En Fédération Wallonie-Bruxelles, près de 7.000 enfants sont placés chaque année suite à la décision d’un juge. « Qui s’occupe de moi ? », inspiré de l’album jeunesse « Qui s’occupe de Martha ? » d’Emmanuelle Toussaint, est un livret dédiés aux professionnels du secteur. Il a été réalisé pour aider les tout jeunes enfants à mettre du sens sur leur placement, à mettre des mots sur leurs maux. Paru en octobre 2025, cet outil à télécharger gratuitement et remplit de belles illustrations apportant son lot de douceur à un événement qui, s’il n’est pas traité, peut s’avérer douloureux et laisser des traces tout au long de la vie.
Ce livret a donc été conçu dans le but d’aider tous les enfants enfants confiés ou placés, selon la terminologie ; les invitant à se raconter pour parvenir à mettre du sens sur leur situation de placement auprès d’un tiers, une nouvelle famille ou d’un lieu d’accueil.
Il est important de parler des enfants placés en insitution parce qu’ils figurent parmi les enfants les plus vulnérables. En Belgique francophone, chaque année, près de 40.000 enfants sont placésdans des institutions, familles d’accueil ou services spécialisés. Cette séparation, censée rester une exception, est trop souvent une réponse à la pauvreté, faute de solutions de soutien adaptées. » Benoît Van Keirsbilck, directeur de Défense des Enfants International interwiewé par l’ilot.
Pourquoi ce livret ?
Partie de sa propre expérience de chercheuse pour le Pôle EnJeux (Enfance-Jeunesse) pour l’Université d’Angers et en tant que Docteure en psychologie au sein de l’Équipe Mobile de l’EPSM de Vendée Centre Hospitalier Georges Mazurelle (France), Emmanuelle Toussaint a mis toutes ses compétences au service d’un ouvrage. De plus, elle a pu compter sur une collègue de terrain prénommée Justine Salmon ainsi que sur un groupe de travail composé de psychologues intervenant auprès d’enfants placés.
Première édition du livret
Pour ce livret, Emmanuelle Toussaint a donc pu s’appuyer sur ses compétences et s’est entourée des meilleur.e.s, à savoir des collègues expérimenté.e.s, mais elle a pu également compter sur une illustratrice de talent : Cécile BROSSEAU. Paru à Utopique éditions, le livret est donc en libre en accès à destination des professionnels de la petite enfance et de la santé.
« Je m’appelle Martha et il y a quelque temps, comme toi, j’ai été confiée à d’autres adultes que mes parents. C’était dur, tous ces changements. Dame Lapin, qui s’occupe de moi, a réalisé un livret pour m’expliquer, et ça m’a bien aidée. Alors, j’en ai créé un pour toi ! Ce petit livret est le tien. Il te permettra, avec l’aide d’un adulte, de raconter comment se sont passées les choses pour toi lors de ton placement. Quand tu verras cette image, dessine, écris ou colle des photos, ou bien les images que je t’ai préparées en annexe (regarde les chiffres !). J’espère que ce petit livret te plaira et qu’il t’aidera un peu. »
Ce livret est un support créé pour offrir un espace à l’enfant où il peut avoir la possibilité de dire ce qu’il vit, comment il le vit, ce qu’il en comprend, ce qu’il souhaite… » Emmanuelle Toussaint, auteure du livret
« Qui s’occupe de Martha ? »
À l’origine du livret » Qui s’occupe de moi? « , c’est donc un livre jeunesse – faisant partie de la sélection du Prix de littérature jeunesse de l’UNICEF 2026 avec comme thème « Les droits de l’enfant, quelle histoire ! » – intitulé » Qui s’occupe de Martha? » et paru en janvier 2024. En voici un résumé : « Pour Martha, la petite martre des bois, il y a les jours de bonheur, où c’est gâteau aux noisettes et chocolat au lait. Mais il y a ceux, plus nombreux, où Papa hurle après Maman. Les cris et les visages tordus remplacent alors les jeux et les câlins. Dans ces moments-là, dépassés par leurs problèmes, les parents de Martha ne sont plus capables de prendre soin d’elle, et la négligent. Inquiets de la situation, les animaux de la forêt finissent par demander conseil au vieux hibou. Ce dernier décide alors, pour protéger Martha, de la confier à dame Lapin. En attendant que ses parents trouvent une solution à leurs difficultés, Martha sera placée au foyer d’accueil L’Embellie. Dans cette « autre » maison, entourée d’adultes bienveillants, la petite martre va doucement s’apaiser et retrouver le plaisir de jouer. »
Le 14 novembre symbolise la journée mondiale du diabète. Cette année, la Fédération Internationale du Diabète a choisi comme thème « le diabète et le lieu de travail ». Car oui, le diabète touche bien des adultes, parents, femmes enceintes ou devenues récemment mamans. Celles-ci peuvent avoir été touchées par du diabète gestationnel et à risque de développer, par la suite, un diabète de type 2 (qui touche 85% des diabétiques). En guise de soutien, de nombreuses activités – 166 dans pas moins de 63 pays – sont organisées partout dans le monde pour sensibiliser le grand public et les employeurs à mieux comprendre les causes et prévenir les risques de la maladie.
La Journée mondiale du diabète (JMD) est la plus grande campagne de sensibilisation au diabète au monde, touchant un public mondial de plus d’un milliard de personnes dans plus de 160 pays. Elle est célébrée chaque année le 14 novembre, jour de l’anniversaire de Sir Frederick Banting, qui a co-découvert l’insuline avec Charles Best en 1922. La Journée mondiale du diabète a été créée en 1991 par la Fédération internationale du diabète (FID) avec l’Organisation mondiale de la santé et est devenue une Journée officielle des Nations Unies en 2006 avec l’adoption de la résolution 61/225 des Nations Unies. » Lu sur le site de laFédération Internationale du Diabète
Des actions de concrètes
La Fédération Internationale du Diabète (FID) invite donc, d’une part, les associations internationales, les universités, les hôpitaux ou encore les organismes de santé publiques à se joindre au rassemblement mondial en proposant une activité dans leur zone géographique. D’autre part, elle propose des actions de sensibilisation comme un quiz destiné aux personnes diabétiques leur permettant d’estimer dans quelle mesure leur diabète au travail a un impact sur leur bien-être. Pour apporter un soutien supplémentaire, elle propose également aux personnes touchées par la maladie de simplement partager leur vécu et même d’envoyer une lettre personnalisée au ministre de la santé de son pays pour le relayer ensuite auprès des Nations Unies à Genève.
L’association du diabète existe depuis 1942 et a pour vocation d’accompagner les personnes diabétiques, de tout type et de tout âge, dans la gestion de leur maladie. Des personnes elles-mêmes diabétiques et des professionnel.le.s de la santé travaillent ensemble avec comme missions :
Encourager la prévention et le dépistage précoce de la maladie.
Offrir aux personnes diabétiques, à leurs proches et aux professionnels de santé, des informations à jour et validées scientifiquement.
Améliorer la prise en charge médicale des patients afin de minimiser le risque de complications.
Représenter les personnes diabétiques auprès des autorités de santé.
Pour rappel, le diabète de grossesse, ou gestationnel, apparaît généralement chez la femme enceinte vers la fin du deuxième trimestre. Ce changement hormonal et ce taux de sucre trop élevé dans le sang doit être contrôlé. Ce taux de glycémie (sucre) dans le corps doit être traité, au risque de mettre à mal l’accouchement, car de graves répercussions peuvent survenir, autant sur la santé de la future maman que sur le bien-être du bébé. Voici donc quelques pistes préventives afin de gérer au mieux son diabète de grossesse. C’est pourquoi un test de dépistage est proposé à la future maman. Par ailleurs, les symptômes du diabète gestationnel disparaissent généralement à la fin de la grossesse ; bien que les femmes ayant développé du diabète au préalable présentent plus de risque, des années plus tard, de développer un diabète de type 2. De même qu’il est vivement conseillé à une femme diabétique qui souhaite avoir un enfant d’en parler à son.sa gynécologue avant le début de sa grossesse, pour éviter tout risque de complication.
Mieux vaut prévenir que guérir
Certains facteurs accentuent les risques de développer un diabète gestationnel : avoir plus de 35 ans, être en surpoids, avoir du diabète ou des antécédents héréditaires de diabète de type 2… Adopter une hygiène de vie saine au quotidien relève donc d’une nécessité car cela est bénéfique pour tout le monde et, en particulier, pour les femmes. En effet, en menant une vie la plus équilibrée possible, les effets bénéfiques seront visibles sur le corps, ce qui par la suite, permettra de limiter les risques de diabète gestationnel. Voici quelques conseils en ce sens :
Pratiquer une activité physique régulière.
Avoir une alimentation équilibrée et variée (protéines, fruits, aliments riche en fibres et en calcium).
Privilégier les aliments à faible index glycémique et éviter les ajouts de sucres ou les consommer avec modération.
Le dépistage systématique
Pour les femmes enceintes, un test de « dépistage systématique » doit être réalisé au cours de la grossesse ; à savoir entre 24 et 28 semaines. Durant l’examen HGPO (hyperglycémie provoquée par voie orale), la femme enceinte doit se rendre au laboratoire avec la prescription de son.sa gynécologue. Il s’agit de boire, à jeun, une solution sucrée. Le taux de sucre dans le sang sera ensuite surveillé durant 2 à 3 heures avec différentes prises de sang réalisées. L’interprétation des résultats se fait selon des critères très stricts.
Des applications pour gérer son diabète
Il existe plusieurs applications qui peuvent apporter une aide afin de gérer son diabète. Il convient d’en discuter avec son médecin traitant pour validation : Khteller, Gluci-check, Diabhealth, Diabète gourmand, Mon Glucocompteur, MySugr, VeryDiab, OneTouch, Fatsecret. Par exemple, DiabHealth est une application – développée il y a un peu plus de deux ans à Wavre – destinée à simplifier la vie des personnes diabétiques. Elle permet, entre autres, de collecter une série de données sur la personne (taux de glycémie, repas, activités sportives), pouvant être utiles à la prise en charge du patient lors d’une consultation à l’hôpital ou auprès d’un.e professionnel.le de la santé. En accès gratuit, l’application requiert cependant un coût mensuel si l’on souhaite avoir accès à certaines fonctions. Par exemple, la personne diabétique peut envoyer une photo de son assiette à l’application qui évalue le teneur en glucides des aliments. Ce qui permet finalement au patient de calculer les doses d’insuline nécessaires.« Le but de notre appli est d’alléger la charge mentale des patients diabétiques. Et si, grâce à cela, je peux réussir à faire quelque chose de mon diabète, j’en serai très heureux », déclare, à La Libre, Gauthier Bohyn, cofondateur de l’application.
Pour le diabète de type 2, le groupe Multipharma organise des évaluations au sein de ses 243 pharmacies. Il s’agit d’un test de dépistage, appelé Findrisc (Finnish Diabetes Risk Score) et reconnu à l’international, qui permet d’évaluer le risque de développer du diabète dans les dix ans à venir. Une fois le test réalisé, les personnes qui présentent un risque élevé de développer le diabète reçoivent une lettre du pharmacien ainsi qu’un livret de bons conseils d’hygiène de vie afin de réduire les facteurs de risques. Il leur est ensuite demandé de contacter leur médecin traitant afin d’effectuer des tests plus approfondis.
Une nouvelle ligne d’écoute pour aider les parents vient de voir le jour. Plusieurs domaines d’expertise sont mis à disposition des parents membres de Ligue des familles : séparation, congés familiaux, fiscalité, succession ou encore conciliation famille-travail. Un tout nouveau service, totalement personnalisé, qui permettra d’aider de nombreuses familles sur le territoire francophone.
Beaucoup de parents se posent des questions sur la manière de faire valoir leurs droits, optimiser leur dépenses familiales, une manière de vivre après une séparation ou un deuil au sein de leur famille, de trouver un bon équilibre entre leur vie professionnelle et familiale ou ont simplement besoin d’être écoutés. ALLO INFO Parent a été créé pour répondre à toutes ces demandes grâce à une équipe d’experts dans plusieurs matières liées à la famille. Seule condition pour accéder à ce nouveau service : devenir membre de la Ligue des familles.
Plus besoin de multiplier les sources d’information, de passer de forums à ChatGPT en passant par des groupes de discussion sur les réseaux sociaux : nos experts vous répondent quand cela vous arrange le mieux, via le canal que vous préférez et vous apportent conseils, informations et documentations. » La Ligue des familles
Ce service proposé par la Ligue des familles nécessite, de la part des parents qui souhaitent en bénéficier, de devenir membre. Il s’agit donc d’un prérequis qui permettra aux parents d’accéder, par la suite, à la ligne d’écoute « ALLO INFO parents ». Ensuite, voici les prochaines étapes de cette nouvelle offre :
Choisir son moyen de contact : par email ou par téléphone durant l’une de nos permanences, c’est vous qui choisissez ce qui vous convient le mieux ! Vous pouvez réserver votre créneau préféré en ligne pour obtenir un rendez-vous téléphonique.
Expliquer sa situation : en partageant ce qui vous préoccupe, le service fera le maximum pour vous fournir une réponse et des informations concrètes, simples et complètes.
Recevoir de plus amples informations : au terme de cette discussion, vous recevrez une synthèse de ce qui aura été discuté, ainsi que des supports pratiques et concrets vous permettant d’aller plus loin : checklists, titres de livres ou podcasts inspirants, fiches d’information, modèles de courriel, etc.
Préparer son numéro de membre et appeler le 02 507 72 00. Permanences : lundi 12h30 - 16h30 et le jeudi 9h30 - 12h30.
Pour mettre ce service sur pieds et pouvoir répondre au mieux aux attentes des parents, la Ligue des familles a fait appel à une équipe spécialisée : des experts en droit de la famille, une experte fiscaliste, des juristes spécialisées en droit des successions ou encore une experte en conciliation vie familiale – vie professionnelle. La Ligue des familles propose donc ce service personnalisé qui apportera un soutien supplémentaire aux familles et ce, dans plusieurs domaines : conciliation vie de famille – vie de travail : congés parentaux, congés pour enfant malade, organisation du quotidien, séparation et recomposition familiale : démarches, droits, organisation de la garde et finances familiales : allocations, budget…
« Ensemble pour la petite enfance, d’une large enquête citoyenne à des pistes concrètes d’amélioration » était la thématique de la matinée organisée par Make.org le 15 octobre dernier. Une conférence interactive rassemblant des experts du secteur, ainsi que des travailleuses de terrain installées dans le public, autour de deux tables rondes : augmenter les capacités d’accueil et revaloriser les métiers de la petite enfance. Born in Brussels n’a pas manqué cet éventement et vous en fait le compte-rendu.
Salle du BeCentral choisie pour accueillir l’événement. Photo : Samuel Walheer
Pour mettre le sujet sur la table, des experts ont été invités à établir leur état des lieux du secteur ainsi que leurs pistes d’améliorations, le tout dans un contexte actuel qualifié de critique. Suite aux présentations, la parole était donnée au public parmi lequel se trouvaient des acteurs de terrains ; une majorité de directrices de crèche privée et publique, des puéricultrices, une directrice d’établissement scolaire pour adultes ou encore un service d’accompagnement pour parents solos. Pour en témoigner, ces dernières connaissent les difficultés liées à leur métier – mais également à leur rôle de parents – et la souffrance que vit actuellement l’ensemble du secteur de la petite enfance.
Contexte
En guise d’introduction à la conférence, le directeur Rémy Leclercq de Make.org, organisateur du jour, a pris la parole pour rappeler qu' »après avoir consulté une cinquantaine d’experts de la petite enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles, il s’est avéré que deux consensus ressortent. Le premier est que nous sommes dans une période critique ; les décisions prises dans les prochains mois auront un impact considérable sur les cinq prochaines années dans le secteur de la petite enfance. Le deuxième est que s’il n’y a pas d’échanges entre les différents acteurs de terrain et les politiques alors il sera difficile voire impossible de trouver une solution à la hauteur des attentes et de l’enjeu actuel. »
8.000 c’est le nombre de places dans les crèches subventionnées qui risquent de disparaître avant la fin de la législature, dans les toutes prochaines années si on ne change pas les politiques publiques. Ce qui ne fera qu’aggraver la situation de crise que l’on connait actuellement dans le secteur de la petite enfance », ajoute Daniel Verougstraete, co-créateur d’Impactoo.
Origine du manque/perte de place en crèche
Parmi les intervenant.e.s de la première table ronde : Daniel Verougstraete, co-créateur de l’asbl à projets sociaux Impactoo. Ce dernier dévoile quelques chiffres importants tirés d’une large enquête réalisée sur le terrain et intitulée : « Accueil de la Petite Enfance : sortir de l’impasse ». Suite à une grande enquête réalisée en 2024 auprès de 700 milieux d’accueil, le premier chiffre cité est 10.000€ ; il s’agit d’un montant relatif à une place par an dont va disposer une crèche non subventionnée pour couvrir l’ensemble de ses coûts. La grande majorité de cette somme provenant des parents et d’une légère aide publique. Le double sera alors requit pour une crèche communale avec une participation légèrement moindre de la part des parents mais d’une aide plus conséquente des subventions publiques. Un deuxième chiffre cité est 4.500€, par place par an, est le montant du déficit structurel dont doivent faire face les crèches non subventionnées. Daniel Verougstraete explique : « Toutes ces crèches ne ferment pas car elles sont inventives de mécanismes de résilience pour pouvoir faire face à la situation« .
Lorsque l’on visite des crèches, on voit dans la majorité des cas des enfants heureux et des parents satisfaits mais on constate que les équipes trinquent. Il ne faut pas chercher très loin les raisons des fermetures des crèches : à force de tirer sur le fil, ça lâche et cela provient d’une lassitude, un grain de sable qui vient compliquer les choses. » Daniel Verougstraete, co-créateur d’Impactoo.
Trois mécanismes de résilience
Selon l’étude d’Impactoo sur la petite enfance, voici des mécanismes développés actuellement par les crèches non subventionnées pour survivre :
Certaines directrices de crèches ne se payent pas, peu ou moins que ce qu’elles devraient.
Dans les crèches non subventionnées, du personnel travaille sous un statut d’indépendant ; cela coûte moins cher mais c’est un statut précaire.
L’absentéisme : difficile, voire impossible, financièrement de remplacer du personnel, des arrangements pour combler le manque qui ne créé pas une situation qualitative d’accueil et pour le bien être des enfants.
Dans une grande majorité des crèches non subventionnée, le nettoyage et la préparation des repas sont réalisés, en plus de l’accueil des enfants, par l’équipe des puéricultrices ; créant une tension importance sachant que leur travail est déjà exigent.
Une des réalité du terrain chez nous, dans le Brabant Wallon : pour un temps plein à la crèche, on demande 990€ aux parents, ce qui, il faut l’avouer est tout de même excessif. Je me retrouve très régulièrement avec des enfants qui quittent notre crèche en cours de route. Pendant 6 mois, notre crèche n’était pas remplie parce que c’est trop cher. On se retrouve aujourd’hui au bord de la faillite car on ne s’en sort plus financièrement, c’est triste ! » Témoignage de Sabine, travailleuse dans une crèche non subventionnée (niveau 1)
Comment revaloriser le métier dans l’accueil de la petite enfance ?
Les métiers dans le secteur de la petite enfance ne sont pas simples. Contrairement à ce que l’on peut souvent entendre de personnes qui n’évoluent pas dans le secteur, il ne suffit pas d’aimer les enfants pour travailler avec eux. L’accueil de la petite enfance requiert un accueil de qualité des enfants qui y sont inscrit ainsi que des compétences de la part des professionnelles, venant solidifier une vocation. En parallèle à cela, il est un fait : le métier n’est pas valorisé. Selon les intervenant.e.s, cela provient, d’une part, du fait que l’inscription n’est pas obligatoire, contrairement à celle de l’enseignement fondamental – et donc, pas nécessairement important pour l’enfant. D’autre part, la non reconnaissance du travail effectué par l’accueil de la petite enfance est une réalité qui entache la valorisation d’un travail dur et multitâches.
À cet égard, Eddy Gilson, Directeur accueil de l’enfance – Office de la Naissance et de l’Enfance, explique au début de sa présentation qu’une large étude a été menée, fin 2024, par l’ONE et ses partenaires du réseau auprès de 40 institutions européenne. Ceci, afin de clarifier la situation par un état des lieux, une objectivation et un apport de chiffres concrets. La situation est la suivante : il faut pouvoir expliquer un manque de personnel dans les milieux d’accueil, l’absentéisme et le manque de candidatures dans les filières de l’accueil de la petite enfance. Il déclare : « Essayons, tous et toutes à notre niveau, en tant que citoyen.ne, de changer le regard sur les professionnel.le.s de la petite enfance. L’absence totale de reconnaissance pour ces métiers est une réalité que l’on entend partout, que ce soit pour les enseignants, les infirmières et bien plus encore pour les métiers de la petite enfance. »
L’évolution des formations
Pour Eddy Gilson, l’évolution des formations n’avance pas assez vite. En effet, le bachelier a été créé ainsi que les formations de directions mais, selon lui, elles doivent être revues et unifiées autour d’une seule formation réseau commun : « Cela fait trois législatures que le projet pour revoir ces formations a été lancé mais depuis lors, rien n’est fait. Les contenus des formations pourraient être revus, afin d’éviter d’avoir six ou sept formations différentes mais en avoir une qui propose des stages. Cela permettrait de soutenir les inscriptions, les écoles et les filières. Il y a un travail important qui doit être fait : mieux communiquer sur ces métiers de la petite enfance pour, in fine, améliorer le regard du grand public. » L’expert explique également que ce qui ressort de l’enquête n’est pas seulement le sujet des salaires mais aussi les conditions de travail et le manque de matériel ou d’environnement adéquat et de qualité pour recevoir des enfants.
La concurrence entre les sous secteurs est un problème fondamental. Qu’on soit dans le secteur subventionné ou non subventionné, la question qui se pose est la même partout : le recrutement. Aujourd’hui, c’est le candidat qui fixe les conditions et met en concurrence les futurs employeurs. Plus globalement, nous sommes face à une pénurie multisectorielle qui se répand partout en Belgique. La Flandre est encore plus touchée avec un taux de fermeture des crèches non subventionnées largement supérieur aux francophones. » Eddy Gilson, Directeur accueil de l’enfance – Office de la Naissance et de l’Enfance.
C’est tout récemment qu’Iriscare a communiqué l’information sur son site : le premier chatbot IA (intelligence artificielle) destiné aux allocations familiales est lancé pour la première fois en Belgique. Pour rappel, c’est Famiris qui est en charge des allocations familiales publiques de la Région de Bruxelles-Capitale et qui fait également partie d’Iriscare, organisme d’intérêt public (OIP) bicommunautaire. Le but de ce nouvel outil est de simplifier l’accès vers de l’information claire et précise pour les familles.
{ Communiqué de presse d’Iriscare }
Iris : interlocuteur numérique pour toutes les questions relatives aux allocations familiales
En Région bruxelloise, le paysage des allocations familiales n’est pas toujours simple : les familles peuvent être affiliées à la caisse d’allocations familiales publique, Famiris, ou à l’une des quatre caisses privées. Les familles trouvent souvent des informations en ligne sur les allocations familiales bruxelloises, flamandes et wallonnes, ce qui rend difficile la recherche. Cette fragmentation fait qu’elles se perdent souvent entre les différents sites web et guichets. Iris répond à ce besoin d’informations claires et accessibles. L’assistant numérique regroupe toutes les informations de base de Famiris en un seul endroit et guide les utilisateurs pas à pas dans la compréhension de leurs droits et des procédures à suivre.
Dans les deux langues
L’assistant IA fonctionne en néerlandais, en français et en anglais et base ses réponses exclusivement sur des foires aux questions soigneusement élaborées par Famiris. Nous évitons ainsi les informations erronées ou aléatoires, un risque bien connu dans les applications IA génériques. Iris esten outre disponible 7 jours sur 7, ce qui en fait un collègue numérique facilement accessible, prêt à soutenir les familles quand cela leur convient. Le chatbot vient compléter les services déjà proposés. Nos collaborateurs de l’accueil restent disponibles en semaine, tant physiquement à l’accueil que par téléphone, pour offrir des conseils personnalisés et adaptés à chaque situation. Iris prend facilement en charge les questions simples et fréquentes, tandis que nos collaborateurs continuent à traiter les dossiers plus complexes.
Des premiers résultats prometteurs
Le lancement d’Iris marquele point de départ de la stratégie numérique plus large d’Iriscare. Avec ce projet, Iriscare souhaite explorer davantage comment des outils intelligents et accessibles peuvent aider les familles à s’orienter plus rapidement dans le système des allocations familiales et l’offre de services plus large. Les premiers résultats montrent qu’Iris apporte une réelle valeur ajoutée aux utilisateurs bruxellois. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Moyenne de 129 conversations par jour
Plus de 9.000 conversationsau cours des premières semaines
91 % de satisfactiondes utilisateurs
Questions les plus fréquentes: allocation de naissance, paiements, allocations familiales pour étudiants et suppléments sociaux
Tania Dekens, fonctionnaire dirigeant d’Iriscare : « Avec Iris, nous voulons aider les familles à mieux comprendre le système des allocations familiales, de manière simple et accessible. Dans un paysage parfois difficile à appréhender, le chatbot les aide à trouver rapidement les bonnes informations. Il renforce notre approche et nous permet de rester proches, même en ligne. L’innovation numérique et un service chaleureux vont de pair : la technologie renforce notre humanité, elle ne la remplace pas ».