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Podcast : Les bébés sont-ils des poètes ? « Ouvrez grand vos oreilles ! »

Lancé fin janvier 2025, “Les bébés sont-ils des poètes” est un podcast qui n’a pas échappé à l’équipe de Born in Brussels. En libre écoute sur France inter, ce deuxième épisode fait partie d’une série de dix podcasts intitulés “Les super pouvoirs des bébés”. Immersion dans une atmosphère aussi imprévisible que fascinante !

Sur le site de Born in Brussels, deux podcasts ont déjà été mis en avant et abordent des sujets liés aux femmes : “Toutes entières”, le podcast du GAMS pour lutter contre les mutilations génitales et En France, “Bliss Stories” fait référence en matière de témoignages sur la maternité. Dans “Les bébés sont-ils des poètes”, aux tout-petits d’être mis sur le devant de la scène ! Il s’agit d’une invitation à nous plonger dans la peau d’un bébé – que nous étions il n’y a pas si longtemps que cela – ou du moins, de tenter de comprendre ce qu’il s’y passe. Une chose est sûre, après l’écoute, on ne regardera plus les bébés de la même manière.

Dès leur naissance, les bébés ont des intuitions physiques qui vont au-delà des sensations. Ils sont a la recherche de savoirs sur le monde qui les entoure. Les bébés analysent et interprètent ce nouvel espace dans lequel ils viennent de naître.” Erika Parlato-Oliveira – clinicienne et chercheuse en Sciences cognitive, psychanalyste et formatrice pour le personnel de la petite enfance.

Au fait, c’est comment d’être un bébé ?

Dès leur arrivée, les bébés ne sont plus dans leur environnement habituel, aquatique, au sein du placenta chaleureux de leur mère. Ils vont se poser des questions et s’adapter au monde qui les entoure. Rapidement, les bébés développent des intuitions ; ils analysent et interprètent leur nouvel espace aérien. Dans ce podcast, Erika Parlato-Oliveira interagit avec Zoé Varier, productrice, autour du sujet du bébé. La spécialiste en la matière explique : “les bébés ne peuvent pas s’exprimer avec des mots mais ils sont malgré tout des êtres de langage. Ils ont un système complexe de langue ; ils peuvent parler avec des gestes, un index qui se lève, un regard, une expression du visage. Les bébés sont de véritables interlocuteurs”.

La magie du tour de paroles

Italo-brésilienne, Erika Parlato-Oliveira a mené plusieurs études dont une qui porte sur les dialogues entre les adultes et les bébés. Celle-ci se base sur des observations de bébés âgés de quatre mois et accompagnés par leur maman. Sur l’ensemble des données récoltées, la notion de “tour de paroles” est celle qui a le plus interpellé la chercheuse. Pour les adultes, il est en général aisé de saisir lorsque son interlocuteur.rice baisse son rythme ou son intonation et que la parole est acquise. Mais pour les bébés, comment cela se passe-t-il ? Selon Erika Parlato, “on a été surpris de voir que parmi les bébés français observés, ils anticipent la variation de voix de leur maman pour prendre leur tour de parole. Par contre, au Brésil, le tour de parole n’est pas le même, il est mélangé. C’est celui qui parle le plus fort qui se fait entendre. Et ça, le bébé brésilien l’a bien compris.”

Super pouvoirs : une imagination débordante !

Quel que soit son lieu de naissance, le bébé va conserver la ou les langues qu’il entend le plus régulièrement. C’est ce qu’on appelle l’élagage. Cela signifie que le bébé utilise toute son imagination et perçoit une multitude de possibilités, dans une action, qui se singularisent avec le temps. Erika Parlato-Oliveira traduit cela par un exemple concret : “La façon dont on manipule les objets. Le bébé va prendre la cuillère et sera capable de faire une musicalité avec alors qu’en tant qu’adulte, nous serons plus rationnels et verrons l’objet par son utilité première, celle de manger. Le bébé explore donc constamment, ce qui relève d’un travail que l’on imagine très fatiguant.” Les bébés imaginent donc des choses, font des hypothèses et les vérifient ensuite tels des petits chercheurs.

Bébés chercheurs, bébés poètes…

Une recherche commune est en cours – entre Erika Parlato-Oliveira et Bernard Golse, Professeur en psychiatrie infantile et ancien chef de service à l’Hôpital Necker à Paris – intitulée “Les bébés naissent-ils poètes ?”. Ont-ils une aptitude immédiate à une sensibilité poétique, artistique ? Pour le Pr Golse : “Il faut penser aux correspondances sensorielles, aux métaphores qui passent d’un canal sensoriel à l’autre chez les bébés. L’expérience d’un bébé à qui l’on met une tétine sans qu’il la voit, il s’explore avec ses sens et la reconnait sur une photo qu’on lui montre par la suite. Cela démontre que la rencontre entre la transmodalité maternelle et celle du bébé sont peut-être les racines de la transmodalité humaine, la métaphore étant au socle de la poésie.”

→ Écouter “Les bébés sont-ils des poètes ?”, épisode 2/10 du podcast “Les super pouvoirs des bébés (France Inter)

Samuel Walheer

« Collectif TWOgether » : renforcer l’inclusion sociale des familles grâce à des binômes solidaires

Le « Collectif TWOgether » est un rassemblement de cinq associations – Le Petit vélo jaune, Cabane (La Ligue des familles), Bras Dessus Bras Dessous, Peluche et Singa – actives en Région bruxelloise. Le but du projet ? Créer des binômes solidaires sur une base volontaire afin de faciliter les relations entre les bénévoles et les familles, favoriser les échanges, rompre l’isolement ou, plus globalement, renforcer l’inclusion sociale.

Le lien derrière la création d’un binôme est sans aucun doute la bienveillance et la solidarité. Deux personnes, un bénévole et une personne ou une famille (monoparentale), se rencontrent et développent une relation sur une durée déterminée. La demande peut provenir d’un besoin de soutien ou d’échanges interpersonnels ou alors d’une simple présence. Les bienfaits sont nombreux : améliorer la situation de la personne ou de la famille, rompre l’isolement, créer des ponts sociaux, ainsi que des espaces de rencontres pour des personnes fragilisées et en difficulté.

Pourquoi un collectif ?

Différentes raisons ont poussé les cinq associations à mettre à profit leurs connaissances du terrain et leurs compétences diverses autour d’un projet commun. Il s’agit, tout d’abord, d’échanger les bonnes pratiques en matière de coordination de binômes solidaires. Les asbl souhaitent ensuite être une porte d’entrée unique pour des personnes candidates à du volontariat de qualité auprès de publics différents. Elles veulent également promouvoir les binômes solidaires comme vecteur d’inclusion sociale et rassembler des personnes vers un but commun. Enfin, elles espèrent favoriser l’entraide et soutenir des familles en Région bruxelloise.

Quelles sont les associations ?

À ce jour, cinq associations sont à l’origine de la fondation du projet commun appelé collectif TWOgether. Il s’agit des associations suivantes :

  • Le Petit vélo jaune: accompagne des parents isolés socialement, en situation de difficultés et de précarité, dès le début de leur aventure familiale, voire dès le début de la grossesse.
  • Bras Dessus Bras Dessous : permet des rencontres intergénérationnelles et interculturelles en mettant en contact des personnes âgées de plus de 60 ans, vivant à domicile et exprimant un sentiment de solitude et/ou d’isolement social, avec des voisin·es plus jeunes souhaitant passer un peu de temps au gré des disponibilités et des affinités qui se créent.
  • CABANE (La Ligue des familles) : met en relation, dans un même quartier, un parent solo avec un.e volontaire (l’accompagnant.e) qui s’engage à consacrer deux heures chaque semaine pendant un an à un enfant de famille monoparentale.
  • Peluche : permet à des enfants et adolescent.e.s (les « passager.ère.s ») qui grandissent dans des centres d’hébergement de l’aide à la jeunesse à Bruxelles, d’être accompagné.e.s par des volontaires dans des activités de loisirs et/ou d’accompagnement scolaire.
  • Singa : crée, entre autres, des espaces de rencontre en binôme entre nouveaux arrivants et bruxellois. Ces rencontres favorisent l’accès à de nouvelles opportunités pour les nouveaux arrivants et construisent une société riche de ses diversités où chacun peut réaliser pleinement son potentiel en y trouvant sa place.

5 associations, 1 but commun

Les associations qui forment actuellement le Collectif TWOgether se rassemblent autour d’un socle commun : la posture bienveillante, l’autonomie, la solidarité, le bénévolat et l’encadrement professionnel de la relation. Pour d’autres organismes qui souhaitent rejoindre le collectif dans le futur, voici les valeurs et les principes qui régissent leurs interventions :

  • Posture bienveillante : Nos équipes salariées et nos volontaires adoptent une attitude respectueuse et chaleureuse envers chaque personne accompagnée ou encadrante. Cette posture bienveillante permet à chaque individu de se sentir accueilli, en sécurité et dans une relation d’égalité, d’horizontalité et de réciprocité.
  • Autonomie : Nos volontaires sont formé·es, outillé·es et supervisé·es afin de contribuer, par leur propre action et en collaboration avec les personnes accompagnées, à rendre celles-ci actrices de leur choix et de leur vie, à mettre en valeur et développer leurs capacités et à tendre vers leur autonomie totale.
  • Solidarité : L’action de nos structures et de nos volontaires s’inscrit dans une démarche intangible de solidarité entre les individus, quels que soient leur statut, leur genre, leur âge, leur origine sociale ou ethnique. Via ce principe de solidarité, nous nous lions les un·es aux autres et nous construisons ensemble un réseau qui soutient chacun·e de ses membres et ne laisse personne de côté. Chaque action de solidarité interpersonnelle à une échelle locale contribue à la construction d’un monde plus juste et plus durable, à la déconstruction des préjugés et à faire se rencontrer des publics qui ne se rencontrent pas habituellement.
  • Bénévolat : L’action de nos structures repose principalement sur l’investissement volontaire de citoyen·nes auprès d’autres personnes nécessitant un soutien et/ou un accompagnement, ou simplement souhaitant créer du lien. Ce qui motive l’engagement de nos bénévoles est le fait d’être un·e acteurice du changement, d’agir à son échelle, de rendre ce qu’on a reçu, d’apporter son énergie, de prendre du temps pour en donner, de vivre une expérience humaine enrichissante personnellement et dans la réciprocité, tout cela sans recherche d’une rémunération.
  • Encadrement professionnel de la relation : L’objet social de nos structures repose sur l’intervention de nos volontaires auprès des personnes à soutenir ou à accompagner. Toutefois, nos volontaires n’agissent pas en leur nom propre mais en collaboration et sur base d’une convention avec nos associations. Le cadre professionnel fixé et garanti par nos structures s’impose sur tous les aspects et à toutes les étapes de l’intervention des volontaires, qu’il s’agisse de leur sélection, de leur formation, de leur mise en relation avec les personnes à soutenir ou à accompagner, de la supervision, de leur accompagnement et de leur évaluation. C’est cette expertise reconnue en termes de “matching” qui fait le cœur et la spécificité du métier de nos associations.

Samuel Walheer

Accouchements : les mères s’expriment sur l’accessibilité aux soins

En vue de mieux saisir le vécu des mamans ayant accouchés, les résultats d’une enquête, qualitative et quantitative, menée par la Mutualité Chrétienne viennent de paraître. L’étude met l’accent sur les problèmes d’accessibilités aux soins auprès de 3.000 femmes, membres de la MC, ayant mis au monde leur enfant entre 2022 et 2023. Ce qui ressort de l’enquête est le manque d’information sur les soins disponibles, le manque de temps ou encore le coût trop élevé des soins et des séjours hospitaliers.


Dans une précédente étude réalisée par la Mutualité Chrétienne, il ressortait que les mères bénéficiant de l’intervention majorée (BIM) avaient moins recours aux soins avant et après l’accouchement. Les résultats de cette nouvelle étude viennent donc conforter la précédente. À cet égard, Elise Derroitte, vice-présidente de la Mutualité Chrétienne explique : « il y a encore trop de facteurs qui freinent l’accès aux soins, particulièrement pour les femmes vulnérables. Notre système de santé se doit pourtant de garantir à toutes l’accès à tous les soins nécessaires ».

L’information et le temps manquent

L’enquête démontre une forte disparité entre les mères BIM et les mères non-BIM à propos de la disponibilité des soins de santé. En effet, les mères non-BIM déclarent manquer ou ne pas trouver les bonnes informations ; 76% des mères non-BIM ont pris contact avec une sage-femme avant et après l’accouchement alors que du côté des mères BIM, 88% seulement l’on fait. Un autre élément ressort de l’étude concernant la notion du temps des nouvelles mamans : « Des données qualitatives, il ressort que bien des mères ont à gérer de nombreux problèmes de la vie quotidienne, en plus de leur grossesse : les autres enfants, la tenue du ménage, etc. Bref, elles ont trop peu de temps pour gérer leur propre situation. Cela met une pression supplémentaire sur leurs épaules, ce qui n’est pas acceptable », déclare Elise Derroitte.

Un coût encore trop élevé

En ce qui concerne l’accessibilité financière des soins pré ou postnatals, les résultats montrent que seules six femmes sur dix, BIM ou non, les trouvent abordables. Parmi les nombreux prestataires de soins pour une femme enceinte, environs 85% des mamans interrogées estiment que seules les sages-femmes et les médecins généralistes seraient abordables. Les tickets modérateurs – bien qu’ils participent à réduire le coût total des futures mamans – lorsqu’ils s’accumulent sont parfois difficile à payer. À cet effet, Elise Derroitte ajoute : « C’est en effet une situation très interpellante. Le prix des prestations est invoqué. Un prix élevé car trop peu de prestataires de soins sont conventionnés. Si rien n’est fait, on se dirige vers une situation où l’accouchement deviendra impayable pour certaines catégories de personnes. Ce n’est clairement pas ce que nous voulons à la MC. De plus, l’accessibilité financière doit être élargie à tous les soins, qu’ils soient pré ou post-natals. La MC reste persuadée ​que le conventionnement des prestataires est la meilleure solution pour garantir un accès équitable aux soins pour les patientes.

Pour plus de confort

Par manque de moyens, les mamans avec un statut BIM sont moins souvent couvertes par une assurance hospitalisation ; le séjour se passe alors en chambre double. Ce qui devrait être un espace calme et reposant est alors perçu comme lieu inconfortable et coûteux. « Les mères BIM indiquent plus souvent avoir ressenti un mal-être à l’hôpital. Cela est dû au fait qu’elles sont accueillies en chambres à plusieurs lits et qu’elles doivent partager un espace commun avec d’autres mamans, d’autres bébés et des visiteurs. Elles voient aussi défiler infirmières, kinés et médecins dans leur chambre, ce qui a un impact sur leur repos. Plusieurs d’entre elles témoignent également ne pas avoir été comprises lorsqu’elles ont exprimé des problèmes émotionnels. C’est sur tous ces points qu’il faut travailler », ajoute Elise Derroitte. Pour pallier ce mal être ressenti par les mamans, l’enquête démontre qu’il faudrait mieux les informer sur les soins pré et post-natals, faciliter les démarches suite à la naissance du bébé, étendre ce congé de naissance ou du moins mieux le répartir, aménager le temps de travail ou encore permettre à celles qui en auraient besoin des séances abordables de kinésithérapeutes.

Les points clés de l’étude

En résumé, l’étude démontre que :

  • À peine six femmes sur dix trouvent les soins autour d’un accouchement abordables. ​ ​
  • ​​Les futures mères ignorent trop souvent que le médecin généraliste et une sage-femme peuvent également suivre leur grossesse.
  • Les montants qui restent à charge des mères pour les soins pré et postnatals restent trop élevés (autour de 350 euros et jusqu’à 2000 euros et plus à la suite d’un accouchement par césarienne en chambre individuelle)
  • Les mères BIM quittent l’hôpital plus tôt après un accouchement, e.a. par manque de calme dans une chambre à plusieurs lits.
  • ​​​La MC plaide pour que chaque mère puisse bénéficier d’une chambre individuelle si elle le souhaite, sans surcoût.

« Chaque femme devrait pouvoir choisir une chambre individuelle si elle le souhaite, sans coûts supplémentaires, ​ afin de débuter sereinement cette nouvelle étape dans les meilleurs conditions, entourée de calme et de soutien », conclut Elise Derroitte.

Samuel Walheer

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Don d’ovocytes : les raisons d’une offre si faible ? Brussels IVF a mené l’enquête

Le don d’ovocytes a fait l’objet d’une récente étude dirigée par des chercheurs de la Brussels IVF, centre de reproduction humaine de l’UZ Brussel. Pour mener l’enquête, un questionnaire numérique et anonyme a été publié auprès de jeunes femmes résidant en Belgique et âgées de 21 à 30 ans. Les résultats montrent qu’une femme sur cinq est prête à faire un don d’ovocytes. D’autres facteurs ressortent de cette étude comme, par exemple : instaurer des programmes d’éducation pour augmenter la conscientisation et la transparence, disposer d’une législation claire en vue de protéger l’anonymat des donneurs ainsi que des parents et des enfants.

De manière générale, la demande d’ovocytes des donneuses augmente – en raison d’une ménopause, d’un problème génétique ou d’un âge avancé – mais ne rejoint pas l’offre qui, elle, reste faible. Comment cela s’explique ? Serait-ce dû à une procédure trop invasive (comparée au don de sperme), un manque de connaissances ou encore aux éventuelles conséquences sur leur santé mentale ? Publiés dans le Journal of Assisted Reproduction and Genetics, les résultats de l’enquête répondent de manière assez significative à toutes les questions que les futures donneuses pourraient se poser. Par ailleurs, l’enquête fait partie de la thèse de master de Britt Schoonjans. Cette dernière a été étudiante à l’Université d’Anvers en vue d’obtenir un master en soins infirmiers et de sage-femme dans le cadre de son poste de sage-femme en chef à l’UZ Brussel (Brussels IVF).

Pourquoi une offre si faible ?

L’offre reste donc faible, en comparaison à une demande croissante d’ovocytes provenant de candidats parents. D’après l’étude, 19% des femmes seraient favorables à faire un don d’ovocytes et 39% hésiteraient à cause du don anonyme. 52% des répondantes se montreraient inquiètes par rapport au manque de garanties de l’anonymat sur le long terme. Lorsqu’il s’agirait d’un don d’ovocyte à des candidats-parents connus, le pourcentage évolue : 41,2 % ont répondu oui, 26 % ont dit non et 33 % sont incertaines. Le facteur anonyme prend donc vraisemblablement une part importante dans le choix des femmes à effectuer un don d’ovocyte. D’autre part, toujours d’après les résultats de l’étude, un bon nombre des participantes seraient favorables à partager leur identité aux futurs parents ; avec pour condition de limiter voir refuser le contact avec la progéniture ou les parents. En effet, 13% des participantes autoriseraient un contact avec le couple et 9% si la demande proviendrait de l’enfant.

La solidarité comme maître mot

Le facteur motivant l’acte d’un don d’ovocyte s’est avéré être l’altruisme. Selon l’étude, 86,6 % des participantes souhaitaient simplement aider les autres ou ressentiraient de l’empathie pour les couples ayant un désir d’enfant dans leur réseau. Deux autres éléments considérés comme important par les personnes interrogées sont ressortis de l’enquête : le soutien et l’accompagnement. En effet, bien qu’il provient d’un choix personnel, mûrement réfléchi, faire un don d’ovocytes n’est pas un acte banal. Un encadrement avant, pendant et après le processus semble donc figurer comme un point important selon les participantes à l’enquête. À cet égard, près de 69 % d’entre elles ont déclaré avoir besoin d’un soutien psychologique si elles faisaient un don. Au contraire, les éventuels avantages comme une compensation financière ou un suivi médical gratuit n’ont que peu d’intérêt.

« Avec ces résultats, nous voulons non seulement améliorer les connaissances sur le don d’ovocytes, mais aussi sensibiliser aux aspects psychologiques du don. Les résultats de l’étude montrent à quel point il est important de mettre en place des programmes éducatifs qui sensibilisent et ouvrent davantage au don d’ovocytes à travers le monde », précise Britt Schoonjans, sage-femme en chef et chercheuse.

Un mot sur l’étude

Pour information, l’étude a été menée entre février et avril 2023 avec une visée quantitative. Parmi les 390 femmes ayant commencé à répondre au questionnaire, 352 l’ont rempli complètement. Voici d’autres données quant aux participantes à l’enquête :

  • L’âge moyen était de 25,2 ans.
  • 77,9% était de race blanche.
  • 88,7 % étaient hétérosexuelles.
  • Deux tiers avaient un partenaire : 7,2 % étaient mariées, 36,2 % vivaient en concubinage, 24,9 % ne vivaient pas en concubinage.
  • Un tiers étaient célibataires.
  • Le niveau d’éducation était élevé : 45,9 % étaient titulaires d’un diplôme de bachelier et 38,7 % d’un diplôme universitaire.

→ Pour consulter l’étude

Samuel Walheer

Alcool et grossesse, on en parle dans notre nouveau dossier santé mentale

À l’occasion de la tournée minérale – qui se déroule chaque année durant tout le mois de février – Born in Brussels tient à mettre en avant une problématique peu abordée : le Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF). En Belgique, il concerne une à deux naissances sur 1000. Les conséquences sur le fœtus sont multiples, malgré la difficulté de prédire avec exactitude les effets. La précaution serait d’arrêter la consommation d’alcool avant même de concevoir un enfant. Dans la pratique, ce n’est pas aussi simple. Des aides existent pour les (futures) mamans.

Si la maman enceinte consomme une quantité d’alcool, même minime, cela présente déjà un risque, pour le bébé, de développer une anomalie. C’est ce que les professionnel.le.s du secteur appellent l’Exposition Prénatale à l’Alcool (EPA). Pour les femmes désireuses d’avoir un enfant, les experts conseillent de stopper la consommation d’alcool au plus tôt. Ensuite, il y a les troubles occasionnés suite à une consommation d’alcool durant la grossesse qui, eux, sont regroupés sous l’appellation “ETCAF” (Ensemble de Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale). Enfin, on parle de Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF) lorsque l’on constate des anomalies physiques, mentales, comportementales ou encore des lésions cérébrales permanentes. Pour développer le sujet, voici quelques informations sur les risques encourus par le bébé suite à une consommation d’alcool de la maman, les gestes préventifs ou encore la création du dossier santé mental périnatal.

30% de femmes consomment de l’alcool hors grossesse. Et à partir du moment où elles sont enceintes, la moitié d’entre elles arrêtent totalement : “Ce sont ces femmes-là qu’on doit cibler pour la prévention de ce syndrome. En tant que professionnel de la santé, on se doit d’informer à ce sujet”, déclare la Dr Samartzi, cheffe de service de gynécologie-obstétrique à l’hôpital de Jolimont à la Louvière et à l’hôpital de Nivelles pour le journal Rtbf.

Dossier santé mentale périnatale

Sur Born in Brussels, un dossier intitulé “Santé mentale périnatale” est en cours de développement. Il est rédigé en collaboration avec Bru-Stars, Réseau de santé mentale pour enfants et adolescents, développé dans le cadre de la nouvelle politique en santé mentale. Son objectif ? Permettre aux professionnel.le.s de la périnatalité, ainsi qu’aux (futurs) parents et, en particulier, les femmes à risque de vulnérabilités, de s’y retrouver parmi toutes les offres possibles en Région bruxelloise. Le dossier propose plusieurs sous parties comme : les addictions, les violences conjugales, le deuil d’un bébé, les différents spécialistes “à qui poser mes questions ?”, ou encore un répertoire des acteurs de la santé mentale périnatale bruxellois.

→ Pour consulter le dossier santé mentale périnatale

Quels risques pour le bébé ?

Exposés à l’alcool durant la grossesse de leur maman, les bébés peuvent présenter de multiples troubles : un retard de croissance, des malformations, une atteinte de leur système nerveux, des troubles du rythme cardiaque, de respiration ou de digestion ou encore de troubles du sommeil. C’est ce que les experts appellent plus couramment une EPA – Exposition Prénatale à l’Alcool – qui est une intoxication du fœtus provoquée par la consommation d’alcool durant la grossesse. L’EPA peut provoquer différents dégâts sur l’organisme en développement du bébé, tout au long de sa vie :

  • Problèmes d’intelligence et d’apprentissage
  • Troubles sensoriels (vue, tolérance à la douleur anormalement élevée, dyslexie, surdité…)
  • Problèmes de comportement (sommeil, syndrome de la Tourette, terreurs nocturnes, traits autistiques, impulsivité, maladies mentales, dépression, violence, …
  • Problèmes physiques (faible poids de naissance, petite tête, déformation du visage, de la bouche, retard de croissance, petite taille, problèmes osseux, articulaires, musculaires, malformations génitales, cardiaques…)

“Dans 80% des cas, les fœtus sont plus petits en taille et en poids, tout comme leurs organes. L’alcool peut également être toxique pour les neurones qui ne vont pas migrer correctement. Résultat : en plus du retard de croissance, il va y avoir un impact neurodéveloppemental important. On peut remarquer un souci chez l’enfant comme des atteintes sur la motricité, le tonus ou encore des retards d’acquisition”, explique à la Rtbf la Dr Samartzi, cheffe de service de gynécologie-obstétrique à l’hôpital de Jolimont à la Louvière et à l’hôpital de Nivelles.

Mieux vaut prévenir…

Les risques encourus par une consommation d’alcool sont présents dès les premières semaines de grossesse. Il est important de rappeler qu’une consommation d’alcool de la future maman rendra le fœtus lui-même dépendant. Par la suite, ce dernier devra subir un véritable sevrage dès à sa naissance. Une entrée dans ce monde plutôt difficile ! Pour prévenir le SAF, il est fortement conseillé d’arrêter rapidement toute consommation, avant et pendant la conception. À l’instar de fumer, boire est une addiction difficile à arrêter du jour au lendemain. Il est alors conseillé de diminuer petit à petit sa consommation ; cela aidera le bébé à se développer correctement.

Une fois que la partie toxique se développe dans le corps, on ne peut rien faire pour l’arrêter, d’où l’importance de sensibiliser le grand public : “C’est la première cause de déficience intellectuelle qui est évitable donc autant l’éviter ; ce ne sont que 9 mois d’efforts. Autant tout mettre de son côté pour que l’enfant se développe de façon harmonieuse…” , déclare à nouveau la Dr Samartzi.

Qui peut m’aider ?

Devenir parent relève d’un double défi. D’une part car ce n’est pas forcément inné et, d’autre part, parce qu’il faut traiter sa propre addiction. Une grossesse peut également ne pas être planifiée, voire découverte tardivement. Il est donc indispensable d’être bien informé.e en comptant sur un soutien bienveillant et un accompagnement pluridisciplinaire. Plus le soutien des professionnel.le.s survient tôt, plus rapidement la (future) maman pourra s’épanouir tout en réduisant, voire en arrêtant, sa consommation d’alcool. De cette prise de conscience et de l’aide apportée à la maman découlera la santé de l’enfant à naître. Dans la pratique, le.la professionnel.le est une personne ressource avec qui il est nécessaire d’instaurer un climat de confiance, du respect mutuel, un secret médical et avant tout une absence de jugement. Pour les mamans pour qui l’alcool est un moyen de diminuer le stress, il existe d’autres moyens totalement sain : la marche à pieds, du sport, s’allonger, écouter de la musique, prendre un bain, faire une sieste ou encore lire un livre.

→ Pour une aide psychologique 

Un mot sur la Tournée minérale

Initialement lancée par La Fondation contre le Cancer, la Tournée minérale prend sa source en 2017. Son objectif est d’encourager les Belges à ne pas boire d’alcool un mois durant. Suite à un succès national : plus de 120.000 personnes se sont inscrites pour la première édition. Les motivations des participant.e.s étaient d’avoir une meilleure santé, de surmonter un défi personnel – ou entre ami.e.s –, ou encore de découvrir les bienfaits d’un sevrage mensuel. Par la suite, l’événement a pris de l’ampleur avec près d’1,5 million de participant.e.s en Belgique. Depuis 2021, deux associations ont pris l’organisation de l’événement en main : le VAD/De Druglijn en Flandre et l’asbl Univers santé en Belgique francophone.

Samuel Walheer