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Oui, les enfants ont des droits dès la naissance ; parlons-en !

Le 20 novembre, c’est la journée mondiale des droits de l’enfant ! L’occasion de les énumérer et de faire le point sur toute une série de nouveautés en la matière en Belgique : l’élection d’un nouveau délégué aux droits de l’enfant, un portail web flambant neuf, une série d’événements organisés… Car oui, l’enfant a des droits dès sa naissance et il faut en parler le plus possible.

Les droits de l’enfant, dont certains sont accordés dès la naissance du bébé, sont exprimés dans la “Convention internationale relative aux droits de l’Enfant” de 1989, ratifiée par 192 pays. Si on en parle le 20 novembre, ce n’est pas un hasard ; autant cette Convention que la Déclaration de 1959 ont précisément été adoptées ce jour-là.

Des droits dès la naissance

Parmi les droits fondamentaux des bébés, il y a d’abord les droits civils : droit à la vie, droit à un nom et une nationalité, protection de la vie privée, droit à la protection et aux soins nécessaires… Plus spécifiquement, l’enfant handicapé a le droit de bénéficier de soins spéciaux ainsi que d’une éducation et d’une formation appropriées pour lui permettre de mener une vie pleine et décente.

Les droits économiques imposent qu’un enfant ait droit à un niveau de vie suffisant à son développement physique, mental, spirituel, moral et social. Il a également le droit de bénéficier de la sécurité sociale, y compris les assurances sociales.

Concernant ensuite les droits politiques, nul enfant ne doit être soumis à la torture, à des peines à des peines ou traitements cruels. L’État doit protéger l’enfant contre toutes formes de mauvais traitements perpétrés par ses parents ou par toute autre personne à qui il est confié. L’enfant a aussi le droit de vivre avec ses parents, à moins que cela ne soit jugé incompatible avec son intérêt supérieur.

Les droits sociaux, quant à eux, impliquent que l’enfant ait un niveau de vie suffisant, qu’il soit dans le meilleur état de santé possible, qu’il bénéficie de soins spéciaux s’il est handicapé et enfin qu’il bénéficie d’une protection familiale de remplacement s’il est privé de son milieu familial.

 Les droits culturels, finalement, concernent : le droit à l’éducation, le droit à épanouissement de la personnalité de l’enfant et le droit aux loisirs, au jeu et à la participation à des activités culturelles et artistiques.

Un nouveau délégué francophone des droits de l’enfant

Depuis le début de l’année 2023, Solayman Laqdim est le nouveau Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE). Il succède à Bernard De Vos qui était à ce poste depuis 15 ans. Le rôle du DGDE n’a, quant à lui, pas changé ; il s’agit de formuler des recommandations et de rappeler régulièrement aux responsables politiques et administratifs leurs engagements et leurs obligations en matière de droits des enfants. À 43 ans, Mr. Laqdim entend bien lutter prioritairement contre la pauvreté, car, comme il l’exprime au sein d’une interview de l’ONE : “Les enfants qui ont le plus de difficultés à faire valoir leurs droits proviennent malheureusement souvent de familles en grande précarité.”

Le 20 novembre, comme chaque année à l’occasion de l’anniversaire de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, un rapport est rendu par le DGDE. Pour Monsieur Laqdim, en l’occurence, ce fut son premier rapport annuel, depuis sa prise de fonction, qu’il a remis en main propre à Rudy Demotte, Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Voici le rapport annuel → : Détail d’une actualité – Le nouveau rapport annuel 2022-2023 du Délégué général aux droits de l’enfant (cfwb.be)
Par la suite, le rapport du Délégué général sera examiné et discuté en commission de l’Enfance au cours de la session parlementaire 2023-2024.

Du côté flamand, c’est le “Kinderrechtencommissariaat” qui donne la parole aux enfants et aux jeunes. Cette commission, tout comme celle de Fédération Wallonie-Bruxelles, détecte les signaux de transgression des droits des enfants et des jeunes avec l’aide des parents, des professionnels et d’autres personnes dans l’environnement de l’enfant. Les membres interviennent en tant que médiateurs, enquêtent sur les plaintes et conseillent les décideurs. Depuis le 1er août 2019, Caroline Vrijens est la troisième commissaire flamande aux droits de l’enfant.

Un portail web flambant neuf et une chaîne Youtube

Le nouveau DGDE, Solayman Laqdim, insiste sur l’importance pour les enfants de connaître leurs droits : “Il faut tout mettre en œuvre pour faciliter l’accès à cette information en la vulgarisant dans un langage accessible aux enfants. Mon équipe et moi-même nous appuyons aussi sur tous les moyens de communication et de diffusion que les jeunes utilisent”, déclare-t-il encore à l’ONE. En effet, depuis son élection, un nouveau portail web plus ergonomique et intuitif a été lancé pour promouvoir les droits de l’enfant. Une chaîne Youtube a également fait son apparition et diffuse des vidéos très professionnelles (tournées notamment par BX1), animées par et pour les enfants. Ces dernières ont d’ailleurs reçu un coup de projection en prévision de la journée du 20 novembre.

Des événements pour promouvoir les droits de l’enfant

Un événement bien connu du grand public et destiné aux enfants de 0 à 18 ans est le festival En Avant ! Cette fête des droits de l’enfant a lieu tous les ans depuis 2011 et vise à “conscientiser les enfants à leurs droits, d’une manière ludique et festive”.

La Ligue des droits de l’enfant s’emploie également à organiser une série d’événements ou de conférences davantage adressés aux professionnels. Par exemple, ce 20 novembre, la Ligue a convié le secteur à un colloque sur l’inclusion scolaire.  Car le droit à l’inclusion est tout aussi important que le droit à l’instruction scolaire.

Du côté néerlandophone, une campagne avec des affiches, des mindmappings, des t-shirts et des autocollants a été lancée par le “Kinderrechtencommissariaat”. Les slogans : “Donnez une voix aux jeunes !” ou “Nous défendons vos droits !”

Pauvreté des enfants : la Fondation Roi Baudouin présente de nouveaux angles d’analyse

Le 18 octobre dernier, une nouvelle étude (demandée par la Fondation Roi Baudouin) relative à la déprivation des enfants a été présentée à une centaine de décideurs politiques. Les dernières données en matière de déprivation des enfants confirment la persistance de difficultés quotidiennes pour de nombreux enfants dans notre pays. 12,8 % d’entre eux sont victimes de déprivation matérielle : ils manquent au quotidien d’au moins trois des 17 éléments considérés par l’UE comme essentiels à un développement sain et équilibré. Avec une telle proportion, la Belgique fait figure de mauvais élève dans le classement de l’UE. Toutefois, la réalité est à nuancer car il existe de fortes disparités en fonction des régions du pays. Fait inquiétant : les enfants qui vivent principalement ou exclusivement avec leur maman (solo) courent un risque quatre fois plus élevé d’être déprivés. 

{Communiqué de presse de la Fondation Roi Baudouin}

La pauvreté des enfants constitue un problème de société majeur aux conséquences considérables, tant pour les enfants et leur entourage, que pour la société toute entière. Afin d’apporter de nouveaux angles d’analyse sur une problématique qui sera au cœur de la présidence belge de l’Union européenne début 2024, la Fondation Roi Baudouin publie les résultats d’une nouvelle étude menée par deux chercheurs, Anne-Catherine Guiot (LISER) et Wim Van Lancker (KULeuven), basée sur les dernières données disponibles (datant de 2021).

Disparités régionales

Depuis 2018, les États membres de l’UE utilisent un indicateur complémentaire aux revenus des parents pour mesurer la pauvreté des enfants : la déprivation spécifique des enfants. Cet indicateur mesure les difficultés quotidiennes des enfants, qui peuvent être différentes de celles de leurs parents. Il est basé sur l’accès à un ensemble de 17 items considérés comme nécessaires au développement sain et équilibré de tout enfant vivant en Europe : mange-t-il des fruits et légumes chaque jour ? Invite-t-il parfois des amis à la maison ? Vit-il dans un logement correctement chauffé ? … On considère qu’un enfant est déprivé s’il lui manque au moins trois des 17 items (cfr infographie).

En Belgique, 12,8% des enfants sont en situation de déprivation, avec de fortes disparités régionales : 21% à Bruxelles, 17,3% en Wallonie et 8,5% en Flandre. Bien que la déprivation des enfants ait considérablement diminué dans l’ensemble de l’UE depuis 2014, la baisse est beaucoup plus limitée en Belgique. Il est frappant de constater que certains États membres, dont le niveau de prospérité est plutôt faible (comme la Slovénie, l’Estonie ou la Croatie), parviennent à mieux protéger les enfants de la déprivation matérielle que certains pays plus favorisés, comme la Belgique.

Des enfants plus à risque que d’autres

Certains enfants sont plus exposés à la déprivation matérielle. Le risque est beaucoup plus élevé pour les enfants dont les parents

  • sont sans emploi ;
  • ont des faibles revenus ;
  • sont peu qualifiés ;
  • sont locataires ;
  • sont originaires d’un pays hors de l’UE ;
  • sont isolés – et spécialement, les mères isolées.

De multiples conséquences

· L’étude révèle le lien entre déprivation et problèmes de santé : un enfant déprivé court trois fois plus de risque d’être en mauvaise santé. Cette situation peut avoir des répercussions à court et à long terme, une fois les enfants devenus adultes. Les enfants déprivés ont aussi proportionnellement davantage de besoins médicaux non satisfaits.

· En matière d’accueil de la petite enfance, les enfants déprivés sont doublement pénalisés. Non seulement ils fréquentent moins les services d’accueil de la petite enfance de type crèche, mais ils ont aussi moins tendance à bénéficier d’une garde informelle par des membres de la famille.

· Les enfants déprivés sont davantage susceptibles de vivre dans un logement social que les enfants non déprivés. Toutefois, avec 75% d’enfants déprivés qui ne vivent aujourd’hui pas dans un logement social, il existe un large potentiel inexploité d’amélioration des conditions de vie de ces enfants au moyen de ce type de logement.

Davantage de déprivation lorsque les mères sont seules

Pour la première fois, l’étude met en lumière le risque de déprivation des enfants selon le mode de garde et en particulier, chez les enfants dont les parents sont séparés – soit un quart des enfants de 0 à 17 ans. Deux tiers d’entre eux vivent principalement ou exclusivement avec leur mère. Si les enfants vivant avec des parents isolés (qui ne se sont pas remis en couple) sont plus exposés à la déprivation, ceux qui résident avec leur mère isolée courent un risque quatre fois plus élevé d’être déprivés. En comparaison, ce risque est 2,5 fois plus élevé pour les enfants qui vivent avec leur père isolé.

Les mamans qui ont la garde (quasi) exclusive de leur(s) enfant(s) cumulent différentes formes de vulnérabilité, ce qui augmente le risque de déprivation de leurs enfants. 80 % d’entre elles travaillent à temps partiel, sont au chômage ou inactives. Leurs revenus sont donc plus faibles, alors que les coûts liés à l’organisation familiale et à la prise en charge des enfants sont plus élevés. De plus, 61% des mères isolées ne perçoivent pas de pension alimentaire de la part de leur ex-partenaire.

Si la pauvreté des enfants reste une réalité inquiétante, elle n’est toutefois pas inéluctable : la mise en place et le renforcement de politiques ciblées constituent un levier puissant pour enrayer le cercle vicieux de la pauvreté. À cet égard, l’étude fournit autant de clés de lecture dont la compréhension est utile pour les décideurs politiques qui souhaitent prendre des mesures structurelles efficaces, afin de lutter contre cette problématique.

Périnatalité, petite enfance et santé mentale : le secteur s’unit pour mieux aider les familles

Sous l’égide de Bru-Stars, réseau bruxellois en santé mentale pour enfants et adolescents, un groupe de travail inédit en périnatalité, petite enfance et santé mentale vient d’être initié. Il s’agit de rassembler plusieurs professionnels, tant francophones que néerlandophones, travaillant dans le secteur de la périnatalité à Bruxelles pour réfléchir ensemble à la manière de partager plus efficacement les connaissances et expertises. L’objectif ultime est bien sûr de mieux intervenir auprès des familles.

Cette initiative de créer un groupe de travail s’est plus spécifiquement concrétisée dans le cadre du Programme Crosslink, destiné à une meilleure mise en lien des professionnels autour de l’une ou l’autre thématique en santé mentale, liée à la périnatalité et à l’enfance (de 0 à 6 ans). Ce dernier est chapeauté par Caroline Grégoire, psychologue clinicienne au sein de l’équipe mobile Périnatalité et Enfance de Bru-Stars.

Objectifs du GT Périnatalité et petite enfance

Ce groupe de travail avait déjà été mis en place il y a plusieurs années, mais avait vu ses activités ralentir lors de la crise Covid. La réflexion a donc récemment repris du service et, cette fois-ci, Born in Brussels a été convié pour participer aux échanges. Le traditionnel tour de table a montré une forte participation du monde “psy” : psychologues, pédopsychiatres, assistant.e.s sociaux.ales issu.e.s d’hôpitaux dotés d’unités mères (parents)/enfants… D’autres professionnels représentaient les crèches, le SAJ, un centre d’expertise périnatale, des équipes mobiles d’intervention en santé mentale ou encore l’ONE.

Les objectifs de ce groupe de travail sont clairs :

  • Faciliter l’échange et le partage d’expériences, d’expertises entre professionnels de terrain de différents secteurs autour de la périnatalité et de la petite enfance.
  • Promouvoir l’interconnaissance des acteurs.
  • Élargir l’expertise concernant la santé mentale.

Besoins et souhaits des participants à cette première réunion de réseau

Si beaucoup d’acteur.rice.s présent.e.s lors de cette première réunion appartenaient au monde des “psys”, le programme Crosslink se veut ouvert à d’autres disciplines et experts de terrain. En effet, les problématiques soulevées par les participant.e.s sont multiples et touchent tant aux domaines sociaux que médicaux et psychologiques. Les causes des troubles de santé mentale qui touchent les adultes ou les enfants durant cette période périnatale sont bien souvent complexes et liées à de nombreux facteurs imbriqués. D’emblée, les participant.e.s ont été invité.e.s à déterminer trois préoccupations et besoins, par ordre d’importance, dans leur pratique quotidienne.

Réseautage, cartographie, réflexions…

Les thématiques retenues concernaient le plus souvent une meilleure connaissance des acteur.rice.s entre eux, tant du côté francophone que néerlandophone, un espace numérique dédié au réseautage, ainsi qu’une cartographie des organismes et acteurs.rice.s bruxellois.e.s.

Les participant.e.s ont également exprimé l’importance de faire remonter, au politique, les freins au bon déroulement de leur pratique quotidienne et de manière plus générale, l’importance de mener une réflexion sur les facteurs sociaux et matériels qui influent sur la santé mentale de leurs patient.e.s.

Parmi d’autres souhaits exprimés, il semble important d’élargir l’interdisciplinarité des participant.e.s et d’inviter d’autres professionnel.le.s de première ligne à rejoindre le réseau qui se forme : sages-femmes, médecins généralistes, kinés, infirimier.ère.s, ou encore responsables d’associations en contact avec les futurs et jeunes parents.

Quels outils pour une meilleure communication ?

Au terme des échanges, il était question de déterminer la façon dont le réseau pourrait parvenir à mieux communiquer et à mieux échanger leurs connaissances et expertises. Parmi les outils proposés :

  • Les groupes de travail
  • Les formations
  • L’intervision
  • Une cartographie des acteurs

Quelques mots sur Bru-Stars

À la tête de ce groupe de travail : Bru-Stars. Ce réseau réseau bruxellois en santé mentale pour enfants et adolescents a été créé dans le cadre de la nouvelle politique en santé mentale. Il s’est considérablement développé depuis le Covid et agit sur plusieurs tableaux (dont le programme Crosslink déjà évoqué). Mais son but premier est de proposer des interventions auprès des enfants et des adolescents, ainsi qu’auprès des (futurs) parents. Des équipes mobiles interdisciplinaires se déplacent partout dans Bruxelles ; surtout en cas de crises, mais aussi pour un suivi de maximum un an. Ce n’est jamais le particulier qui contacte le service, mais toujours le généraliste, le spécialiste, l’hôpital, l’école… Les psychologues de Bru-Stars sont la première porte d’entrée vers les soins psychologiques urgents. Ensuite, le patient (ou son parent) pourra faire appel à un autre psychologue pour un suivi plus long (qu’il trouvera facilement sur la nouvelle plateforme PsyBru).

→ Vous êtes un.e professionnel.le de la périnatalité et vous avez envie de rejoindre le programme Crosslink – Groupe de travail périnatalité et petite enfance ? N’hésitez pas à contacter Caroline Grégoire de Bru-Stars : c.gregoire@bru-stars.be ou sa collègue Jessy Poels : j.poels@bru-stars.be

“Précarité : la défaite des mères”, Born in Brussels a participé au débat

Fin septembre, la coordinatrice de Born in Brussels, Emmanuelle Vanbesien, a été conviée à participer à un débat animé par Alter Échos. La thématique abordée, déjà développée au sein d’un dossier écrit paru quelques semaines plus tôt, porte sur la question de la précarité dans le cadre de la maternité. 

“Précarité, la défaite des mères” est le titre choisi autant pour le débat du 28 septembre, que pour le dossier paru dans le dernier numéro d’ Alter Échos (magazine d’analyse critique des problématiques sociales depuis 25 ans en Belgique).

“La maternité a un coût bien réel pour les femmes”

En description du podcast disponible sur SoundCloud et diffusé sur les ondes de Radio Campus et Radio Panik, Alter Échos écrit : “«Véritable ralentisseur de carrière et accumulateur de dépenses, la maternité a un coût bien réel pour les femmes et leur indépendance économique», soulignait en juin dernier une note de l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes en France. Avant d’interroger : « Pour les femmes, quel est le coût d’être mère ? »
À l’évidence, la facture est salée. À fortiori pour les femmes qui connaissent déjà une ou plusieurs formes de précarité. Départ du géniteur à l’annonce de la grossesse, davantage de difficultés à trouver un logement pour les femmes en situation irrégulière, risque accru de perdre son emploi… Les facteurs de risques sont nombreux. Et les liens entre maternité et précarité, pluriels et complexes.”

Croiser autant les points de vues que les domaines d’expertises

Parmi les invitées de ce débat, outre notre représentante, Emmanuelle Vanbesien, deux professionnelles et expertes de ces questions étaient également présentes : Rachel Gourdin, sage-femme au sein de l’asbl Aquarelle et Sylvie Anzalone, porte-parole de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE). Il s’agissait de répondre à une série de questions et de croiser autant les points de vues que les domaines d’expertises. Par exemple : “En quoi la précarité est-elle source de difficultés pour les (futures) mères ?” ; “En quoi la maternité peut-elle aussi renforcer la précarité ?” ; “Face à l’urgence, comment offrir refuge et soutien aux mamans sans abri et à leur bébé ?” ; “Un enjeu reste crucial après l’accouchement: l’accès aux crèches ?” ; Etc. En ce qui concerne Born in Brussels, l’idée était de suggérer aux mères en difficultés financières ou aux professionnel.le.s qui les accompagnent, que des aides existent. Adresses, conseils concrets, partages d’expériences… Tout cela peut être trouvé sur notre site web. 

↓ Écouter le débat

Pauses “allaitement” : une campagne (re)lancée par l’ONE

À l’occasion de cette semaine mondiale de l’allaitement maternel, du 1er au 7 octobre 2023, l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) relance sa campagne de sensibilisation. L’objectif est, une nouvelle fois, de rappeler toute l’importance de l’allaitement maternel en mettant l’accent sur cet “enjeu de santé publique”.

Dans sa campagne de promotion et de soutien à l’allaitement, l’ONE délivre le message suivant : “Permettre l’allaitement maternel : changer les choses pour les parents qui travaillent”.

Les pauses “allaitement”, un soutien considérable pour les jeunes mamans

L’allaitement nécessite, comme pour tout, une phase d’apprentissage autant pour la jeune maman que pour son bébé. Lorsqu’une routine s’est installée, bébé s’en va pour la crèche alors que maman retourne travailler. Parfois moins bien informées sur la question, certaines mamans abandonnent l’allaitement à ce stade-là, alors que d’autres continuent à tirer leur lait durant leur travail (avec l’accord préalable de leur employeur). L’ONE conseille de se renseigner sur la législation du travail et sur les pauses d’allaitement auxquelles toutes les mères salariées ont droit.

L’allaitement, un bienfait à plusieurs égards

Le lait maternel présente une multitude de bienfaits pour le bébé. En se référant aux recommandations faites par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’ONE souligne : “Le lait maternel couvre l’entièreté des besoins nutritionnels du bébé durant les six premiers mois de la vie et contribue à couvrir les besoins en lait après l’introduction des aliments solides”. De plus, en allaitant son bébé, la maman lui offre un contact peau à peau, moment sécurisant pour ce tout petit qui a vécu 9 mois bien au chaud et à l’abri, dans l’utérus. Des interactions se créent entre bébé et sa maman, ce qui permet de pérenniser ce lien particulier. Par ailleurs, l’allaitement, bien qu’encouragé par une majorité de professionnels de la santé, se présente comme un choix personnel pour la maman. Un bébé nourri au biberon bénéficiera aussi de ces moments de proximité, autant avec sa maman qu’avec son papa.

Des affiches et des conseils

Pour cette campagne, des affiches de sensibilisation fournies par le Comité fédéral de l’allaitement maternel (CFAM) seront affichées dans les bureaux de consultations de l’ONE. Par ailleurs, durant toute la semaine, les familles et les professionnels seront sensibilisés et conseillés sur cette thématique de l’allaitement maternel au travail.

L’Hôpital Érasme participe à la sensibilisation

À l’hôpital Érasme, une sensibilisation sur le sujet s’organise également. Voici ce qui est écrit sur leur site : “La maternité d’Érasme met en avant l’harmonie entre l’allaitement maternel et la vie professionnelle. Nos collègues, qu’ils soient médecins, sage-femmes, infirmières, et bien d’autres démontrent que, dans un environnement de travail favorable, l’allaitement et la carrière peuvent coexister. Les pauses dédiées pour tirer leur lait et les salles de lactation incarnent le soutien essentiel à leur bien-être. Derrière cette réussite se cache toutefois un effort soutenu et une persévérance remarquable. Concilier l’allaitement avec les exigences de la profession médicale demande une détermination sans faille. Cette semaine, nous soulignons non seulement la compatibilité de l’allaitement et du travail, mais aussi l’engagement constant nécessaire pour préserver cette symbiose. C’est une opportunité de mettre en lumière notre respect envers la parentalité au sein de notre communauté professionnelle.”