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Journée mondiale des sages-femmes : plaidons en faveur d’un métier essentiel !

À l’occasion de la journée mondiale des sages-femmes, Born in Brussels met en avant un acteur central : la Confédération Internationale des Sages-femmes (International Confederation of Midwives – ICM). La thématique de cette année : « Sages-femmes : Indispensables dans chaque crise », un plaidoyer, des événements en ligne ; le tout dans une boite à outils disponible au grand public. L’ objectif de l’ICM ? Mettre à l’honneur les sages-femmes, valoriser leurs compétences pour un métier indispensable, au travers des époques et des événements mondiaux.

En Belgique, c’est l’Union Professionnelle des Sages-Femmes Belges.les sages-femmes (UPSFB) qui oeuvre pour faire davantage reconnaître le métier, tant auprès des patientes qu’aux autres professionnel.le.s de santé. Born in Brussels a d’ailleurs relayé plusieurs de leurs actions ou préoccupations : Carte blanche : les sages-femmes sont à bout de souffle !, Prime liée à l’utilisation d’outils informatiques : les sages-femmes appelées à introduire leur demande, Les sages-femmes sont toujours à bout de souffle ; elles en ont “ras le col” ! ou encore Les sages-femmes appellent au déconventionnement, pour un meilleur remboursement des soins.

Le plus beau métier du monde ?!

À l’origine, la.le sage-femme est la personne ayant acquis une connaissance certaine des femmes. Suffisamment pour pouvoir les aider et les accompagner lors d’une naissance. Actuellement, c’est un vrai métier, reconnu, quoique pas encore suffisamment, selon certain.e.s. En effet, les sages-femmes ont donc suivi une formation de 4 ans, entre cours théoriques et pratiques, pour se former à ce que certaines appellent le plus beau métier du monde. Un savoir qui s’acquiert et qui se voit complété par des qualités humaines : la patience, l’empathie, le sens de l’écoute, la bienveillance, un esprit d’équipe, l’adaptation, la prise de décisions, le sens de l’observation ou encore la polyvalence. Accompagner les couples à l’arrivée d’un enfant et suivre les mamans durant les différentes étapes de maternité est l’une des actions connues d’une sage-femme. Elles évoluent dans des milieux différents – maternités, services de grossesses à haut risque, à domicile, en planning familial, en maison médicale ou même encore dans des associations humanitaires – et exerce en tant que salariée ou en tant qu’indépendantes avec bien souvent des horaires variables (nuits et week-ends). C’est donc un métier qui demande beaucoup d’abnégation et qui fait tant de bien autour de lui.

“En cas de crise, nous sommes parmi les premières à intervenir”

Nous, sages-femmes, jouons un rôle essentiel en répondant aux crises et en préparant les systèmes de santé à protéger la santé et les droits de nos communautés, même dans les situations les plus difficiles. Nous travaillons avec les communautés dans lesquelles nous vivons et nous avons la confiance des personnes que nous servons. En cas de crise, nous sommes parmi les premières à intervenir, à délivrer des soins vitaux avec des ressources minimales, à distribuer des fournitures essentielles et à assurer la continuité des soins en cas de complications induites par la crise, telles que les violences sexuelles, les pertes de grossesse et les infections sexuellement transmissibles.” Sandra Oyarzo Torres, présidente de l’ICM.

Pourquoi cette thématique ?

Affiche officielle de l’IDM (International Confederation of Midwives)

Nous l’avions vu durant la période Covid, les métiers médicaux et paramédicaux sont bel et bien des métiers essentiels. Dans chaque crise se jouent bon nombre de défis. Pour les sages-femmes, leurs actions sont indispensables : être une personne de confiance au sein d’une communauté, apporter son savoir-faire au système de santé, fournir jusqu’à 90% des services de santé (sexuelle reproductive, maternelle, néonatale) et ce, même durant les crises. En effet, comme le précise l’ICM sur sa page web, plusieurs actions peuvent être assurées par les sages-femmes :

  • Assurer des accouchements, des soins prénatals et postnatals sûrs,
  • ­Fournir des moyens de contraception, des soins complets en matière d’avortement et des soins aux victimes de violences fondées sur le genre,
  • ­Favoriser l’allaitement maternel, en veillant à ce que les nouveau-nés bénéficient d’une alimentation sûre, propre et fiable,
  • ­Éduquer et préparer les communautés en leur fournissant les connaissances et les outils dont elles ont besoin pour rester en sécurité et en bonne santé en cas d’urgence.

→ Vers la boîte à outils de l’ICM 

↓ Vidéo publiée par l’ICM: ” Sages-femmes : Indispensables dans chaque crise ” ↓

« L’ourson enrhumé », service d’accueil d’enfants malades à domicile, fête ses 30 ans !

L’Ourson Enrhumé est un service de garde d’enfants malades à domicile. Accessible à tous.tes sur la Province de Namur, il vise à aider les enfants âgés de 0 à 12 ans, écartés de collectivités ou d’école par un certificat médical et pour lesquels les parents travaillent ou sont en formation. Cette année, le service fête ses 30 ans d’existence. L’occasion pour Born in Brussels d’en parler !

L’origine du projet

À l’initiative du projet, l’asbl « les Arsouilles » (Service d’accueillantes d’enfants) et l’asbl « Vie Féminine » (Un mouvement de femmes pour les femmes). Ces deux asbl ont permis de créer, en 1995, L’Ourson Enrhumé : service d’accueil d’enfants malades à domicile pour les enfants de 0 à 12 ans écartés de collectivité dont les parents travaillent ou sont en formation. Le service est depuis lors subventionné et reconnu par l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance).

→ Découvrir « L’Ourson Enrhumé »

→ Une permanence est assurée 7j/7 et 24h/24 au 083211857

“Garantir un équilibre familial”

La mission première de l’Ourson Enrhumé est d’aider les familles à concilier leur vie personnelle et profesionnelle. Pour répondre aux demandes des parents, le service d’accueil d’enfants malades se rend au domicile des familles et ce, quel que soit leur situation économique, sociale ou culturelle. En pratique, les gardes sont assurées par une quinzaine de puéricultrices – diplômées, expérimentées et supervisées – couvrant toute la Province de Namur. Grâce à elles, de nombreux enfants malades sont pris en charge à leur domicile permettant de garantir un équilibre familial.

Déroulement d’une garde

La veille de la garde, en fin de journée, la puéricultrice prend contact par téléphone avec les parents pour bénéficier de toutes les informations nécessaires concernant l'(les) enfant(s). Il est demandé aux parents d’accueillir la puéricultrice à leur domicile avec respect ; respect de l’horaire du début de la garde, lumière extérieure allumée en hiver, les animaux domestiques isolés, la maison suffisamment chauffée ( pour toute la durée de la garde ), respect de l’heure de fin de garde … Les parents remettent la clé de la maison à la puéricultrice. En fin de garde, la puéricultrice débriefe le déroulement de la journée avec les parents. Elle consigne par ailleurs l’évolution de l’état de santé de l’enfant et remet son rapport en fin de garde.

Des stages intergénérationnels

Durant les vacances scolaires, les demandes de garde d’enfants malades se font moins nombreuses. Les puéricultrices du service ont alors développé un projet toujours à destination des tout-petits. une offre de stages créatifs axées sur des stages intergénérationnels. L’idée est donc de proposer aux familles des activités à leurs enfants âgés de 2,5 à 5 ans. Ce sont donc les puéricultrices qui organisent les activités et prennent en charge les enfants (1 puéricultrice pour 5 enfants et un groupe est composé de 20 enfants maximum). En collaboration avec différents politiques communaux et en association avec le réseau Accueil & Solidarité , les stages sont, pour la plupart, organisés au sein de maisons de repos et de soins afin de favoriser les échanges intergénérationnels. Tous les stages sont adaptés à l’âge et au rythme des enfants.

L’idée ici, c’est vraiment que les tout-petits puissent avoir accès à un stage. C’est rare d’avoir les tout-petits et là, c’est génial parce qu’ils sont beaucoup plus spontanés. Pour les personnes âgées, cela permet de les sortir de leur quotidien et ça leur rappelle de bons souvenirs. Quand on voit un enfant qui pousse un fauteuil roulant, qui aide une personne âgée ou, inversement, quand c’est une personne âgée qui aide un enfant à faire un bricolage, c’est superbe. Valérie Goffinet, coordinatrice à l’Ourson enrhumé, interviewée par le journal rtbf

Samuel Walheer

Le « LulLABy Expérience » : des ateliers sensoriels interactifs pour les bébés et leurs parents

Le LulLABy Expérience reprend du service, pour le grand plaisir des tout-petits et leurs parents. Située au sein de la Faculté de Psychologie, Sciences de l’Education et de Logopédie de l’Université libre de Bruxelles (ULB), ce laboratoire axe ses recherches sur le développement cognitif du bébé et propose des ateliers interactifs autour des cinq sens (prévus pour le 7 mai 2025 prochain). Une expérience gratuite, à ne pas manquer, et qui se poursuivra durant les mois de juin et juillet ainsi que l’année prochaine.

C’est dans une démarche bienveillante et altruiste que la “LulLABy Expérience” partage ses recherches et ses connaissances sur les capacités du nourrisson auprès du grand public. À destination des parents et de leurs tout-petits, l’expérience a été lancée à l’initiative des P’tits Bouts ; une équipe de chercheurs et chercheuses du BabyLab, un laboratoire de la Faculté des Sciences Psychologiques et de l’Education de l’ULB.

Nos ateliers sont conçus pour stimuler les sens des tout-petits et ont pour objectif d’offrir aux familles des moments uniques et enrichissants, où les enfants pourront explorer de nouvelles sensations, et les parents, mieux comprendre l’évolution des cinq sens de leur enfant.”

Une expérience (multi)sensorielle

Atelier de la LulLABy Expérience avec un bébé et sa maman Crédit photo : Les P’tits Bouts

Le LulLABy s’adresse donc à tous les parents d’un bébé âgé entre 4 et 18 mois. Pour faciliter l’organisation des familles, les frères et sœurs plus âgées sont les bienvenus. L’expérience initie donc les tout-petits à des ateliers sur les cinq sens (odorat, vue, ouïe, toucher et le goût). Ceci pour permettre aux enfants d’explorer de nouvelles sensations et à leurs parents, de mieux comprendre l’évolution de leur enfant. Le LulLABy ajoute à cet égard : “que ce soit donc en jouant avec des objets de différentes textures, en écoutant des sons, en goûtant et sentant de nouvelles saveurs ou encore en observant des couleurs vives, chaque activité du bébé contribue donc de manière indépendante, mais également intégrée, à son développement global.”

En pratique

Plusieurs dates étaient initialement proposées. À ce jour, la dernière date possible est le mercredi 7 mai 2025. Pour s’inscrire, rien de plus simple : choisir la date restante et le créneau horaire désiré. Une fois la confirmation reçue, les ateliers auront lieu à l’Usquare (près de la gare d’Etterbeek).

→ Pour s’inscrire à un atelier du 7 mai 2025

Et pour celles et ceux qui manqueront cette expérience, les ateliers seront reconduits durant le mois de juin et juillet ainsi que l’année prochaine. D’ici là, voici un petit fascicule qui reprend les grandes étapes de l’expérience → Les ateliers sensoriels de la LulLABy Exerience

On sait aujourd’hui que les bébés naissent avec des capacités extraordinaires et qu’ils sont capables d’apprendre énormément de choses dès les premiers mois de la vie. Par exemple, les bébés sont capables dès les premiers mois de leur vie de détecter très rapidement dans leur environnement des animaux menaçants, comme des araignées ou des serpents, alors même qu’ils n’ont aucune expérience de ces animaux. On a pu démontrer aussi qu’ils discriminent différentes expressions faciales telles que la joie ou la peur de façon très précoce.” Les P’tits Bouts.

Un mot sur les P’tits Bouts

Les P’tits Bouts est une équipe de chercheurs et chercheuses du BabyLab, un laboratoire de la Faculté des Sciences Psychologiques et de l’Education de l’Université libre de Bruxelles. Elle s’intéresse particulièrement à la manière dont les bébés perçoivent et interagissent avec le monde qui les entoure, ainsi qu’à leurs capacités d’apprentissage. Au BabyLab, on étudie le développement cognitif et langagier des bébés et des jeunes enfants dans des conditions adaptées à leur âge. Les P’tits Bouts font partie du Centre de Recherche en Cognition et Neurosciences (CRCN) de l’Université libre de Bruxelles (ULB).

→ Pour en savoir plus sur les P’tits Bouts

→ Découvrir toutes les études des P’tits Bouts

Samuel Walheer

Gynécologie : quel avenir pour la spécialité ? L’association flamande VVOG fait le point

L’association flamande des gynéoclogues (VVOG) partage son état des lieux sur les futurs grands défis auxquels la profession devra faire face ; impact des réseaux sociaux, pose de stérilet, plan national pour l’endométriose, lettres de référence, téléconsultations ou encore accompagnement des femmes enceintes vulnérables. Le journal le Spécialiste – le groupe de presse médical le plus important de Belgique – a tout récemment participé au dernier symposium de l’association.

L’équipe de Born in Brussels est évidemment très attentive à tous les sujets qui gravitent autour de la femme, du désir d’enfant, en passant par la grossesse, jusqu’à la naissance et les 1.000 premiers jours de vie de l’enfant. Divers articles ont été publiés à cet égard : Endométriose : pour accompagner les (futures) femmes concernées, il faut en parler !, Carte blanche : “Éviter les violences gynécologiques et obstétricales grâce à l’écoute et au respect de chaque femme”, “Mon.Gyneco” vulgarise la gynécologie, pour une meilleure compréhension !, ou encore Téléconsultation : 88% des médecins opposés à la suppression de son remboursement !. Retour sur les points essentiels repris par le journal le spécialiste.

La prise en compte des réseaux sociaux

À l’occasion de son symposium de printemps, le VVOG a abordé les défis de la gynécologie avec comme sujet central l’impact des réseaux sociaux. Les gynécologues sont de plus en plus conscients que leurs patientes puisent des informations sur ces canaux sans toujours en parler avec leur médecin. « Pour répondre à cette tendance, nous envisageons d’être plus présents sur les réseaux sociaux, notamment via un futur compte Instagram. Notre président, le Dr Koen Traen, a aussi eu l’idée d’engager des étudiants en médecine et en communication pour produire des vidéos TikTok fiables afin de lutter contre la désinformation. »

De nombreux gynécologues n’ont qu’une vision partielle de ce qui circule sur des plateformes comme TikTok, où des informations erronées sur la contraception, les traitements hormonaux ou la fertilité sont souvent relayées. Cela dit, certaines applications de suivi de fertilité sont fiables, même si elles semblent moins efficaces pour éviter une grossesse. Leur efficacité se rapproche néanmoins de celle du préservatif », souligne la porte-parole de la VVOG, la Dre Isabelle Dehaene.

Des lignes directrices pour la pose de stérilet

Un autre thème d’actualité est la douleur sous-estimée lors de la pose d’un stérilet. « Sous l’impulsion du Dr Jan Bosteels, notre groupe travaille à des recommandations sur la pose de stérilet, et une étude est en cours pour explorer des méthodes moins douloureuses. Une autre recherche prometteuse, encore à ses débuts, s’intéresse à l’influence de l’alimentation sur la qualité ovocytaire. »

L’endométriose est régulièrement au cœur de l’actualité. La Chambre a récemment approuvé un plan national, qui doit désormais se concrétiser sur le terrain. »

Les honoraires liés aux gardes et à la permanence en gynécologie ont été récemment communiqués. Cette actualité a mis en lumière le rôle des lettres de référence et la possibilité que certains centres adaptent leurs listes d’attente afin de garantir la continuité des soins.

Téléconsultations : continuer à tracer les usages

Autre sujet d’attention : les téléconsultations. Selon une enquête menée par Le Spécialiste et Medi-Sphere, les gynécologues figurent parmi les spécialistes qui y en ont le plus souvent recours, notamment pour commenter des résultats ou assurer des suivis.

Les gynécologues considèrent la téléconsultation comme un moyen économique de gérer les suivis de routine. Bien sûr, cette pratique doit être encadrée. Mais la suppression récente du remboursement soulève des questions pour l’avenir : ces consultations à distance permettent d’économiser du temps et de l’argent, en évitant aux patientes de revenir pour des points mineurs. En attendant, dans les hôpitaux, nous continuons à enregistrer les appels téléphoniques liés à ces suivis, afin de disposer de données chiffrées. »

Le programme des 1.000 premiers jours

Concernant le lancement du « programme des 1.000 premiers jours » porté par le ministre Vandenbroucke – et faisant partie du plan interfédéral soins intégrés– un webinaire est prévu prochainement pour préciser son contenu et répartir les rôles. « Le parcours pour les femmes enceintes vulnérables est déjà bien défini, mais l’encadrement général de ce groupe-cible doit encore être précisé. »

Partagé par Samuel Walheer

L’association SOS Préma alerte l’État français sur le combat des parents de prématurés

Selon les chiffres de l’OMS, plus de 13 millions de bébés naissent prématurés dans le monde. Une réalité qui concerne un grand nombre de familles en Belgique et partout ailleurs. C’est le cas de Griselda et Enzo, parents de la petite Azura née prématurément. SOS Préma – association française d’usagers, reconnue d’intérêt général par le ministère de la Santé – met en avant le parcours du combattant de cette famille qui doit faire 150 kilomètres par jour pour rendre visite à leur fille, hospitalisée à Nîmes. 

La prématurité est sujet abordé à maintes reprises par Born in Brussels au travers d’articles à (re)découvrir : Bébés prématurés : vue d’ensemble sur un sujet qui concerne tant de familles ! , Prédire l’accouchement prématuré, ce sera bientôt possible (et révolutionnaire !), “La peur au ventre” : puissant témoignage sur la prématurité ou encore Naissances prématurées : l’OMS et Unicef tirent la sonnette d’alarme sur cette “urgence silencieuse”. Pour l’heure, SOS Préma délivre ses revendications sur ce sujet qui touche tant de familles, aussi bien en France qu’en Belgique, et qui requiert une présence indispensable des parents auprès de leurs enfants nés prématurément. Des revendications qui font tout à fait écho à ce que peuvent vivre certaines familles dans notre pays également.

« Cette situation est inacceptable ! », déplore Charlotte Bouvard, présidente de SOS Préma. « Pourtant, nous recevons régulièrement des appels de parents en détresse. Entre les frais d’essence, de péage, de parking – de plus en plus souvent payants aux abords des hôpitaux –, ainsi que les coûts liés au baby-sitting des autres enfants, de nombreuses familles se retrouvent dans l’impossibilité de rendre visite quotidiennement à leur nouveau-né hospitalisé. Nous demandons simplement que les parents puissent être auprès de leur enfant prématuré. C’est un besoin vital ! »

{ Communiqué de presse : “LE COMBAT DES PARENTS DE PRÉMATURÉS DOIT CESSER !” }

Griselda et Enzo viennent de saisir la presse car ils luttent chaque jour pour être au chevet de leur fille Azùra, née à cinq mois de grossesse et 630g à l’hôpital de Nîmes, à 150km de chez eux. Une situation intolérable et loin d’être unique puisque c’est la situation de milliers de parents chaque année. SOS Préma alerte les pouvoirs publics depuis 20 ans sur la situation dramatique des parents de nouveau-nés prématurés, pris au piège entre la nécessité d’être auprès de leur bébé, demandée par le corps médical, et les difficultés logistiques et financières. Mais le message ne passe pas.

La présence des parents, un soin vital

Pourtant, les études scientifiques le confirment au plus haut niveau de preuves : la présence des parents auprès de leur bébé prématuré n’est pas une option, mais un soin vital. La présence parentale joue un rôle clé dans le développement neurologique du bébé, dans la réduction des risques de complications et dans la diminution du temps d’hospitalisation. Les soins de développement, qui sont des soins individualisés centrés sur l’enfant et sa famille, ne peuvent être dispensés sans la présence constante des parents.

Les soins de développement ne sont pas un luxe, mais une nécessité

L’argument selon lequel il n’existe pas de place pour les parents, ou que cela représenterait une contrainte pour l’hôpital, ne tient plus et la répartition des moyens sur le territoire est scandaleuse et injuste ! Des hôpitaux comme celui de Créteil ont compris la priorité d’un accompagnement parental 24h/24 pour la santé de l’enfant, en inaugurant il y a quelques jours, des chambres parentales au sein de leur service de réanimation néonatale. Ces solutions doivent être étendues à l’ensemble des établissements de soins.

Les inégalités dans l’accès aux soins de néonatologie sont inacceptables.

S’endetter, voire plonger dans la précarité, ou sacrifier la santé de leur bébé, un choix cornélien pour certains parents qui révèle une politique publique défaillante, une santé à deux vitesses en France. Ces inégalités se traduisent
également par des chiffres dramatiques sur la mortalité infantile, qui ont augmenté ces 20 dernières années et qui ont fait passer la France de la 2ème à la 22ème place en Europe.

Un cadre de référence

Le gouvernement a pourtant parrainé la Charte du nouveau-né hospitalisé en 2021 dans le cadre du programme des 1000 jours. Élaborée par SOS Préma et la Société Française de Néonatalogie (SFN), elle est soutenue par toutes les associations de professionnels en périnatalité. Parents et professionnels de santé s’engagent, en 10 points, à répondre aux besoins essentiels du bébé et donne un cadre de référence pour garantir des soins centrés sur l’enfant et sa famille. Le premier point garantit ainsi la présence continue 24h/24 auprès du nouveau-né d’au moins l’un des 2 parents.

SOS Préma ne se contente plus d’alerter, nous exigeons des solutions concrètes :

  • Des infrastructures adaptées à la présence continue des parents dans tous les services de néonatologie, partout en France, pour tous les enfants, sans exception et sans surcoût pour les familles.
  • Un financement national pour garantir l’accès à ces services, en attendant les réaménagements, et ce, dans tous les hôpitaux, de manière égalitaire.
  • Et que dire de la création d’un Haut-Commissariat à l’Enfance, annoncée par le Gouvernement et
    que tous les acteurs de la périnatalité attendent, pour enfin mettre les besoins des enfants et de leurs
    familles au cœur des priorités gouvernementales…

Un engagement ferme de l’État

La négligence envers les bébés prématurés et leurs familles est une honte pour notre pays. Nous ne pouvons plus attendre. Nous demandons un engagement ferme de l’État pour que chaque enfant, chaque parent, puisse avoir une chance égale et les meilleures conditions possibles pour traverser ce combat qui agit en dominos et peut avoir des conséquences humaines, sociales et médicales larges et à long terme. Il n’y a pas plus fragile qu’un nouveau-né prématuré et cet enfant, au même titre qu’un autre nouveau-né, est l’adulte de demain, notre avenir. Il est temps que notre société prenne enfin sa responsabilité et que l’État instaure une politique de santé long terme.

Partagé par Samuel Walheer