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Hors les murs : semaine mondiale de l’allaitement maternel dans 170 pays du monde

S’il est vrai que la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (SMAM) ne sera célébrée qu’en octobre en Belgique ou en France, pour 170 autres pays, elle a déjà lieu la semaine du 1er au 7 août, avec le soutien de l’UNICEF et l’OMS. Chaque année, c’est l’occasion pour des organisations, associations, ainsi que le grand public, de soutenir, encourager et protéger l’allaitement maternel à travers le monde. Le thème de la SMAM 2024 : « Réduire les inégalités en matière de soutien à l’allaitement ».

C’est l’ONG WABA, Alliance mondiale pour l’allaitement maternel, qui coordonne et organise la Semaine mondiale de l’allaitement maternel du 1er au 7 août. Le thème qu’elle a choisi pour la SMAM 2024 : « Réduire les inégalités en matière de soutien à l’allaitement » (« Closing the gap: Breastfeeding support for all »). Il est question de mettre en avant la nécessité d’améliorer le soutien à l’allaitement maternel pour réduire les inégalités sociales, avec un focus particulier sur les périodes d’urgence et de crise.

Historique et origine de la SMAM

À l’Hôpital Innocenti à Florence, en août 1990, a eu lieu une réunion internationale sur l’allaitement maternel qui a réuni des représentants de 30 gouvernements, diverses organisations des Nations Unies et des ONG. Cette réunion a conduit à la création, en février 1991, de l’Alliance Mondiale pour l’Allaitement Maternel (WABA) avec le soutien de l’UNICEF. L’une des actions principales de ce réseau est donc l’organisation annuelle de la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel pour sensibiliser et mobiliser le public autour de cette question de santé publique.

Un webinaire à ne pas rater

Un événement clé de la SMAM 2024 sera le webinaire intitulé « La Force du Nombre », organisé le 6 août par le Global Breastfeeding Collective, l’UNICEF et l’OMS. Ce webinaire mettra en lumière l’importance du suivi des politiques et des programmes pour créer un environnement favorable à l’allaitement. Des experts comme Cecilia Tomori (chercheuse et experte reconnue dans le domaine de l’allaitement maternel et autrice du livre « Breastfeeding ») partageront leurs connaissances sur les comportements liés à l’allaitement et les soins parentaux dans divers contextes culturels.

Pour suivre ce webinaire (en plusieurs langues)

Bilan des années précédentes

La Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel a abordé divers thèmes au fil des années pour promouvoir l’allaitement. En 2023, elle s’est concentrée sur « Rendre l’allaitement possible – travailler et allaiter », mettant en avant l’impact des congés payés, du soutien sur le lieu de travail et des nouvelles normes parentales, et appelant les gouvernements, décideurs politiques et communautés à créer des environnements favorables à l’allaitement post-covid 19. En 2022, le thème « S’engager pour l’allaitement – informer et soutenir » visait à renforcer les capacités des acteurs clés pour protéger et promouvoir l’allaitement à tous les niveaux de la société. En 2021, « Protéger l’allaitement – la responsabilité de tous » a souligné l’importance de l’allaitement pour la survie, la santé et le bien-être, en alignement avec les objectifs de développement durable de 2030.

Quid de la Belgique ?

En Belgique, une campagne menée par le Service Public Fédéral de la Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, ainsi que par le Comité fédéral de l’allaitement maternel (CFAM), se déroule chaque année du 1er au 7 octobre à l’occasion de cette Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel. Chaque année, une affiche est réalisée avec le soutien du Plan National Nutrition Santé et est distribuée gratuitement aux services de maternité, à l’ONE, aux associations d’allaitement, aux pédiatres, aux gynécologues et à toute personne en faisant la demande auprès du CFAM.

→ En savoir plus sur le site de infor-allaitement 

Les bienfaits de l’allaitement maternel

Le lait maternel offre de nombreux avantages pour le bébé, couvrant tous ses besoins nutritionnels durant les six premiers mois de vie et contribuant à ses besoins après l’introduction des aliments solides. L’allaitement crée également un lien étroit entre la mère et l’enfant, favorisant le contact peau à peau et la sécurité affective du bébé. En vue d’approfondir le sujet, plusieurs pages informatives sont disponibles sur notre site Born in Brussels :

Sofia Douieb

Baby Detect : un dépistage néonatal 2.0 pour prévenir les maladies rares

Baby Detect est une initiative permettant un dépistage néonatal plus vaste que le test classique (test de Guthrie) couvrant 19 maladies. Il offre en effet la possibilité de détecter plus de 165 maladies génétiques rares, mais traitables précocement. L’objectif étant de diagnostiquer avant l’apparition des symptômes pour permettre une intervention plus rapide et efficace. Pour le moment, le projet en est toujours à un stade de recherche qui se poursuivra jusqu’en août 2025.

Chaque année, de nombreux bébés naissent en Belgique avec des maladies génétiques rares. Une détection précoce est cruciale pour améliorer leur santé et qualité de vie. Baby Detect se concentre sur l’identification des mutations génétiques responsables de maladies graves, mais traitables. Si une maladie est détectée, les familles sont immédiatement informées et soutenues par un pédiatre spécialisé.

4.000 nouveaux-nés déjà testés

Menée en partenariat avec l’ULiège, le CHU de Liège et l’hôpital de la Citadelle, l’étude Baby Detect a déjà testé 4.000 nouveau-nés, avec un taux d’acceptation parental majeur de 90%. Cette forte adhésion démontre la prise de conscience et l’importance accordée au dépistage néonatal par les familles. Pour Laurent Servais (responsable de la recherche), qui s’est exprimé au micro de La Première, ces résultats sont « encourageants et ouvrent la voie à une potentielle commercialisation de ce programme ». Basé sur une simple prise de sang, le test utilise trois gouttes supplémentaires que ce qui est normalement prélevé dans le le test de Guthrie. Ceci afin d’identifier les mutations génétiques potentiellement pathogènes et les traiter au plus vite.

Diagnostics accélérés et meilleurs traitements pour les maladies rares

Baby Detect poursuit en ce moment sa phase test (jusqu’en août 2025) auprès des nouveau-nés de l’hôpital de la Citadelle à Liège. Les femmes enceintes suivies dans d’autres hôpitaux peuvent également participer sur demande. Les résultats de cette étude enrichiront les données probantes pour éclairer les décisions futures sur l’utilisation du dépistage néonatal génétique. Une nouvelle manière de dépister qui permettra donc d’accélérer les diagnostics et l’accès aux traitements pour les maladies rares.

L’homme derrière le projet

Laurent Servais, professeur à l’Université de Liège (ULiège), est une figure clé dans le domaine des maladies neuromusculaires. Ancien directeur du Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires (CRMN), où il continue à consulter une semaine par mois, il a mené de nombreuses recherches sur des affections telles que l’amyotrophie spinale, la myopathie X-Myotubulaire, la dystrophie musculaire de Duchenne, et le syndrome d’Angelman. Avec le Dr Boemer du Service de Génétique, il a co-dirigé un programme pionnier de dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale, permettant un traitement préventif de 16 enfants et contribuant au développement des essais cliniques de thérapie génique chez les enfants présymptomatiques. Ce travail a inspiré le projet Baby Detect. 

Sofia Douieb

→ Site web de Baby Detect

↓ Laurent Servais explique son projet en vidéo

Prédire l’accouchement prématuré, ce sera bientôt possible (et révolutionnaire !)

Découverte révolutionnaire dans le monde périnatal : la prédiction de l’accouchement prématuré à 7 jours près. Céline Mehats, directrice de recherche à l’Inserm (Institut de santé et de recherche médicale) et spécialiste de l’accouchement et de la prématurité à l’Institut Cochin à Paris, s’est récemment confiée au micro du podcast « Naître » de France Inter sur cette avancée médicale majeure. Les résultats finaux devraient voir le jour en 2027.

« On ne sait pas arrêter le travail quand il a démarré. On sait le retarder de 48h maximum, ce qui est utile pour transférer la femme enceinte si elle n’est pas dans une maternité adaptée. Mais pour celles qui présentent des risques d’accouchement prématurés, on ne sait pas prédire si elles vont effectivement accoucher ou non. Avec mes recherches, cela sera désormais possible », explique Céline Mehats.

Découverte majeure en 2019

Pendant dix ans, Céline Mehats a cherché à améliorer la prédiction chez les femmes qui menacent d’accoucher prématurément, afin de savoir si elles vont effectivement accoucher plus tôt. Et elle a finalement trouvé un moyen de le savoir : « Dr. Mehats a fait l’hypothèse que les changements qu’elle a identifiés dans les membranes de la poche des eaux pourraient aussi se manifester dans les sécrétions vaginales après la mise en route du travail. Au bout de dix ans de recherche, elle a ainsi identifié 8 marqueurs, 8 protéines, présentes dans les sécrétions vaginales, qui sont associées à l’entrée en travail », peut-on entendre dans le podcast.

Moins de stress et de traitements inutiles

Grâce aux recherches de Céline Mehats, les femmes enceintes risquant d’accoucher prématurément pourront enfin savoir, grâce à un simple test PCR, le moment effectif de la naissance (à 7 ou 10 jours près). Il faudra néanmoins patienter encore plusieurs années pour que cette avancée majeure puisse être proposée officiellement à ces femmes. « Nous avons reçu le financement l’année dernière ; ce qui nous a permis de mettre en place l’étude clinique en cours actuellement, a encore précisé la chercheuse. Le PCR est en développement également et sera mis en place l’an prochain dans les hôpitaux afin de le tester sur un nombre suffisant de femmes. Il sera alors peut-être possible de prouver que les hospitalisations pour risques de prématurité puissent être diminuées de moitié ! Non seulement cela permettra de réduire les coûts des hôpitaux, mais surtout, les futures mères concernées auront moins de stress et éviteront les traitements inutiles. »  

La prématurité, un enjeu majeur de santé publique

La prématurité dans le monde représente 12% des naissances, soit 15 millions d’enfants (plus ou moins 1 enfant sur 10). Malgré les 30 ans de recherche sur le sujet, les mesures mises en oeuvre n’ont pas été efficaces, car le nombre de prématurés ne fait qu’augmenter et est la première cause de mortalité parmi les enfants de moins de 5 ans. En Belgique la moyenne des dix dernières années se situe autour de 10.000 naissances prématurées/an.

 

Écouter l’épisode 6 du podcast « Naître » dans son intégralité

Sofia Douieb

Prématurité : l’app « NeoParent » renforce la communication entre soignants et parents à l’UZ Brussel

L’application mobile « NeoParent » vient d’être implémentée au sein du service de néonatologie de l’UZ Brussel. L’objectif ? Renforcer la communication entre les prestataires de soins et les parents de bébés prématurés. Cette app permet aux parents de communiquer avec l’équipe soignante au sujet de leur bébé, de recevoir des informations personnalisées et de voir des photos de leur enfant. Ce mélange d’informations factuelles et de moments d’émotion entretient le lien avec le bébé placé en couveuse.

Les app et autres innovations techniques fleurissent dans le milieu hospitalier. Born in Brussels garde un œil attentif sur ces avancées technologiques souvent révolutionnaires. Parmi les quelques applications récentes : « Cloudcare » pour un suivi permanent du diabète chez l’enfant ; « RDK », pour accélérer la prise en charge des maladies rares ; « Zico » , pour déstresser les enfants lors d’un séjour à l’hôpital ‘Keep contact’, pour suivre son enfant hospitalisé ; etc.

Concernant l’app « NeoParent », elle a été développée par l’Odisee Hogeschool. « Le développement s’est fait en étroite collaboration avec les parents et les prestataires de soins  », explique Inge Tency de l’Odisee Hogeschool dans une interview accordée à l’UZ Brussel. Le contenu et la présentation de l’app « NeoParent » s’appuient sur des recherches scientifiques. Une étude pilote a démontré la valeur ajoutée de l’app pour les parents. Inge Tency précise : « Nous avons donc cherché un partenaire pour peaufiner l’app, ce qui nous a conduits à MothChi (acronyme de “Mother & Child”), une entreprise informatique active dans le secteur des soins de santé. MothChi se charge du développement et de l’implémentation de l’app. »

« L’app permet de mieux planifier les visites »

L’équipe de néonatologie de l’UZ Brussel est enthousiaste quant à cette nouvelle app. Marianne Peelman, infirmière en chef, explique au sein d’un article publié sur le site de l’hôpital : « Les parents veulent tout savoir sur leur bébé. Grâce à l’app « NeoParent », nous les informons en permanence, presque comme s’ils étaient là. L’app permet de mieux planifier les visites et nous pouvons l’utiliser pour demander aux parents d’apporter quelque chose pour leur enfant. S’ils nous font savoir via l’app qu’ils aimeraient donner le bain à leur bébé, nous faisons le nécessaire. S’ils ne peuvent pas être présents, ils restent en contact avec leur bébé d’une autre manière, via une webcam et désormais aussi via l’app « NeoParent ». » De plus, les parents peuvent être rassurés logistiquement parlant, car l’enregistrement et l’utilisation de l’app sont sécurisés et conformes aux normes en matière de confidentialité. Un lien vers Primuz, le Dossier Patient Informatisé de l’UZ Brussel, le garantit.

Un appui aux parents durant l’hospitalisation

Etienne Maeriën, de l’entreprise MothChi, développeuse de l’app, précise : « Une admission au service de néonatologie suscite l’angoisse et l’incertitude.  »NeoParent » offre un appui aux parents pendant cette période. L’app leur apporte des réponses à leurs questions et leur permet de communiquer directement avec l’équipe soignante au sujet de leur bébé. Cette proximité les rassure. » Au sein de l’app, un glossaire médical est intégré et explique, par exemple, ce qu’implique une assistance respiratoire ou une sonde gastrique pour le bébé. De quoi dissiper certaines incertitudes. Etienne Maeriën ajoute : « Les infirmières et les autres membres du personnel prennent des notes et des photos, afin d’offrir un suivi en temps réel aux parents. Plus besoin de téléphoner pour savoir comment s’est passée la nuit : il suffit de consulter l’app « NeoParent ». »

Prix de la meilleure innovation en néonatologie

L’application a déjà remporté plusieurs récompenses. Coalition Next Belgium l’a sélectionnée parmi les solutions de santé numériques finalistes dans la catégorie des soins à distance. Lors du symposium Zorg rond de Pasgeborene aux Pays-Bas, l’app « NeoParent » a valu à l’Odisee Hogeschool de décrocher le prix « Truus van Lier » de la meilleure innovation en néonatologie.

 

Sofia Douieb

Préserver la santé des tout-petits en vacances : conseils et mises en garde !

L’été est le moment idéal pour déconnecter et partir en vacances au soleil. Si vous voyagez en famille, avec des enfants en bas âge, prenez d’autant plus vos précautions ! Au sein d’une série d’articles, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB) vous donne quelques conseils de vigilance sur plusieurs thématiques : la santé oculaire, la prévention des otites, la protection de la peau, l’hydratation, la bonne alimentation…

Sur notre site web Born in Brussels, plusieurs pages font référence à ces gestes essentiels à adopter en vacances, pour préserver la santé des tout-petits : Exposition au soleil du bébé et du jeune enfantJe prends l’avion enceinte ou avec un bébéVoyager en voiture enceinte ou avec un bébé ; etc.

Attention aux UV, pour les yeux et la peau

L’exposition aux rayons ultraviolets (UVA et UVB) présente des risques connus pour la peau et les yeux, tels que le cancer, le vieillissement prématuré, les photokératites et diverses affections oculaires. Les dermatologues et ophtalmologistes recommandent de limiter l’exposition aux UV, d’utiliser des vêtements et crèmes solaires avec un haut indice SPF, et de porter des lunettes de soleil certifiées avec une protection UV adéquate. Les lunettes doivent être bien ajustées et adaptées aux enfants pour une protection optimale. Lors de baignades, il est déconseillé de porter des lentilles de contact pour éviter les infections, et un rinçage au sérum physiologique peut soulager les irritations causées par le chlore, le sel ou le sable.

De l’eau, de l’eau, de l’eau

Que ce soit en été ou en hiver, une alimentation équilibrée pendant les repas est essentielle, privilégiant l’eau, les fruits, les salades variées, la viande, le fromage et les fruits en dessert, tout en évitant les collations et aliments ultra-transformés. Les sorbets peuvent remplacer les glaces traditionnelles en été. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière dès le plus jeune âge sont bénéfiques pour la santé à court et long terme. L’été est aussi une période propice aux activités familiales comme les promenades et les jeux, avec le slogan PEPE (plaisir, eau, partage et équilibre) à adopter. Une hydratation optimale et renforcée est fortement recommandée en cas de fortes chaleurs. Pour éviter la déshydratation, il est crucial de boire régulièrement, de se rafraîchir avec des serviettes humides et de se dévêtir si nécessaire, de manger des repas légers riches en sels minéraux, notamment des fruits et légumes hydratants comme le concombre et la pastèque et de limiter les efforts physiques. Il est important de protéger son habitation du soleil pour maintenir une température autour de 25°C, d’éviter de sortir pendant les heures les plus chaudes, de fréquenter des lieux frais.

Prévenir les otites en cas de baignade

Pendant l’été, les otites externes sont fréquentes mais peuvent être évitées avec des précautions simples. Il est conseillé de ne rien insérer dans les oreilles et de consulter un professionnel pour retirer l’excès de cérumen. Après la baignade, bien sécher les oreilles, utiliser un sèche-cheveux à faible puissance et appliquer des gouttes auriculaires préventives. Les otites externes, causées par l’humidité prolongée favorisant les bactéries et champignons, provoquent douleurs, démangeaisons, écoulements et parfois fièvre, mais sont généralement traitables avec des gouttes auriculaires prescrites. Les enfants avec des drains peuvent nager en toute sécurité en suivant les conseils de leur ORL, mais ceux avec une otite active doivent éviter la baignade. En prenant ces précautions, les enfants peuvent profiter pleinement des activités aquatiques estivales sans que la peur des otites ne gâche leurs vacances.

 

Lire l’Edito de l’HUB : « Pas de vacances pour la santé ! »

 

Sofia Douieb