Photographe spécialisée dans les naissances, Delphine (mieux connue sous le nom de Regard de Zèbre) immortalise « des moments qui comptent » et tente de promouvoir, au travers de ses clichés, d’autres façons d’accoucher, plus respectueuses de la maman et du bébé. Elle organise également des ateliers photos pour les sages-femmes et les doulas.
La photographie est un outil puissant. Depuis son apparition au 19e siècle, les familles se déplacent dans des studios pour se faire tirer le portrait. À présent, n’importe qui peut prendre des photos de bonne qualité à tout moment. Pourtant, le métier de photographe reste important, parce qu’il faut avoir l’œil, il faut trouver le bon angle, l’instant exact, le sujet idéal… Regard de Zèbre, une photographe namuroise, fait partie de ces professionnel.le.s de l’image. Sa spécialité : les reportages d’accouchement à domicile ou en gîtes de naissance.
« Épopée » par Regard de Zèbre
Depuis 2017, Regard de Zèbre assiste à des naissances (80 à ce jour) en Région wallonne ou à Bruxelles et immortalise les cris, la douleur, la joie, les émotions… Elle a rassemblé ses meilleurs clichés, en noir et blanc, pour en faire un livre : « Épopée ». Elle y raconte aussi les histoires de toutes ces familles ; de toutes ces mamans.
Au travers de cet ouvrage et de mon travail de photographe, j’ai à cœur de vous faire découvrir d’autres facettes de la naissance et de rendre accessible la réalité d’un accouchement. Au delà de ce qu’on nous donne à voir habituellement. Ce qui me fait vibrer, ce sont les émotions fortes et brutes qui se dégagent de ces moments de vie si puissants. » Regard de Zèbre
Livre « épopée » – Photo : Regard de Zèbre
Pour pouvoir le publier (à compte d’auteur) et réaliser ce rêve, Delphine a besoin de 200 précommandes. C’est pourquoi elle a créé une page Ulule accessible tout le mois de mars.
En plus de son travail de photographe lors des naissances, Regard de Zèbre propose également à des sages femmes ou des doulas d’apprendre à utiliser l’appareil photo de leur smartphone de manière efficace. Elle leur donne des astuces pour prendre des photos de qualité dans le cadre de leur activité professionnelle : durant les naissances pour offrir un chouette souvenir au parents, mais aussi pour leur communication sur les réseaux, les massages, les bains thérapeutiques…
La photographie permet de garder des traces de nos vies, de les figer pour s’en souvenir éternellement. C’est assez évident dans les moments heureux, comme la venue d’un nouveau-né, mais il peut parfois être bénéfique de garder en mémoire des moments plus douloureux, comme le décès en couche d’un enfant. « Au-delà Des Nuages » propose aux parents d’un bébé décédé la possibilité de recevoir des photos de leur enfant.
Apprendre à vivre avec la perte de votre bébé demande beaucoup de temps. C’est une période de montagnes russes émotionnelles. L’effondrement, les larmes, le sourire, vouloir partager des moments avec son enfant, se créer des souvenirs. Nous sommes là pour vous accompagner sur ce chemin », peut-on lire sur le site de l’asbl.
L’asbl soutient ainsi les parents vivant un deuil périnatal grâce à la photographie. Elle offre un souvenir tangible et un accompagnement pour les parents pendant les premiers moments difficiles. Les photographes professionnel.le.s le font entièrement gratuitement, avec cœur et âme, avec amour. Pour créer des souvenirs précieux avec respect pour tous ces parents et leur bébé.
Les sages-femmes sont en colère ! La publication d’une nouvelle convention pour la profession, approuvée le 24 février dernier, ne les satisfait pas du tout. Face à cette impasse, elles appellent à un mouvement de déconventionnement massif, qui pourrait bouleverser l’organisation actuelle des soins.
Aucune modification n’a été faite par rapport au dernier texte, qu’on avait déjà dénoncé”, regrettent les fédérations professionnelles ; l’Union professionnelle des sages-femmes belges (UPSFB) en tête.
Une convention jugée insuffisante
En effet, en 2024, les Unions professionnelles avaient déjà dénoncé la précédente convention, estimant qu’elle ne permettait pas aux sages-femmes de subvenir à leurs besoins. Pourtant, malgré les revendications, la nouvelle convention ne contient aucun changement. Et ce n’est pas faute d’avoir tapé plusieurs fois sur le clou ! Depuis plusieurs années, les sages-femmes alertent sur le sous-financement chronique de leur profession. Malgré de nombreuses actions et négociations, rien ne semble bouger. “C’est le moment d’envoyer un message fort, de se montrer solidaires, pour ensemble rendre les soins accessibles à toutes, tout en pratiquant des tarifs qui permettent de nous respecter également !”, insistent les fédérations.
Un enjeu de taille : atteindre 40 % de non-conventionnement
Les sages-femmes ont jusqu’au 26 mars pour choisir de se conventionner ou non. L’objectif affiché par les unions professionnelles est clair : atteindre un taux de non-conventionnement de 40 %. Pourquoi ce chiffre ? Actuellement, les patientes des sages-femmes non conventionnées ne sont remboursées qu’à 75 % par l’assurance maladie. En atteignant le seuil des 40 %, les soins des sages-femmes, qu’elles soient conventionnées ou non, seraient remboursés à 100 %. C’est pourquoi l’UPSFB mène une intense campagne de sensibilisation et multiplie les rencontres depuis plusieurs semaines.
Pas mal d’hôpitaux se posent la question d’autoriser les sages-femmes à se déconventionner, indique l’UPSFB. De nombreuses membres l’ont déjà fait depuis le 24 février.”
Une solidarité francophone et flamande
Traditionnellement, le secteur des sages-femmes est très largement conventionné, à 97-98 %. Mais cette fois, le mouvement prend de l’ampleur des deux côtés du pays. L’UPSFB et son homologue flamande, la Vlaamse Beroepsorganisatie van Vroedvrouwen (VBOV), avancent main dans la main. “On est sur la même longueur d’onde”, assure l’UPSFB. La VBOV a elle aussi appelé ses membres à se déconventionner.
Le verdict le 27 mars
Le 27 mars, l’INAMI procédera au comptage des sages-femmes non conventionnées. Ce résultat déterminera la suite du mouvement et son impact sur le remboursement des soins. D’ici là, la pression monte et les sages-femmes doivent faire un choix qui pourrait redéfinir l’avenir de leur profession.
La Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (FCPPF) vient de révéler son nouvel outil pédagogique intitulé Famille·S. Sous forme de 78 cartes illustrées, imaginées par l’artiste Prisca Jourdain, ce support permet d’explorer avec les plus jeunes la pluralité des modèles familiaux et des situations de vie, loin des stéréotypes traditionnels.
Avec cet outil pédagogique, la FCPPF incite ses utilisateurs à se poser des questions :
Et si on voyageait au pays des familles ? Et si on allait à la découverte de ce qui fait famille, de ce qui compte vraiment pour se sentir une famille ? Et si on quittait en imagination sa famille pour entrer dans celle de l’autre ? Et si la famille était un paysage ? Un objet ? Et si… »
Une famille, des familles : des réalités multiples
Exit le modèle unique de « LA » famille ! Aujourd’hui, la réalité familiale se décline sous de nombreuses formes : monoparentale, recomposée, homoparentale, d’accueil, d’adoption, ou encore choisie. Certaines familles sont un espace de protection et de dialogue, tandis que d’autres peuvent être marquées par des tensions ou des silences. Famille·S invite à observer et à comprendre cette diversité, sans idéalisation ni tabou.
Un outil au service de l’EVRAS et de l’inclusion
Conçu d’un côté pour les professionnel·les de l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS), les enseignant·es, animateurs et animatrices jeunesse, et d’un autre côté pour les parents et tuteurs, Famille·S favorise des discussions ouvertes sur les relations affectives et la place de la famille dans la construction identitaire. L’outil a été pensé pour être accessible à toutes et tous, y compris aux personnes porteuses de handicap ou de troubles DYS, grâce à l’absence de texte et à des illustrations intuitives.
Un support accessible à tous les âges
Si Famille·S s’adresse principalement aux enfants, il peut être utilisé avec des adolescent.e.s et des adultes pour aborder la thématique des familles sous un angle ludique et bienveillant. En ouvrant un espace de parole et de réflexion critique, cet outil permet à chacun et chacune d’exprimer sa perception de la famille et d’explorer d’autres modes d’organisation familiale, souvent méconnus ou invisibilisés.
→ Disponible au prix de 25€, Famille·S peut être commandé en ligne sur le site de la FCPPF
Quelques mots sur la FCPPF
La Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial est un organisme qui assure deux missions principales :
La représentation de 26 centres de planning familialaffiliés sur le territoire de la Fédération Wallonie – Bruxelles ;
La production d’outils pédagogiques et/ou de services en lien avec l’EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle).
La FCPPF précise sur son site : « Par ses actions, la Fédération s’engage à donner à chaque citoyen·ne des outils pour aborder sa vie adulte comme sujet sexué et désirant dans le respect de soi et de l’ouverture à l’autre. Elle s’engage également à fournir aux collectivités des outils pour favoriser une prise de conscience et une réflexion sur les valeurs véhiculées dans la société. »
Des épidémies de rougeole touchent actuellement plusieurs pays en Europe et ailleurs dans le monde, comme au Maroc ou en Turquie. Si vous êtes parents de jeunes enfants, pensez à vérifier leur vaccination contre cette infection virale extrêmement contagieuse, surtout si vous voyagez. Car les conséquences sur leur santé peuvent être gravissimes.
Nous vous l’annoncions au sein d’un article publié en septembre dernier : à Bruxelles, du fait du nombretrop important d’enfants non vaccinés, les cas de rougeole ont connu une forte augmentation. Des chiffres qui vont à l’encontre des bienfaits prouvés de la vaccination, comme le déclare l’UNICEF : “En 50 ans à peine, nous sommes passés d’un monde où la mort d’un enfant était une crainte de beaucoup de parents à un monde où chaque enfant, s’il est vacciné, a une chance de survivre et de s’épanouir”. Si l’épidémie s’est calmée depuis l’été passé, de nouveaux cas sont à nouveau apparus en ce mois de janvier. L’épidémie de rougeole qui sévit dans plusieurs pays vers lesquels nous voyageons régulièrement doit d’autant plus alerter les parents et les sensibiliser à la vaccination urgente de leur enfant ; surtout s’ils prévoient de partir en vacances à l’étranger.
Vaccins et rappels de vaccins pour les enfants
Les enfants sont exposés aux mêmes risques de santé que les adultes, mais les conséquences peuvent être plus graves. Pour réduire le risque d’infection par la rougeole des nourrissons et des enfants qui se rendent dans un pays où sévit une épidémie de rougeole, l’Institut de Médecine Tropicale insiste sur la vaccination :
Pour les nourrissons entre 6 et 12 mois, il est recommandé d’offrir un vaccin précoce. Ce vaccin ne compte pas comme une vaccination complète mais offre une protection à court terme. Après cette dose, ils doivent recevoir leur deux vaccinations « normales », à 12 mois et entre 7 et 9 ans.
Pour les enfants entre 18 mois et 9 ans, , il est recommandé d’avancer la deuxième dose.
Les pays concernés
De nombreux pays à travers le monde sont concernés par cette épidémie et sur plusieurs continents. Pour les parents qui auraient décidé de partir au soleil, le Maroc ou la Turquie sont notamment touchés. Pour ceux qui préfèrent la neige, l’Autriche, la Suisse ou l’Italie sont des pays où il faudra rester vigilant. La Roumanie est également concernée. L’Institut de Médecine Tropicale suggère : « Soyez vacciné avant de vous rendre dans un pays de ces pays, sauf si vous avez déjà eu la rougeole avant ».
Pour rappel, la rougeole est une infection virale extrêmement contagieuse qui se transmet par voie aérienne. Elle se manifeste spécifiquement par de la fièvre et l’apparition de tâches rouges sur la peau. Les personnes les plus à risque d’être touchées par cette infection sont les enfants de moins de 10 ans. Selon les dernières études, 30% des personnes infectées risquent des complications. Afin de réduire les risques, il faut davantage protéger certaines personnes comme les femmes enceintes, les nourrissons de moins de 12 mois ainsi que les personnes à faible immunité ou qui n’ont jamais été vaccinées. Malheureusement, on ne peut pas vacciner pendant la grossesse ni avant 6 mois de vie. C’est pour ça qu’il faut éviter que la maladie ne circule en nous faisant vacciner en temps et en heure. Les consultations ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) et K&G (Kind&Gezin) sont accessibles gratuitement jusqu’à 6 ans pour tous les enfants. Il est aussi possible de se faire vacciner sans mutuelle. Le vaccin est également gratuit auprès des pédiatres et médecins participants (la consultation reste payante). Les personnes nées après 1970 qui n’ont pas reçus deux doses de vaccins contre la rougeole peuvent bénéficier du vaccin gratuit auprès des médecins qui participent au programme de vaccination ONE ou K&G.
Le 6 février, c’est la Journée Internationale de Tolérance Zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines (MGF). Le GAMS et d’autres associations de lutte unissent leurs voix pour sensibiliser, informer et agir pour mettre fin aux MGF. Pour l’occasion, la projection du documentaire coup de point « Koromousso – Grande Sœur » aura lieu dans plusieurs villes du pays. En Europe, la campagne End FGM est lancée.
Comme expliqué sur le site du GAMS (Groupe pour l’Abolition des Mutilations sexuelles Féminines) :« En Belgique, plus de 35 000 filles et femmes sont concernées par les mutilations génitales féminines (MGF). Bien que le pays soit souvent cité en exemple pour ses efforts (prévalence, prise en charge multidisciplinaire, formations, protocoles hospitaliers), des défis importants demeurent, notamment pour mieux informer les familles venues par regroupement familial et renforcer la prévention et l’accompagnement en Flandre, une région sous-dotée en ressources dédiées à cette problématique. »
« Koromousso – Grande Sœur », documentaire coup de poing sur les MGF
La première diffusion de ce documentaire de Habibata Ouarmé, canadienne d’origine ivoiro-burkinabée et de son compagnon, Jim Donovan, s’est tenue en 2023 au Human Rights Watch Film Festival. Ils y suivent le parcours de reconstruction de femmes excisées. Habibata, devant la caméra, joue le rôle de grande sœur − de Koromousso − pour ces guerrières sur le chemin de la guérison. La chirurgie reconstructive est notamment évoquée au travers de Safieta Sawadogo, l’une des protagonistes du film. Cette avancée médicale permet aux femmes victimes d’excision de se réapproprier leur corps, leur sexualité et leur liberté.
→ Projection de « Koromousso – Grande Sœur » et débat à Bruxelles le 6 février à 18h45 au cinéma Vandôme (réserver ici)
L’excision en Belgique
En Belgique, contrairement au Canada (lieu du documentaire), l’opération de reconstruction est accessible et les démarches chirurgicales sont totalement remboursées. En effet, depuis le 1er mars 2014, la prise en charge de la reconstruction chirurgicale post-excision est totalement remboursée par la mutuelle en Belgique. Le Centre Médical d’Aide aux Victimes de l’Excision, CeMaViE, du CHU Saint-Pierre, est un lieu multidisciplinaire dédié à l’accompagnement des femmes avec des complications physiques, sexuelles et/ou psychologiques liées aux MGF. Le processus vers une guérison peut être long et fait remonter des traumatismes parfois ancrés de manière inconsciente. C’est pourquoi un suivi psychologique est nécessaire dès le départ.Le GAMS est aussi une référence pour l’accompagnement psycho-social, la prévention, la recherche et les conseils juridiques sur les MGF en Belgique et ce depuis 1996.
Campagne européenne End FGM
Participant à la campagne européenne End FGM, les membres du GAMS se sont exprimés au Sénat le 5 février 2025. Le thème de l’intervention : « Vers l’abandon de l’excision, pour une approche nationale coordonnée ». L’idée de la campagne est de coordonner les efforts de tous pour éradiquer l’excision en Europe (et partout dans le monde évidemment). C’est pourquoi plusieurs événements ont lieu dans divers pays afin de taper sur le clou. Sur le site de End FGM, on peut lire : « Cette semaine est l’occasion de réaffirmer notre engagement à mettre fin aux mutilations génitales féminines et de lancer notre campagne annuelle. Plusieurs événements rassemblent des défenseurs, des décideurs politiques, des professionnels et des jeunes activistes pour faire avancer la conversation, sensibiliser et pousser à une action significative pour mettre fin aux MGF !’
Podcast « Toutes entières »
Pour en savoir plus sur les actions du GAMS, un podcast appelé « Toutes entières » a été créé récemment. En plusieurs épisodes, les différents volets d’actions de l’association sont décrits et détaillés. L’épisode 6 nous intéresse particulièrement, car plusieurs spécialistes parlent notamment des ateliers de préparation à la naissance et du soutien offert par le GAMS aux femmes enceintes excisées, tant émotionnellement que pratiquement. Le suivi médical est le même que pour toute maman, mais il peut être renforcé si nécessaire en fonction de la situation de la femme. Des interventions médicales, en cas de séquelles spécifiques, peuvent faciliter la mise au monde du bébé. Un accompagnement psycho-social est parfois nécessaire, selon le ressenti et les besoins. En ce sens, le GAMS effectue un suivi spécialisé pour les mamans excisées : suivi de la grossesse, accompagnement psycho-social à la demande et préparation à la naissance. Les entretiens individuels de premier accueil et orientation ont lieu sur rendez-vous au siège social de Bruxelles.