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20 ans d’accompagnement du secteur des Lieux de Rencontres Enfants et Parents, ça se fête !

« Des enfants, des familles et des professionnels : des lieux pour favoriser la rencontre ? », c’est la thématique de l’événement tout récemment partagé sur la plateforme « Parentalité.be », site coordonné par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE). À l’occasion des 20 ans d’accompagnement du secteur des LREP, les professionnels en lien (in)direct avec les familles pourront ainsi se rencontrer et échanger durant deux journées d’études prévues en décembre. L’équipe de Born in Brussels vous en dit plus sur ces Lieux de Rencontres Enfants et Parents et, par la même occasion, sur la plateforme.

« Parentalité.be » est donc un site à destination des (futurs) professionnels désireux de soutenir la parentalité et à l’initiative de l’Office de la Naissance et de l’Enfance. Son objectif : proposer un large choix de réponses face aux questionnements des acteurs de terrains sur des thématiques comme la maltraitance, l’adoption ou encore la santé mentale. Pour l’occasion, l’événement organisé par l’ONE aura lieu le mardi 3 et le mercredi 4 décembre 2024. Une invitation sera envoyée en temps voulu à tous les partenaires et professionnels en lien avec la parentalité.

→ Pour en savoir plus sur l’événement du 3 et 4 décembre 2024

« S’il est important que dans l’accompagnement de la parentalité les professionnels s’appuient sur les compétences et les ressources des parents, il est toutefois nécessaire de prendre en considération les contextes de vie des familles. Cet onglet a justement été conçu à partir des spécificités que certaines familles peuvent rencontrer. Cela permet, entre autre, une connaissance plus fine du réseau auquel les professionnels peuvent faire appel en Fédération Wallonie-Bruxelles », lit-on sur le site Parentalité.be.

Quelques mots sur les LREP

Situés en Fédération Wallonie-Bruxelles, les Lieux de Rencontres Enfants et Parents sont ouverts gratuitement ou avec une légère participation. Pour soutenir la relation entre l’enfant et ses parents, des professionnels de la petite enfance reçoivent les tout-petits, âgés entre 0 et 3 ans, et leurs parents, grands-parents ou un proche. Au sein des LREP, les familles peuvent profiter d’espaces spécialement aménagés et de qualité; favorable au développement de l’enfant et à sa socialisation. Les adultes, eux, peuvent bénéficier d’un espace d’écoute, de dialogue et permettant de rompre avec l’isolement social parfois vécus par certaines familles. Des lieux qui semblent d’une grande utilité puisqu’ils permettent à chacun de s’épanouir sereinement dans un lieu chaleureux.

→ Pour trouver un LREP près de chez vous 

↓ Vidéo de présentation des LREP ↓

Un outil dédié aux professionnels

L’Office de la Naissance et de l’Enfance soutient, sur l’ensemble du terrain de la Fédération Wallonie Bruxelles (FW-B), les futurs et nouveaux parents qui souhaitent être accompagnés dans leur nouvelle aventure. Pour diversifier son offre, l’organisme a développé depuis quelques années un volet destiné à outiller les (futurs) professionnels appelé Parentalité.be. La plateforme propose différents onglets pratiques : sept thématiques, un annuaire, un partage d’expériences (« dé-par »), un agenda et des ressources complémentaires. 

→ Parentalité.be

Vers un objectif commun

Sur base d’un outil déjà développé dans le passé par l’ONE et intitulé «Pour un accompagnement réfléchi des familles. Un référentiel de soutien à la parentalité », le site rappelle qu’il est nécessaire de prendre en compte les parents, et tous les parents, sans exception. Ce document figure comme socle commun reprenant quatre grands principes pour soutenir la parentalité : « le soutien à la parentalité s’adresse à tous les parents », « les parents ont des compétences », « l’enfant est au cœur du soutien à la parentalité » et « la prise en compte des contextes de vie est nécessaire ». D’ailleurs, ce référentiel a été la source d’inspiration principale des professionnels en charge de développer le site « Parentalité.be ».

Sept thématiques

Toujours dans l’optique d’offrir un plus large panel d’outils aux professionnels, « Parentalité.be » poursuit son développement mais offre d’ores et déjà un choix considérable d’outils. Pour ce faire, on découvre sept thématiques en lien avec le bébé et le ou les parents comme : l’adoption, la maltraitance de l’enfant, la santé mentale, les assuétudes, migration/immigration, l’isolement social ou encore le handicap. De plus, chaque thématique propose des définitions, des ressources vidéos de professionnels, des formations, des pistes de réflexion et des ressources via le réseau bruxellois et wallon.

→ Pour contacter la cellule en soutien à la parentalité ou l’ONE

↓ Témoignages sur la plateforme ↓

 

Samuel Walheer

L’hypnose périnatale, pour mieux aborder son accouchement

L’hypnose périnatale, appelée aussi HypnoNatal, est une pratique de bien-être psychique, complémentaire à la médecine traditionnelle, dédiée à la préparation à l’accouchement. Souvent méconnue du grand public, la méthode est pourtant utilisée depuis plus de vingt ans par des professionnel.le.s du secteur, au sein d’associations ou dans certains hôpitaux à Bruxelles. Accessible à toutes les femmes enceintes, l’hypnose périnatale favorise la relaxation corporelle et mentale, permettant aux initiées de vivre leur grossesse le plus sereinement possible et d’appréhender plus positivement l’accouchement. La pratique est disponible dans plusieurs lieux à Bruxelles.

L’hypnose périnatale (ou HypnoNatal) a été créée en France, en 2003, par Lise Bartoli, psychologue clinicienne et hypnothérapeute spécialisée en périnatalité. La méthode suggère plusieurs approches : des visualisations, des suggestions positives, des métaphores faisant appel à l’inconscient ou encore à l’imaginaire des futurs parents. Naturel et sans risque, l’outil accompagne la future maman durant sa grossesse jusqu’à son accouchement, tout en s’adaptant à ses besoins et ceux de son bébé.

« Observez votre ventre. Votre bébé est constamment bercé par votre souffle. À l’inspiration. À l’expiration. De jour comme de nuit, que vous y pensiez ou non, le ventre se soulève, le ventre s’abaisse. Votre bébé est pris en charge par votre souffle, par la vie. » Gina Scarito de l’asbl Yoga Graciosa

Comment ça marche ?

L’hypnose périnatale se pratique généralement à partir du quatrième mois de grossesse. La méthode se base sur quatre sessions abordant chacune un thème particulier. L’HypnoNatal ne s’associe pas à de la psychanalyse. Elle favorise la communication intérieure entre la maman et son bébé. De plus, cela permet de créer son propre imaginaire, par le biais de visualisations, autour de symboles tels que la confiance, les capacités, la puissance et de laisser de côté les réflexions cartésiennes. Par la suite, lors de l’accouchement, l’état de conscience de la maman est modifié par les hormones ; ce qui lui permet d’être plus sereine et de mieux vivre la naissance de son enfant.

Les bienfaits sont nombreux

Comme décrit sur le site de la polyclinique du Lothier, l’hypnose périnatale apporte des bienfaits certains auprès de la maman mais aussi du co-parent, comme par exemple  :

  • Réduction du stress et de l’anxiété – La grossesse peut être une période remplie d’émotions, parfois accompagnée de peurs et d’inquiétudes. L’hypnose périnatale vous aide à vous détendre profondément, à apaiser votre esprit et à mieux gérer vos émotions.
  • Diminution de la douleur pendant l’accouchement – En vous concentrant sur des pensées positives et en vous préparant mentalement, vous pouvez réduire votre perception de la douleur et aborder le travail avec plus de calme.
  •  Accouchement plus naturel – En étant détendue, votre corps travaille mieux et l’accouchement peut être plus rapide.
  • Renforcement du lien avec votre bébé – Grâce à des visualisations et des techniques de relaxation, vous créez un lien encore plus fort avec votre bébé, ce qui peut aussi aider à vous préparer émotionnellement à la naissance et aux premiers moments de vie ensemble.

Vers qui se tourner ?

Les séances d’hypnose périnatale se pratiquent à différents endroits à Bruxelles. En voici quelques-uns :

Polyclinique du Lothier (Hôpital Erasme) : une fois par mois, le vendredi matin, de 9h à 10h, sur rendez-vous au +32 (0)2 221 87 84

Cliniques universitaires Saint-Luchypnose-prenatale@saintluc.uclouvain.be ou 02 764 18 18

→ Périmouv : Hypnose Prénatale — Périmouv’ Santé

Yoga Graciosa : Ruisbroek près d’Uccle et Forest ou en visio via Zoom – 0483/04 60 68

Carte blanche : Vers une meilleure reconnaissance de « l’Accueil Temps Libre » !

Badje asbl a tout récemment partagé une carte blanche sur la question de l’Accueil Temps Libre (ATL). Elle a d’ailleurs été co-signée par de nombreuses institutions en Fédération Wallonie-Bruxelles : des associations, des fédérations, des services d’accompagnement, des administrations communales ou encore des opérateurs des secteurs de l’enfance et du handicap. L’objectif ? Interpeller les futurs élus pour une reconnaissance d’un accueil temps libre ouvert à tous les enfants, quelles que soient leurs différences, dans chaque commune bruxelloise.

Forte de ses 25 années d’existence, Badje est une fédération bruxelloise active dans le secteur de l’accueil des enfants et des jeunes. Parmi ses membres, l’asbl compte des associations et des organismes publics locaux qui proposent, durant l’année scolaire ainsi que pendant les périodes de vacances, des animations, des activités, un soutien scolaire… De plus, Badje mène de nombreuses activités qui participent au développement, à la reconnaissance et à la professionnalisation de l’accueil de l’enfance en Région de Bruxelles-Capitale.

{ Carte blanche partagée par Badje ASBL }

L’Accueil Temps Libre (ATL), qui rassemble l’accueil extrascolaire, les écoles de devoirs et les centres de vacances, est reconnu depuis le décret du 3 juillet 2003. Ce dernier porte sur l’accueil des enfants de 2,5 à 12 ans en dehors des heures d’enseignement, soit en semaine scolaire, les weekends et pendant congés scolaires. Chaque commune est libre d’adhérer au décret ATL pour coordonner l’offre d’accueil sur son territoire. En 2022, 90% des communes en Fédération Wallonie-Bruxelles étaient parties prenantes du dispositif et avaient une coordination ATL.

Un vrai lieu de vie

Pour les enfants, l’Accueil Temps Libre fait partie de leurs trois lieux de vie, avec la famille et l’école. Loin de n’être qu’une  » garderie  » pendant que les parents travaillent, l’ATL est un véritable lieu de vie éducatif non formel pour les enfants. Il favorise leur épanouissement et leur bien-être. En période scolaire, ce temps peut représenter autant d’heures que de temps passé en classe pour certains enfants ; en période de congés scolaires, ce sont parfois les seules vacances des enfants qui peuvent y passer jusqu’à 10 heures par jour pendant les 7 semaines de congés d’été. Il n’est donc vraiment pas à reléguer au second plan, d’autant plus que le droit aux loisirs est garanti à l’article 31 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la Belgique en 1991.

Pour tous les enfants, sans exception !

Enfin, l’ATL s’adresse à tous les enfants. A ce titre, il doit être un lieu accessible, de lutte contre les inégalités et où chaque enfant est accueilli dans sa singularité. Il se doit donc aussi d’accueillir les enfants en situation de handicap. En effet, pour favoriser le vivre ensemble dès le plus jeune âge et mettre fin aux stéréotypes liés au handicap, il est nécessaire que tous les enfants se connaissent dans toutes leurs diversités. Rappelons d’ailleurs ici que la Belgique s’est engagée depuis 2009 à garantir le droit aux loisirs des personnes en situation de handicap, tel que défini à l’article 30 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

Deux points d’attention envers les élu.e.s

Dans ce contexte, où l’ATL est si important pour chaque enfant et qu’il concerne la très grande majorité des communes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous demandons aux candidat·e·s aux élections communales et futur·e·s élu·e·s :

  1. De considérer le secteur de l’Accueil Temps Libre à sa juste valeur et de faire de l’enfance, de la jeunesse et de l’ATL des compétences à part entière, idéalement réunies au sein du même échevinat, ou tout du moins harmonisées de manière transversale ;
  2. De coordonner les politiques de ces trois secteurs à celle du handicap, notamment en appliquant le handistreaming dans une visée inclusive. 

 

Adapté et mis en ligne par Samuel Walheer

Une campagne de vaccination contre la grippe, pour protéger les plus vulnérables, vient d’être lancée par Vivalis !

Près de 500.000 personnes sont chaque année touchées par la grippe saisonnière, ce qui représente entre 2 et 8% de la population belge. Parmi elle, seules 14,8% des femmes enceintes ont été vaccinées l’année passée. En prévention d’un pic épidémique, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a publié des recommandations – relayées ensuite par l’Association des médecins généralistes – pour appeler les personnes à risque de complications à se faire vacciner. Pour taper sur le clou, Vivalis, dont fait partie Born in Brussels, vient de lancer sa campagne préventive ! Celle-ci rappelle aux personnes plus vulnérables ; les femmes enceintes, les enfants atteint d’une maladie chronique, les personnes âgées… qu’il est important de se protéger et qu’il existe dorénavant un vaccin disponible en pharmacie délivré sans prescription.

Appelée aussi influenzavirus, la grippe est une maladie infectieuse qui se caractérise par une combinaison de plusieurs symptômes comme la fièvre, une toux sèche, des frissons, une perte d’appétit, des douleurs musculaires ou encore de la nausée. Elle est généralement sans gravité mais elle peut néanmoins provoquer des complications auprès de personnes à risque et, ainsi, s’avérer dangereuse. Il est donc important de rappeler aux personnes concernées et à leurs proches l’existence du vaccin qui permet d’être protéger.

« Cela concerne les personnes de 65 ans et plus, car même si cela parait jeune, c’est prouvé statistiquement que passé cet âge, on a plus de risque de faire des complications si on attrape la grippe. Ce sont aussi toutes les personnes qui ont des affections chroniques; qu’elles soient cardiaque, pulmonaire, un asthme sévère ou encore les diabétiques. Et ce sont aussi les femmes enceintes, quelle que soit leur stade de grossesse. On demande également aux personnes qui vivent avec ces personnes plus vulnérables de se faire vacciner, ainsi qu’aux travailleurs du secteur de soins de santé. » Nathalie Noël, fonctionnaire dirigeante chez Vivalis, interviewée par BX1.

Quelques mots sur le vaccin contre la grippe

Comme on peut le lire sur le site de Sciensano, il existe plusieurs type de virus qui sont à l’origine de la grippe saisonnière : les virus A qui sont susceptibles de provoquer une pandémie chez les humains et des animaux, les virus B qui ne se rencontrent que chez l’être humain et les virus C, bien moins répandus et qui ne provoquent que des symptômes légers. Ce sont donc les virus A et B qui circulent et sont sujet à des études régulières de la part d’organismes de santé comme l’OMS, le CDC, Sciensano ou encore l’ECDC afin de prévenir les épidémies de grippe saisonnière. Concernant le traitement, il existe à ce jour quatre types de vaccins « quadrivalents’ qui comportent des antigènes (anticorps) contre les virus de type A et de type B. Malgré qu’il s’agit de virus qui mutent constamment, cela permettra d’agir sur le système immunitaire de la personne en le mettant en contact avec une forme légère du virus et, ainsi, pouvoir par la suite se défendre.

→ Vers la campagne de Vivalis contre le grippe saisonnière

Quand et où se faire vacciner ?

Comme chaque année, le Conseil Supérieur de la Santé recommande la vaccination contre la grippe et ce, dès le mois d’octobre. Car, s’il est conseillé d’éviter un éventuel pic d’épidémie, il faut un certain temps pour que le vaccin fasse effet. En effet, il faut compter de 10 à 15 jours pour que la propagation du vaccin se fasse dans le système immunitaire. Certains effets secondaires peuvent apparaître chez certaines personnes comme des douleurs musculaires, de la fièvre, une rougeur voire un gonflement situé à l’endroit du corps piqué et ce durant un ou deux jours. La vaccination contre le grippe saisonnière se réalisé une fois et doit idéalement être renouvelée chaque année car c’est un virus qui évolue avec le temps, tout comme son traitement. Pour se faire vacciner, il est maintenant possible de passer commande auprès d’une pharmacie sans avoir besoin d’une ordonnance. Pour finir, il suffit de prendre rendez-vous auprès de son médecin traitant ou dans  une pharmacie vaccinatrice.

Des gestes préventifs

Il est un fait que les virus de la grippe se propagent rapidement et par les voies respiratoires. De plus, ceux-ci survivent un certain temps sur les mains des personnes infectées. Voilà pourquoi il semble important de rappeler certaines mesures liées à l’hygiène :

  • Éviter les contacts avec les personnes infectées
  • Se laver les mains de manière régulière et, en particulier après avoir éternué.
  • Éternuer dans des mouchoirs en papiers jetables, et à usage unique, ou dans le creux du coude.
  • Porter un masque dans des lieux intensément fréquentés comme les transports en commun
  • Rester à son domicile lorsqu’on est malade afin d’éviter toute propagation

→ Pour consulter l’avis (2024-2025) du Conseil supérieur de la Santé sur la vaccination contre a grippe

Samuel Walheer

 

 

 

Congé de paternité : la campagne d’un collectif de papas à Londres permet de relancer le débat !

Tout récemment à Londres, un groupe de papas a accroché des poupées, mises dans des portes-bébés, à des statues de personnalités publiques. Il s’agit d’un mouvement appelé « The Dad Shift » créé expressément pour revendiquer la révision du congé paternité; un allongement et une meilleure rémunération. Une action symbolique et pleine de sens. Cela fait d’ailleurs écho chez nous en Belgique où les (futurs) papas sont à peine mieux lotis pour accueillir leur bébé et accompagner leur conjointe dans leur nouvelle aventure. Le débat est donc bel et bien relancé !

D’après une étude récente partagée par le journal britannique The Guardian, le Royaume-Uni propose l’une des plus mauvaise condition de toute l’Europe en termes de congé de paternité. De ce fait, un père sur trois ne profite pas de son congé paternité par crainte d’avoir des soucis financiers. En Belgique, d’après les chiffres de l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie Invalidité) et de l’INASTI (Assurances sociales pour les travailleurs indépendants), le nombre de pères qui prennent leur congé de naissance est en augmentation depuis ces dernières années.

Nous voulions que ce soit un spectacle un brin provocateur. On pose souvent des questions aux femmes sur leur vie d’épouse, de mère et de fille, alors que les hommes connus ne sont souvent pas invités à partager cette partie d’eux. Nous voulions attirer l’attention sur leur rôle de père et plus globalement sur la nécessité de mieux soutenir les personnes qui ont des bébés dans leur vie, a indiqué George Gabriel, l’un des cofondateurs de « The Dad Shift », au journal The Guardian.

The Dad Shift

Photo provenant du site « The Dad Shift »

Actuellement, les nouveaux papas britanniques disposent de seulement deux semaines de congé de paternité. Le groupe « The Dad Shift » a donc été formé pour, d’une part, permettre d’allonger ce congé. D’autre part, afin de montrer toute l’importance des liens qui peuvent exister entre un père et son enfant et ainsi, soutenir l’équité entre les parents. Pour l’occasion, l’action visait donc à marquer l’attention du grand public et, particulièrement des jeunes papas. Une campagne forte qui a été accompagnée de messages forts auprès du gouvernement britannique. Preuve en est par une lettre ouverte adressée au Premier ministre Keir Starmer dont voici un extrait : « Vous avez parlé de la distance dans votre propre relation avec votre père, et pourtant de la façon dont il a contribué à façonner le père que vous êtes maintenant devenu. Nous vous demandons d’aider des générations entières de pères à combler ce fossé, de donner aux pères le temps dont ils ont besoin pour passer avec leurs enfants et de déterminer les pères qu’ils veulent devenir. »

→ The Dad Shift

Et en Belgique alors ?

Depuis janvier 2023, le congé de paternité et coparentalité est passé de 3 à 4 semaines en Belgique. Une évolution certaine qui aura pris près de vingt ans à voir le jour. Mais l’idée mijotait depuis longtemps en faveur d’un allongement, voire même d’une obligation nécessaire. Car, on le sait, il est indispensable pour un père d’être présent, surtout durant les premières semaines, pour accompagner au mieux la maman face aux difficultés que peut représenter la venue d’un nouveau-né. Suite à cette décision d’allongement, La Ligue des Familles faisait état d’une progression remarquable des politiques, sans pour autant fermer le débat d’un allongement supplémentaire. En effet, dans un article paru en juin 2023, l’équipe de Born in Brussels publiait un article intitulé Un congé de paternité de 15 semaines : cinq partis y sont désormais favorables ! (bornin.brussels).

Dans le reste de l’Europe

La Belgique n’est donc pas la plus mauvaise élève – à l’image de l’Allemagne qui propose un congé parental partagé– mais elle a encore du chemin à faire. Pour 26 des 27 États membres de l’Union Européenne, le congé paternité rémunéré est depuis 2022 un acquis. En effet, celui-ci s’élève à 10 jours ouvrables et à 19 jours en moyenne. En pratique, si l’on jette un coup d’œil auprès de nos voisins, certains sont tout de même plus souples. À l’instar de l’Espagne qui propose un congé de paternité de 16 semaines à tous les nouveaux papas. La Norvège, elle, dispose d’un congé de 10 semaines, les Pays-Bas proposent 42 jours et, le plus généreux reste la Suède avec 480 jours de congés indemnisés. Aux jours de congés qui diffèrent s’ajoute également un taux d’indemnisation diffèrent : 100% pour la Pologne et l’Estonie, 78% pour la Bulgarie, 53% pour le Danemark ou encore 20% pour les Britanniques. La Ligue des familles suggérait déjà en 2023 dans une un communiqué de presse d’allonger le congé de paternité de deux semaines par an dès 2024, pour arriver à 15 semaines d’ici 2029. Christophe Cocu, Directeur général de la Ligue des familles déclarait à ce sujet « L’Espagne, où le congé de paternité dure 16 semaines, l’a fait. Et d’autres pays d’Europe sont encore loin devant nous, comme la Norvège (10 semaines). Il s’agit d’une proposition réaliste, si la volonté politique y est »

Vers un congé paternité obligatoire ?

Depuis le 2 août 2022, l’Union européenne instaure un congé de paternité rémunéré obligatoire au sein des pays membres (Directive sur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée). En pratique, la mise en place de ce congé, exclusivement dédié au père ou au deuxième parent dans les pays où la coparentalité, est reconnue mais varie d’un pays à l’autre. À cet égard, La Ligue des familles suggérait aussi dans son communiqué, de rendre le congé paternité obligatoire à l’instar de nos voisins français (1 semaine), portugais (20 jours) ou à l’Espagne (6 semaines). Le Directeur général Christophe Cocu expliquait : « Nous proposons de rendre la totalité du congé actuel (4 semaines) obligatoire, et puis quand ce congé durera 15 semaines, les 9 premières semaines obligatoires, comme c’est le cas pour les mères. Il s’agit de permettre aux pères de prendre ce congé sans craindre de conséquences professionnelles négatives et de réduire les inégalités professionnelles entre hommes et femmes…Et là aussi, la demande des parents est massive puisqu’ils sont 64% à demander un congé de paternité obligatoire et seulement 9% à y être défavorables. » 

Samuel Walheer