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Journée mondiale du donneur de sang : soyons les super-héros des tout-petits !

Le 14 juin, c’est la journée mondiale du donneur de sang. Depuis l’Amérique, c’est l’OPS (Organisation Panaméricaine de la Santé) qui lance sa campagne avec comme slogan « 20 ans de célébration du don de sang : merci à tous les donneurs de sang ! ». En Belgique, c’est la Croix Rouge qui appelle la population à faire un don de sang (ou de plasma) pour améliorer l’état de santé des plus fragiles, en particulier celui des jeunes enfants et des nouveaux-nés. Car, si notre état de santé le permet, donner un peu de son sang, c’est déjà un acte héroïque. Les seules conditions pour être donneur de sang sont d’être en bonne santé, âgé de minimum 18 ans, peser au moins 50 kg et ne présenter aucun risque de maladies infectieuses. Il suffit donc de prendre rendez-vous auprès d’un centre de prélèvement qui vous accompagnera dans cette belle démarche. 


Celui « sang qui » nous ne pourrions pas vivre, à savoir le sang – mais on parle aussi de plasma (partie liquide dans lequel circule toutes les cellules du sang) et de plaquettes (aussi appelées thrombocytes et aident le sang à coaguler) – est toujours en sous quantité et tellement nécessaire dans les services d’urgence et de maternité. Il n’est jamais trop tard pour pallier ce manquement quotidien. Toutefois, il est important de savoir que, par précaution pour le bébé et pour la maman, il est contre-indiqué de faire don de son sang ou de son plasma durant la grossesse, ainsi que pendant les 6 mois qui suivent l’accouchement. Après une fausse-couche ou un avortement, le délai est également de 6 mois. L’allaitement, en revanche, n’est pas une contre-indication au don de sang.

« En 30 min, nous pouvons sauver 3 vies ! »

Comme le rappelle la Croix-Rouge sur son site, la situation est alarmante puisque le stock actuel de poches de sang permet de « tenir une semaine normale », et d’autant plus à l’approche des grandes vacances, significatives d’une chute de dons de sang. Comment alors subvenir à la fois aux besoins quotidiens et aux imprévus ? L’appel est donc lancé dans tout le pays par la Croix-Rouge – qui déclare : « En 30 min, nous pouvons sauver 3 vies ! » -,  ainsi qu’à l’international (OMS). En effet, par ces différentes campagnes, il semble opportun de prendre sa santé au sérieux, ainsi que celles des autres et d’en conclure qu’en faisant don de son sang, de plasma ou encore de plaquettes, on peut sauver la vie de nombreux jeunes patients.« Chez les patients moins sévèrement atteints qui ont un déficit d’anticorps très léger, on peut se contenter des antibiotiques pour prévenir les infections mais quand on arrive à un stade où il n’y a pas suffisamment d’anticorps ou qu’ils ne fonctionnent pas correctement, il n’y a pas le choix, sans immunoglobulines (protéine de notre plasma) et sans don de plasma, on ne peut pas y arriver. », déclare Olivier Gilliaux, pédiatre immunologue à la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies, pour le Journal RTBF.

Comment faire un don ?

Pour faire don de son sang, il est d’abord et surtout indispensable d’être soi-même en bonne santé. Pour en avoir le cœur net, il suffit de se rendre auprès de son médecin traitant, de réaliser une prise de sang ou de consulter le site de l’Organisation Mondiale de la Santé sur lequel figurent tous les critères et conditions pour être donneur de sang  (→ Qui peut donner son sang ?) Par ailleurs, la Croix-Rouge recherche constamment des donneurs de sang de tous groupes. Toutefois, cette dernière insiste spécifiquement sur le groupe « O Négatif » qui représente en moyenne 7% de la population belge. Considéré comme « donneur universel », ce groupe permettrait de répondre à environs 12% des besoins transfusionnels lors des interventions et a comme spécificité que les receveurs de ce groupe peuvent uniquement recevoir du sang du même groupe, le « O Négatif ». Pour finir, il est également important de savoir qu’à partir du 1er juillet 2024, la contre-indication du Virus du Nil Occidental (VNO) n’existera plus. En effet, toute personne revenant de l’étranger et ayant potentiellement contracté le virus – au risque de se répandre davantage dans les pays du sud de l’Europe – était empêchée de donner son sang.

→ Pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous dans un centre de prélèvement 

Un 20e anniversaire

Un vingtième anniversaire sous le signe de la reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui ont déjà fait don et qui donneront (encore) leur sang dans le futur. Pour ce faire, voici quelques-uns des objectifs partagés par l’OMS :

  • Remercier les millions de donneurs de sang volontaires qui ont contribué à la santé et au bien-être de millions de personnes dans le monde, et leur rendre hommage.
  • Présenter les réalisations et les défis des programmes nationaux de transfusion sanguine et faire part des meilleures pratiques et des enseignements tirés.
  • Mettre en évidence le besoin continu de dons de sang réguliers non rémunérés pour parvenir à un accès universel à des transfusions sanguines sûres.
  • Promouvoir une culture de don de sang régulier auprès des jeunes et du grand public et accroître la diversité et la durabilité du vivier de donneurs de sang.

Le plasma, c’est quoi au juste ?

Une vidéo partagée par le Service de sang de la Croix-Rouge de Belgique ↓

 

Samuel Walheer

Fête des pères : place aux papas d’être mis à l’honneur !

Dimanche 9 juin en Belgique, c’est le jour des votes pour les élections européennes, législatives et régionales. Mais pour les enfants (petits et grands), c’est aussi et surtout la fête de leur papa ! Et comme pour toutes les fêtes, les avis divergent, mais les possibilités de faire plaisir à son papa, elles, ne manquent pas. Cette célébration est l’occasion de questionner la place du père dans la sphère sociétale et plus particulièrement au sein du cocon familial, ainsi que la place de l’homme dans le domaine de la petite enfance.

Traditionnellement, la fête des pères se célèbre dans toute la Belgique (à l’exception de la région d’Anvers le 19 mars) le deuxième dimanche du mois de juin. Tous les papas peuvent en témoigner, devenir parent et accueillir un nouvel être dans sa vie est à la fois un vrai bonheur et en même temps un vrai chamboulement. D’ailleurs, pour aborder le sujet avec humour et légèreté, il suffit de demander à Ben Névert, le youtubeur, qui en parle très justement dans sa vidéo dédiée à sa nouvelle place en tant que père.

« Paternité relationnelle impliquée »

Face au modèle « classique » du père de famille, l’époque moderne bouleverse complètement l’ordre établi dans le passé, pensé dans une société patriarcale. Dorénavant, les rôles s’entremêlent entre le père et la mère. En effet, le père n’est plus uniquement associé au géniteur, responsable légal, chef de famille ou encore figure d’autorité comme autrefois. Désormais, les papas s’impliquent davantage dans des tâches autrefois réservées aux mamans ; ce qui permet d’installer un équilibre entre les parents, ainsi qu’un modèle plus juste pour l’enfant. « Avec une diversité des modèles familiaux, pères en solo, développement de la monoparentalité ou encore de l’homoparentalité… Cela créé une pluralité de situations familiales qui rendent la place du père difficile à appréhender, à accompagner ou même à comprendre. La paternité dite relationnelle impliquée est devenue une nouvelle norme au sein de notre société, ce qui implique que le lien entre le père et l’enfant doit se faire et ce, quelque soit la multiplicité des modèles familiaux. Il est évident que les a-priori existent et que notre société ne va pas toujours accepter qu’un père dispose des capacités nécessaires autant qu’une mère à s’occuper d’un tout petit et de répondre à ses besoins. », constate la sociologue Christine Castelain Meunier, interrogée par Yapaka.

Quid de la petite enfance ?

Il suffit de se rendre au sein d’un milieu d’accueil de la petite enfance pour constater que la grande majorité des adultes qui y évoluent sont des femmes. En effet, ce sont bel et bien les puéricultrices qui s’occupent des tout-petits ; et ce malgré une pénurie du métier et des revendications récurrentes du secteur public comme du secteur privé. Pour preuve, l’équipe de Born in Brussels écrivait en novembre dernier un article intitulé « Petite enfance et milieux d’accueil : le secteur manifeste pour un vrai coup de main ! ». Pourtant, la présence plus soutenue d’hommes pourrait à la fois calmer la situation et amener une plus-value au secteur. Pour Stéphanie Arnone, responsable d’une crèche de la Ville de Liège et interrogée par le Journal Rtbf, la présence d’Andy – le seul puériculteur dans une équipe de huit – est réellement un atout : » Il amène une dynamique différente et il y a quelque chose qui ne trompe pas, c’est la réaction des enfants qui sont contents quand ils le voient et le réclament quand il n’est pas là. Il faut vraiment motiver les garçons, leur dire que ce métier n’est pas juste un métier de fille mais qu’il s’adresse avant tout à des personnes passionnées par la petite enfance ». Pour Christine Castelain Meunier, sociologue, la place du père fait réellement sens :« Il est nécessaire de penser la place du père dans l’univers de la petite enfance et de la naissance. Engager plus d’hommes dans ces secteurs, revaloriser ces professions sont des choix qui seraient porteurs aux plans structurel et politique. Mais aussi, au sein des équipes, penser à solliciter les pères là où généralement la mère est la seule interlocutrice directe ou dans la tête des professionnels. Soutenir les nouvelles paternités à l’œuvre aujourd’hui et singulièrement la place du père repose aussi sur le fait de considérer les hommes en capacité de soutenir une nouvelle forme de lien à l’enfant. »

Origine et expansion de la fête

Selon les écrits, la fête des pères tire son origine au 15e siècle et provient de la religion catholique. En effet, c’est à l’occasion de la Saint-Joseph (père de Jésus) qui est fêtée le 19 mars que la tradition s’est instaurée à cette date dans plusieurs pays d’Europe (conservée en Belgique dans la région d’Anvers) comme l’Espagne ou le Portugal, ainsi qu’en Amérique latine. En France, la fête des pères prend principalement son essor grâce à une publicité d’une société de bretonne de briquets avec un slogan incitant les papas à se procurer l’indispensable allumoir. La célébration prend donc une tournure commerciale, ce qui a laissé des traces jusqu’à nos jours. Au Danemark, les papas sont mis à l’honneur le 5 juin lors de la fête de la Constitution. En Thaïlande, c’est le jour de l’anniversaire du roi qui détermine le jour de la fête des papas. À savoir le 28 juillet, jour de l’ascension au pouvoir du roi Rama X. En Australie, la fête des pères se célèbre le premier dimanche de septembre à la fois pour ne pas être trop proche de la fête des mères et pour augmenter les ventes. Aux États-Unis, la célébration se fait le troisième dimanche de juin et malgré que ce soit un jour férié, les travailleurs ne bénéficient généralement pas d’un jour de congé payé contrairement aux fêtes fédérales comme le jour de l’An ou le jour de l’indépendance.

Être papa, c’est magique, en musique…

Une chanson de Nick Mallen dédiée à la naissance de sa fille ↓

 

Samuel Walheer

« Zinneke Parade » : un défilé hors-normes et familial en plein cœur de la capitale !

Comme tous les deux ans, la Zinneke Parade inonde les rues du centre de Bruxelles par ses couleurs, sa musique ou encore ses danses. Derrière cette animation grandiose, l’événement permet en réalité de mettre en avant les familles, les inégalités, la diversité, ou encore l’état de vulnérabilité qui existe au sein de certaines familles (et en particulier monoparentales). Un défilé folklorique et inclusif qui a vraisemblablement ravi le grand public présent, petits et grands, ce samedi 1er juin pour partager, durant pas moins de deux heures, un moment de « PlaiZir ».

Passage du Zinnode « Ootkwattah » composée majoritairement d’enfants – Photo : Samuel Walheer

 

Chaque parade biennale est encadrée par une thématique. Et cette année, c’est le « PLAIZIR » qui, en trame de fond, accompagne les dix-huit « Zinnodes » composant le défilé. Il s’agit de troupes artistiques – des comédiens de tous âges et de tous horizons – ou d’associations qui ont choisi de défiler ensemble dans les rues de Bruxelles, pour le plus grand plaisir des spectateurs. L’équipe de Born in Brussels était présente et n’a pas manqué de constater tout l’engouement et la joie dans le regard des familles lors de l’événement. Par ailleurs, la thématique de la Zinneke Parade 2026 est déjà en réflexion et ouverte à toutes propositions → Zinneke Parade

Vivre-ensemble

« La Zinneke Parade utilise des méthodes classiques du folklore des carnavals mais elle est tout à fait unique parce qu’elle représente l’avenir et ce que représente Bruxelles, des couches de cultures, beaucoup de différences, des jeunes, des hommes, des femmes, des personnes précarisées, un peu de tout. » déclare  Anne Sophie Van Neste, co-fondatrice de la Zinneke Parade, pour le Journal BX1. Durant le défilé, les Zinnodes se sont baladées dans les rues du centre-ville avec, chacune d’entre-elles, l’envie de passer un message à la fois singulier et commun. Ce dernier se reflète de différentes manières au sein de leur créativité (danses, chants, musiques, costumes ou encore mobiles décorés). Voici quelques-unes des Zinnodes et leurs messages : « La résistance des invisibles » (« Nous « sans-papiers », nous existons ! »), « Barba HAHA » (Les pratiques bénéfiques pour la santé), « Génération des miracles » (Braver les clichés des jeunes des quartiers), « Party No*o*rd » (Symbole de la puissance collective et des différences), « Tuning » (Appel à la liberté d’expression et des individualités), « Cult’Ur » (Enfance et cultures urbaines), ou encore « Aquarella » (Droit de vivre et droit au plaisir pour toustes !).

Fumigène symbole de clap de fin de la parade – Photo : Samuel Walheer

Pour le plaisir…

Dans le « magazinneke » distribué au public lors de la parade – dévoilant  toutes les explications nécessaires pour suivre confortablement le défilé – se trouve à la page 9 un paragraphe intitulé « Quel outrage, quelle arrogance » dont voici un extrait :« …Alors que « les autres » sont de plus en plus repoussé.e..s hors de vue, que les violences d’état, de genres, de terres s’imposent partout et que la société se durcit pendant que les extrêmes gagnent du terrain. Plus que jamais, il nous faut chercher les plaisirs communs, de se ré-imaginer, de se rencontrer, vous, nous, toustes. Le plaisir – c’est simple et très complexe à la fois. Le plaisir de l’un.e n’est pas celui de l’autre. Il peut-être plaisant ici et choquant là, confrontant ou rassemblant. Avant tout, les plaisirs nous font sourire, parfois rougir. Ils nous relient au-delà de nos diversités, nos complexités. Nos différences nous poussent à chercher des joies communes pour nous rencontrer, nous réinventer, ensemble, dehors, en ville. »

L’origine du projet

C’est dans le cadre de Bruxelles 2000, capitale européenne de la culture, que la Zinneke Parade a été créée. L’idée était de rassembler les bruxellois.e.s provenant des dix-neuf communes de la Région de Bruxelles-Capitale – avec chacune d’entre-elles leurs spécificités linguistiques (francophones, néerlandophones, polyglottes) – autour d’un projet commun. La première édition a vu le jour en 2002 avec comme thématique « Zinnergie ». Les parades des années suivantes se sont enchaînées tous les deux ans avec comme thématiques : le corps en ville, À venir, Eau, À Table, Désordre, Tentation, Fragil, Illégal, Aux loups, Trompe l’oeil et cette année, PlaiZir. Le terme « Zinnode » quant à lui, a été créé pour nommer des groupes hybrides formant la parade. Une Zinnode est composée de personnes, partenaires, coordination artistique ou plus simplement participants qui se rassemblent, collaborent autour de dynamiques qui débouchent vers un projet artistique commun.

 

Samuel Walheer

Journée mondiale : célébrons les parents d’ici et partout ailleurs !

Ce samedi 1er juin 2024, c’est la journée mondiale des parents ! L’équipe de Born in Brussels ne pouvait évidemment pas passer à côté de cet événement. Mettre à l’honneur les parents du monde entier, c’est l’occasion idéale de rappeler toute l’importance du rôle des adultes à à la croisée entre le bien-être et le développement d’un enfant. À l’heure actuelle, deux parents ce n’est pas forcément un homme et une femme mais c’est aussi un couple homosexuel (gay, lesbien), un parent solo,…car les mœurs ont bel et bien évolué dans certains coins de notre planète. Célébrer les parents, c’est donc faire preuve de tolérance face à la diversité des couples en charge d’élever un enfant.


En date du 15 mai, c’était la journée mondiale des familles qui mettait l’accent sur les difficultés que ces dernières peuvent rencontrer ainsi que sur l’impact du changement climatique ou encore du rôle de la jeunesse. Quelques jours plus tard, 1er juin 2024, il est temps de mettre à l’honneur les parents du monde entier lors de cette journée mondiale. Depuis 2012, l’Organisation des Nations Unies a initié cette journée et se justifie : “Nous invitons les États Membres à marquer la Journée mondiale des parents en étroite association avec la société civile, particulièrement les jeunes et les enfants.

Pourquoi une journée mondiale ?

« La responsabilité première des parents a toujours été de prendre soin des enfants, de les protéger et d’assurer le développement harmonieux de leur personnalité. La famille doit garantir un climat de bonheur, d’amour et de compréhension pour permettre aux enfants de mieux grandir et affronter l’avenir. Cette Journée mondiale rend hommage au dévouement des parents, à leur engagement et leur sacrifice pour assurer l’avenir de leurs enfants.Les familles, les parents et les personnes qui s’occupent des enfants jouent un rôle central dans le bien-être et le développement des enfants. Ils offrent aux enfants et aux adolescents une identité, de l’amour, des soins, des services et une protection, ainsi qu’une sécurité et une stabilité économiques. Conformément à l’esprit de la Convention relative aux droits de l’enfant, le soutien aux familles et aux parents est de plus en plus reconnu comme un élément important des politiques sociales nationales et des programmes d’investissement social visant à réduire la pauvreté, à diminuer les inégalités et à promouvoir le bien-être des parents et des enfants. », peut-on lire sur le site de l’ONU.

À l’initiative…

La journée mondiale des parents fait donc logiquement suite à la journée mondiale des familles et cela s’est construit au fil des années, comme il est écrit sur le site de l’ONU : « Dans les années 1980, les Nations unies ont commencé à s’intéresser aux questions liées à la famille. En 1983, sur la base des recommandations du Conseil économique et social, la Commission du développement social, dans sa résolution sur le rôle de la famille dans le processus de développement a demandé au Secrétaire général de sensibiliser davantage les décideurs et le public aux problèmes et aux besoins de la famille, ainsi qu’aux moyens efficaces de répondre à ces besoins. Le 15 mai 1993, la journée mondiale des familles a donc été proclamée et par la suite, la journée mondiale des parents a été proclamée le 1er juin 2012. »

Portail d’UNICEF consacré à la parentalité

Pour accompagner les parents dans leur aventure pleine de joie mais également de difficultés, l’UNICEF a développé un portail spécialement conçu pour eux. À l’origine du projet, des experts en la matière délivrent leurs conseils et partagent des ressources nécessaires. Tous ces renseignements sont en libre accès et aideront vraisemblablement les familles et ce, quelque soit leur provenance. « Vous y trouverez des informations scientifiquement fondées qui vous aideront à donner à votre enfant le meilleur départ possible dans la vie ! », peut-on lire sur le portail d’UNICEF.

 

Samuel Walheer

 

Colloque sur la « Santé sexuelle et reproductive des femmes précarisées » : partage de bonnes pratiques

Jeudi 16 mai 2024, l’équipe de Born in Brussels était présente à la Maison du Peuple (Parvis de Saint-Gilles) pour participer au colloque intitulé « Santé sexuelle et reproductive des femmes précarisées ». L’occasion d’aborder des sujets en lien avec les femmes précarisées, comme l’accès aux services de soins de santé, les questions de genre, la place de la culture ou encore la prévention de la violence. Durant la matinée, différentes intervenantes – chercheuses, docteures ou encore sociologues – se sont relayées pour alimenter le débat. L’après-midi était par ailleurs consacré aux ateliers proposés par des travailleuses du terrain, permettant des dynamiques d’échanges entre professionnel.le.s du secteur.

©Samuel Walheer

 

Pour reprendre les mots de Myriem Amrani, Présidente du CPAS de Saint-Gilles, à l’initiative du colloque : « Cette journée d’étude est une excellente occasion de mettre en avant toutes les familles monoparentales, rendre visible l’invisible, parler des tabous du corps de la femme, les difficultés d’accès aux soins, les demandes d’interruptions de grossesse… Il est primordial de sensibiliser nos travailleur.euse.s sociaux en leur donnant les outils nécessaires de prévention, interroger les politiques sociales, développer des projets pour à nouveau rendre visible l’invisible dans l’intérêt de nos bénéficiaires. L’expertise des chercheurs, ajoutée celle des travailleur.euse.s de terrain, crée sans aucun doute une synergie indispensable en vue de promouvoir la politique de santé et, ainsi, aide toutes ces femmes précarisées. » Durant le colloque, justement, plusieurs expertes de la santé et du domaine social ont ouvert la voie à la réflexion en abordant chacune à leur tour des sujets intimement liés les uns aux autres. Voici, dans les grandes lignes, ce qui ressort des interventions.

« La production des corps féminins : entre intime et politique »

Première à passer : Aurélie Aromatario, qui a abordé les « Rapports entre genre et santé ». Durant sa présentation, la sociologue et chercheuse a retracé quelques moments de tension durant lesquels des mouvements ont été lancé, dès la deuxième moitié du 20e siècle, par des femmes et pour des femmes, comme l’Afro féminisme, le féminisme ouvrier ou lesbien… La question des droits sexuels et reproductifs prendra son essor avec la politisation de l’intime. En effet, quels sont nos rapports dans les domaines du privé et du public ? Le féminisme souhaitera politiser le privé, uniquement approprié à l’aspect reproductif et à l’éducation des enfants. Cet aspect réducteur et vulnérable de la femme – cantonnée à un espace réduit, symbole de beauté, à devoir cacher ses éventuels caractères sexualisants – va prendre une autre dimension grâce au développement de la médicalisation. Enfin, cette médicalisation va permettre d’encadrer la capacité reproductive de la femme, dorénavant responsable de sa sexualité, de sa contraception et à la fois consommatrice et productrice de la santé.

« Entre biais de genre et précarisation dans l’accès aux soins de santé »

Svetlana Sholokhova, chercheuse au sein du Service d’étude de la mutualité chrétienne a, quant à elle, présenté le fruit de ses recherches sur la thématique de l’accessibilité aux soins de santé et l’influence des biais de genre. Le premier constat qu’elle nomme est le suivant : malgré une durée de vie plus grande que les hommes, les femmes développent pourtant des maladies invalidantes et ce, pour des raisons d’ordre biologique, économique ou encore à cause de rapports de pouvoirs (inégalités de genre). Ensuite, selon la chercheuse, quatre points sont à l’origine de l’inégalité de l’accès aux soins de santé :

  • Sensibilité : la présence d’un sous-diagnostic et une prise en charge tardive, des maladies spécifiques liées aux femmes ou encore un taux bas d’hospitalisation chez les femmes.
  • Disponibilité : les femmes disposent de moins de temps libre, utilisation des transports en commun plus élevée et accès plus difficile pour les mamans et leurs poussettes.
  • Accessibilité financière : une tendance montre que les femmes sont plus pauvres que les hommes, 27% de familles (dont 32% monoparentales et 80% sont des femmes) ont des difficultés à financer leurs soins de santé.
  • Acceptabilité : définie comme « capacité à assurer des prestations de soins qui satisferont au besoin minimum de qualité perçue pour que les personnes acceptent de recourir aux soins de santé. » De plus, les rapports de pouvoir sont visibles dans les milieux professionnels, entre autres la santé, et se répercutent de manière globale.

« L’urgence du genre : comment le genre influence les soin »

Charline Marbaix commence son plaidoyer en rappelant que le « genre » est à différencier du « sexe ». Les termes sont souvent confondus, alors que le premier renvoie à la distinction culturelle entre les rôles sociaux, les attributs et les identités psychologiques des hommes et des femmes, tandis que le second renvoie à la distinction biologique entre mâles et femelles. Évoluant dans un service d’urgences médicales, la Docteure insiste sur plusieurs constats observés sur le terrain. D’abord : toutes les femmes qui, quotidiennement, réalisent un travail du soin au sein de leur ménage – et qui n’est pourtant pas un travail rémunéré – favorise le risque de burn-out. Ensuite : le taux élevé de précarité des femmes en âge de procréer est préoccupant et les coûts démesurés liés à leurs menstruations sont scandaleux. Finalement : il faut absolument garder en tête que toute pratique médicale est en réalité un acte social. De ce fait, plusieurs éléments sont à prendre en compte par le corps médical vis-à-vis des patient.e.s : le biais de genre, le style de communication ou encore les informations que l’on décide de partager ou non.

Violences gynécologiques et obstétricales (VGO) : « Il faut ouvrir les consciences »

Charlotte Verdin et Miriam Ben Jattou, bénévoles pour la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée – ©Sofia Douieb

Depuis son lancement en 2022, Born in Brussels se préoccupe tout particulièrement de cette question des VGO. Les cartes blanches ou les revendications du secteur sont systématiquement partagées sur notre site. Dans notre récent article sur les 10 ans du Cocon, une socio-anthropologue soulignait notamment l’importance des gîtes de naissance pour contribuer à venir à bout des violences obstétricales. Lors de cette journée d’étude sur la santé sexuelle des femmes précarisées, l’atelier 3 de l’après-midi se focalisait justement sur les VGO. Ainsi, autour d’un escape game animé par deux bénévoles de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée (Charlotte Verdin et Miriam Ben Jattou), un petit groupe de professionnel.le.s de la santé a pris conscience des enjeux autant sociétaux que légaux du sujet. Ce qui ressort notamment de l’atelier : « Il faut ouvrir les consciences ! »

Dimension culturelle et sensibilisation

Hanan Ben Adbeslam (Volle Maan), Noémie Schonker (Fédération Laïque des Centres de Planning familiaux) et Maïté Cuvelier (Culture et santé) – ©Sofia Douieb

L’atelier 4 fut proposé sous forme de présentation de trois projets autour de la dimension culturelle dans l’approche des publics. Parmi les trois exposés, il y avait notamment Hanan Ben Adbeslam – travaillant pour « Volle Maan » et bien connue de l’équipe Born in Brussels – qui présentait sa « boîte d’information pour les contraceptifs culturellement sensibles ». Ce kit, développé depuis 2007 et mis à jour depuis lors, est proposé dans les différentes communes bruxelloises pour sensibiliser les professionnel.le.s de la santé. Durant cet après-midi, les deux autres exposés, tout aussi intéressants, de Culture & Santé et de la Fédération Laïque des Centres de Planning familiaux, permettaient de se rendre compte d’une réalité de terrain : il existe bel et bien un manque d’informations sur la contraception pour les femmes issues de l’immigration à Bruxelles.

 

Samuel Walheer