Cannabis et impact : fertilité, grossesse, parentalité

Le saviez-vous ? Le cannabis peut avoir des effets délétères sur la santé de votre enfant à naître et durant toute sa vie ensuite, mais aussi sur la fertilité. Associé au tabac, le cannabis est en outre très nocif pour la santé, tant pour les parents que pour l’enfant lui-même. Des professionnel.le.s de santé sont à vos côtés pour envisager avec vous l’arrêt ou la diminution de la consommation de cannabis durant la grossesse et l’allaitement.

Si vous êtes un couple de futurs parents consommateurs de cannabis, pourquoi ne pas tenter l’expérience ensemble ? Le bébé en sera en d’autant meilleure santé.

Qu’est-ce que le cannabis ?

Le cannabis est une plante de la famille du chanvre (cannabaceae) avec des feuilles à cinq doigts dentelés. Parmi les très nombreux composés chimiques (plus de 700) du plant de cannabis, le Tétrahydrocannabinol (THC) est le produit chimique qui induit l’effet euphorisant. Il existe différentes variétés de cannabis qui peuvent concentrer une quantité plus ou moins importante de THC. Les huiles ont le pourcentage le plus élevé de THC. La concentration de THC dans les produits comestibles élaborés avec du cannabis peut varier fortement et être très puissante. Le cannabis contient également du cannabidiol (CBD), connu pour ses effets réducteurs de la douleur, de l’inflammation et de l’anxiété. Le CBD ne procure pas autant d’euphorie.

D’autres termes sont aussi utilisés pour évoquer le cannabis : marijuana (fleurs, feuilles, tiges ou graines de la plante), herbe, marie-jeanne, beuh… De même, il existe beaucoup de termes pour nommer un « joint » ou cigarette de cannabis : pétard, bédo, spliff, stick, buzz, cône, … en fonction de leur forme.

Le cannabis d’un point de vue légal

En Belgique, la détention, la culture et l’usage du cannabis reste une infraction punissable d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement. Cependant les autorités en font l’objet d’une « faible priorité de la politique des poursuites » sous certaines conditions. Notamment la détention d’une quantité de 3 grammes maximum d’une plante cultivée, à usage personnel, sans causer de troubles à l’ordre public.

Modes de consommation du cannabis

On peut fumer le cannabis, en inhaler les vapeurs ou les ajouter à la nourriture ou à une boisson. L’huile s’utilise aussi dans des lotions qui s’appliquent sur la peau. Si le cannabis est avalé, comme dans un cake, les effets ne sont pas immédiats. Ce qui entraîne certaines personnes à en consommer plus que prévu.

Principaux effets du cannabis

Les gens utilisent le cannabis pour son effet euphorisant, pour se relaxer ou pour des raisons médicinales. Les effets varient d’une personne à l’autre en fonction de :

  • l’âge
  • le sexe
  • la quantité de THC contenu dans le plant
  • la quantité de cannabis consommé
  • la fréquence de la consommation
  • la durée de consommation
  • la condition physique et mentale
  • la combinaison du cannabis avec d’autres substances comme l’alcool, autres drogues illégales ou médicaments prescrits ou en vente libre

Les effets d’une consommation importante (un joint ou plus par jour) durent parfois plusieurs semaines, voire des années, même après l’arrêt de la consommation. Des preuves scientifiques démontrent le lien probable entre une forte consommation régulière de cannabis et l’aggravation de troubles de santé mentale.

Les études scientifiques valident le fait que le cannabis consommé avant l’âge de 25 ans est nocif pour le développement du cerveau.

Troubles, affections et effets possibles

En fonction de l’état de santé mentale et de son histoire personnelle, un consommateur peut développer :

  • des épisodes psychotiques,
  • de l’anxiété
  • de la paranoïa légère à aiguë
  • une fertilité moindre
  • des difficultés dans son rôle parental

Cannabis et tabac

Fumer du cannabis en combinaison avec du tabac peut augmenter le risque de cancer. En effet, les gens qui fument un joint, inhalent profondément la fumée du cannabis, la retiennent longuement dans leurs poumons et s’exposent ainsi à plus d’agents cancérigènes.

Cannabis et conception

Le cannabis peut réduire la capacité à planifier une grossesse chez l’homme comme chez la femme : modification du cycle menstruel de la femme, production d’un sperme de moindre qualité chez l’homme.

Cannabis et grossesse

Les études démontrent les effets négatifs potentiels de l’usage de cannabis durant la grossesse. Une grande consommatrice qui fait aussi usage de tabac augmente ses risques d’accouchement prématuré. Si le cannabis est consommé avec de l’alcool et le tabac, l’effet nocif est encore plus important sur la grossesse et met gravement en danger la santé du fœtus.

La fumée du cannabis comporte plusieurs composés chimiques nocifs, identiques à ceux de la fumée de cigarette. L’apport réduit d’oxygène implique une perte de nutriments pour le fœtus et des effets graves comme un faible poids de naissance, un faible éveil et une croissance ralentie. Les effets sur le cerveau perdurent durant l’enfance, l’adolescence et la vie adulte.

Si vous n’avez que peu fumé avant votre grossesse, les risques sont sans doute faibles. L’important est de cesser la consommation le plus vite possible.

Cannabis et allaitement

Lorsqu’une maman allaite et consomme du cannabis, elle transmet le THC à son enfant via son lait à son enfant. Le THC se stocke dans les cellules nerveuses et adipeuses du bébé, parfois pour plusieurs semaines. Des recherches montrent que l’enfant exposé au THC via le lait maternel a un développement moteur plus lent. D’autres études sont en cours, elles doivent déterminer avec plus de précision les effets de la consommation du THC via le lait maternel.

Pour ces raisons, on recommande fortement aux femmes enceintes de cesser de consommer du cannabis durant la grossesse et l’allaitement. Si vous ne pouvez pas arrêter totalement, essayer de diminuer le plus possible votre consommation.

Cannabis et parentalité

Exposer l’enfant à la fumée de cannabis

On sait que le fait de fumer est nocif pour la santé de toute la famille et en particulier pour le bébé. L’exposition à la fumée peut entraîner des maladies chez le bébé et les jeunes enfants et affecter leur éveil, compréhension ou encore leur jugement.

Le cannabis, hors de portée de l’enfant

Les enfants ne doivent en aucun cas avaler du cannabis, ils en seraient très malades. Si vous avez chez vous des cakes ou autre nourriture confectionnés avec du cannabis, gardez-les hors de portée, dans un emballage sécuritaire et un placard verrouillé.

Vous devez savoir qu’en plus de la toxicité du cannabis pour l’enfant, la culture et la transformation du cannabis ne sont pas exemptes de nombreux produits chimiques interdits, moisissures, germes, métaux lourds et pesticides. La fabrication de ces produits n’est bien souvent pas contrôlée, qu’ils soient vendus légalement ou illégalement, et cela même s’ils sont issus d’une « culture biologique ».

Si malgré tout, votre enfant mange accidentellement un met contenant du cannabis, la réaction pourra intervenir plus tard.

à Alertez un centre anti poison et décrivez avec précision l’incident : l’âge de votre enfant, le nom du produit ingéré, la quantité, les symptômes de malaise. 070 245 245 numéro gratuit – si pas accessible, 02/264 96 30 ou votre médecin.

En cas d’urgence vitale : votre enfant a de la difficulté à respirer, semble malade, vous êtes inquiet pour une autre raison : composez le numéro d’urgence européen : 112

Sous l’effet du cannabis avec votre enfant

Lorsque vous êtes sous l’effet du cannabis, « high », vos interactions avec votre enfant peuvent être moyennement à fortement altérées. Par exemple, vous pourriez passer à côté d’un signe de détresse de votre enfant. Ignorer qu’il a faim, soif, besoin d’être réconforté. Vous êtes moins disponible pour jouer, lire, apprendre ou vous amuser avec lui.

Votre temps de réaction est plus lent sous l’effet du cannabis. Cela peut affecter vos capacités de jugement et retarder la prise de décision par rapport à votre enfant.

Si vous consommez du cannabis en présence de votre enfant, assurez-vous que quelqu’un d’autre peut prendre la relève et répondre aux besoins de l’enfant.

Conduite et consommation de cannabis

La prise de cannabis affaiblit vos capacités d’appréhender la vitesse et le temps. La prise de décision rendue plus difficile peut entraîner un accident, même si vous roulez à vitesse réduite. Vous exposez votre enfant et vous-même à un accident.

La prise conjuguée d’alcool et de cannabis est encore plus dangereuse.

La conduite sous l’effet de stupéfiant est un délit passible d’une déchéance de permis de conduire de 8 jours à 5 ans ainsi que d’une amende de 200 à 2000 € multipliée par les centimes additionnels légaux de l’année en cours. En cas de récidive, ces sanctions s’alourdissent et peuvent s’accompagner d’une peine de prison.  

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Santé et bien-être durant la grossesse

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