En ce début d’année, une vague de froid a fait son grand retour dans l’ensemble de la Belgique. Et pour les nouveaux parents, difficile de ne pas être inquiet par cette baisse soudaine de température. Pour un bébé, et encore plus pour un nourrisson, le premier réflexe serait de le protéger en évitant de le sortir et de le sur-couver. Et pourtant, il est dans la plupart des cas recommandé de sortir promener son enfant, si l’on s’y sent prêt, pour un bol d’air bénéfique tout en adaptant sa tenue en fonction de la météo.
Il est un fait avéré : votre bébé est un être fragile et sensible. Face à une hausse ou baisse de température, votre enfant ne pourra certainement pas réguler ni exprimer son ressenti. Toutefois, cela ne doit pas constituer un frein voire une peur à une activité en extérieur. Ceci, en prenant en considération quelques recommandations.
Avant tout, être prévoyant
Avant toute activité avec son bébé, la priorité pour les parents est de s’assurer que celui-ci soit en bonne santé. En fonction de son âge, il semble donc indispensable d’évaluer si votre enfant est prêt à vous suivre. Comme le précise Marianne Michel, pédiatre, interviewée par Rtl info : « Pour le nourrisson en dessous d’un an, et particulièrement en dessous de trois mois, il faut être vigilant, car ils n’ont pas les mêmes mécanismes de défense contre les variations de température et ont beaucoup plus de mal à réguler leur corps en fonction. » Selon la météo et dans le cas de températures basses, il est recommandé d’habiller son enfant en conséquence :
La stratégie de l’oignon : habiller son enfant de plusieurs couches afin de pouvoir les retirer en cas de chaleur ou de transpiration.
Couvrir les extrémités : pour être bien protégé, il est nécessaire de couvrir les parties les plus sensibles du corps, à savoir la tête, les mains et les pieds.
Adapter le choix des habits pour son enfant en fonction de l’activité choisie afin qu’il puisse bouger librement.
Le choix d’un porte bébé contribuera à conserver une certaine chaleur, à condition de le positionner face contre vous.
Promener son enfant avec une poussette permettra de réduire le risque de chute en cas de gel. Il est conseillé d’ajouter un nid d’ange ou une couverture supplémentaire afin de protéger votre enfant un maximum du froid.
Les bienfaits d’un bol d’air frais
Comme le recommandent la plupart des pédiatres, sortir avec son enfant constitue un bienfait certain pour sa santé. Il est donc favorable pour les parents, ainsi que pour leur enfant de s’aérer un peu chaque jour, pas forcément longtemps. Prioriser une courte balade de 10 à 15 minutes, qui plus est lors de temps froid, permettra d’ores et déjà d’apporter du bien-être à son bébé et à soi-même. Au fur et à mesure, en fonction de la motivation et, encore une fois, de la météo, il n’est pas mauvais d’augmenter la durée de la promenade. Voici quelques avantages à effectuer des activités en extérieur pour son enfant : s’habituer à la lumière du jour et à la richesse du monde extérieur, développer ses capacités physiques, stimuler sa créativité et son système immunitaire ou plus simplement se sociabiliser.
Attention tout de même dans certains cas
La naissance d’un petit être requiert toute notre attention en tant que nouveau parent. Prendre soin de lui figure comme une priorité. Sortir explorer le monde et s’aérer est sans aucun doute un bienfait certain. Toutefois, il est indispensable de ne pas prendre de risque inutile et de mettre son enfant en danger. Dans le cas où votre bébé est prématuré, qu’il vient de naître, qu’il semble trop fragile, que son poids n’est pas stabilisé ou encore si votre enfant est malade, il est vivement conseillé de post-poser la sortie. Davantage encore si la température extérieure n’est pas idéale (trop froide ou trop chaude).
C’est officiel, dès septembre 2024, tous les hôpitaux bruxellois devront intégrer un gîte de naissance au sein de leur maternité. Si cela n’est pas faisable, certains de leurs espaces devront toutefois rester disponible aux des sages-femmes indépendantes et médecins généralistes pour accueillir ce type d’accouchement. L’idée est simple : permettre aux femmes enceintes d’accoucher de manière naturelle, se sentir comme à la maison tout en conservant la possibilité d’une médicalisation.
Bien que la pratique d’un accouchement avec l’aide du gynécologue et du personnel médical soit la norme, le gîte de naissance offre aux futures mamans une alternative dans l’accompagnement de leur grossesse. Cette nouvelle approche, qui tendra à se généraliser dans les mois à venir, permettra aux patientes réticentes face au cadre classique d’un hôpital de se sentir plus en sécurité avec les soins délivrés.
Les caractéristiques d’un gîte de naissance
À Bruxelles, il n’existe à ce jour qu’un seul gîte de naissance appelé Le Cocon. Ce dernier permet aux futures mamans désireuses d’un accouchement qui se réaliserait « comme à la maison ». Pour mieux comprendre ce qu’est un gîte de naissance, Hannah Dukat, sage-femme au Cocon explique pour le journal rtbf : « Cela ressemble à une chambre traditionnelle car tout le matériel médical est caché pour paraître comme à la maison, sans objets qui pourraient amener de la peur et du stress. Il n’y a pas non plus d’horloge, on quitte le temps habituel et cette dernière précise tout de m^me que « ces salles de naissance ont tout le matériel nécessaire pour accompagner une naissance physiologique et pour agir en cas d’urgence. » Ainsi, l’environnement n’a plus grand chose à voir avec une chambre classique d’accouchement en hôpital, car elle dispose d’un confort supplémentaire pour que la maman et le futur bébé s’y sentent bien : un lit spacieux, des lumières adaptées, une baignoire ou encore des décorations murales.
Donner le choix aux futures mamans
En Belgique, pour une femme, du désir d’avoir un enfant, en passant par le bien-être durant la grossesse jusqu’à l’accouchement, les soins de santé sont accessibles et ce, quelque soit la situation familiale. À cela s’ajoute la réforme qui proposera à la future maman d’avoir le choix quant au cadre pour la naissance de son enfant. En outre, la récente mesure coûterait moins cher à la sécurité sociale comparé au modèle médical classique. L’argent ainsi libéré pourrait être consacré aux femmes qui en auront plus besoin. À cela, Aline Schoentjes, sage-femme chez Amalia, ajoute pour la Rtbf : « Quand je lis les chiffres de notre étude belge, qui est dans la lignée de ce qui se fait à l’international, j’ai quand même l’impression que les femmes sont bien faites, globalement, et qu’il faudrait plutôt se poser la question de savoir si ce n’est pas le lieu où accouchent les femmes qui interfère avec des processus physiologiques complexes. Et que si on peut créer un cadre où les femmes à bas risques peuvent déployer toute leur puissance et leurs compétences, leur éviter toutes ces interventions, c’est bien dans les maisons et les gîtes de naissance, ou chez elles. »
« C’est l’envers de la médaille d’un métier assez fabuleux«
Pour une femme enceinte, un bon suivi de grossesse passe forcément par le choix d’un gynécologue. Arrivé à terme, l’accompagnement par l’une ou l’autre sage-femmes se fait au sein de l’hôpital de manière aléatoire mais il peut également être un choix lorsque l’on fait appel à une sage-femme indépendante. Cette possibilité se fait souvent dans le cadre d’un gîte de naissance. Par ailleurs, le métier de sage-femme, pourtant indispensable, peine à se faire reconnaître à l’instar d’autres métiers du secteur médical. Car, en effet, comme le souligne à nouveau Aline Schoentjes : « C’est l’envers de la médaille d’un métier assez fabuleux. Et il ne reste qu’à offrir des vraies perspectives aux sages-femmes aussi, pour qu’elles puissent accompagner les femmes là où ce sera le mieux pour elles, là où elles le choisissent. »
Ce n’est pas une nouveauté, un bon nombre de puéricultrices du secteur public comme privé sont insatisfaites de leurs conditions de travail. Et pour preuve, en fin d’année 2023, elles se sont rassemblées dans les rues de Bruxelles pour une manifestation nationale. Depuis lors, à l’initiative de la Ministre de l’Enfance Bénédicte Linard, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un arrêté dans le but d’une revalorisation salariale.
Ainsi, le salaire brut des puéricultrices du secteur privé subventionné augmentera de près de 1.000 euros bruts par an dès 2024 et les fins de carrière dans les crèches communales seront mieux accompagnées.
{Communiqué de presse de la Fédération Wallonie-Bruxelles}
« Les puéricultrices exercent un métier essentiel qui doit être revalorisé dans notre société. Chaque enfant qui passe par leurs bras a plus de chances pour sa vie future. Grâce à la nouvelle enveloppe de six millions d’euros dégagée lors du conclave budgétaire, j’ai souhaité revoir à la hausse le barème des puéricultrices, améliorer leurs conditions de travail et lutter contre les disparités salariales entre celles qui travaillent dans le secteur public et les plus de 3.000 puéricultrices qui travaillent dans des crèches privées associatives alors qu’elles exercent la même fonction », annonce la Ministre de l’Enfance Bénédicte Linard.
Gommer les disparités
Lors de la préparation du budget 2024, le Gouvernement s’était en effet accordé sur une enveloppe de six millions d’euros destinée aux puéricultrices du secteur de l’enfance.
Le cabinet de la Ministre de l’Enfance a mené, ces dernières semaines, une concertation avec les organisations syndicales et patronales afin d’aboutir au protocole d’accord soumis jeudi au
Gouvernement pour approbation. Ce protocole vise, notamment, à répondre aux revendications légitimes portées par le secteur de l’enfance.Contrairement aux précédents accords sociaux, la Ministre de l’Enfance a proposé une approche ciblée afin de soutenir directement les puéricultrices et, plus spécifiquement, afin de lutter contre les disparités salariales entre les barèmes du secteur public et les barèmes appliqués dans les crèches privées subventionnées, les crèches « associatives » (commission paritaire 332) qui représentent 37% des emplois dans le secteur et un volume de places important au service des enfants et des familles. Dès le 1er janvier 2024, le salaire des puéricultrices du secteur associatif verront donc leur salaire augmenter. Concrètement, cela représente une revalorisation salariale de 985 euros bruts par an dès 2024 pour les 3.191 puéricultrices du secteur privé subventionné. Ce mouvement d’harmonisation des salaires visant à mieux valoriser les puéricultrices et éviter les concurrences entre les différents secteurs se poursuivra.
Mieux valoriser les puéricultrices
Le barème salarial du personnel d’accueil des milieux d’accueil de la petite enfance sera ainsi progressivement revalorisé de manière à permettre la rémunération de l’ensemble de ce personnel dans des conditions équivalentes à celles du secteur public.« Sous cette législature, le salaire brut des puéricultrices aura connu ses plus fortes augmentations. Ce travail n’est bien sûr pas terminé, nous devons continuer à œuvrer pour renforcer l’attractivité de ce métier, lutter contre les pénuries et permettre ainsi à toujours plus d’enfants de bénéficier d’une place d’accueil de qualité », souligne Bénédicte Linard. Par ailleurs, afin de soutenir également les puéricultrices du secteur public, qui ne sont pas concernées par ce rattrapage barémique, car elles bénéficient déjà de barèmes plus élevés, une enveloppe de 1,2 million d’euros est prévue afin de mettre en place un plan visant à accompagner les fins de carrière des puéricultrices qui travaillent dans les crèches communales. Un dispositif sera mis en place afin de permettre une réduction du temps de travail sans perte de salaire pour les puéricultrices en fin de carrière, tout en aidant les crèches communales à recruter des puéricultrices supplémentaires en compensation.
Des mesures aussi bénéfiques pour les familles
Ces nouvelles mesures s’ajoutent au refinancement massif du secteur de l’enfance (+ de 100 millions d’euros) lancé sous cette législature, permettant d’une part de soutenir le personnel d’accueil et les puéricultrices, et d’autre part d’agir au bénéfice des enfants et des familles en créant davantage de places d’accueil et en diminuant le prix des crèches. Elles prolongent également les mesures découlant des accords sociaux précédemment conclus avec le secteur de l’enfance sous cette législature (octroi de jours de congés supplémentaires dès 2021, revalorisation salariale dans le cadre de l’accord non-marchand dès juillet 2023). Le salaire des puéricultrices progressera à nouveau en 2025, année pour laquelle le Gouvernement a provisionné un nouveau montant de 3,2 millions à cette fin. La négociation relative à ces moyens débutera au début de l’année 2024.
L’équipe de Born in Brussels vous souhaite d’ores et déjà de belles fêtes de fin d’année ! Et puisque celle-ci touche à sa fin, pourquoi ne pas la terminer en beauté ? L’idée de réaliser un bilan pour mettre en avant les grands sujets abordés en 2023 nous a paru évidente. L’actualité autour de la grossesse, la naissance et la petite enfance étant notre terrain de prédilection, nous voulions, dans ce dernier article de l’année, jeter un dernier coup d’œil en arrière avant d’entamer 2024.
Pour rappel, Born in Brussels traite des sujets d’actualité autour de la périnatalité : aspects médicaux, psychologiques, pratiques, administratifs ou encore juridiques simplifiés. Selon les thématiques abordées, les liens vers les organismes ou les acteurs sont toujours référencés afin d’apporter des informations pluridisciplinaires. Par ailleurs, en tant que site à destination des (futurs) parents, Born in Brussels édite chaque mois une newsletter appelée Bib News. En cette fin d’année, notre équipe a décidé de repartager 12 de ses articles phares ; un pour chaque mois de l’année, qui ont marqués l’actualité en 2023.
Janvier 2023 : Quoi de neuf en 2023 pour les familles avec enfants en bas âge ?
2023 est sur les rails depuis bientôt 10 jours. L’occasion de faire le point sur ce qui a changé cette année pour les parents d’enfants en bas âge. Deux changements majeurs sont à souligner : le rallongement du congé de paternité / de co-parentalité et la diminution, dans certains cas, du prix des crèches à Bruxelles et en Wallonie.
Février 2023 : Born in Brussels, un dispositif désormais inclus au sein de l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles
Vous ne le saviez peut-être pas, mais Born in Brussels, dispositif lancé en septembre 2022, faisait partie du Centre de Documentation et Coordination asbl (CDCS-CMDC asbl). Depuis le 1er février 2023, après deux ans de processus, Born in Brussels appartient désormais à l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale.
Mars 2023 : Coup d’œil sur la mini-série documentaire Post-Partum
Le 16 mars dernier eut lieu une projection exceptionnelle de la mini série française “Post Partum” au cinéma Aventure à Bruxelles. Ce fut l’occasion, pour la petite équipe de Born in Brussels, de rencontrer un très grand nombre de professionnel.le.s du secteur périnatal et d’en connaître davantage sur leurs activités respectives.
Avril 2023 : Les enfants trop exposés aux écrans, avertit une enquête française
Le temps passé par les enfants devant les écrans a été mesuré en France. Sans trop de surprise, il a augmenté et dépasse les recommandations des spécialistes. Cette étude s’est déroulée sur deux années et a été menée auprès de 17.101 familles. Elle montre des disparités selon l’origine géographique des familles, leur histoire, le niveau d’étude de la mère ou le sexe de l’enfant.
Mai 2023 : Naissances prématurées : l’OMS et Unicef tirent la sonnette d’alarme sur cette “urgence silencieuse”
Quelque 152 millions de bébés sont nés avant terme au cours de la dernière décennie, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) publié le mercredi 10 mai 2023. Sur dix bébés nés, un est prématuré – et toutes les 40 secondes, un de ces bébés meurt. À noter également que les impacts des conflits, du changement climatique et du Covid-19 augmentent les risques pour les femmes et les bébés partout dans le monde.
Juin 2023 : Aide aux jeunes parents en difficulté : “Le petit vélo jaune” récompensé !
“Le petit vélo jaune” vient d’être désigné Coup de Cœur 2023 par le Fonds Impact Together by BNP Paribas Fortis, géré par la Fondation Roi Baudouin. Précédemment, l’association d’aide aux familles et parents isolés en difficulté avait déjà reçu à deux reprises le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté pour Bruxelles.
Juillet 2023 : Plan Cigogne : encore plus de places en crèches grâce à 22 projets soutenus
575 nouvelles places pour la petite enfance vont être créées en Région bruxelloise ! Elles viennent s’ajouter aux 773 places déjà débloquées suite au Plan Cigogne lancé en 2022 par Bénédicte Linard, ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles. Au total à Bruxelles, ce ne sont pas moins de 2.100 places supplémentaires qui seront mises à disposition des nouveaux parents à la clôture de ce Plan dont le volet bruxellois est géré par Rudi Vervoort, Ministre-Président bruxellois, en charge de la petite enfance à la COCOF.
Août 2023 : Monoparentalité : la Maison des Parents Solos – Eenoudergezinnen Thuis met l’accent sur ce sujet sociétal
Dans le cadre de la 38e parution du “PAUVéRITé, Forum-Bruxelles contre les inégalités”, Kadija Bouchirab et Clémence Garcia, travailleuses au sein de la Maison des parents Solos, abordent les enjeux de l’accompagnement des familles monoparentales à Bruxelles.
Septembre 2023 : Devenir papa : aborder le sujet avec humour et légèreté
L’humour et la légèreté, c’est le ton employé par le youtubeur Ben Névert dans sa dernière vidéo sur sa nouvelle paternité. Sans filtres et remplie de sincérité, elle aborde des questions, posées au préalable par ses abonnés, liées à l’accouchement, la nouvelle vie de papa ou encore les relations au sein du couple.
Octobre 2023 : “Précarité : la défaite des mères”, Born in Brussels a participé au débat
Fin septembre, la coordinatrice de Born in Brussels, Emmanuelle Vanbesien, a été conviée à participer à un débat animé par Alter Échos. La thématique abordée, déjà développée au sein d’un dossier écrit paru quelques semaines plus tôt, porte sur la question de la précarité dans le cadre de la maternité.
Novembre 2023 : Oui, les enfants ont des droits dès la naissance ; parlons-en !
Le 20 novembre, c’est la journée mondiale des droits de l’enfant ! L’occasion de les énumérer et de faire le point sur toute une série de nouveautés en la matière en Belgique : l’élection d’un nouveau délégué aux droits de l’enfant, un portail web flambant neuf, une série d’événements organisés… Car oui, l’enfant a des droits dès sa naissance et il faut en parler le plus possible.
Décembre 2023 : “La peur au ventre” : puissant témoignage sur la prématurité
“La peur au ventre”, paru en novembre 2023 aux éditions Kennes, est avant tout le témoignage d’une maman, Caroline Fontenoy, à propos de son expérience douloureuse de la prématurité. Mais c’est aussi un cri d’espoir pour tous les parents amenés à vivre cela un jour : “J’en suis la preuve vivante, parfois, on peut faire mentir les pronostics !” Et puis ce livre, c’est aussi une recherche approfondie et journalistique sur ce sujet encore trop souvent tabou.
L’agence de santé infantile en Région flamande, Opgroeien, vient de diffuser des chiffres inquiétants sur la pauvreté infantile. Publiés par De Morgen, ces chiffres indiquent que pas loin de 25.000 bébés et enfants âgés de moins de trois ans sont en situation de pauvreté en Flandre. Ce chiffre aurait plus que doublé en l’espace de vingt ans. Les experts dénoncent d’ailleurs une « évolution alarmante » au vu des chiffres en constante augmentation. Pire encore, cela aurait des conséquences néfastes sur le développement global des tout-petits.
Pour rappel, d’après le rapport du bureau mondial de recherche et de la prospective Innocenti de l’Unicef, la pauvreté infantile liée aux revenus était, entre 2019 et 2021, de 14,9%. Bien que la Flandre ait un taux de 7,3%, inférieur à celui de Bruxelles et de la Wallonie, ce dernier augmente tout de même chaque année. Le revenu des familles a une influence inéluctable sur leur mode de vie ainsi que sur leur milieu de vie. Pour Benjamin Dalle, ministre Flamand de la lutte contre la pauvreté, interviewé par le journal Rtbf, cela ne fait aucun doute : « Les chiffres indiquent que beaucoup d’enfants grandissent dans un environnement moins privilégié, des efforts politiques sont nécessaires et chaque personne sans-abri ou mal logée est une personne de trop, mais l’impact est encore plus néfaste pour les jeunes et les enfants« .
Une pauvreté ascendante en Flandre
Une famille est considérée comme pauvre si cette dernière vit sous le seuil de pauvreté. En 2021, ce dernier était fixé à 1.366€ pour une personne seule. Concernant un ménage de deux adultes et deux enfants, celui-ci est tablé à 2.868 euros par mois. D’après « Opgroeien » (agence flamande pour la croissance), pour considérer qu’un enfant soit à risque d’une situation de pauvreté, il faut observer ses conditions de vie. Celles-ci sont évaluées selon six indicateurs : le revenu mensuel disponible, la situation scolaire et professionnelle des parents, le niveau de stimulation, le logement et la santé. Après la naissance d’un enfant, les équipes de Kind & Gezin visitent la plupart des nouveaux parents et d’après leurs rapports, il y a lieu de déterminer si l’enfant obtient, sur base des critères, un résultat insuffisant pour évaluer son état de pauvreté. Concernant la Flandre, un enfant sur dix est en situation de pauvreté. Selon les chiffres d’Opgroeien récoltés par le journal De Morgen, 24.830 bébés, tout-petits et enfants âgés de maximum trois ans grandissent dans la pauvreté en Flandre. Cela représente un pourcentage de 12,6 % de tous les enfants de cet âge.
« Nous devons essayer de nous attaquer à ce problème à différents niveaux. »
« La pauvreté a un impact sur de nombreux autres droits tels que la santé, l’éducation ou les loisirs, explique Caroline Vrijens, Commissaire aux droits de l’enfant, pour le journal De Zondag. Dans les cas les plus difficiles, on remarque qu’il y a souvent un problème de pauvreté. Nous devons essayer de nous attaquer à ce problème à différents niveaux. Les gens doivent avoir des ressources financières suffisantes pour joindre les deux bouts et être en mesure de bien s’occuper de leurs enfants dans un foyer où il fait bon vivre. »La situation de pauvreté infante dans laquelle se retrouvent certains enfants est décrite par Solayman Laqdim, Délégué général aux droits de l’enfant et interviewé par la Rtbf, de la manière suivante : « On parle beaucoup de la pauvreté infantile et j’insiste beaucoup là-dessus, c’est un concept qui est indissociable de la pauvreté des parents… parce qu’il n’y a pas d’enfants pauvres, il y a des enfants qui vivent dans des familles pauvres.Sur le long terme, la pauvreté peut avoir des conséquences sur différents domaines : développement, scolarité, santé physique et mentale, avenir professionnel ou encore espérance de vie. »
Un indicateur pour mesurer la déprivation spécifique des enfants
« Par ailleurs,le 18 octobre dernier, la Fondation Roi Baudouin partageait dans un communiqué de presse la dernière étude réalisée à sa demande concernant la pauvreté des enfants et, plus particulièrement ce qu’on appelle plus communément la déprivation, continue le Délégué général aux droits de l’enfant. Depuis 2018, les États membres de l’UE utilisent un indicateur complémentaire aux revenus des parents pour mesurer la pauvreté des enfants : la déprivation spécifique des enfants. Cet indicateur mesure les difficultés quotidiennes des enfants, qui peuvent être différentes de celles de leurs parents. »
En juillet dernier, le gouvernement flamand libérait une enveloppe de 7 millions d’euros dans cette lutte contre la pauvreté infantile. L’objectif principal était de renforcer la coopération locale dans la lutte contre cette problématique ascendante. Tout récemment, un appel à projet a été lancé à partir du 1er décembre 2023 jusqu’au 30 novembre 2025 afin de mettre en place des réseaux de partenaires locaux. À cet égard, Benjamin Dalle, ministre (CD&V) de la Jeunesse félicite la démarche, mais se veut modérateur en expliquant au journal RTL : « Aujourd’hui, plusieurs organismes et organisations prennent de bonnes initiatives au niveau local, mais en termes de coopération, il y a encore des progrès à faire. » Le nouveau Délégué général aux droits de l’enfants, Solayman Laqdim, quant à lui, explique à la Rtbf : « Pour changer la donne, il faut agir sur les institutions et sur l’environnement social des enfants. Pour agir, il faut avoir une réflexion globale sur l’ensemble des compétences qui dépassent largement les matières personnalisables de la Communauté française. »
Les acteurs du changement
Voici quelques organismes actifs dans cette lutte contre la pauvreté infantile en Belgique. Seront-ils les véritables acteurs du changement ?