Les archives de l'auteur : Sofia

Témoignage : « Autoportait d’une femme en PMA »

Un témoignage poignant sur le parcours PMA d’une jeune bruxelloise vient de paraître sur Bliss Stories (blog et podcasts autour de la naissance). En plus de transmettre un récit sans filtre, Valentine, 29 ans, a immortalisé sa traversée compliquée par de superbes clichés. 

Photo : Valentine ; auteure du témoignage disponible sur le site Bliss.

 

Born in Brussels met un point d’honneur à transmettre aux (futurs) parents un maximum d’histoires et de témoignages afin d’aider d’autres mères, d’autres familles à traverser de pareilles situations. À travers l’histoire de Valentine, ce sont des sujets délicats qui sont abordés en toute transparence (PMA, deuil périnatal…).

 → UN TÉMOIGNAGE À LIRE SUR LE SITE DE BLISS STORIES.

Entre PMA et deuil périnatal

Valentine retrace avec une sincérité bouleversante son parcours de maternité marqué par une grossesse interrompue pour raisons médicales, une profonde solitude et un long processus de procréation médicalement assistée (PMA). Expatriée entre Milan, Dublin et Bruxelles, elle traverse l’attente, le chagrin, les traitements et les épreuves du deuil périnatal en s’accrochant à son appareil photo argentique.

Un livre photo à la clé

C’est à travers la photographie — capturant son corps, ses larmes, les hôpitaux, la renaissance d’une seconde grossesse — qu’elle parvient à panser ses blessures. Ce geste intime devient témoignage : I’ve always wanted to be a mom, un livre-photo personnel et lumineux (la lumière y est omniprésente) qui célèbre la maternité dans toute sa complexité et brise le silence autour de la PMA et du deuil.

Mesures flamandes pour booster l’apprentissage du néerlandais dès 1 an

Parler néerlandais avant même de marcher ? C’est l’ambition du gouvernement flamand, qui veut renforcer l’apprentissage de la langue dès les premiers mois de vie. Début juillet, un ensemble de mesures ont en effet été approuvées ; visant à généraliser l’exposition au néerlandais dès la crèche.

Cette politique est présentée comme « nécessaire pour lutter contre l’échec scolaire », mais suscite de vives critiques, notamment de la part des syndicats d’enseignants.

Objectif : parler néerlandais dès la crèche

La ministre flamande de l’Enseignement, Zuhal Demir (N-VA), est catégorique : le combat contre les inégalités scolaires commence dans les premières années de vie. Dès l’âge de 1 an, les enfants seront davantage exposés au néerlandais dans les structures d’accueil. Une enveloppe de 12 millions d’euros a été débloquée pour renforcer les ressources éducatives néerlandophones dans les crèches et milieux d’accueil, via la ministre du Bien-être, Caroline Gennez (Vooruit). À partir de 2 ans et demi, des “sauts d’embarquement linguistiques” seront proposés aux tout-petits : des moments ludiques pour découvrir leurs premiers mots en néerlandais, avec la possibilité d’impliquer les parents.

Une logique de prévention… mais aussi de pression

L’idée est de prévenir dès le plus jeune âge les retards linguistiques qui freinent la réussite scolaire. Aujourd’hui, plus de 27 % des enfants scolarisés en Flandre ne parlent pas le néerlandais à la maison, contre 18 % il y a dix ans. Pour la ministre Demir, il faut “agir tôt, avant que le fossé ne se creuse”.

Mais cette logique de prévention s’accompagne aussi de mesures contraignantes :

  • En maternelle et en primaire, des cours en petits groupes et des “classes de héros de la langue” deviennent obligatoires pour les enfants en difficulté.
  • En secondaire, les élèves pourront se voir imposer 3 heures de néerlandais supplémentaires par semaine.
  • Des cours d’été permettront aux enfants de “rattraper” leur retard en dehors des périodes scolaires.

Des mesures “ambitieuses”, mais à quel prix ?

Si le fond du projet fait globalement consensus (mieux apprendre la langue d’enseignement dès le départ), la forme et les moyens semblent poser problème. Plusieurs syndicats dénoncent une réforme déconnectée de la réalité du terrain.

Comment allons-nous mettre cela en œuvre avec la pénurie actuelle de professeurs ? », s’interroge Marc Borremans (du syndicat ACOD).

Selon les chiffres cités par les syndicats, 10 à 15 % des postes d’enseignants sont vacants en Flandre, et jusqu’à 27 % à Bruxelles et Gand. La pénurie touche de plein fouet les écoles qui accueillent justement un public plus fragilisé sur le plan linguistique.

Avant de lancer des réformes de cette ampleur, il faut renforcer les équipes existantes, pas simplement empiler de nouvelles missions”, alerte Marianne Coopman, secrétaire générale du syndicat COV.

Les parents aussi mis à contribution

Le gouvernement flamand ne s’arrête pas là. Les parents non-néerlandophones sont aussi visés. Des séances d’information leur seront proposées pour les aider à mieux accompagner leur enfant. À terme, la ministre Demir souhaite lier l’apprentissage du néerlandais par les parents à l’octroi des allocations scolaires, une mesure jugée inquiétante par certaines associations de défense des droits sociaux.

 En résumé : un projet ambitieux, mais fragile

Le plan flamand repose sur un principe fort : plus tôt les enfants sont exposés à la langue de l’école, meilleures sont leurs chances de réussite. Mais sans un investissement massif dans les ressources humaines, ces ambitions risquent de creuser davantage les inégalités, en surchargeant les écoles et en stigmatisant les familles déjà précarisées. La question centrale reste donc : qui portera ce projet sur le terrain ? Et à quel coût humain et pédagogique ?

 

Vaccination : nouveau site de l’ONE destiné aux professionnel.le.s

Pour soutenir les professionnel.le.s de la santé confronté.e.s à des parents de plus en plus hésitants face à la vaccination, l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) lance une plateforme d’information. Ce nouvel outil fournit des ressources validées, à la fois scientifiques et pratiques, afin de renforcer les échanges avec les familles et répondre aux inquiétudes alimentées, notamment, par les réseaux sociaux. À l’heure où la désinformation gagne du terrain, cette initiative vise à remettre la confiance et le dialogue au cœur du parcours vaccinal. À découvrir sur www.vaccination-info.be/pro.

{Communiqué de l’ONE}

« Ce nouveau site est une version pour les professionnels du site bien connu du grand public www.vaccination-info.be. Il vise à centraliser ainsi qu’à diffuser des informations pratiques et scientifiques sur la vaccination en FW-B. Vous y retrouverez également les dernières actualités du Programme de vaccination. Les objectifs et contenus du site ont été développés sur base d’une enquête réalisée en avril 2023 auprès des professionnels de la santé afin de répondre au besoin d’information du terrain.

Un site dédié aux « vaccinateurs »

En naviguant sur ce site, vous découvrirez une section dédiée aux Pratiques et références rassemblant les aspects pratiques de la vaccination tels que la commande de vaccins, la gestion des vaccins, les rattrapages de vaccination. Chaque vaccinateur pourra trouver des informations spécifiques pour sa pratique dans la partie dédiée. Le schéma, le vaccin utilisé, la co-administration, la couverture vaccinale sont détaillés pour chaque vaccination incluse dans le Programme de vaccination. Si vous souhaitez en savoir plus sur le Programme de vaccination et les actions qu’il mène, rendez-vous sur cette section. Vous êtes plutôt à la recherche d’outils ou de ressources ? Cette page est faite pour vous ! Enfin une FAQ est disponible et reprend les questions les plus fréquemment reçues par le Programme de vaccination.

Régulièrement mis à jour

Les contenus sont rédigés par le Programme de vaccination sur base de sources fiables et seront mis à jour régulièrement. Le site contient également des références vers d’autres sites tels que celui de Sciensano, l’AVIQ, Vivalis ou l’Institut de médecine tropicale d’Anvers.

Découvrez dès à présent ce nouveau site ! »

Focus de Brusano sur la périnatalité : offre de soutien et d’accompagnement en Région bruxelloise

Brusano vient de publier un nouveau Focus destiné aux professionnel·les du social et de la santé, afin de mieux les outiller dans l’accompagnement des personnes enceintes, des jeunes enfants et de leurs familles. Ce document synthétique fait le point sur les dispositifs de soutien disponibles en Région bruxelloise, avec pour objectif de favoriser la collaboration entre acteur·rices et de contribuer à la réduction des inégalités de santé.

Born in Brussels a activement participé à sa conception et sa diffusion, notamment lors des séances d’information territoriales (au sein des différents bassins) et du webinaire de présentation.

Un parcours périnatal encore trop fragmenté

Born in Brussel ne le sait que trop bien : malgré une offre de services riche, le parcours prénatal et postnatal reste souvent difficile à naviguer pour les familles. Manque de coordination, accès limité à certains soins, absence d’information claire ou barrière administrative… Autant d’obstacles qui touchent en particulier les publics les plus vulnérables. Face à ces constats, Brusano propose un document structurant, à destination des professionnel·les de terrain : le Focus n°7 – Périnatalité : offre de soutien et d’accompagnement. Il s’inscrit dans une démarche collective visant à améliorer la qualité et la fluidité des accompagnements tout au long des 1000 premiers jours.

aperçu clair et actualisé des ressources disponibles

Ce Focus rassemble de manière synthétique :

  • Les étapes clés du parcours périnatal (avant, pendant et après la naissance),
  • les types de structures et dispositifs mobilisables (ONE, kraamzorg, associations, services hospitaliers, etc.),
  • les ressources spécifiques pour les situations complexes (santé mentale, addictions, précarité, etc.),
  • ainsi que les initiatives favorisant l’interconnaissance entre professionnel·les.

Il est conçu comme un outil de repérage et d’orientation pratique, adapté aux réalités de terrain.

Une dynamique collective dans les bassins bruxellois

Pour accompagner la diffusion du Focus, Brusano a organisé plusieurs séances d’information dans les différents bassins de la région. Ces rencontres ont permis aux professionnel·les de se familiariser avec le contenu du document, d’échanger autour de situations concrètes et d’identifier les relais disponibles sur leur territoire.

L’équipe de Born in Brussels, engagée dans la coordination des acteurs de la périnatalité à Bruxelles, a pris part à ces rencontres en tant qu’intervenante. Notre coordinatrice, Emmanuelle Vanbesien, est également intervenue lors du webinaire de présentation du Focus, aux côtés d’expert·es du secteur, afin de faire connaître les outils de la plateforme et renforcer leur appropriation.

Pour aller plus loin

📄 Télécharger le Focus complet
→ Focus Périnatalité – Brusano (PDF)

🎥 Voir le webinaire (juin 2025)
→ YouTube – Webinaire de présentation du Focus

Le Kangourouthon : un marathon de tendresse pour les nouveau-nés

Avez-vous déjà entendu parler du Kangourouthon ? Le marathon du peau à peau qui a lieu chaque année au sein d’unités de soins intensifs néonatals du monde entier ? Cet événement qui a lieu à la mi-mai provient tout droit du Canada et vise à promouvoir une pratique aussi simple que révolutionnaire : la méthode kangourou. En Belgique, plusieurs hôpitaux s’inscrivent activement dans cette dynamique qui place l’humain, la chaleur et le lien au cœur des soins.

Tenir son bébé contre soi, peau contre peau, dès les premières heures de vie, et aussi souvent que possible : ce geste instinctif est aujourd’hui validé par de nombreuses études scientifiques et recommandé par l’OMS. Au CHU Saint-Pierre notamment, la participation au Kangourouthon s’inscrit, selon l’hôpital, dans une philosophie de soins profondément humaine : “Objectif zéro séparation”.

Même après une césarienne ou en cas de séjour en néonatologie, tout est mis en œuvre pour que les parents puissent rester en contact physique avec leur bébé. »

Un concept tout droit venu du Canada

Le Kangourouthon est un événement annuel né en 2018 au Québec, initié par six hôpitaux universitaires avec le soutien de la Fondation de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Inspiré par une initiative antérieure du Centre hospitalier Sunnybrook de Toronto, il vise à promouvoir la pratique du peau à peau en soins intensifs néonatals en encourageant les parents à tenir leur bébé contre leur poitrine pendant le plus grand nombre d’heures possible. Cette approche s’inscrit dans la continuité de la méthode kangourou, développée à Bogotá dans les années 1970, et reconnue aujourd’hui pour ses nombreux bienfaits sur la santé et le développement des nouveau-nés. Depuis, le Kangourouthon s’est étendu à d’autres pays, dont la Belgique, où des hôpitaux comme le CHU Saint-Pierre à Bruxelles s’y engagent chaque année.

Le Kangourouthon, une pratique prolongée et accompagnée

Pendant toute la durée du Kangourouthon, les équipes médicales encouragent donc les parents à pratiquer le peau à peau le plus longtemps possible chaque jour, depuis la naissance jusqu’à la sortie de l’hôpital — et au-delà. Des écharpes de portage et bandeaux sont mis à leur disposition, et un accompagnement est proposé pour que chacun, chacune, se sente à l’aise dans cette approche. Car le peau à peau, ce n’est pas seulement une technique : c’est un moment de rencontre, une reconnaissance des compétences naturelles des parents, un soin enveloppant pour les bébés souvent fragiles, prématurés ou hospitalisés.

Et quand les parents ne peuvent pas… les câlineurs prennent le relais

Parfois, pour des raisons médicales, sociales ou personnelles, les parents ne peuvent pas être présents auprès de leur nouveau-né aussi souvent qu’ils le souhaiteraient. C’est là qu’interviennent des bénévoles au rôle aussi méconnu que précieux : les Câlineurs de bébés. Formés par les équipes hospitalières, ces hommes et femmes offrent leur temps, leur tendresse et leur calme pour porter, apaiser, bercer et câliner les nourrissons hospitalisés. Ils ne remplacent pas les parents, mais permettent de maintenir le lien humain essentiel au bon développement du bébé, en attendant que les parents puissent reprendre leur place. L’asbl est déjà active dans divers hôpitaux bruxellois dont l’Hôpital des Enfants, le CHU Saint-Pierre ou encore l’Hôpital Delta. Leur présence contribue à réduire le stress du nouveau-né, à renforcer sa stabilité physiologique, et à lui offrir un contact humain bienveillant, dans une période de vie où chaque minute de chaleur compte.

Une médecine du lien

Le Kangourouthon, les soins peau à peau, les câlineurs de bébés… Tout cela raconte une même vision : celle d’une médecine du lien, fondée sur la tendresse, la confiance et l’attention à l’autre. Ce n’est pas une médecine qui se contente de soigner les corps, mais qui prend soin des débuts de vie, des émotions, des relations. En soutenant le peau à peau et ses multiples déclinaisons, les hôpitaux comme le CHU Saint-Pierre réaffirment une conviction forte :

« La chaleur humaine est un soin à part entière. Elle ne coûte rien, mais elle transforme tout. »