d’élaborer un répertoire des acteurs et des services locaux, de développer des outils de communication et de sensibilisation ou encore d’organiser un événement d’échange afin de partager les résultats du projet co-créé avec et pour des parents solos.

Mamans solos, loin d’être seules !

Bruxelles compte environ 68.000 familles monoparentales dont 86% sont des mamans solos. Un enfant sur trois grandit dans cette réalité. Pour ces familles, trouver un équilibre n’est pas toujours simple puisqu’il faut faire face, seules, à plusieurs difficultés : logement, emploi, finances. Pour apporter des solutions concrètes aux mamans solos, le site de Born in Brussels dispose aussi d’un panel de ressources spécialement pensées pour toutes ces mamans – seules et bien souvent vulnérables – qui ont besoin de soutien ! → Élever son enfant seul.e – Born in Brussels. De plus, des articles (à consulter dans notre rubrique « À Lire aussi ») sont régulièrement publiés pour traiter le sujet, mettre en avant des structures d’aides aux parents-solos, des initiatives, des projets de soutien ou pour tout simplement sensibiliser les pouvoirs publics sur la cause de ces nombreuses mamans-solos.

Samuel Walheer

Obésité infantile et éducation alimentaire, la prévention passe (aussi) par les (futurs) parents

Le 4 mars 2025, c’est la journée mondiale de lutte contre l’obésité. Stéréotype, responsabilité unique des parents, sujet tabou, facteurs génétiques ou environnementaux, voire encore anormalité sociétale, l’obésité infantile fait débat. Cette maladie chronique touche en Belgique environ 6% d’enfants âgés entre 2 et 17 ans. Voici éléments qui pourront aider les (futurs) parents à s’y retrouver face à la vulnérabilité de leur(s) enfant(s) liée au problème du surpoids et d’obésité. Un enjeu de taille !

L’obésité infantile est un enjeu de santé publique pour lequel l’équipe de Born in Brussels tenait à marquer le coup. Face à une sédentarisation accrue – une nourriture industrielle et transformées, une omniprésence des écrans ou encore un marketing de produits malsains, l’enjeu est de taille pour les professionnel.le.s de la santé et, plus largement, pour notre société. D’autres sujets, étroitement liés au surpoids et à l’obésité, ont été mis en avant dans le passé et permettent de mieux saisir l’influence des facteurs environnementaux sur la santé des tout-petits : Santé publique : reportage sur l’impact des écrans chez les tout-petits !, Carte blanche en faveur d’une ville plus saine pour tous et surtout pour les enfants – Born in Brussels ou encore Le SPF Santé publique lance une campagne de sensibilisation sur les perturbateurs endocriniens.

Pendant longtemps le monde médical manquait de moyens pour traiter l’obésité. On a dit que c’était le patient qui devait agir : manger moins, faire plus d’exercice… On laissait un peu le patient se débrouiller seul. Cela a amené à dire que les gens sont paresseux, mais on sait que ce n’est pas vrai. Pr Bart Van der Schueren, endocrinologue à l’UZ Leuven et président de Baso, l’association belge de l’étude de l’obésité

« Déstigmatisation »

La maladie est généralement associée à un déséquilibre entre les apports et les dépenses alimentaires; ce qui semble plutôt présomptueux pour les professionnel.le.s du de la santé . En effet, l’obésité infantile est qualifiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 1997 comme maladie. Elle est également qualifiée de chronique et est, contrairement à d’autres, bel et bien visible. Bien que l’un des facteurs principal soit d’ordre génétique, l’obésité peut aussi provenir d’autres facteurs environnementaux. Bien souvent, l’enfant « trop gros » est stigmatisé par la société, à commencer par celles et ceux qui l’entoure. À cet égard, Nicolas Guggenbühl, professeur de nutrition et diététique à la Haute école Léonard de Vinci, à Bruxelles, déclare : « Le problème provient de l’attitude assez culpabilisante à l’égard des personnes en situation d’obésité, dans le sens où si vous êtes trop gros, c’est de votre faute. C’est encore très fréquent, assez nuisible et très contreproductif à la prise en charge de l’obésité. »

Quand on peut prévenir…

Certains facteurs environnementaux favorisent une prise de poids précoce, amenant à du surpoids, voire de l’obésité infantile. S’il n’est pas stimulé et accompagné par ses proches, l’enfant risque de se sédentariser et d’adopter une mauvaise hygiène de vie; résultante de peu d’activités physiques et d’une alimentation déséquilibrée. Pour pallier à ces effets vraisemblablement néfaste sur la santé physique et mentale de l’enfant, l’élément central sur lequel veiller est vraisemblablement l’alimentation. « En observant la courbe de croissance de votre enfant, il ne faut pas attendre ou agir trop tard. Il convient d’être préventif et faire attention à ce que l’enfant mange à sa faim, qu’il ne soit pas dans la restriction/qu’il ne se prive pas mais qu’il ne soit pas non plus au-delà de sa faim ! Un enfant qui mange vite, qui n’écoute pas sa faim, qui se ressert vite ou redescend grignoter 20 minutes après le repas alors qu’il n’a pas besoin de cette énergie va forcément stocker ces surplus inutiles. » Mélissa Moretti, diététicienne à la Clinique du Poids Junior à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola interviewée par le journal Rtbf

Adopter un bon style de vie

Bien qu’elle ne fasse pas forcément perdre du poids, l’activité physique est également un élément bénéfique pour prévenir le surpoids et l’obésité  . En effet, celle-ci réduit les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète, de cancers et peut-être bénéfique pour lutter contre le stress et la dépression. Être un parent actif, voire même sportif, aura sans doute des effets positifs pour son enfant, un modèle à suivre. En fonction de ses capacités et de ses envies, inciter son enfant à pratiquer une activité sportive – associée à une alimentation saine – ne pourra que le pousser vers la voie d’une bonne hygiène de vie et ainsi, viser à réduire les risques de surpoids. Voici quelques exemples de bonnes habitudes, encouragées par Sciensano (centre de recherche national de santé publique en Belgique) à prendre pour soi et son enfant : marcher, courir, nager, faire du vélo, cuisiner soi-même, prendre le petit déjeuner ensemble et pas devant télévision, prendre des collations saines (fruits, laitage), ne pas sauter de repas, manger lentement, dans le calme et à heures fixes, varier l’alimentation et adapter les repas ou encore éviter de grignoter des collations sucrées et salées.

À qui demander de l’aide ?

En tant que (futurs) parents, même en étant attentif, il n’est pas forcément facile de déceler une pathologie chez son enfant. Lorsqu’il s’agit d’une problématique alimentaire, différents acteurs de première ligne peuvent intervenir, dans un premier temps et constater une anomalie sur la courbe de croissance; un médecin de famille, un médecin scolaire, un pédiatre ou encore l’ONE (du côté francophone). En effet, l’Office de la Naissance et de l’Enfance propose des rendez-vous basés sur 15 examens entre 0 et 3 ans ainsi que 3 examens jusqu’à 6 ans. Une équipe médico-sociale suit le développement de l’enfant sur différents points (vue, audition, vaccinations, alimentation) et ce, gratuitement.

Consultations pour enfants – Public – Office de la naissance et de l’enfance

L’obésité est une maladie chronique complexe qui a un impact considérable sur la qualité de vie. Elle se situe à la croisée de facteurs physiques, sociaux et psychologiques. » Inami

Un accompagnement individualisé

Dans un second temps, lorsqu’un diagnostic de surpoids ou d’obésité infantile a été posé par un.e professionnel.le de la santé, il est également possible de faire appel à l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI). En effet, depuis décembre 2023, l’INAMI prévoit un accompagnement et des soins adaptés en fonction de la situation de l’enfant : des soins de diététique en cas de surpoids ou d’obésité, un trajet de soins « Obésité infantile » ou encore un traitement spécialisé dans la prise en charge de l’obésité morbide et/ou complexe.

→ Pour plus d’informations

Parent(s), ne pas (s’)oublier

Devenir parent, c’est aussi faire face à de nombreuses difficultés. La santé de son enfant passant souvent avant tout, certain parent s’oublie parfois dans le calcul. Le Pr Bart Van der Schueren déclare à cet effet : »Lorsque vous êtes parent seul avec trois enfants et un boulot, difficile de trouver le temps d’aller faire des efforts physiques, de prendre le temps de cuisiner, de faire attention à son corps. Scientifiquement, on sait aussi maintenant qu’il existe, par exemple, tout un circuit hormonal autonome qui règle notre poids. Étonnamment, on « défend son poids », on ne perd du poids qu’en cas de problème (un cancer qui apparaît…). Le maintien du poids est donc bien plus hors de la volonté de la personne qu’on le croyait. Puisque l’on dispose maintenant de ces données scientifiques, il faut déstigmatiser les personnes qui vivent avec l’obésité. » Cela passe aussi par une conscientisation de la part du ou des parents et leurs capacités à saisir l’importance de l’éducation alimentaire de son ou ses enfants.

Texte et Mise en page : Samuel Walheer